Sister Day => Meredith Pearson

Sister Day

Les weekends, j’ai pris l’habitude de ne pas mettre de réveille-matin parce que tant que je peux dormir, je le fais. Et, surtout, c’est Thomas qui me réveille au final, et beaucoup trop tôt de toute manière. Hier soir, je suis venue dormir chez mes parents avec mon fils comme Ryan n’est pas là du weekend, ayant une formation pour son nouveau poste. Au moins, il est bel et bien revenu, et même si on ne se voit pas du weekend, il n’est pas à l’autre bout du monde… Son retour me remplit de bonheur. C’est quand même plutôt étrange d’habiter de nouveau dans notre maison, avec lui présent, même si en réalité ça ne faisait que quelques semaines que Thom et moi avions transféré chez mes parents. Mon secret me ronge un peu plus chaque jour, surtout quand je me trouve en compagnie de mon mari… comment puis-je me sentir heureuse de son retour quand, peu avant, je l’ai trompé? Ça me semble contradictoire et j’ai l’impression que je ne peux pas réellement être heureuse de son retour… Mais je le suis. C’est indéniable. J’ai l’impression d’avoir retrouvé une partie de moi. Arf, c’est compliqué.

Les yeux à moitié fermés, je tends la main pour attraper mon téléphone afin de vérifier l’heure. Quand je vois 9:13 sur l’écran, j’ouvre les yeux un peu plus, surprise. Comment ai-je pu dormir aussi longtemps? Le coeur battant dans ma poitrine, je me rends au petit lit de mon fils et demeure devant à le fixer quand je n’y vois pas de bébé. Légèrement en panique, le sommeil plein la tête encore, j’arrive à la cuisine et y trouve Théa. Elle doit voir la drôle d’expression qui s’étale sur mon visage, car elle m’explique tout de suite que nos parents ont amené Thom au zoo, et qu’elle rigole en m’expliquant que maman nous a même préparé des sandwichs pour ce midi. J’arrive quelque peu à rire avec elle en me laissant tomber sur une chaise à ses côtés, juste soulagée du détouement de la situation. Et si j’avais oublié Thomas quelque part? C’est un de mes plus grands cauchemars… ne pas être une bonne mère. Je souris en voyant le petit signe de main de ma soeur et quand elle dépose un bisou sur ma joue. J’en profite pour passer mes bras autour de ses épaules pour la serrer contre moi. « J’aurais dû me douter qu’ils partiraient tôt comme ça », je dis dans un petit soupir de soulagement. C’est bien leur genre. J’aurais juste pensé me réveiller quand ils sont venus récupérer Thom dans notre chambre, mais sans doute, n’ont-ils pas voulu me réveiller, et ils sont bons pour être discrets. M’enfin, j’imagine que mon fils n’a pas pleuré, ce matin. Mais… j’avoue que ça fait du bien, de pouvoir dormir un peu plus, en tout cas. « Et oui, je pense totalement qu’elle pensait qu’on aurait oublié… mais je pense qu’elle s’est mélangée avec Rita et Connor », je plaisante. Pour ma part, j’adore cuisiner, mais la cuisine de notre mère est toujours très appréciée, donc.

Je me lève pour me préparer à petit déjeuner alors que Théa me parle de SPA et suggère qu’on y aille entre filles. « Je suis très partante, mais je pense que papa et Connie vont être jaloux », je plaisante de nouveau, tout sourire. En toute sincérité, je ne pense pas que ça soit leur genre du tout, ni même celui de mon mari, même si je suis certaine qu’il viendrait sans rouspéter si je le lui demandais, juste pour me faire plaisir. Autre raison pour laquelle je ne le mérite pas… hum. De toute manière, il faut bien des journées seulement entre filles une fois de temps en temps. « Mais oui, la journée va être top. Une journée à la plage avec toi, ça ne peut être autrement. »

