Connor // You are my brother

Connor avait été le premier Pearson a entrer dans ma vie. Nous nous étions rencontrés à l'armée et il était rapidement devenu comme mon frère. Il m'avait invité à passer l'été 2013 avec sa famille et plutôt que d'être un mec bien, j'étais tombé amoureux de sa sœur, Meredith. Elle était devenue ma femme et la mère de mon fils depuis, et même si on traversait une période difficile, Connor restait le frère que je n'avais jamais eu. Cela dit, je n'avais pas très envie de parler de mes problèmes de couple aujourd'hui, j'étais là pour une toute autre raison. Je devais apprendre à faire du vélo. Oui, oui, à 34 ans je ne savais pas pédaler et être en équilibre en même temps. J'avais essayé plus d'une fois d'apprendre, mais je n'y étais jamais arrivé. Si ça n'avait pas été pour Thomas, je ne me serais jamais re penché sur la question, car je vivais très bien dans ce monde sans ça. Mais mon fils de 19 mois était accro à sa draisienne. Je l'avais vu dévaler des pentes à une vitesse impressionnante. D'ici peu il allait vouloir avoir un vrai vélo, peut être dans un an ou deux, et j'allais devoir être prêt à ce moment là. Si je voulais lui apprendre, il fallait que je sache faire moi même. Alors c'était ma nouvelle mission, mon objectif. Pour m'aider, j'avais demandé à Connor de me rejoindre au Nord de Hilton sur un terrain vague que j'utilisais d'habitude pour m'entrainer au tir. C'était un coin tranquille où personne ne venait jamais. Je ne voulais pas m'humilier devant des gens que je risquais de recroiser, mon beau frère allait déjà bien assez s'en charger comme ça.
Pour l'occasion, j'avais acheté un vélo et un casque, mais qu'est ce que j'avais l'air con avec tout ce matériel. J'étais clairement dans un univers que je ne maitrisais pas - et qui ne m'intéressait que très peu -. J'aurais été mille fois mieux en haut d'une montagne avec mon snow. Ou devant la cheminée avec ma femme, mais ça c'était une autre histoire. J'étais là, au milieu de nul part et j'attendais Connor pour apprendre à faire du vélo.

"Si tu fais la moindre remarque déplacé, je t'empale sur le guidon. Ok ?" Dis-je à mon compère dès lors qu'il sortit de sa voiture.

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You are my brother

Lorsque Ryan m'avait demandé de l'aide pour apprendre à faire du vélo, j'avais été assez surpris. Ce n'était pas commun de s'imaginer un grand gaillard costaud de 34 ans tenir à peine sur son bicycle sans se ramasser par terre. Mais je crois que ce qui m'amusait le plus finalement, c'était le point de rendez-vous qu'il m'avait donné. Un terrain vague au milieu de nulle part où il n'y avait pas un chat. Si je l'avais soupçonné de m'en vouloir pour quelque chose, j'aurais pu penser qu'il avait prévu de me liquider en toute discrétion. Mais non, ce lieu top-secret se devait être à la hauteur des exploits qu'il allait réaliser sur deux roues. Ou surtout, il se devait d'être à l'abri des regards indiscrets. J'allais être le seul petit chanceux à pouvoir profiter du spectacle. Bon, je garderais ses gamelles pour moi, mais il n'était pas dit que je me retiendrais de le vanner. J'étais là pour ça aussi après tout.

Lorsque j'arrivai sur les lieux, je garai ma voiture et m'avançai vers mon beau frère, un petit sourire venant s'étendre au coin de mes lèvres en le découvrant ainsi tout équipé. J'étais à deux doigts de lui adresser un sifflement admiratif lorsqu'il m'accueillit d'une remarque peu amène.

- Des remarques déplacées, moi ? Pour qui tu me prends ? fis-je innocemment. Pas besoin d'être si aggressif Woolen, on se détend, même si je sais combien l'apprentissage d'une compétence si complexe peut être stressant, badinai-je. Ceci dit, j'aimerais bien te voir tenter d'essayer de rouler jusque moi pour mettre tes menaces à exécution, ça me donnera une idée de tes capacités de cycliste, le taquinai-je lorsqu'il me menaça de m'empaler sur le guidon.

Okay, il ne m'avait pas fallu bien longtemps pour me foutre de lui. Mais promis, je comptais quand même l'aider sans jugement par la suite. Il n'y avait aucune honte à ne pas savoir faire de vélo après tout. C'était lui qui prenait ça ultra au sérieux.

