Mandy - I can buy myself flowers

►Juillet 2006, Italie - That summer seemed to last forever and if I had the choice, yeah, I'd always wanna be there. Those were the best days of my life

L’été était sans aucun doute ma saison préférée, non seulement c’était mon anniversaire en août, mais c’était également ce moment de l’année où Nonna venait me chercher pour passer l’été en Italie avec elle et Nonno. Nonna offrait un grand service à mes parents qui n’avaient pas forcément les moyens de me payer un camp de vacances pour l’été durant l’une des plus hautes saisons touristiques ce qui était synonyme d’achalandage très élevé dans le restaurant de mes parents. Si mon grand frère Ugo s’est vite lassé d’aller en Italie et préférait rester avec mon autre grand-mère à Denver pour jouer au soccer avec ses amis l’été, moi en revanche j’aurais pu rester dans ce pays toute ma vie et je me considérais comme la petite fille la plus chanceuse du monde. Je faisais des milliers d’activités avec Nonna et en plus elle m’achetait toujours pleins de jolis morceaux de vêtements. Une petite vie bien plus luxueuse que celle que j’avais à Denver. Certes avec mes parents j’avais toujours bien été nourri et je n’avais manquer de rien, mais ils travaillaient tellement tous les deux au restaurant que nous ne faisions pratiquement jamais d’activités en famille. Nonno n’était jamais bien loin, mais il nous laissait entre « filles » la plupart du temps ce qui ne me dérangeait pas du tout. Nonna a toujours été mon idole, plus tard je veux être tout simplement comme elle et jouer dans un film hollywoodien moi aussi. Alors que j’observe de mes grands yeux bleus le repas que Nonna est en train de cuisiner, elle finit par me chasser en me disant que je vais salir ma nouvelle robe qu’elle vient de m’acheter. Je pars finalement déçue de la cuisine, mais j’entends la musique que Nonna a mis dans le salon et je me mets à tourbillonner pour faire lever le bas de ma robe comme si j’étais Cendrillon. Nonno m’observe avec un sourire en tirant sa pipe et un gros sourire s’affiche sur mes lèvres quand il dit que je suis bella. J’ai toujours l’impression d’être une jolie princesse quand je suis ici en Italie alors que mis à part mamma, je n’ai jamais de jolis compliments autant de la part de papà que de mon frère. Ugo m’a même dit l’autre jour que j’étais aussi laide qu’un crapaud, il est tellement méchant quand il veut. J’arrête de faire des pirouettes sur moi-même pour m’attabler à l’activité que je préfère quand Nonna est occupée : feuilleter les albums-photos. Mes yeux s’émerveillent quand je vois des photos de ma Nonna si jeune, elle était si jolie et radieuse alors qu’on la voit poser pour la première d’un film. Il y a ensuite des bouts de journaux qui ont été découpé citant ma Nonna à l’occasion ou encore des publicités d’un catalogue où Nonna a été le mannequin. Alors que je continue de parcourir les pages de l’album j’arrive finalement a des photos du mariage de mes grands-parents et ils ont l’air tellement heureux. Quelques pages plus tard on y voit apparaitre des photos de mon papà suivi de mon zio Adamo et de ma zia Daniela. Nonna vient finalement s’installer sur sa chaise berçante.

-Dit Nonna est-ce que tu peux me raconter l’histoire de comment toi et Nonno vous vous êtes rencontrés ? demandais-je les yeux pétillants.

Nonna a un petit rire, elle sait très bien qu’elle me la raconter des milliers de fois, mais je ne m’en lasse jamais. J’aimerais tellement plus tard vivre une aussi belle histoire d’amour. Elle me fait signe de venir avec l’album et je m’installe sur ses genoux avec un sourire en me blottissant la tête contre sa poitrine.

-J’étais en train de tourner une scène sur le bord de l’eau ici en Toscane, c’était l’un de mes premiers grands rôles et j’étais tellement contente de tourner en-dehors des États-Unis. Tu vois cette photo, c’était juste ici et c’est pendant que je tournais que j’ai vu ton Nonno au loin pour la première fois. On s’est échangé quelques sourires et je me suis dépêché à finir de ramasser mes choses après la scène, mais ton Nonno était déjà en train de partir. Si j’ai essayé de l’arrêté dans la rue, il ne comprenait tellement pas l’anglais qu’il ne m’a jamais entendu et c’est là que je l’ai vu rentrer dans ce restaurant.

Nonna tourne des pages et me montre la photo de ce restaurant avant de poursuivre.

