(Famille Pearson) Don't You Ever Grow Up, Just Stay This Little

Dire qu’il n’est même pas onze heures et que je suis debout depuis presque cinq heures déjà. Alors que je retournerais bien faire une longue sieste si ce n’était pas de la fête à venir, Thomas, lui, semble en pleine forme. Ce sera toute autre chose après le déjeuner, mais pour l’instant, il babille joyeusement en brandissant son petit véhicule de plastique plein de bave dans ma direction. « C’est pour moi? » Je fais mine d’être surprise en prenant le petit jouet dans mes mains, essayant de ne pas penser qu’il est tout mouillé. Ça va, c’est la salive de mon fils, pas celle d’un bébé que je connais pas. Il marche à quatre pattes vers moi et commence à grimper sur moi en s’appuyant sur mes cuisses, avant de se blottir dans mes bras. Je l’embrasse de partout, il rit, et je me dis que je pourrais vivre pour ses rires. Que ses rires me font oublier les moments plus difficiles de la maternité, ceux auxquels j’ai pas envie de penser parce que la culpabilité me ronge chaque fois que je le fais. « Joyeux anniversaire Thomas, joyeux anniversaire… » je chantonne doucement alors qu’il me regarde avec un grand sourire, n’ayant probablement aucune idée de ce que c’est un anniversaire. Son tout premier. Déjà. Comment est-ce que cette première année avec lui a-t-elle pu passer aussi vite? J’aimerais tellement que Ryan soit là avec nous aujourd’hui… mon regard se perd dans le vide alors que ma main se porte automatiquement au collier qu’il m’a offert. À minuit pile ici, il a réussi à se libérer le temps d’envoyer un message d’anniversaire à notre fils — même si bon, il ne peut le lire —, et il m’a dit qu’il devrait pouvoir nous appeler un peu plus tard. Qu’est-ce qu’il me manque, sérieux… J’essaie de me répéter qu’il m’a dit, à de nombreuses fois, que c’était sa dernière mission. Que ce serait le seul anniversaire de Thomas qu’il manquerait. Qu’il faisait ça pour nous, pour notre famille. Et je le crois, mais… j’aimerais tellement qu’il soit ici aujourd’hui, qu’il ait choisi de rester. Bien que je sache exactement pourquoi il a décidé de faire cette dernière mission et… je ne peux pas réellement lui en vouloir.

J’ai tenté d’aider avec les préparations ce matin — pas qu’il n’y en ait une tonne, non plus, c’est pour célébrer un petit de un an qui ne sait même pas que c’est son anniversaire, c’est seulement un petit repas en famille, ce qu’il y a de plus simple, le meilleur. Mais ma mère m’a bien vite arrêtée, affirmant qu’il y a un an, je donnais naissance à ce merveilleux petit être, et que javais bien le droit à un jour de repos pour ça. Je l’ai trouvée vraiment cute, bien que ça ne m’ait pas empêchée de faire mille et un allers dans la cuisine pour lui demander si elle avait besoin d’aide avec la préparation du repas. Au moins, on a préparé le gâteau hier ensemble, un gros gâteau au chocolat avec plein de crémage coloré pour Tommy.

« Thom? » Je cligne des yeux en revenant à moi-même, cherche mon fils des yeux alors que mon coeur bat un peu plus vite, certaine que je l’ai perdu, ici, au sein de la maison familiale. Un petit deux secondes après, un deux secondes qui me semblent une éternité, je le trouve enfin, dans les bras de celui/celle qui se tient à l’entrée du salon. Je souris, soulagée, avant de me lever et de ramasser les quelques jouets par terre pour les déposer dans le bac à côté du canapé. « Le repas est prêt? » je demande en m’approchant.

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@Connor Pearson @Rita Pearson @Théa Pearson

L’anniversaire de mon fils me fait ressentir tout plein d’émotions en même temps: la nostalgie de le voir grandir aussi vite, la fierté d’avoir passé toute une année à être maman et trouver que je ne m’en sors pas si mal, le bonheur d’être sa mère et donc son point de repère, mais aussi la tristesse que son père ne soit pas avec nous aujourd’hui… C’est ce genre de pensées qui m’arrache parfois au présent et à la réalité et, quand je reviens à moi quelques secondes plus tard, je ne vois pas Thomas et mon coeur se met à battre un peu plus vite… jusqu’à ce que la voix de Théa, qui chante joyeux anniversaire à son neveu, me parvienne. Du coin de l’oeil, je les observe dans un petit sourire tout en ramassant les quelques jouets par terre, puis je m’approche en demandant si le repas est prêt. Ma soeur m’explique que notre mère lui a fait comprendre que sa présence dans la cuisine n’était pas nécessaire, ce qui me fait rire. Maman adore cuisiner, mais elle a beaucoup de mal à nous laisser l’aider, surtout pour les grandes occasions.  « Admets-le quand même, tu n’es pas mécontente de venir avec nous deux plutôt », je réponds dans un petit sourire malicieux, me penchant pour déposer un bisou sur le dessus de la tête de mon bébé. « Ils ne devraient pas tarder, j’imagine », j’ajoute dans un air songeur, parlant de notre frère et notre soeur qui doivent nous rejoindre.