Une petite heure à peine plus tard, peut-être, nous voilà parties en direction de la plage. Il y en a une directement à côté de la maison, bien entendu, comme on est tout près de l’océan, mais une fois de temps en temps, ça ne peut pas faire de tort pour avoir du changement. Et à celle où on va, il y a un camion avec de la crème glacée, donc oui… c’est majoritairement pour ça qu’on s’y rend. Alors glaces en main — pour ma part, un cône tout simple avec une boule de vanille et brisures de chocolat, et une autre à la fraise par-dessus —, nous nous trouvons un endroit pour installer nos serviettes. « Alors », je commence en m’assoyant, « ça va, ton nouveau boulot? Tu sais, si jamais ça ne te plaît pas, le post de rédactrice publicitaire est toujours disponible à ma firme… » Je sais bien que ce n’est pas exactement le genre de journalisme que ma soeur souhaite faire, mais ne sait-on jamais, je préfère la savoir dans un lieu sain au final. C’est mon rôle de grande soeur, non?

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@Théa Pearson

Sister Day

C’est en cherchant Thomas que j’arrive à la cuisine, où je trouve Théa qui m’explique que nos parents ont amené leur petit fils au zoo. J’aurais dû m’en douter, c’était le plan après tout, et je vis avec eux depuis assez longtemps pour savoir qu’ils sont des lève-tôt et qu’ils n’aiment pas partir trop tard. Et, honnêtement, je pense qu’ils voulaient nous laisser une journée rien qu’entre soeurs. N’empêche, c’est peut-être parce que je suis encore un peu tendue, mais Théa m’indique que je peux souffler et que mon coeur peut arrêter de battre aussi fort. Elle me connaît quand même trop bien, il faut dire, et je souris doucement, essayant que mon coeur reprenne un rythme normal, tout en m’assoyant à la table avec elle. Je ris quand elle ajoute que les sandwichs de maman sont meilleurs que ceux qu’elle pourrait préparer. « C’est vrai qu’ils sont uniques, ses sandwichs », je commente. Après tout, ce n’est qu’un sandwich, mais ils sont vraiment très très bons. Mais bon, comme Théa dit, on n’oublierait jamais de se préparer un repas, ça n’empêche pas que notre mère le fasse pour nous même alors qu’on est adultes. On aime bien trop manger pour oublier.

Ayant moi aussi faim, je me lève pour me préparer un petit-déjeuner alors que ma soeur suggère un moment entre filles au spa. Bien que je vois difficilement Connor et papa dans ce genre d’endroit — quoi que —, je plaisante en disant qu’ils pourraient être jaloux de cette sortie pour laquelle ils seraient exclus. Ce à quoi Théa répond qu’on leur trouvera bien quelque chose à faire toute la famille ensemble, et je hoche la tête. « Ça serait vraiment fun, oui! Il y a sûrement un événement cool qui arrive, une foire peut-être, sinon une journée à LA pour changer un peu de décors », je suggère. On y réfléchira bien en temps et lieu, mais vraiment, ça pourrait être cool. Je me sens chanceuse d’habiter tout près de ma famille comme ça et que Ryan, Thomas et moi, n’avons jamais dû déménager à cause de l’armée. Parfois, ils ne donnent pas trop le choix, mais on a été chanceux — tout comme Connor, qui a pu rester dans le coin aussi durant sa carrière militaire (sauf quand il était en formation et en mission). En tout cas, on s’entend pour dire que notre journée va être vraiment fun, il n’y a aucun doute. Honnêtement, j’ai bien besoin de me changer les idées…