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@Ryan Woolen      

Depuis mon retour de mission, j'essayais de raccrocher les wagons avec Meredith, mais ce n'était pas simple. Au début je pensais qu'il nous faudrait du temps, qu'elle avait trouvé son rythme chez ses parents et qu'elle reviendrait à la maison lorsqu'elle serait prête, mais... Mais non. Meredith m'avait avoué qu'elle m'avait trompé et même si ça n'était arrivé qu'une seule fois, ça avait foutu un coup à notre couple. Je m'en voulais de l'avoir abandonné aussi longtemps et je n'arrivais pas à trouver une solution pour qu'on aille mieux. Pour que ma relation avec Thomas aille mieux également... C'était un calvaire ! Alors j'avais demandé à Connor de m'apprendre à faire du vélo, parce que je pensais que ça serait sympa, mais je n'avais pas beaucoup de patience et mon beau frère jouait déjà avec mes nerfs.  
"Connor ! Je ne suis pas d'humeur !" Grognais-je en resserrant mes poings autour du guidon. Ça ne l'arrêta pas et il continua, ce qui me fit sortir de mes gonds. "Fuck ! Elle lui apprendra à faire du vélo, c'est pas comme si..." Il y avait de la colère, mais pour qui ? Meredith ? Lui ? Moi ? Je ne savais plus trop ce que je ressentais et pour qui. Je savais juste que l'idée d'apprendre à faire du vélo était complètement ridicule. "C'était une mauvaise idée de te faire venir ici." Dis-je en laissant le vélo tomber sur le côté. Je n'avais pas envie de lui parler et en même temps je savais qu'il allait se poser des questions. Ça ne me ressemblait pas de lui sauter au cou ainsi, j'étais toujours souriant et plaisantin. J'avais perdu ma joie de vivre dans la bataille.

"Désolé, c'est pas la grande forme depuis que je suis rentré." Dis-je après m'être un peu calmé. Je ne pouvais pas passer mes nerfs sur Connor, il n'y était pour rien et était même venu pour m'apprendre du vélo. Il n'était pas obligé de faire ça pour moi et pourtant... Mon beau frère était le frère que je n'avais jamais eu. "Je veux juste pouvoir être un bon père pour Thomas."

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Il y avait des moments où je savais que je ferais mieux de m'abstenir d'ouvrir ma grande bouche, mais le plus souvent c'était plus fort que moi. Ryan n'était pas d'humeur... et je savais pourquoi. Meredith me disait tout. Ce qui pouvait être un peu embêtant lorsqu'on avait une sœur qui était mariée à l'un de nos amis les plus proches. Mais je ne comptais pas traiter Ryan différemment ou lui en parler s'il n'abordait pas le sujet de lui-même. Je lui laissais cette liberté de ne partager que ce qu'il souhaitait avec moi. A mon humble avis, il avait besoin de se changer les idées. Et pour cela, il valait mieux que je fasse comme d'habitude en le vannant gentiment. Mais visiblement, c'était plutôt loupé. Il n'avait aucune patience avec mes taquineries aujourd'hui et était d'une humeur de chien. Bon, je ne pouvais pas vraiment l'en blâmer, c'était compréhensible, même si ce n'était pas des plus agréables de prendre toute son amertume dans la tronche. Je n'y étais pour rien après tout.
Je laissai mon ami râler de son côté pendant que je gardais mes distances. Si cela pouvait le défouler un peu, tout ne serait pas perdu. Il laissa tomber son vélo au sol, pestant sur le fait que c'était une mauvaise idée de m'avoir demandé de l'aider, avant de prendre un petit moment pour se calmer.

- Ca peut se comprendre, c'est toujours difficile les retours de mission et le retour à la vie normale, concédai-je lorsqu'il s'excusa. J'aurais pas dû t'embêter directement avec mes conneries.

Les retours de missions difficiles, j'avais connu. Mais cela devait être d'autant plus complexe pour lui qu'il avait un jeune enfant et qu'il avait raté de précieux mois avec lui. Et puis, il y avait ses soucis avec Meredith. Mais ce n'était pas vraiment mes affaires et je n'étais pas certain qu'il serait heureux de savoir que j'étais au courant de leurs difficultés de couple et de l'infidélité de ma sœur.

- J'ai aucun doute sur le fait que tu seras un bon père, lui assurai-je

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@Ryan Woolen      

Connor était le seul de mon cercle proche à pouvoir comprendre l'impact de l'armée sur une vie. Ce n'était pas juste les absences, il y avait aussi toutes les horreurs que l'on pouvait voir lors des missions, les traumatismes qui se créaient et qui refusaient de s'effacer... J'avais réussi à ne pas trop mal m'en sortir après autant de missions, mais j'avais perdu le plus important. Ma femme. Mon fils. Ma famille. Et pour un mec comme moi, c'était quelque chose de dévastateur. J'étais incapable de m'en remettre pour la simple raison que Meredith et Thomas étaient toute ma vie.