-Une fois dans le restaurant, je l’ai vu mettre son uniforme de chef et je me suis installée à une table. Je n’arrêtais pas de jeter des petits regards vers la cuisine dans l’espoir qu’il vienne me parler, nos regards se sont croisés plusieurs fois, mais il n’est jamais sorti. J’ai donc décidé finalement de demander l’addition, un peu déçue, mais c’est à ce moment-là que Nonno est sorti de la cuisine avec un dessert et m’a demandé s’il pouvait se joindre à moi. Comment je pouvais résister ? En plus, il avait fait même une rose en chocolat dans l’assiette qui accompagnait ce tiramisu. On avait toute la misère du monde à essayer de se comprendre tous les deux alors qu’il ne savait pas un mot d’anglais et que moi j’avais à peine des bases en italien, mais il y avait tellement une complicité naturelle entre nous que ça ne nous a pas empêcher de ce revoir. J’ai donc appris tranquillement l’italien grâce à Nonno et nous avons profité de chaque journée restante à mon tournage. Quand j’ai dû retourner aux États-Unis à la fin du tournage pour finir quelques scènes là-bas, je me suis tellement ennuyé de lui que dès que j’ai eu terminé j’ai décidé de revenir le rejoindre. Puis tu connais la suite, on s’est marié et on a eut beaucoup d’enfants.

Pendant que Nonna racontait l’histoire, j’ai jeté quelques coups d’œil à Nonno assis non loin et je vois à quel point il est heureux de réentendre cette histoire. Il semble tellement encore amoureux de ma Nonna comme si c’était le premier jour.

-Et pour mon papà et ma mamma c’était une histoire similaire ?

Mamma reste toujours un peu évasive sur le sujet et j’ai l’espoir que Nonna me dira comment ils se sont rencontrés. Nonna semble hésitante comme si elle cherchait ce qu’elle pouvait me dire.

-Ils se sont tous les deux rencontrés quand ton père avait décidé de venir étudier aux États-Unis pour connaitre un peu plus ses origines américaines. Et puis, ta mamma l’a convaincu que c’était une meilleure idée de rester en Amérique malgré les temps durs au niveau de l’emploi, c’est pour cette raison qu’ils ont décidés de partir leur petit restaurant italien. Tu sais que ton papà avait étudier pour être comptable à la base ?

J’étais encore bien trop jeune pour comprendre la rancœur de Nonna face à ma mère qui avait forcé son fils à rester en Amérique et l’avait éloigné de ses petits-enfants par le fait-même. Toutefois, j’avais bien compris à cet instant que Nonna n’était pas une grande fan de ma mamma, à chaque fois qu’on parlait d’elle le ton de voix de ma Nonna changeait. Inutile de poser d’autres questions.

►Novembre 2011, Denver - Romeo, save me, they're tryna tell me how to feel. This love is difficult, but it's real don't be afraid, we'll make it out of this mess. It's a love story, baby, just say, "Yes"

La pièce de ce soir a simplement été parfaite et alors que je sors de scène tout le monde me fait des éloges sauf les personnes que j’aurais vraiment voulu : ma famille. J’ai beau avoir fait des milliers de pièce de théâtre depuis que j’ai eu l’occasion d’en faire à l’école, mais ma famille a toujours été absente du lot la plupart du temps.  Mamma a fait l’effort quelques fois même si je sais que ça l’ennuie à mourir, mais papà et Ugo ne sont jamais venus me voir. Par contre papà va souvent voir Ugo au soccer l’été et je suis toujours forcé d’accompagner mes parents quand ils vont le voir à l’aréna l’hiver quand il joue au hockey. J’ai beau dire à mes amis que ça ne me dérange pas par fierté, mais la réalité c’est que j’ai pleuré plus d’une fois par l’absence de mon père dans ma vie. Est-ce que tout aurait été différent si j’avais été un homme plutôt ? J’ai l’impression que oui. Toutefois, il semble bien heureux de m’avoir pour que je les aide en tant que serveuse dans leur restaurant et c’est pratiquement le seul sujet que nous avons en commun tous les deux. Une fois que j’ai dit aurevoir à mes amis du théâtre, je me dirige vers notre petite maison et c’est à ce moment-là que j’aperçois une multitude d’auto dans l’entrée. Mamma et papà sont partis en petite escapade d’amoureux j’en conclus donc qu’Ugo a décidé d’organiser une fête avec des amis. Quand j’entre dans la maison, il y a tellement de gens que je sais que nos parents seraient furieux. Ugo m’aperçoit et je vois la panique quelque peu dans ses yeux. Est-ce qu’il a peur que j’appelle nos parents en panique ? J’ai alors un petit sourire narquois sur le visage, pour une fois que c’est moi qui a l’avantage sur mon frère j’ai bien l’intention d’en profiter. Soudainement, j’ai l’air d’être la meilleure sœur du monde alors qu’il parle de moi à des amis alors que normalement nous sommes plutôt du genre à nous chamailler en permanence. Cela ne nous empêche pas d’être proches pour autant, il a m’a d’ailleurs protégé plus d’une fois et je ris encore de cette fois qu’il a mis un chewing-gum dans les cheveux d’Anissa qui avait passé la semaine à m’agacer.