Le petit-déjeuner terminé, on part en direction de la plage après s’être préparées, et bien entendu on repère immédiatement le camion de glace qui semble nous attendre, rien que nous, en réalité, eheh. On prend toutes les deux la même chose avant de se trouver un petit coin tranquille sur le sable pour y installer nos serviettes. Je lui demande alors si ça va à son boulot, ça ne fait pas longtemps qu’elle y est et, tout ce que je veux, c’est qu’elle s’y plaise. Et si elle ne s’y plait pas, ou que son patron est horrible avec elle, je veux qu’elle sache qu’en ce moment il y a toujours la possibilité de venir travailler pour mon agence en attendant qu’elle se trouve quelque chose de mieux. J’en profite pour goûter à ma crème glacée pendant qu’elle m’explique qu’elle s’y sent bien, à son boulot, et même qu’elle est bien entourée. Si les “petits jeunes”, comme elle dit, ne sont pas mis de côté, c’est un gros bonus. Il y a malheureusement plusieurs milieux ou les nouveaux ne sont pas guidés, et après ils se font réprimandés parce qu’ils ne font pas les choses “correctement”, selon les normes de la compagnie du moins. « D’accord. Je suis vraiment contente que tu t’y plaises, honnêtement, tu as eu de la chance pour un premier emploi après ta graduation. » Je me contente de sourire quand elle ajoute qu’elle se tournerait vers moi si un jour ça allait mal. J’espère que ça n’ira jamais mal dans sa carrière, mais si c’est le cas, je veux qu’elle se sente bien à l’aise de venir me voir pour que je l’aide à trouver une solution.

Quand ma soeur me dit que je dois être heureuse de retrouver mon mari, je hoche la tête en forçant un petit sourire sur mes lèvres, néanmoins concentrant mon regard sur ma glace, de peur que Théa détecte quelque chose dans mes yeux. Bien sûr que je suis heureuse de le revoir, j’attendais ce moment avec impatience, mais… je ne sais toujours pas quoi faire par rapport au fait que je l’ai… trompé. Lui dire? Ne pas lui dire? C’est carrément le pire dilemme de ma vie et je l’ai cherché toute seule. Je n’ai eu le courage d’en parler à personne pour l’instant. « Vraiment très heureuse, et surtout… de savoir qu’il ne repartira plus en mission. On dirait que… j’ai dû mal à m’imaginer qu’il ne repartira plus », j’admets dans un petit rire. C’est comme s’il y avait encore la possibilité qu’il soit appelé à repartir, disons, en Irak, alors que son patron lui a promis que non et qu’en fait, il a pris un poste d’instructeur de toute manière. « L’autre jour, quand on est venus à la maison prendre le déjeuner, mais que tu devais repartir pour le boulot — un samedi? » je demande quand elle parle d’avoir vu brièvement Ryan. Et évidemment, par “à la maison”, j’entends la maison familiale. Bien entendu, Ryan et moi avons notre maison à nous, et je l’adore, mais celle des Pearson est la première maison qui m’a fait sentir… chez moi. Donc à la maison. « Merci, c’est très apprécié », je dis sincèrement quand Théa me propose de garder Thomas. Connor m’a fait la même proposition et je suis sûre que Rita aussi, et même nos parents. Vraiment, je me sens chanceuse d’être aussi bien entourée et je sais que je pourrais leur faire confiance les yeux fermés.

On papote un peu plus et, soudainement, une enfant d’un peu plus d’un an, comme Thomas, tombe les deux mains sur ma serviette. Une petite fille toute mignonne, elle a même un petit chapeau tout rose et un magnifique sourire complémenté à de grands yeux verts. Je jette un coup d’oeil à Théa pour échanger un regard avec elle, tout en aidant la petite fille à se relever. Le sable la rend un peu instable, ce qui est normal. Mon fils est pareil sur la plage à côté de la maison, il est assez drôle à voir aller alors que ça ne fait pas beaucoup de temps qu’il a appris à marcher. C’est fou, je m’ennuie déjà de lui. « Tes parents sont pas loin? » je demande doucement à l’enfant, sachant très bien que les chances qu’elle me réponde son quasi inexistantes. Elle me regarde avec ses grands yeux verts et éclate de rire. Je suis en train de fondre de l’intérieur. Je cherche du regard s’il y a des adultes qui cherchent un enfant, mais ne voit personne qui semble l’être. Tout le monde fait ses petites occupations. « Tu vois ses parents, toi? » je demande à ma soeur, l’inquiétude commençant à grimper en moi. Je n’aimerais pas être à la place de ses parents, c’est genre… mon pire cauchemar. Une part de moi espère très fort que ses géniteurs ne sont pas comme ma mère biologique.