Le pauvre Connor avait accepté de m'aider à apprendre à faire du vélo et comme à son habitude il avait été taquin. Ça n'avait jamais été un problème jusqu'à aujourd'hui, mais là, je lui avais aboyé dessus comme un chien blessé. J'étais parti râler quelques minutes avant de réussir à me calmer pour revenir vers lui la queue entre les jambes. Je m'excusais et il comprenait. Un peu trop non ? Il était anormalement gentil. Et quand il me dit que je ferais un bon père, je ne pus que rebondir. "Mais pas un bon mari." La lueur que je vis dans son regard me confirma ce que j'aurais du comprendre dès le début. C'était évident. Connor était le frère de Meredith... "Oh fuck, elle t'a tout dit, c'est ça ?" Je ne savais pas trop quoi faire de cette information, je ne voulais tellement pas créer de vagues au sein de la famille Pearson que j'aurais préféré disparaitre discrètement. C'était impossible parce qu'au fil des années, ils étaient également devenus ma famille à moi, les personnes vers qui je me tournais, avec qui j'avais envie de célébrer et de vivre. "La boucle est bouclée au moins. Tu m'as présenté à Mer et elle t'as avoué pourquoi c'est fini." Même si au fond l'infidélité n'était pas la vraie raison de notre séparation. Je savais qu'elle avait cédé à la tentation uniquement parce que j'étais constamment absent. Elle avait eu raison, je lui volais sa vie alors qu'elle aurait pu avoir beaucoup mieux avec un autre. Un gars qui serait là à ses côtés tous les jours. Un autre. J'avais des nausées rien qu'à l'idée de l'imaginer au bras d'un autre homme, le concept me dépassait parce que j'étais encore très jaloux lorsque ça la concernait. Je l'aimais, et pas sur que je puisse changer cela un jour. Elle était plus que ma femme à ce stade, j'avais trouvé mon âme sœur.

"On aura au moins fait un beau garçon." Mentis-je en tentant de résumer notre relation. Il n'y avait pas moyen de condenser ce qu'on avait vécu - et peut être ce qu'on avait encore à vivre -. Mer et moi avions certes fait un très beau bébé ensemble, mais notre histoire avait été romantique, douce, intense, pleine d'amour, nous avions eu nos hauts et nos bas, mais nous nous étions toujours retrouvés jusqu'à aujourd'hui. "Elle ne sera jamais toute seule."

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En plus d'être de mauvaise humeur, Ryan semblait être sur la défensive. Je savais qu'il allait falloir que je marche sur des oeufs, mais je n'avais jamais été très doué pour cela. Encore moins lorsque je me trouvais avec quelqu'un de confiance. Et dès lors qu'il contra mes paroles en affirmant qu'être un bon père ne ferait pas de lui un bon mari, je sus que ça allait être compliqué de ne pas parler des révélations que Meredith m'avait faites.

- J'ai jamais dit ça, arguai-je.

Mais visiblement je ne devais pas être très convainquant puisqu'il comprit en un instant que ma sœur m'avait parlé de ce qu'il s'était passé. Après, ce n'était pas vraiment un secret non plus. Elle ne m'avait pas demandé de cacher notre conversation à Ryan. Et dans tous les cas, je ne comptais pas mentir là-dessus. Je ne pourrais prendre partie pour l'un ou pour l'autre. C'était juste... délicat. Je poussai un soupir lorsqu'il me demanda confirmation.

- Elle m'en a parlé, oui, reconnus-je.

Je pouvais concevoir que cela soit gênant pour lui. Nous avions beau être proches, il ne devait pas forcément avoir envie que ma sœur partage leur vie intime avec moi derrière son dos. Mais il savait aussi que Meredith avait tendance à se tourner vers moi quand quelque chose la tourmentait et que j'étais toujours une oreille attentive.

- Tu penses vraiment que la boucle est bouclée, genre définitivement ? lui demandai-je précautionneusement.

Evidemment, c'était à eux de prendre leur décision et Meredith avait fait une grosse erreur. Mais ce serait dommage. Ils avaient une belle relation qui avait donné naissance à un enfant adorable. Il y avait encore beaucoup à sauver. Et puis, de nombreux couples avaient dû connaître une infidélité, encore plus lorsqu'on était dans l'armée. Ce n'était pas une excuse, certes, mais cela ne voulait pas dire que c'était insurmontable. Surtout que Meredith l'aimait à en crever et que je doutais fort que les sentiments de Ryan pour ma sœur se soient envolés avec la simple annonce de cette infidélité.

- Vous n'avez pas juste eu un beau garçon, vous avez construit beaucoup de choses tous les deux, lui assurai-je. Tu ne seras jamais seul non plus. Tu fais partie de la famille, quoi qu'il arrive.

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@Ryan Woolen      

Super... Maintenant Connor était au courant que Meredith m'avait trompé, alors que j'aurais préféré qu'il reste dans l'ignorance. Surtout après que je me sois auto accusé avec Théa pour éviter à ma femme de subir tous les stigmates qui collaient à l’infidélité. Je comprenais totalement le fait que ma Blondie ai eu besoin de vider son sac à son frère, ils étaient proches... C'était juste qu'on évoluait dans le même cercle et que ça faisait un peu tâche ce genre de confession. Elle et moi, nous étions supposés être un couple soudé, amoureux, parents d'un petit garçon fantastique. Pas ça. Pas un couple triste et déchiré par ce genre d'histoire.