-Promis je ne dirai rien à papà ni mamma, mais je peux avoir une bière au moins ?

Je vois le regard hésitant d’Ugo, mais j’ai quand même quatorze ans désormais je suis loin d’être une gamine. C’est finalement Logan qui lui dit de se calmer et que je suis grande, il me fait plutôt un verre du punch qu’ils ont fait en début de soirée.

-Tiens, je crois que tu vas préférer ça à de la bière, dit-il avec son sourire beaucoup trop charmant.

Pour être parfaitement honnête de mes huit ans au début de l’adolescence, j’ai toujours vraiment détesté Logan le meilleur ami de mon frère. Je le trouvais tellement idiot, mais depuis je crois que nous avons beaucoup muri et j’apprécie de plus en plus sa compagnie. En même temps, il est tellement beau maintenant. Quand je goutte finalement au punch, je le trouve si bon que je le bois peut-être un peu trop vite. Alors que je danse avec des amies de mon frère, je remarque que Logan me regarde au loin et ses yeux bleus me transpercent tellement que j’ai l’impression que mon cœur manque un battement. La soirée se poursuit et à un moment j’ai tellement chaud avec tous ces gens dans la maison que je décide de m’installer sur la balançoire à l’extérieur. Peu de temps après, Logan vient me rejoindre à ma grande surprise et nous commençons à discuter de tout et de rien. Je me sens rougir jusqu’aux oreilles alors qu’il me dit que je suis vraiment belle. Est-ce qu’il vient vraiment de me dire ça, lui, l’un des plus beaux garçons du lycée ? J’ai l’impression d’être aux anges et que tout ceci est bien trop beau pour être vrai. Est-ce que c’est l’alcool qui lui fait dire ça ? Je n’en ai aucune idée, mais j’ai envie de croire que tout ce qu’il dit est vrai. Sa main enlace finalement la mienne et ce petit contact me fait ressentir des papillons dans le ventre. Des ivrognes viennent finalement déranger le calme que nous avions à l’extérieur si bien que nous décidons de retourner à l’intérieur. Beaucoup de gens sont déjà partis et je réalise que j’ai parlé beaucoup plus longtemps que je pensais avec Logan. Je suis d’ailleurs surprise de voir qu’Ugo est déjà couché, apparemment la dernière partie de Beer Pong ne lui a pas fait. Je m’installe finalement sur le divan, puis Logan fait de même, mais il m’attire plutôt dans ses bras. Totalement gênée, je ne sais pas trop ce que je dois faire. Je décide de me blottir contre lui confortablement tout en rattrapant sa main dans la mienne dont le contact m’avait manqué depuis que nous étions rentrés. J’ai l’impression que mon cœur va exploser quand il dépose finalement ses lèvres sur les miennes et je panique en répondant à ce baisé en me demandant si je m’y prends de la bonne façon comme c’est la première fois que ça m’arrive. Au bout de quinze minutes, Logan me regarde finalement avec un sourire en me caressant la joue.

-Tu sais que tu embrasses vraiment bien ?

Et juste comme ça il vient de me donner le premier élan de confiance dans ma vie amoureuse. Non seulement Logan m’a embrassé ce soir, mais en plus il dit que j’embrasse bien ! Je crois que nous avons été enchainer l’un à l’autre pour le reste de la soirée et même pas une fois il a essayé de m’enlever un morceau de vêtements. Quand Ugo s’est réveillé le lendemain, nous avons fait comme si de rien n’était. Nous étions parfaitement au courant tous les deux que mon frère ne serait pas très emballé par cette union et c’était encore beaucoup trop récent. Si je croyais que c’était peut-être une histoire unique, j’ai été surprise le lundi à l’école de trouver un mot de la part de Logan dans mon casier qui m’invitait à aller au parc à 16h avec lui, une invitation que je n’allais pas du tout manquer. Logan avait peut-être l’air un peu plus nerveux que sous l’état d’alcool quand je l’ai finalement rejoint, mais cela ne l’a pas empêché pour autant de m’embrasser tout comme il l’avait fait l’autre soir. J’étais loin de me douter que c’était le début de ma plus belle histoire d’amour.

►21 juillet 2012 - So how do I say goodbye to someone who's been with me for my whole damn life?