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@Théa Pearson

Sister Day

Je hoche la tête quand Théa suggère qu’on mette les délicieux et uniques sandwiches de notre mère dans notre petite glacière. On ne manquera pas de nourriture, en tout cas, on est prêtes à passer plusieurs heures à la plage. Il faudra seulement penser à se mettre régulièrement de la crème solaire pour ne pas revenir à la maison rouges comme des homards tantôt. C’est surtout qu’après, ce sera dur de faire quoi que ce soit tellement ça sera douloureux. Ma soeur me suggère qu’on aille au spa entre filles et une autre sortie en famille, j’aime beaucoup l’idée et donne même quelques suggestions, qu’elle complète. « Va pour une journée à Los Angeles, je suis sûre que ça leur plaira », je commente dans un sourire. J’approuve quand elle mentionne le groupe What’s App de la famille, c’est bien pratique pour ce genre de communications. « On cherchera alors pour ces nouveaux restaurants. » C’est un fait que, dans la famille, on adore manger et découvrir de nouvelles saveurs, comme Théa dit. « Ils n’auront pas trop le choix de nous accompagner dans les boutiques! » je pouffe au sujet des garçons. « D’ailleurs, il faudrait que je rachète des vêtements pour Thom, c’est fou à quel point il grandit vite… » Je pousse un soupir. Mon bébé a maintenant plus d’un an. Il me semble que c’était hier qu’il portait de minuscules vêtements pas tant plus grands que ceux d’une poupée.

Quand on arrive près de la plage, on se dirige directement au kiosque de crème glacée, parce que duh, c’est pour ça qu’on est venues dans ce coin de base. Si c’était juste pour le sable et l’océan, on aurait facilement pu juste s’installer à côté de la maison familiale. On s’installe tranquillement et je m’assure que ma soeur se plaît à son nouveau job, affirmant qu’elle est chanceuse de pouvoir dire que c’est le cas. « J’en suis vraiment contente pour toi, Théa, vraiment. Je suis sûre que tu feras ta place en tant que journaliste renommée en très peu de temps. Je comprends pour le stress, je me rappelle de mon premier jour de travail aussi, maman s’en rappelle aussi j’en suis sûre… » Je ris. J’avais été une vraie tornade ce matin là. Une tornade stressée et stressante, je l’admets. « En tout cas… je me répète, mais je suis vraiment contente pour toi », je termine dans un sourire tendre, avant de me concentrer quelques secondes sur ma merveilleuse glace qui commence déjà à fondre.

Théa me parle de Ryan, de son retour, et je tente d’exprimer à quel point je suis heureuse qu’il reste de manière permanente maintenant près de Hilton, tout en essayant de cacher mon sentiment de culpabilité par rapport au fait que je l’ai trompé, mais… je n’y arrive peut-être pas tout à fait comme je le souhaitais puisque ma cadette me demande si quelque chose me tracasse. Elle a toujours eu beaucoup d’intuition et le sens d’observation (hello la journaliste), je ne devrais plus être étonnée. « C’est ça, c’est dur à réaliser. Et… hum… » Je prends une légère pause pour réfléchir à ce que je devrais dire ensuite. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance à ma soeur, loin de là, mais… je n’ai dit mon secret à personne jusqu’à maintenant (à part Ben), et j’ai peur que Théa ait une mauvaise image de moi. Je suis sa grande soeur, c’est mon rôle de lui montrer l’exemple, non? Et là, je l’ai clairement échappé. « Il y a un truc que je dois… régler avec Ryan. Mais ça va, chaque chose en son temps », je termine dans un petit sourire forcé mais que j’espère paraîtra sincère, chassant l’air de la main comme pour dire que ce n’est rien.