"Elle t'a dit avec qui ?" Tentais-je de demander. C'était clairement une erreur de demander ce genre de détail, car ce n'était pas important. En fait c'était même inutile. Mais je voulais le savoir quand même. Pas pour aller voir ce gars et lui remettre sa mâchoire à sa place, mais plus pour me comparer à lui. Voir ce qu'il avait de plus que moi. Comprendre pourquoi il avait pu me remplacer si facilement auprès de ma femme alors qu'on s'était promis fidélité...
La question de mon beau frère n'aurait pas du me surprendre, pourtant ce fut le cas. Pourquoi tout le monde semblait penser que ça allait s'arranger. Même Mer et moi pensions qu'au fond ça allait aller, mais pourquoi ? Pourquoi est ce qu'elle devrait me pardonner d'être autant parti ? Rien ne l'y obligeait. Elle avait agis à cause de mes malheureuses actions et il était trop tard pour changer le passé. "J'en sais rien... C'est Mer dont on parle. C'est ma Mer." Dis-je plein d'émotions dans la voix. Meredith était ma femme, la seule et l'unique, celle qui m'avait fait craquer au premier regard, celle avec qui j'avais envie de vivre toute ma vie. C'était une torture de me réveiller le matin et de ne pas être avec elle, seulement je ne savais pas trop comment faire pour faire avancer notre situation. Nous étions plutôt partis pour rester séparés un long moment. Même si elle me manquait plus que tout, qu'elle occupait mon esprit en permanence...

"Je ne veux pas qu'elle ai l'impression que je lui vole sa famille, même si au fil des ans vous m'avez accueillis à bras ouverts. Je reste un Woolen et elle une Pearson."

Je partis reprendre mon vélo parce que la conversation me pesait et que je ne pouvais pas continuer à parler de ma femme sans m'effondrer complètement. Et pas que je n'ai pas une confiance aveugle en Connor, je ne pouvais pas me permettre d'être une loque, je devais être fort. Si l'armée m'avait appris quelque chose, c'était de ne pas montrer ce que l'on ressentait. Et en général j'y arrivais plutôt bien, mais lorsqu'il s'agissait de ma famille un peu moins. J'étais un mec bien plus sensible et en proie à mes émotions qu'il ne paraissait. "Apprend moi à faire du vélo, je veux pouvoir montrer à Thomas comment faire." Lui dis-je en mettant le casque sur ma tête.

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Meredith ne m'avait pas franchement fait un cadeau en m'avouant qu'elle avait trompé Ryan. Mais je savais que si elle l'avait fait, c'était parce qu'elle avait ressenti le besoin de se confier. Elle était tellement terrifiée pour son couple qu'elle avait eu besoin de mon soutien et mon réconfort. Et même si elle avait merdé, je les lui avais apporté.

- Non, je ne sais pas avec qui. Mais je ne crois pas que ce type ait une quelconque importance.

De ce qu'elle m'avait raconté, elle n'avait  nullement développé de sentiments pour ce gars. C'était tombé sur lui, mais ça aurait pu être n'importe qui d'autre. Enfin, je ne crois pas que connaître son identité avancerait à quoi que ce soit. Le problème résidait plus entre Ryan et elle. Et même s'il parlait de "boucle bouclée", je crois que lui-même n'en était pas convaincu.

- Oui, c'est bien parce qu'on parle de Mer et toi que je te demande si tu es certain que ce soit terminé. Je sais que ça ne me regarde pas vraiment et que mon avis n'a pas d'importance, mais je suis sûr que votre relation est assez forte pour que vous dépassiez certaines adversités.

Je ne pouvais pas décemment lui demander de lui pardonner. Mais je voyais son émotion et je savais qu'il ne pouvait pas tirer un trait sur leur couple ainsi. Cela nécessiterait sans doute du temps pour recoller les morceaux, mais ça ne me semblait pas impossible. Peut-être étais-je un peu comme un enfant qui ne supportait pas de voir ses parents se séparer, mais ça me faisait mal de le voir comme ça.

- Tss, t'étais mon frère avant même que tu ne rencontres Meredith et qu'elle ne te mette le grappin dessus, Woolen, balayai-je son argument comme quoi il ne voulait pas "voler" sa famille. Ca ne changera pas, peu importe la manière dont votre relation évolue, et elle le sait très bien. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça.

Je savais que le reste de la famille aurait sans doute la même approche. De toute manière, le simple fait qu'il soit le père de Thomas le liait à vie aux Pearson. Mais je comprenais que Ryan soit un peu perdu face à tout ce qui lui arrivait et qu'il ait l'impression que tout ce qui constituait sa vie allait le lâcher. Il avait besoin de temps pour digérer tout ça.

- Pas de souci. T'as appris à faire des choses bien plus compliquées dans ta vie. Un peu de détermination et d'entraînement et on n'en parle plus, dis-je, d'un ton encourageant. Allez, les mains sur le guidon avec un doigt sur le frein, et un pied sur la pédale du haut. Tu te tiens droit et tu regardes bien devant toi.

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@Ryan Woolen      

Connor savait. Meredith lui avait avoué son infidélité. J'aurais pu lui en vouloir de ne rien m'avoir dit plus tôt, mais au fond de moi je comprenais ses raisons. Il avait beau être mon meilleur ami, il était avant tout le frère de ma Blondie. Il avait agit de la meilleure des manières et il continuait de le faire.