C’est le premier été de ma vie que je décide de ne pas aller en Italie pour toutes les vacances scolaires. Nonna me manque beaucoup trop donc j’irai la voir quand même deux semaines en août. Pour l’instant je n’ai que deux préoccupations : passer mon temps avec Logan et travailler au restaurant de mes parents pour me payer une nouvelle garde-robe avant le retour en classe. Si j’avais peur au début de la réaction de mon frère pour moi et Logan, je m’étais largement trompé. C’est même Ugo qui a deviné qui se tramait un truc entre nous et même si ça semblait lui faire bizarre il n’a même jamais essayé de nous dissuader d’être ensemble. Logan avait même participé à notre souper de Noël et pour tout dire j’étais plus qu’aux anges. Papà adorait Logan depuis bien longtemps et j’avais l’impression que depuis qu’il était à mes côtés que papà me parlait même davantage. Si je me réveille avec un sourire en pensant à ce rêve magique où j’étais simplement dans les bras de mon petit ami, je fais un peu la moue quand je vois qu’il n’a pas répondu à mon « bonne nuit » par message texte. J’entends quelqu’un qui sonne à la porte en bas et je regarde l’heure totalement confuse. Mais qui peut bien venir sonner à 8h un samedi ? Peut-être que c’est Ugo qui a oublié ses clés ? En regardant par la fenêtre je remarque que la voiture de mon frère n’est pas là et que c’est impossible que ça soit ça. J’aperçois en revanche une voiture de police dans la rue. La sonnette retentit de nouveau et je sors finalement de ma chambre. J’entends ma mère soupirer lourdement alors que je marche en direction de l’escalier. Elle était encore au restaurant quand je suis partie à 23h, j’imagine qu’elle doit avoir finit vraiment tard et qu’elle est peu enchantée comme moi de se faire réveiller un samedi matin.  Quand j’ouvre finalement la porte, je ne suis pas forcément surprise d’y retrouver l’officier de police, mais plutôt intriguée de savoir ce qu’il vient faire par ici.

-Bonjour, est-ce que tes parents sont là ?

Aussitôt qu’il me demande si mes parents sont là, je sens un profond malaise de sa part. Il a toute la difficulté du monde de me regarder dans les yeux et j’ai vraiment un mauvais présentiment. Je lui fais signe d’entrer et je monte à l’étage prévenir ma mère. Si elle me dit de rester en haut dans ma chambre, il est bien évident que je me positionne discrètement près de la cage d’escalier. Je suis bien trop curieuse de savoir ce qui se passe. L’agent de police se met donc à parler d’une fusillade qu’il y a eu la nuit dernière dans un cinéma et mon cœur fait un bond dans ma poitrine quand je réalise que Logan et Ugo étaient aller voir Batman hier soir. Est-ce qu’ils leur aient arrivé quelque chose ? Puis, le policier annonce à ma mère que mon frère a été touché par l’agresseur et qu’ils ont constaté son décès une fois rendu à l’hôpital. Est-ce que j’ai vraiment bien entendu ? Je cesse de me poser la question quand j’entends un cri de déchirement de ma mère avant qu’elle éclate en sanglots. Je me dépêche de descendre les marches, mais mes yeux sont tellement remplis de larmes que ma vue est embrouillée et ça me ralentit beaucoup dans ma démarche. Ma mère est rendue par terre à pleurer, je me jette à ses côtés et je l’enlace de mes bras. Alors que je suis dans la voiture de police qui nous emmène jusqu’à l’hôpital, je regarde par la fenêtre sans aucune émotion. Est-ce que Logan a été touché aussi ? Le policier m’a dit qu’il ne pouvait pas révéler ses informations et m’a supplié de ne pas contacter sa famille sur le champ ce que j’ai beaucoup de misère à faire. J’aimerais tellement écrire à sa sœur pour savoir si elle a plus d’informations. Pendant un instant, je me réfugie à l’endroit que je préfère : mon imagination. Je me dis que tout ceci n’est qu’une pièce de théâtre et que le rideau sera bientôt levé. Les journaux locaux parleront même de ma prestation comme étant légendaire au point que mon père viendra même voir la deuxième représentation. Une fois que nous entrons dans l’hôpital, je me fais bousculer par une personne et je soupire en me disant qu’ils auraient pu prendre des figurants à la pièce qui savent marcher convenablement. Mon esprit est tellement disjoncté que je refuse de croire que la main froide que je serre est celle de mon frère Ugo. Ils ont vraiment reproduit sa tâche de naissance simplement pour un mannequin ? Ils ont mis un énorme budget pour une production du lycée quand même. Mon père console ma mère qui pleure contre l’épaule de mon frère, mais je n’entends plus rien. J’aimerais tellement voir à quoi cette scène ressemble de la foule, ça doit être incroyable avec les lumières tamisées. Le directeur artistique de la pièce a vraiment eu une idée de génie en coupant le son, la scène est tellement plus marquante. Je sors finalement de la salle et c’est à ce moment-là que j’aperçois au loin la famille de Logan. Franchement, ils auraient pu prendre une actrice beaucoup plus jolie pour jouer le rôle de sa sœur quand même. Mon cerveau n’étant tout simplement pas capable de discerner que c’était bien elle alors qu’elle était seulement sans maquillage. Elle m’enlace dans ses bras les yeux embrouillés de larmes.

-Logan a été touché à l’épaule, les médecins ont dit qu’ils allaient s’en sortir. Et toi, comment va ton frère ?