On continue de papoter quand une petite fille de l’âge de mon fils atterrit près de nous. Je finis par demander à ma cadette si elle a vu ses parents, mais elle répond que non. « Oui, sans aucun doute », j’approuve, même si je préférerais que ses parents la repèrent avant. Ils doivent paniquer, j’imagine, et le temps qu’on l’amène au poste de secours, ça sera des minutes de plus. Mais s’ils ne la voient pas… Théa et moi, on se regarde en entendant le prénom Louna. Il est tout aussi clair pour Théa que Louna est la petite fille avec nous, et elle prend l’initiative d’appeller celle qui semble être la mère vers nous. Elle prend immédiatement sa fille dans ses bras et mon coeur se serre, les larmes me montant presqu’aux yeux. Petit moment d’émotions, et il faut dire que je me suis imaginée à sa place. Je trouve que Théa est juste vraiment bonne de garder son sang froid dans une telle situation, elle gère la situation avec brio. La femme s’excuse pour le dérangement et je secoue la tête. « Ce n’est pas un problème, je suis ravie d’avoir fait sa connaissance », je dis en tendant le doigt pour que Louna le serre avec sa petite main. Tellement mignonne. C’est surtout une chance qu’elle soit tombée sur nous et non sur des personnes avec des mauvaises intentions. Les deux finissent par partir et je me tourne de nouveau vers ma soeur. « C’est exactement pour ça que je préfère la plage à côté de chez nous plutôt que les grandes plages publiques avec Thom », je commente.

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@Théa Pearson

Sister Day

Ça pourrait être vraiment cool d’aller à Los Angeles tous ensemble bientôt, les sorties à plusieurs n’arrivent plus aussi souvent qu’avant, pratiquement que pour les occasions spéciales comme les anniversaires. Thea propose qu’on regarde comment on peut s’arranger pour s’organiser ce soir.

— C’est vrai qu’on pourra se faire pardonner avec une gaufre ou une crêpe, j’agréé en riant. Tellement vite… Des fois que je suis sûre que je vais genre me réveiller demain et il va partir de la maison, à l’université ou peu importe. Le temps passe tellement vite, c’est fou; si vite que ça en fait presque peur parfois. Oui, des tonnes! J’imagine qu’en attendant, je peux mettre ses vêtements qui ne font plus de côté pour le prochain bébé… je réfléchis tout haut. Si prochain bébé il y a… quand Ryan saura ce que j’ai fait, il ne voudra peut-être plus rien savoir de moi…

Je réitère que je suis contente pour elle, ma petite soeur, qu’elle ait trouvé un emploi aussi rapidement dans son domaine après ses études et, qu’en plus, elle s’y sente bien. La dernière chose que je voudrais, c’est qu’elle se retrouve dans un endroit où les gens ne voient pas toute sa valeur, tout son potentiel.

— Je ne doute pas que tu deviendras la journaliste dont tu as toujours rêvé, Théa. T’as toujours été bonne pour faire ta petite curieuse partout, je la taquine dans un petit rire. Tu vois! Ils apprécient déjà ton travail. T’es faite pour être journaliste, Théa, ce n’est qu’une question de temps avant que tout le monde connaisse ton nom. Ça a l’air cool cette entrevue avec le sportif, tu me diras quand elle sera publiée, je la lirai.

Le sport en soi ne m’intéresse pas trop, mais j’ai l’intention de lire tout ce que ma petite soeur publiera, je ne doute même pas qu’elle saura rendre le sujet vraiment intéressant seulement par sa plume. À mon boulot, j’ai parfois eu à travailler avec des compagnies dont le produit ne m’intéressait pas, mais au final le projet était très fun néanmoins.

On aborde le sujet de Ryan et de son retour. Ça me fait vraiment très plaisir de savoir qu’il ne repartira plus, bien entendu, de savoir également qu’il ne courra plus de grand danger tout comme quand il allait en mission. Toutefois… je ne lui ai encore rien dit pour ce que je lui ai fait, dans son dos… et je compte bien lui dire éventuellement, je sais que je n’aurai pas le choix même si personne ne me force, mais par respect pour lui, je sais que je ne peux pas faire réellement comme si rien n’était. Pour ma conscience non plus. Il faut dire que j’ai un peu peur de ce que ma famille en pensera aussi si elle venait à savoir, même si Théa me dit qu’elle est toujours présente si besoin. Elle tente de me rassurer avec un grand sourire, et c’est tellement tentant de tout lui raconter, mais… quel genre de grande soeur serais-je à donner un mauvais exemple comme ça? À avoir fait ça non seulement à Ryan, mais à Thomas au final…

— Merci… c’est juste… j’ai, hum… vraiment mal agi. Et je sais pas si Ryan me pardonnera, j’ajoute finalement, fronçant les sourcils.