"Il a une importance. Parce que si je savais qui c'était, je lui aurais déjà refait le portrait." Grognais-je en ressentant une colère sourde. J'avais sincèrement envie de cogner celui qui avait couché avec ma femme, parce qu'il me fallait un coupable et que c'était facile de l'accuser lui. Ce n'était pas comme si je pouvais me cogner moi même... Parce que dans l'histoire, quand on regardait bien, j'étais celui qui avait le plus merdé. "J'en sais rien Connor... C'est Mer et je me vois pas avec quelqu'un d'autre. Elle est... C'est Mer, c'est tout. Je suis tombé amoureux d'elle dès que tu me l'as présenté et maintenant je suis perdu. Je sais même pas ce que vais devenir sans elle." Murmurais-je complètement désemparé. L'amour que je ressentais pour ma femme était la chose la plus puissante que j'ai pu ressentir. Elle était plus qu'une femme qui partageait ma vie, c'était ma moitié, mon âme soeur, celle qui me donnait la force de me lever tous les jours. Elle m'avait ré apprit à m'aimer et maintenant je n'étais plus certain de rien.
Fin, apparemment il y avait bien une chose dont Connie était certain, c'était qu'il resterait mon frère. Ce n'était pas grand chose, mais l'entendre le dire me fit un bien fou. Il disait cela avec une facilité déconcertante et j'y répondis en l'écrasant fort dans une étreinte - les gestes parlaient plus fort que les mots chez moi -. "T'es con. D'une c'est moi qui lui ai mis le grappin dessus, pas le contraire." Je l'aimais aussi ce grand dadet. "Puis je pensais vraiment que j'allais pouvoir te larguer après ça." Le taquinais-je pour essayer de redonner un peu de légèreté à la conversation. Les Pearson étaient des personnes vraiment biens, et ils ne manquaient jamais de me le prouver...

J'écoutais les conseils de Connor et je me lançais sur le vélo, mais je n'arrivais pas à coordonner mes mains et mes jambes, mon regard filait toujours vers le bas et quand je tomba pour la cinquième fois, je faillis prendre le vélo pour le jeter par terre. "Pourquoi je n'y arrive pas ?" J'étais en nage et aussi en colère devant mon incompétence. Je n'avais jamais été très tendre avec moi même et de ne pas réussir à faire du vélo me rendait fou. A ce rythme là c'était Thomas qui allait s'occuper de m'apprendre cette nouvelle compétence. "Je fais tout ce que tu me dis de faire !" Ou presque. Je pensais tout bien faire, mais ce n'était pas le cas. Puis j'étais tellement crispé sur le vélo que je commençais à avoir des crampes un peu partout aux niveaux de mes membres. Surtout au mollet droit. "Je te jure j'ai limite envie d'aller voler les petites roues sur le vélo de Thommy." Ça serait ridicule, mais terriblement efficace.

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Je ne pouvais pas dire que j'étais choqué d'apprendre que Ryan souhaiterait foutre son poing dans la tronche du gars avec qui Meredith l'avait trompé s'il le croisait. C'était humain et je ne le jugerais clairement pas s'il le faisait. Mais malheureusement, je n'étais pas certain que cela arrangerait les choses. A mon avis, le problème était plus profond. Et il ne concernait que Ryan et Meredith.

- Ca peut se comprendre. Ca te soulagerait peut-être sur le moment, mais à terme, tu sais que ça ne serait pas une solution, lui répondis-je simplement.

Enfin, je ne voulais pas jouer au philosophe, surtout que je n'en étais clairement pas un. Mais je ne voulais pas non plus que Ryan s'attire des ennuis.

- Je sais que tu l'aimes plus que tout, et elle aussi ressent la même chose, ça crève les yeux. C'est normal que tu sois perdu. Tu reviens de mission et tu as une bombe comme ça qui te tombe dessus, compatis-je avec une petite grimace. Tu as besoin de temps pour mettre les choses à plat et voir si tu veux tenter de reconstruire quelque chose avec elle ou avancer sans elle.

Je ne pouvais pas les imaginer ne même pas essayer de recoller les morceaux. Mais si Ryan ne pouvait pas accepter la tromperie, ce serait sa décision et je le soutiendrais tout autant que ma sœur dans cette situation. J'espérais juste qu'ils n'en arriveraient pas à la séparation définitive.
Lorsque je le rassurai sur le fait qu'il resterait mon frère, il m'étreignit, presque à m'étouffer.

- C'est toi le con d'avoir pensé que ça changerait les choses entre nous, rétorquai-je. Et je t'en prie, elle t'a laissé croire que c'est toi qui lui a mis le grappin dessus, mais je l'ai vue te faire des yeux de biche dès lors que tu as posé le regard sur elle, commentai-je, amusé, en levant les yeux au ciel. Désolé, je suis une vraie sangsue. Maintenant, c'est trop tard, tu ne pourras pas m'arracher de toi, plaisantai-je en prenant un ton dramatique lorsqu'il évoqua l'idée de me larguer.

Je plaisantais, mais dans le même temps, je n'étais vraiment pas du genre à abandonner mes amis ou ma famille. Cela ne commencerait pas avec lui.