Merde, c’était quoi déjà ma réplique ? Bon déjà, j’en conclus que mon personnage doit avoir l’air soulagée, après tout Logan est quand même l’amour de la vie de Mandy.

-Je suis tellement rassurée de savoir pour Logan, dis-je en lui serrant la main.

Elle me fait un petit sourire, mais je vois qu’elle me regarde bizarrement. Oups, ce n’était donc pas ça que je devais dire ? Il faut dire que j’ai totalement improvisé, mais parfois ça fait des meilleures scènes. Et puis je me rappelle. Quelle idiote je suis, j’ai oublié de répondre sur la partie du frère de Mandy.

-Oh pardon ! Ils ont dit qu’Ugo était décédé de ses blessures, dis-je sur un air faussement désolé comme si j'étais la pire actrice de tous les temps.

J’ai tellement peu d’émotions dans la voix que je peux dire adieu à ma bonne critique dans le journal, le drame et les fausses larmes ne sont pas si facile que ça à faire venir sur demande. Je vais vraiment devoir y travailler.

►9 mai 2015 - Oh, that sunshine 'bout to come my way. May we never ever shed another tear for today. 'Cause oh, I know that there'll be better days

Je regarde mon reflet dans le miroir et j’ai un sourire en regardant ma robe de bal. Elle est tellement belle, je n’en reviens toujours pas que Nonna m’ait payé une robe de chez Giorgio Armani. Je prends la pose et j’ouvre Instagram pour publier la photo que je viens de prendre. Toutefois, mes doigts se figent quand j’aperçois la photo qu’a publié Sarah quelques minutes avant moi. La robe n’a rien d’impressionnant en soit et ce n’est vraiment pas surprenant de la part de Sarah, elle est toujours deux années en retard sur la mode. C’est plutôt la présence de sa famille sur la photo, en particulier son frère, qui éveille en moi des émotions qui me font automatiquement monter les larmes aux yeux. Le plus idiot c’est que je ne sais même pas si nous aurions pris une telle photo, ça n’a jamais été le genre de mamma ni papà, mais le simple fait de savoir que cette possibilité n’existe pas me déchire le cœur autant que la fois que j’ai vraiment réalisé qu’Ugo ne reviendrait jamais. C’est fou, j’ai beau avancé chaque jour en étant forte comme Nonna m’avait recommandé d’être et par moment je crois vraiment que je le suis, mais une simple photo me fait rappeler que je ne suis qu’une poupée de porcelaine prête à éclater en mille morceaux à tout moment. Je revois encore parfaitement le déchirement que j’ai vu dans les yeux de Logan la première fois qu’on s’est revus après l’attentat. Ce moment que j’ai réalisé que Logan ne serait jamais plus le Logan que je connaissais. L’étincelle de ses yeux bleus n’existaient tout simplement plus et je voyais ses dents uniquement quand il affichait un sourire totalement faux. Nos chemins se sont séparés de façon naturelle sans rancune, je crois que lui et moi étions parfaitement au courant que tout cela était voué à l’échec. Nous n’aurions pas été capable de nous emmener à grandir tous les deux suite à cette épreuve ça nous prenait des personnes extérieures à la situation. Mamma ne s’est jamais remise de la perte d’Ugo, je n’ose même plus penser au nombre de fois qu’elle m’a dit non pour que je sorte avec des amis un soir. Comment pouvais-je lui en vouloir en même temps ? Même certaines personnes qui n’avait pas été touché directement par l’attentat ne se sentait plus en sécurité à Denver. Il y avait eu ce climat de terreur en permanence les premiers temps à l’idée que la situation pourrait se reproduire rapidement par une personne qui voudrait imiter l’agresseur. Je sais que mamma ne voulait que me protéger et craignait simplement de perdre un autre enfant. J’avais l’impression d’être prisonnière et d’étouffer dans cette nouvelle réalité dont je n’avais aucun contrôle. J’avais même délaissé mes cours de théâtre au profit de l’équipe de cheerleaders, j’avais beaucoup plus de pratiques ce qui m’éloignait le plus possible du climat froid de la maison et j’avais même l’opportunité de m’enfuir de Denver pour les compétitions. Mamma avait vécue des sérieuses périodes de dépression si bien que moi et papà avions compris qu’il était mieux d’éviter de parler d’Ugo. À chaque fois qu’on parlait de lui, mamma replongeait dans un état encore pire que la dernière fois. Je crois que d’éviter de parler d’Ugo était l’une des pires choses pour moi, j’avais l’impression de perdre en même temps une partie de ma propre identité. Papà et moi nous étions quand même rapprochés dans cette épreuve, j’allais souvent l’aider pour remplacer mamma au restaurant. Je me souviendrai toujours de ce soir qu’il y avait eu une grosse tempête de neige et que papà avait décidé de fermer le restaurant à 19h. Si j’avais pensé au départ que papà voudrait repartir à la maison, il m’avait plutôt proposé qu’on se prépare un souper et il m’avait même dévoilé des secrets culinaires de nonno. C’était à la fin de sa bouteille de vin que papà m’avait bouleversé en me disant qu’il espérait que je retrouve ma petite étincelle qui me rendait si unique. Il m’avait encouragé à poursuivre mes rêves malgré tout ce qu’il s’était passé et m’avait fait promettre de ne pas me sentir obligé de rester dans les parages pour mamma. Jamais je n’aurais pensé que mon père aurait pu même remarquer un changement dans ma personnalité ces dernières années et encore moins qu’il savait à quel point je rêvais de suivre les mêmes traces que Nonna plus tard. Bien trop longtemps j’avais cru que mon père ne s’intéressait pas réellement à moi, mais ce soir là j’avais compris que j’avais eu tord et à quel point il m’aimait réellement.