Théa, toujours avec Thomas dans les bras, va s’installer dans le salon, et j’en fais de même. « C’est fou… », je souffle. Le temps passe super vite, c’est vrai. D’un sens, ça me va, parce que ça veut dire que j’aurai la sensation que Ryan reviendra plus vite (même si parfois, ça me paraît comme une longue éternité), mais d’un autre sens, ça me fait paniquer un peu que mon fils grandisse aussi vite. Je souris quand Théa dit qu’elle était trop heureuse le jour de sa naissance. Ryan n’était peut-être pas présent, mais au moins, j’étais bien entourée. Thomas a été accueilli dans ce monde comme un roi. « Hum… oui, on peut dire que je suis quand même chamboulée », je réponds à sa question dans un petit rire, à demi sérieuse.

Peu après, on entend Connor nous saluer alors qu’il arrive nous rejoindre dans le salon. « Hey! » je dis, tout sourire, tendant une main pour qu’il vienne me serrer dans ses bras, mais il bifurque plutôt vers le fêté pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Le petit s’enthousiasme en se retournant vers son oncle et en babillant. « On voit qui tu préfères », je soupire dramatiquement à l’intention de mon frère, ne pouvant réprimer un petit sourire. Bien entendu que Thom a le droit à toute l’attention du monde aujourd’hui ahah. Connie demande si Rita dort toujours et, du coin de l’oeil, je l’aperçois arriver dans le salon, jeter un regard espiègle à Connor qui lui tourne le dos, et nous indiquer, à Théa et moi, de ne pas annoncer sa présence. « Sans doute, tu sais à quel point elle aime dormir. Un verre d’eau glacée devrait faire l’affaire? », je plaisante. L’instant d’après, juste quand Thomas semble l’avoir aperçue et s’enthousiame encore, elle se jette sur le dos de notre frère, et mon rire se joint au sien, tout comme celui de Thomas qui semble tout à la fois perdu. Rita se dirige ensuite vers nous pour nous saluer et souhaiter un joyeux anniversaire à Tomazinho. Cet enfant-là, il a une ribambelle de surnoms et j’adore ça. Elle nous abandonne finalement pour aller saluer notre mère. « Maman va nous la renvoyer dans 3, 2, 1… » je suggère, grandement amusée, essayant de prédire la suite. Comme de fait, Rita revient vers nous. « Oui! Maman est particulièrement territoriale avec sa cuisine, aujourd’hui », je pouffe. « Meredith! » on entend notre mère s’exclamer, bien que le rire s’entende dans sa voix. Je cuisine beaucoup avec elle en temps normal, surtout des desserts, mais elle a décidé qu’aujourd’hui, ce ne serait pas le cas. « Mais… maintenant que tu le mentionnes, c’est peut-être ça… » j’ajoute en riant quand elle mentionne ses talents culinaires. « Hummm il fait des courses je pense? » Je ne suis pas certaine, et je me tourne vers Théa pour l’interroger du regard, comme je suis pas mal certaine qu’elle l’a croisé tantôt.

« OKAY! » je commence en me levant soudainement, sortant mon téléphone de ma poche. « Vous pouvez vous rapprocher s’il vous plaît? Je vais prendre une photo, c’est le premier anniversaire de Thom aujourd’hui après tout. » Et je spamerai Ryan de photos tantôt, aussi, pour qu’il ait un peu l’impression d’avoir été là avec nous aujourd’hui.

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@Connor Pearson @Rita Pearson @Théa Pearson

Comme maman ne nous veut pas dans la cuisine pour le moment, il n’y a pas d’autre choix que de profiter de temps avec Thomas dans le salon en attendant que le repas soit prêt et que les autres membres de la famille arrivent. Comme Théa dit, la cuisine est une source de stress pour notre mère bien qu’on sait tous que tout va être parfait. Je hoche la tête à ses paroles.

— Voilà, il ne reste plus qu’à profiter de lui! Il ne saura plus que faire de cette attention, j’ajoute en riant, même si c’est loin d’être une rareté qu’il ait autant d’attention. Ryan ne s’attendra jamais à avoir autant de photos et de vidéos.