Mais avant tout, nous étions là pour lui apprendre à faire du vélo. Et même s'il galérait, j'étais sûr qu'il finirait par réussir. En attendant, les progrès étaient minces et je sentais surtout sa frustration monter.

- Tu es juste un peu trop tendu et hésitant, du coup ça te déséquilibre. Il faut juste que tu te détendes et que tu prennes confiance, ça va venir avec la pratique, lui assurai-je.

Bon d'accord, c'était plus facile à dire qu'à faire. Mais avec le vélo, il ne fallait pas tellement réfléchir, c'était instinctif.

- Dis pas de bêtises, t'as pas besoin des petites roues. Bon, t'y vas et tu penses pas à ton équilibre, tu penses juste à pédaler pour avancer et je te redresse si tu tangues.

Techniquement, le but n'était pas que je touche au vélo, mais s'il éliminait la crainte de tomber, cela lui donnerait peut-être un peu confiance. Et une fois qu'il se sentirait bien comme ça, cela irait tout seul.

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@Ryan Woolen      

Mes poings me titillaient à chaque fois que je pensais à l'homme qui avait couché avec Meredith. Seulement Connor avait totalement raison, être violent avec cet idiot ne me soulagerait qu'un temps. Le problème était plus profond que ça, c'était ma relation avec ma femme qui capotait. A quel moment cela avait commencé ? On venait tout juste d'avoir un bébé - Thomas était encore un bébé ! -, ça aurait du être le pic de notre amour. Pas cette débandade douloureuse.

"Avancer sans elle... Ça ne sonne pas bien. Qu'est ce que je suis sensée faire sans elle ? On partage tout depuis plus de dix ans, vers qui je vais me tourner quand je dois raconter mes conneries ? Elle est la seule qui sait me supporter au quotidien." La seule qui avait réussi à me faire ouvrir les yeux pour que j'accepte le fait que je méritais d'être aimé. Fuck ! Qu'est ce que j'allais bien pouvoir faire sans elle ? Mer était plus que ma femme, elle était ma soulmate. "Je n'ai pas envie d'avoir quelqu'un d'autre qu'elle." Avouais-je complètement défait.

Puis je lui avoua que j'avais un peu peur de perdre la famille que j'avais gagné en épousant Mer, et il me fit rapidement comprendre que j'étais un idiot. Il était vrai que j'avais connu Connor avant de connaitre Meredith et qu'il était devenu mon frère avant que je ne fricote avec la jolie Blonde... Mais Mer avait réussit à faire battre mon coeur au premier regard, j'avais craqué pour elle en passant la porte de la maison des Pearson. "Raconte pas de connerie. Elle ne me regardait pas comme ça au début, elle me tolérait parce que j'étais ton pote." Physiquement peut être bien que je lui plaisais lorsque nous nous étions rencontrés, mais il nous avait fallut un petit temps avant de passer le cap. Ce premier été avait été capital pour nous. "Mais t'as raison, j'arriverais pas à te larguer. Pas sur que j'en ai envie non plus" Finis-je par dire plus sincère, moins dans la rigolade. Mer et moi c'était une chose, mais ma relation avec Connie me tenait très à cœur. C'était mon frère, l'idiot que je pouvais appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit si j'avais un soucis... Il était toujours présent pour moi. "Je pourrais te passer la bague au doigt après toutes ces années."

Je me remis sur mon vélo, parce qu'on était quand même là pour ça, et il me donna quelques conseils avant que je ne me lance. Il était derrière moi et je lui faisais confiance, alors je me mis à pédaler en regardant loin devant moi. Pendant quelques mètres je réussis à tenir mon équilibre, jusqu'à ce que je réalise qu'il n'était pas si proche de moi et boum... Je me rétama à nouveau comme une grosse patate sur le sol. "Je sais pas si on peut appeler ça du progrès, mais j'ai fait quelques mètres." Dis-je en me redressant sans pour autant me relever du sol. J'étais bien par terre, il n'y avait aucun risque de tomber dans cette position. "Tu sais, il y a une autre option sinon. Tu apprends à faire du vélo à Thommy et quand tu auras un gamin, je lui apprendrais le sens du style." Le taquinais-je.

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Même si je n'avais pas franchement vécu de relation sentimentale aussi forte que lui, je comprenais le désarroi de Ryan. Il ne pouvait qu'être perdu entre l'amour qu'il ressentait encore pour Meredith et la trahsion qu'il devait ressentir. C'était tellement inattendu de la part de ma soeur. Leurs retrouvailles auraient dû être un moment merveilleux, mais il s'avérait finalement bien amer. Dans tous les cas, ce n'était pas moi qui pouvais lui dire s'ils devraient rester ensemble ou non, même si je souhaitais de tout coeur qu'ils parviennent à traverser ces tourments.