Alors que je sors de mes pensées pour revenir à la réalité, j’essaie d’éponger au maximum les larmes sur mon visage en espérant qu’il n’y ait pas trop de dommages sur mon maquillage. Je culpabilise même d’avoir pleurer pour si peu, mais je sais que si c’est arrivé c’est uniquement parce que je suis seule dans ma chambre. Je souris à mon reflet pour me convaincre de ressentir de nouveau cette joie qui m’habitait quelques minutes avant. C’est plutôt avec ce sourire que j’arriverai à gagner mon titre de reine du bal ce soir. Une fois que j’arrive à la soirée, pleins de gens viennent me parler. Il y a encore trois ans, il n’y avait que ma troupe de théâtre qui m’aurait sans doute approché. Toutefois, les choses ont bien changé depuis. J’étais passé de Mandy la parfaite inconnue à Mandy cette pauvre fille qui venait de perdre son frère. C’est là que j’avais découvert aussi une nouvelle facette de l’humanité : sa curiosité constante et déplacée. S’il y avait bien des personnes qui étaient venues me dire des condoléances, d’autres en revanche n’étaient là que pour avoir des détails bien croustillants sur l’histoire. C’était justement quand quelqu’un m’avait demandé une question totalement déplacée que Jessica s’était imposée pour me défendre en disant que ça ne se posait pas comme question. Je ne lui avais pourtant jamais parlé de ma vie bien que je savais très bien qu’elle était dans l’équipe de Cheers. Ce petit évènement avait mis Jessica sur ma route et progressivement je m’étais intégré à toute sa petite bande. Dire que cette bande me ressemblait était faux, mais ça me faisait du bien d’évoluer dans un univers si différent du mien. M’éloigner de ma propre réalité m’éloignait également de la douleur que j’avais face à Ugo. Toutefois, parfois j’étais découragée de voir à quel point elles étaient peu instruites au niveau de la littérature notamment. Honnêtement, je ne sais même pas si elles étaient en mesure de dire que Roméo et Juliette avait été écrit par Shakespeare. J’avais rapidement compris qu’avec elles je n’aurais jamais de discussion trop élaborée. La musique s’éteint et les gens sont fébriles parce que l’animateur va annoncer le roi et la reine de la soirée. Quand il prononce finalement mon nom après avoir annoncé celui de Michael, je joue réellement mon rôle de la personne vraiment surprise et émue. Il y a Samantha au loin qui m’envoie un regard méchant et qui chuchote des trucs dans l’oreille de ses amis proches. Simplement à leur regard vers moi, je sais très bien qu’ils disent que j’ai gagné à cause de la tragédie de ma famille. Et le pire c’est que je sais très bien qu’elles ont raisons donc je les regarde simplement avec mon plus beau sourire. J’aurais pu les regarder avec ce sourire bitch que j’ai réussi à la perfection, mais il n’y a rien de pire que quelqu’un qui a l’air sincèrement heureux quand on vous regarde alors qu’on en est jaloux, non ? Alors que je remercie les gens avec ce discours que j’ai déjà pratiqué plus d’une fois ce matin, je réalise que ça fait trois ans que je ne joue que ce rôle de la cheerleader populaire avec l’histoire tragique et qu’en fait je ne pense pas réellement tous les mots que je prononce. Michael m’emporte finalement pour danser avec moi et je suis simplement rayonnante alors que je souris à tout le monde. On pourrait penser que c’est uniquement parce que je suis contente d’être la reine ce soir, mais c’est loin d’être le cas. Je souris parce que je sais très bien que ça sera la dernière fois que je vais tous les revoir pour la plupart. Ce soir, j’ai décidé de quitter le rôle de la lycéenne d’une mauvaise série télévisée. Ce soir, j’ai décidé que je ne me poserai plus jamais la question à savoir si je reçois un généreux pourboire au restaurant seulement par pitié d’un client régulier. Ce soir, j’ai décidé de prendre mon envol vers Los Angeles pour réaliser mes rêves et réellement devenir la jeune femme dont j’avais tout le potentiel d’être dans la vie.