Non… ce n’est pas simple de ne pas avoir Ryan avec nous aujourd’hui, si on compte la naissance de Thom, c’est le deuxième “anniversaire” qu’il rate. Mais je sais que ça le peine beaucoup lui aussi et qu’il ne choisit pas ses dates de déploiement. N’empêche, mon but n’est pas de miner le moral de tout le monde aujourd’hui, en particulier de mon fils, alors j’étampe un grand sourire sur mon visage, et puis voilà.

Connor arrive à son tour dans le salon, s’étant fait rejeter par notre mère lui aussi, le pauvre. Je ris aux paroles de Théa quand elle le salue, encore plus quand elle ajoute qu’on veut l’aider dans le domaine de nos capacités. Personne n’est au niveau de maman là-dessus, c’est sûr. Mais elle veut surtout qu’on profite de la journée. Le réflexe de Connie est d’aller saluer son neveu en premier, mais je ne devrais pas être surprise, surtout que c’est lui le fêté. Ça ne m’empêche pas de jouer aux filles jalouses quand même.

— Aww, j’attends mon câlin d’anniversaire avec impatience alors, je dis, le regard lumineux. Ça approche, en plus, eheh. Ce qui veut die également la date où Ryan m’a demandé en mariage… C’est clair, j’ajoute, amusée, quand il dit que maman est intraitable.

L’instant d’après, juste quand on parle d’elle, c’est au tour de Rita de débarquer dans le salon. Elle saute sur Connor pour l’embêter et essaie même de passer une main dans ses cheveux pour les ébourriffer. Tout pour l’énerver, mais avec amour, bien sûr.

— Ta coiffure était tellement parfaite en plus, je le taquine dans une petite moue de fausse déception. On s’entend qu’il a les cheveux plutôt courts, aucun risque qu’ils s’emmêlent. Je lève les paumes devant moi pour lui montrer que je suis totalement innocente quand il nous accuse, Théa et moi, de s’être liguées contre lui. Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Je vais exercer mon droit de garder le silence là-dessus.

Surprise surprise, Rita revient dans le salon après que maman l’ait elle aussi renvoyée de la cuisine. Théa prédit que ça sera la même chose pour papa quand il va rentrer. Connor sympathise avec Rita et affirme que ce n’est sûrement pas en lien avec ses talents culinaires. Je ris encore quand Rie en rajoute même qu’elle commençait à se dire qu’il serait temps qu’elle prenne des cours de cuisine.

— Je doute pas que papa va devoir se retrouver au salon avec nous, j’ajoute dans un petit sourire. Je pense qu’elle nous aurait rejetés de la cuisine même si on avait passé à Masterchefs. Je lève un sourcil en direction de notre frère. Je crains aussi que tu aurais léché le gâteau, ça serait bien ton genre, je consens en riant. En plus, je pense que Rita agréé avec moi. Ahh, en fait, elle nous a envoyé au salon pour qu’on puisse te surveiller, j’ajoute en plissant des yeux.

Et comme pour m’appuyer, sorti de nulle part, Thomas se met à babiller. Le pauvre, il pensait peut-être qu’on l’avait oublié. Rie reporte d’ailleurs son attention sur lui et Théa nous demande comment on va.

— Effroyables? C’est toi le grand frère, de qui tu penses qu’on tient ça? je réplique à Connie, amusée. Bon… en vrai, on n’a pas tant de différence d’âge, mais c’est lui le plus vieux quand même.

Théa fait remarquer que Thomas a déjà pas mal de cadeaux. Connie ironise que mon fils est si peu gâté, et Rita trouve même le tour de mettre ça sur ma faute.

— Sérieusement? je fais, faussement offusquée. Je secoue la tête en riant. Bon… je peux pas vous en vouloir comme j’ai un peu abusé de mon côté. C’est Ryan qui va râler par contre… faut pas lui dire. Okay, il va finir par s’en rendre compte. Détail.

On avait un budget assez précis pour les cadeaux, mais… disons que j’ai légèrement abusé. Mais c’est notre fils unique, notre premier en plus… je n’ai pas pu m’en empêcher, même si, d’habitude, je suis plus du genre à tenir un budget serré. Je leur annonce que je veux prendre une photo de tout le monde avec Tommy dans les bras de Théa. Je ris quand Connie m’appelle miss paparazzi et je prends le temps de bien placer la caméra de mon téléphone avant d’enclencher la photo. Rita ne manque pas de me rappeler que je n’y échapperai pas.

— J’ai toujours su que j’avais ce qu’il fallait pour être non seulement paparazzi, mais modèle aussi,  je blague, déposant mon téléphone sur le haut de la cheminée et le stabilisant avec une des décorations de notre mère après avoir réglé le timer pour prendre la photo en différé. Rapidement, je vais m’installer avec eux.

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@Connor Pearson @Rita Pearson @Théa Pearson