- Je me doute bien que cela doit être difficile à envisager. Ca remet toute la vie que vous avez construite en question. Il n'y a que le temps qui pourra te dire si tu es prêt à mettre ce qu'elle a fait de côté pour continuer avec elle ou si tu n'en es pas capable. Evidemment je préférerais que vous continuiez ensemble, mais je ne vais pas te mentir ou tenter de te convaincre de quoi que ce soit. Je sais que tu parviendrais tout à fait à te relever et à trouver quelqu'un d'autre vers qui te tourner et qui te supporterait si tu devais en arriver là, affirmai-je. Mais le principal c'est que tu prennes le temps d'y réfléchir pour ne pas regretter ton choix. Si vous restez ensemble, il faut que vous soyez tous les deux heureux dans la situation. Après si tu sais que tu n'as pas envie d'avoir quelqu'un d'autre qu'elle, c'est que tu as déjà une petite idée de ta décision.

J'avais été content de les voir se mettre en couple et se marier. Mais s'ils devaient rester ensemble en dépérissant à petit feu, ce serait vraiment triste à voir. Il fallait qu'ils fassent ce qui avait le plus de chance de les rendre heureux, quoi que cela soit. J'avais bon espoir qu'ils parviennent à recoller les morceaux de leur couple, mais je les soutiendrais quoi qu'il arrive.

- Ce déni, commentai-je, légèrement amusé, en secouant la tête lorsqu'il affirma qu'au début Meredith se contentait de le tolérer parce qu'il était mon pote. Je sais bien, je suis beaucoup trop attachant, plaisantai-je avec des haussements de sourcils quand il me dit qu'il ne pourrait et ne voudrait pas me larguer.

Dans le fond, on savait très bien qu'on tenait l'un à l'autre, même s'il nous arrivait bien plus souvent de déconner que de partir dans des effusions de sentiments. Partir sur le terrain, cela renforçait bien des liens, mais il y avait quelque chose de plus entre nous.

- Mais qu'est-ce que t'attends ? protestai-je, faussement boudeur lorsqu'il suggéra de me passer la bague au doigt.

Mais malgré nos conneries, il fallait bien repasser aux "choses sérieuses". Comme je m'y attendais, une fois rassuré à l'idée que je puisse le rattraper s'il tanguait, Ryan commença à pédaler d'un geste plus assuré. Et cela marchait bien mieux ainsi ! Même s'il finit par se vautrer par terre.

- Bien sûr que c'est du progrès ! clamai-je avec enthousiasme. Je suis persuadé que tu aurais été encore plus loin si tu n'avais pas regardé sur le côté, mais ça va venir, complétai-je. Je comptais surtout lui apprendre les plus beaux gros mots de mon répertoire, mais je peux lui apprendre à faire du vélo aussi, répondis-je, amusé avant de prendre un air faussement vexé. Eh, tu insinues que je n'ai pas le sens du style ?

Codage par Libella sur Graphiorum
@Ryan Woolen      

Ce qui était bien avec Connor, c'était qu'il ne machait pas ses mots avec moi, mais c'était aussi très désagréable lorsque j'étais vulnérable comme aujourd'hui. Il me bousculait. Je détestais et pourtant c'était exactement ce dont j'avais besoin. Il me tirait les mots de la bouche pour que je réussisse à exprimer ce que je voulais vraiment. Meredith. Tout ce que je voulais c'était ma Blondie, et cela même si elle était en train de me faire traverser l'enfer avec son infidélité.

"Je sais au fond de moi que je veux Meredith... Je la voudrais toujours. Mais la question c'est plutôt est ce qu'elle voudra de moi. Et est ce que notre relation à la moindre chance après tout ça. J'aimerais avoir toutes les réponses à mes questions en claquant des doigts, mais ce n'est pas possible. Ça me frustre. Je suis plein de colère." Lui avouais-je en ayant en tête ma femme, ma Blondie, celle qui hantait mes jours et mes nuits. Chose que mon beau frère savait et ne pouvait s'empêcher de me taquiner avec. "J'ai pas couché avec elle avant début juillet cet été là. Si ce n'est pas la meilleure preuve que je peux t'offrir..." Le pauvre avait droit à des détails, fin je n'étais pas vraiment désolé car il me provoquait. Mais il était vrai que même si Mer et moi nous étions tournés autour pendant quelques jours, nous avions vite passés le cap en nous rendant compte qu'il y avait une attirance entre nous. Nous avions vite réalisé que nous étions plus qu'une amourette de vacances aussi... Et c'était de là que nous étions devenus un couple. L'été 2013. "J'aimerai revenir au jour où tu m'as ramené dans ta famille, tout recommencer du début pour ne plus faire toutes ces erreurs."

A la phrase de Connie, je ne pus m'empêcher de rire. Il me demandait de lui passer la bague au doigt et c'était juste hilarant. C'était mon frère de coeur, celui avec qui j'avais combattu, alors forcément nous étions proches. Mais pas à ce point là. "J'aime mes partenaires de vie un peu moins poilues, sans pénis et surtout beaucoup plus délicates. Dommage pour toi."