►Now - I want fabulous that is my simple request. All things fabulous, bigger and better and best. I need something inspiring to help me get along. I need a little fabulous is that so wrong ?

Je ne vivais pas dans un monde de licornes et de conte de fées, je savais très bien que l’ascension vers la gloire serait difficile, mais jamais je n’aurais réalisé que ça serait SI difficile. Nous étions tellement de filles à vouloir tous les mêmes contrats à se pointer aux petites heures du matin devant la porte du studio pour être certaine d’avoir au moins une chance de passer une audition. J’avais rapidement compris que j’avais besoin d’un autre emploi en parallèle. J’avais donc trouvé un emploi dans un restaurant comme serveuse, mais je l’avais rapidement perdu en m’absentant trop de fois à cause des auditions que je ne pouvais absolument pas manquer. Après tout, je ne savais jamais quand je décrocherais enfin ce rôle ou même cette simple publicité qui m’aiderait à faire avancer ma carrière en flèche. Ma créativité n’avait jamais été autant sollicité. Si par moment c’était pour trouver une excuse pour justifier mon loyer en retard pour mon propriétaire, d’autres fois c’était de réels stratagèmes justes pour entrer en contact avec un agent artistique. Mes tentatives n’avaient jamais réellement marché, mais qui n’essayait rien n’avait rien ? Je ne baissais pas les bras et je continuais d’être positive. J’aurais pu demander de l’aide à Nonna, je me doutais qu’elle avait encore des contacts dans le domaine, mais j’avais le goût de réussir par moi-même et pour mon talent. Mon attente avait fini par porter fruit quand une agente du nom d’Amelia avait finalement décidé de me donner ma chance en signant un contrat avec moi pour me représenter. Les contrats s’enchainaient plus régulièrement avec elle, j’étais déçue de n’avoir que majoritairement des contrats en tant que mannequin, mais je devais faire mon nom dans l’industrie. J’avais fini par retourner à la recherche d’un emploi à temps partiel et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler au Disney Park Adventure en tant que Cendrillon. Un emploi réellement magique que j’ai vraiment adoré dès la première journée. C’était tellement plaisant de prétendre être cette princesse qui parle aux petites souris et de voir le pétillement des petites filles dans leurs yeux alors qu’elles réalisent ce rêve de rencontrer Cendrillon. Cet emploi me confirmait encore plus que je m’ennuyais d’être sur scène pour montrer mon talent d’actrice. Toutefois ma vie n’était pas un conte de fée pour autant, mes revenus étaient loin de combler mes dépenses. C’était si dispendieux de vivre à Los Angeles et les soirées auxquelles j’assistais où je ne voulais absolument pas remettre la même robe n’aidait en rien. C’est finalement la soirée que j’ai réalisé que j’étais contente qu’un homme me paie un verre au bar, pas pour l’alcool, mais pour la brochette d’agrumes si alléchante qui l’accompagnait que j’ai compris que je devais trouver une solution pour m’en sortir financièrement. En faisant des recherches j’ai trouvé des appartements plus abordables dans la ville d’Hilton. Je n’étais pas très emballé d’être à une heure de route de Los Angeles, mais d’un autre côté ça pourrait me prendre encore plus de temps en transport commun dans une banlieue plus éloignée. Déménager dans une ville si unie et si fusionnelle n’avait pas forcément été facile les premiers temps. Je trouvais souvent le temps très long et c’est pour ça qu’à un certain moment que j’ai décidé d'adopter ma belle Juliette cette petite minette qui comblait largement ma solitude dans mon appartement. Progressivement, je commençais à connaitre des gens et apprécier la ville de plus en plus, mais mon réel coup de cœur restait l’équipe de hockey des Bears de Hilton. Si au début je m’étais avancé vers l’aréna par curiosité de voir ce que la masse de gens allait voir, j’avais tout de même décidé de m’asseoir parmi la foule. De toute façon qu’est-ce que j’avais réellement de mieux à faire ici ? C’était tellement absurde de me voir assisse en réalité alors que j’avais toujours détesté ce genre de match et je suis certaine que même papà ne m’aurait pas cru sur le coup. Dès que les joueurs ont commencé à entrer sur la glace pour jouer j’ai eu l’impression d’y revoir Ugo avec tous ses amis comme à l’époque et ce sentiment de familiarité avait réellement eu l’effet d’un baume sur mon cœur. