Fun and Games | Rita & Connor

Fun and Games

Aujourd'hui, j'avais un beau programme devant moi. J'avais prévu de faire une petite virée à moto avec Rita avant d'aller m'amuser avec elle à la salle d'arcade. Et nous avions de la chance, la météo était parfaite pour cette excursion, un temps radieux mais des températures suffisamment douces pour qu'on ne crève pas de chaud sous notre casque. Ca faisait un petit moment que je n'avais pas emmené ma petite sœur avec moi, et même si j'aimais aussi rouler seul, c'était toujours plaisant d'avoir de la compagnie. Il allait juste falloir que je fasse gaffe à ne pas faire d'excès de vitesse. Dès la première fois que j'avais fait monter l'une de mes sœurs, mes parents m'avaient fait mille recommandations m'invitant à la sagesse. Et je savais qu'elles tenaient toujours ! Dans tous les cas, j'étais toujours plus prudent lorsque j'avais quelqu'un derrière moi. Seul, j'avais tendance à me laisser griser par les accélérations. Une très mauvaise petite habitude !

Une fois arrivé chez mes parents, je me garai devant la maison avant d'entrer. Il y avait des chances que Rita m'ait entendu arriver, mais s'il y avait quelqu'un d'autre à la maison, j'en profiterais pour faire un petit coucou. Un coup d'œil à la cuisine, un autre au salon, personne. C'était vide et silencieux en dehors des pas de Rita qui rappliquait.

- Hey Rie ! Prête pour un petit tour qui décoiffe avant que je te mette la pâtée ? demandai-je d'un ton malicieux, en guise de salutations, à ma sœur avant de lui lancer mon second casque pour qu'elle l'attrape en vol.

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Un large sourire s'étendit sur mes lèvres lorsque je vis ma soeur débarquer avec sa petite voix surexcitée. Rie était toujours une véritable pile électrique, mais j'appréciais son énergie. C'était un petit rayon de soleil et on ne s'ennuyait jamais avec elle. En tout cas, ça matchait parfaitement avec mon état d'esprit en venant la chercher. Et puis, ça faisait longtemps que je n'avais pas fait de balade en moto en duo. Avec sa vie de famille et son temps passé en mission, Jesse était beaucoup moins dispo. Et Rita était très prise par Noah elle aussi. Ca me manquait un peu.

- Oh, pardon beauté, fis-je, mielleux, lorsqu'elle m'accusa de vouloir porter préjudice à sa "magnifique" coiffure. Tu as prévu un photoshoot juste après ou quoi ? lui demandai-je, malicieux. Tu sais bien que rien ne peut nuire à ta beauté naturelle, renchéris-je, amusé.

Je doutais qu'elle ait passé des heures à se coiffer en sachant qu'elle allait partir en balade à moto... avec moi en plus. Bon, maman m'avait dit de rouler doucement et je faisais toujours attention si j'avais Rita avec moi, mais quand même. Je ris en la voyant me faire les gros yeux après avoir tout juste rattrapé le casque que je lui avais lancé.

- Nous, on a cassé des fenêtres ? J'en ai pas le souvenir, fis-je, innocemment. Roh, je te jure que si elle te met à la porte, je t'accueille chez moi, lui assurai-je. J'avais un truc dans l'œil ! me défendis-je immédiatement lorsqu'elle m'accusa d'avoir eu les larmes aux yeux.

Ca ne m'embêtait pas du tout lorsque je perdais. Bon d'accord, il m'arrivait de tricher un petit peu, genre en mettant ma main devant les yeux de Rita... mais elle savait très bien faire de même elle aussi, c'était de bonne guerre !
J'émis un sifflement admiratif en regardant ma sœur se déplacer en pas de danse. Sacré Rita.

- Tu peux rêver ouais ! répondis-je en laissant échapper un ricanement lorsqu'elle me demanda si elle pouvait conduire ma moto. Je te laisse déjà l'incroyable honneur de poser tes fesses dessus, la taquinai-je.

Dans les faits, je ne laisserais pas grand monde y toucher. Ma moto avait de la bouteille, mais j'avais tellement travaillé dessus que j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux. Il n'y avait guère que Jesse que j'autoriserais à la conduire, et encore, avec de nombreuses recommandations à la prudence.

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Je ris en entendant Rita affirmer qu'elle serait affichée à l'entrée du port pour attirer du monde. Comme si elle était du genre à faire la potiche. Elle s'ennuierait rapidement, et puis ce serait un gâchis de ses capacités.

- Après la virée à moto, tu serviras plutôt d'épouvantail pour faire fuir les oiseaux, la taquinai-je, goguenard. Je sais, nous sommes tous des canons de beauté, plaisantai-je en me passant la main dans les cheveux d'un geste arrogant quand elle affirma que notre beauté était de famille.

Je n'étais peut-être pas très objectif, mais je trouvais qu'on était tous plutôt pas mal quand même. Cela ne coûtait rien de le reconnaître.