Après cela, on repassa aux choses sérieuses et je réussis à faire quelques mètres seul sur mon vélo. Assez fier, je m'étais tourné vers Connie et celui ci m'avait délivré quelques feedbacks pour que je puisse recommencer un peu mieux. "Comment je peux tourner si je ne peux pas regarder sur le côté. T'es en train de me dire qu'il faut que j'aille tout le temps tout droit pour pas finir sur le cul ?" Demandais-je avant de l'embêter en proposant un deal. Malheureusement, il avait du répondant et réussis à me terrasser en quelques mots. "Connor non ! Tu ne peux pas lui apprendre des gros mots. Si tu fais ça, je te tue... Mer aussi. Il a déjà un grand potentiel connerie vu ses gênes, donc si on pouvait essayer de ne pas tenter le diable avec son éducation."
Son oncle Connie était aussi délirant que moi, son père, mais il y avait aussi ses tatas et sa mère. Pas une personne autour de mon petit n'était pas un minimum fan des bêtises d'une manière ou d'une autre.

"Et toi ? Qu'est ce qui t'arrives en ce moment ?"

MADE BY @ICE AND FIRE.

You are my brother

Avec Ryan, j'avais l'impression de me retrouver quasiment dans la même situation que lorsque Meredith m'avait parlé de son infidélité. Ils s'aimaient à en crever et ils doutaient tous les deux des sentiments de l'autre. Et même si ma soeur était clairement responsable de ce qui était arrivé, au fond ils semblaient souffrir tout autant. Dans les deux cas, j'aurais voulu pouvoir les réconforter, mais je savais que mon champs d'action était limité. Rien de ce que je ne pourrais dire aurait la chance d'arranger les choses.

- Tu me croiras ou pas, mais je n'ai aucun doute sur le fait que Meredith voudra toujours de toi. Mais je comprends tes doutes et tes frustrations. Laissez-vous le temps de décanter tout ça. D'essayer de comprendre ce que vous ressentez et ce que vous souhaitez pour votre relation, énonçai-je calmement. Rah, je veux pas savoir, protestai-je en secouant la tête. Pour moi, Thomas est issu d'une immaculée conception et ça restera comme ça dans ma tête, plaisantai-je.

Bien entendu, je me doutais qu'ils avaient une vie sexuelle et ça ne me choquait pas. Tant mieux pour eux après tout. Mais il était vrai que je pouvais très bien me passer des détails. Merci bien.

- Quelles erreurs tu penses avoir faites ? m'enquis-je en fronçant les sourcils lorsqu'il énonça son désir de revenir en arrière.

C'était Meredith qui l'avait trompé. Je ne voyais pas très bien ce qu'il pouvait se reprocher dans toute cette histoire. Certes, personne n'était parfait et il devait bien y avoir des petites choses négatives dans leur relation qui provenaient de lui, mais de là à parler d'erreurs à effacer, cela me semblait exagéré.

- Pff, tu sais pas ce que tu rates, fis-je, faussement vexé lorsqu'il m'expliqua que je ne correspondais pas à ses exigences envers ses partenaires. Mais je tiens trop à ces caractéristiques pour changer pour toi, désolé, ajoutai-je, espiègle.

Mais nous n'étions pas là pour que Ryan me déclare sa flamme. Il avait encore des progrès à faire dans son apprentissage du vélo. Même s'il semblait content de ce début, et je devais avouer que j'en étais plutôt fier moi aussi.

- Il faut déjà que tu sois à l'aise en ligne droite avant d'apprendre à tourner. Chaque chose en son temps, ne brûle pas les étapes.

Bon, je ne sais pas si j'étais très bien placé pour lui dire ça, j'avais aussi tendance à vouloir tout de suite voir les résultats quand je me mettais à quelque chose. Mais pourtant, il était bien vrai qu'il fallait du temps et de la pratique pour presque tout. Cela finirait par venir.
Je ricanai un peu avant d'adresser un sourire espiègle à Ryan lorsqu'il s'offusqua de mon idée d'apprendre des gros mots à son fils.

- Mais, c'est le rôle de tout bon oncle qui se repecte, me plaignis-je d'un ton légèrement fanfaron. De toute manière, tu le dis toi-même, il a déjà les gènes pour ça, je ne peux pas faire beaucoup plus de dégâts que ça, ajoutai-je, amusé.

Je crois que je n'allais pas trop pouvoir m'en empêcher de toute manière. J'étais déjà un peu gamin à ma façon parfois, alors si on ajoutait un enfant dans l'équation, c'était beaucoup trop tentant. Il était déjà fort probable que Thomas tente de reproduire les grimaces que je lui faisais pour le faire rire, mais tant que je n'étais pas accusé, j'allais agir en parfait innocent.

- Bah moi tu sais, la routine, répondis-je en haussant les épaules. Je me fais un peu chier, avouai-je.

Je ne pouvais pas mentir, l'armée, et toute la grande famille qui venait avec, me manquait. J'aimais mon nouveau métier, mais ce n'était en rien comparable. Il y avait tout un contexte, un état d'esprit, le frisson et l'adrénaline des missions, la camaraderie, la vie en caserne, qui ne pouvait être retrouvé nulle part ailleurs. Mais ce serait assez malvenu de ma part de me plaindre tant mes soucis semblaient petits en comparaison des siens.

Codage par Libella sur Graphiorum
@Ryan Woolen