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’avais l’impression d’être entouré de l’énergie d’Ugo dans cette aréna et ça me faisait simplement sourire. C’est ainsi que je suis devenue l’une des plus grandes fans des Bears et que je ne manquais pratiquement aucun match. J’avais même fréquenté le capitaine de l’équipe pendant un certain temps, mais cela ne s’était pas très bien terminer alors que j’avais réalisé qu’il fréquentait en même temps une autre fille. Je ne sais pas quelle version qu'il a raconté à sa bande, mais la plupart me fuyait comme la peste désormais. Si j’avais eu vraiment de la peine les premiers temps, j’avais tout de même continuer d’aller à l’aréna parce que j’aimais vraiment regarder les parties et la situation était de moins en moins pire d’années en années avec la rotation des joueurs de toute façon. Ma vie amoureuse était particulièrement un long fleuve paisible, je ne cherchais pas réellement quelqu’un de sérieux dans ma vie pour tout dire parce que je n’avais tout simplement pas le temps la plupart du temps, mais la réalité c’est que j’avais peur de retomber amoureuse comme je l’avais été de Logan. J’avais l’impression que si je retrouvais ce niveau de bonheur qu’une tragédie allait encore arrivée dans ma vie et ça m’arrêtait bien plus que je ne le pensais. Néanmoins, la première fois que j’ai vu Christopher Williams mon cœur a probablement manqué un battement et ça ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. Il avait beau avoir quelques années en moins que moi, mais ses yeux bleus perçants et surtout ce sourire me rappelait tellement Logan que j’avais rapidement été charmé par lui. Le seul ennui c’est qu’à chaque fois que j’essayais de l’aborder j’avais l’air d’une vraie idiote sans cervelle, il me déstabilisait tellement pour tout dire. J’avais vu quelques fois ses parents venir le voir à l’aréna avec ses sœurs et ça n’avait qu’accentuer l’attirance que j’éprouvais pour lui. J’étais peut-être un peu intense de me projeter déjà dans une vie à ses côtés et surtout dans cette petite famille parfaite. En plus sa mère était même venue s’asseoir à côté de moi dans un match quand elle était venue seule et nous avions parlé toute la soirée. Ça voulait dire quelque chose, non ? J’avais beaucoup de difficulté à l’approcher pour tout dire surtout quand ils étaient entourés de sa meute. J’avais vu une opportunité en or cette soirée où je l’avais vu dans un bar seul, le pauvre en plus venait de se blesser au match et je me disais que je pouvais l’aborder en prenant de ces nouvelles. J’avais un sujet, un verbe et un complément, tout devrait bien aller pour une fois, non ? Toutefois, encore une fois j’avais eu l’air d’une vraie idiote alors que je l’avais nommé Christophchou. Pourquoi avais-je eu besoin de dire qu’il était chou et surtout de cette façon ? Si j’avais pris une bouffée de courage en me disant que ce n’était pas grave, mon plan fut aussitôt bouleversé quand j’ai vu une petite brunette apparaitre. Est-ce qu’il venait vraiment de l’appeler mon sucre d’orge ? J’étais vraiment confuse parce que j’étais prête à tout parier qu’il était célibataire et je ne démordais pas du tout de cette idée. Est-ce qu’il l’utilisait vraiment comme bouclier pour que je ne lui parle pas et pire qu’il ne réalisait pas que j’en avais conscience ? Mon orgueil et mon égo en avait pris un sale coup alors qu’ils continuaient le pire jeu d’acteur de tous les temps. J’avais donc embarqué dans cette belle mise en scène en jouant la blonde stupide qui ne pigeait rien, après tout c’est comme ça qu’ils me voyaient, non ? Mes soupçons s’étaient confirmés quand j’étais allé aux toilettes et que j’avais fait exprès de passer près d’eux pour entendre leur discussion. Christopher était littéralement en train de se présenter, ils ne pouvaient pas être plus qu’inconnus que ça tous les deux. Même si j’étais en colère, les voir s’embrasser m’avait fait quand même beaucoup plus de peine que je ne le pensais, mais pas autant que toutes ces photos de voyage qui suivirent les prochains jours. Cette Gabriela n’était même pas si jolie et bien que ses vidéos étaient intéressants, ils étaient tellement ordinaires au fond, aucune originalité. Qu’est-ce que Christopher lui trouvait vraiment ? Je n’en avais aucune idée. J’avais l’espoir qu’il s’en lasse bien rapidement, mais leurs publications Instagram ne faisaient que se multiplier pour mon plus grand malheur. J’avais tellement l’impression qu’elle l’utilisait comme une marionnette pour augmenter son audience d’Instagram et je trouvais ça vraiment malsain. J’espérais vraiment qu’il s’ouvre les yeux rapidement à son sujet. Je continuais de mon côté à vivre ma vie tranquillement pendant ce temps. J’avais pris la lourde décision de quitter mon emploi à Disney pour un emploi à l’hôpital que l’une de mes amies m’avait référé. Les horaires convenaient beaucoup plus à mes contrats et c’était plutôt bien payé. Cette stabilité m’aidait davantage à me préparer pour mes auditions et j’avais bien l’intuition que la gloire allait très bientôt sonner à ma porte. Il ne me fallait qu’être patiente encore quelques temps.