- Si j'ai oublié, c'est que ça ne devait pas être très important, répondis-je innocemment à ses accusations contre ma "mémoire sélective". Moh, tu sais bien qu'il n'y a aucune circonstance où je ne te supporterais plus. T'as pas besoin d'excuses pour te faire héberger par Noah. Ca m'étonne même que vous n'ayez pas encore emménagé ensemble, vous êtes toujours collés l'un à l'autre, rétorquai-je, amusé. Je n'ai jamais d'énorme défaite. Je te laisse juste gagner de temps en temps pour te faire plaisir, me défendis-je, de mauvaise foi.

Je l'avais déjà laissé gagner à des jeux lorsqu'elle était vraiment petite et comprenait à peine les règles, mais maintenant j'étais sans pitié, voire je faisais quelques coups bas. C'était bien plus marrant. Par contre, il était hors de question que je la laisse conduire ma moto. Il fallait pas déconner non plus...

- Le simple fait que tu compares ça à la navigation d'un bateau me donne encore moins envie de te laisser la conduire, répondis-je en riant. Ton postérieur doit se sentir privilégié, je ne laisse pas toutes les fesses s'y poser ! renchéris-je, espiègle.

Je pris place sur ma moto et laissai Rita s'installer à son tour.

- T'en fais pas pour ça, j'ai pas envie de me faire tuer par maman ! répondis-je avant de démarrer et de prendre la route.

J'avais décidé de prendre les voies qui longeaient l'océan pendant un petit moment pour faire une courte balade avant d'aller à la salle d'arcade. C'était toujours des paysages sympas à traverser.

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La comparer à un épouvantail n'était peut-être pas le plus beau des compliments, mais Rita avait un don pour tourner ça à son avantage.  Mais elle n'avait pas tort de faire ça. Il valait toujours mieux voir le positif.

- Les petits poissons t'en seront infiniment reconnaissants, plaisantai-je. Oh non ! Ce serait criminel de ne pas partager les gâteaux de Meredith, gémis-je.

Même moi qui étais gourmand, j'avais toujours veillé à garder des gâteaux pour mes sœurs lorsqu'il y en avait. Mais je savais qu'elle voulait juste m'embêter. Tout comme je le faisais en la taquinant. Nous n'étions pas du genre à nous vexer sérieusement.

- Moi, j'oserais rejeter la faute sur quelqu'un d'autre et laisser les plus petits se faire gronder à ma place ? Pour qui tu me prends ? Je suis quelqu'un de très digne et d'honorable, prétendis-je m'offusquer. Je suis beaucoup plus mignon que j'en ai l'air, plaisantai-je lorsqu'elle qualifia mes paroles de la sorte. Han, de l'amour tu dis ? Jamais entendu parler, ironisai-je avant de rire lorsqu'elle me dit que je devrais essayer. Trouve-toi vite un job et emménage avec l'homme de ta vie, lui intimai-je, mi-taquin, mi-sérieux. Je ne suis pas du tout mauvais perdant, lui répondis-je en lui tirant la langue à mon tour.

De vrais gamins. Et le pire, c'est qu'on n'était pas près de grandir !

- Moui, on verra, fis-je, peu convaincu lorsque Rita me proposa que je lui apprenne à conduire ma précieuse moto. Tss, moi qui voulais te faire sentir unique. Si tu insistes pour savoir, bien sûr que j'ai ramené des jolies filles sur cette moto, mais c'est différent, c'était sous condition qu'elles soient jolies, toi c'est juste quand t'en as envie ou que t'as besoin d'aller quelque part, plaisantai-je.

Bon, j'exagérais un peu. Je n'étais pas un goujat qui déterminait quel postérieur avait le droit de se poser sur ma moto en fonction de son attractivité.

- L'entendre prononcer "Connor Pearson" d'un ton glacial et réprobateur me provoque toujours des frissons d'effroi. C'est sans commune mesure avec les champs de bataille.

Je ne pouvais pas prétendre que je n'avais jamais ressenti de la peur sur les champs de bataille, mais ce n'était pas quelque chose que je rapportais à la maison. Il y avait des choses comme ça que je ne partageais pas vraiment avec ma famille. Des choses que seuls mes compagnons d'armes pouvaient comprendre. Parce qu'il fallait l'avoir vécu pour vraiment savoir ce qu'il en était. Mais dans un autre contexte, notre mère pouvait vraiment être menaçante quand elle voulait. Elle nous aimait beaucoup et ça se voyait, mais elle avait du caractère et menait la vie familiale à la baguette.
Je roulai un bon moment, savourant les sensations de la route et les paysages à couper le souffle que nous offrait la région avant de finalement me garer sur le parking de la salle d'arcade.

- Ca va, je ne t'ai pas trop secouée ? lui demandai-je, taquin, en descendant de la moto.