Peu après, on est gentiment interrompues par une petite fille qui atterrit près de nous et, heureusement, sa mère ne met pas de temps à la retrouver. Ce peu de temps a quand même semblé comme une éternité, et je n’imagine pas pour la mère, qui a dû paniquer. Heureusement, la petite Louna n’est pas tombée sur des gens avec des mauvaises intentions. J’explique ensuite à ma soeur que c’est exactement pourquoi je préfère les plages privées chez nous plutôt que les grandes plages publiques comme ici pour venir avec Thomas.

— C’est fou, oui… une seule seconde, j’agréé dans un souffle. Qui sait ce qui serait arrivé, c’est terrifiant rien que d’y penser. Ouais… malheureusement. On fait de notre mieux, j’imagine. Certains mieux que d’autres. Mon regard s’assombrit quelque peu alors que mes pensées se dirigent l’instant d’une seconde vers ma mère biologique. J’aurais pu être absente plusieurs heures qu’elle ne s’en serait jamais rendu compte. Je suis contente moi aussi. J’aurais dû lui demander son numéro, à la maman, cette petite Louna aurait pu faire une amie pour Thomas. Je suis sûre qu’ils auraient été mignons ensemble.

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@Théa Pearson

Sister Day

J’exagère peut-être un peu en disant que Thomas sera bientôt à l’université, mais en vrai, ça va beaucoup trop vite à mon goût. Maintenant, il commence à marcher, il tente de communiquer avec nous… alors qu’hier, pratiquement, il ne savait même pas se rouler tout seul sur le dos. Le temps passe vite et ça me fait peur, et j’ai surtout hâte que Ryan rentre à la maison pour qu’il puisse profiter lui aussi de cette phase de vie de notre fils. Je souris, amusée, quand Théa dit qu’à 25 ans, elle est toujours chez nos parents, donc que j’ai bien le temps avec Thom. « Ça ne m’embêterait pas qu’il reste jusqu’à ses trente ans, tu sais », je dis dans un léger rire. « C’est vrai ça, tu comptes déménager? Woah, avec toi et Rie qui allez prendre votre envol, nos parents vont trouver la maison plutôt vide tout d’un coup. » Je ne pense que ça va nécessairement leur déplaire, bien entendu, même si on aura toujours notre place chez eux. « Bon, l’adolescence… je ne suis pas particulièrement pressée, t’imagine qu’il soit aussi insupportable que Connie l’était? » Je pouffe. Évidemment, j’exagère. On a tous eus nos moments à l’adolescence, et notre frère était loin d’être insupportable. Okay, juste un peu « Ne t’emballe pas trop tout de suite », je lui dis dans un petit sourire qui ne monte pourtant pas à mes yeux. « Il y a un bon moment pour tout. » En espérant que ce bon moment arrive… Je suis du genre à planifier les choses d’habitude, et c’est pourquoi ça m’a fait tout un choc quand j’ai appris que j’étais enceinte de Thomas. Ry était loin, nous n’avions pas prévu de réellement nous essayer avant un bon moment. Évidemment, je ne regrette rien pour autant. Et on l’a envisagé, l’an dernier, s’essayer pour notre deuxième, quand on a fait nos voeux pour 2023. Mais oui… chaque chose en son temps.

On parle du nouveau boulot de Théa; vraiment, je suis très heureuse pour elle, elle le mérite tellement. Je me suis fait la promesse de lire tous ses articles, même s’il arrivera que certains sujets m’intéressent moins comme ceux concernant le sport. Mais on peut toujours apprendre sur tout, non? J’imagine déjà la tête de Ry si je lui sortait un fait sportif tiré tout droit de l’interview de Théa. « C’est vrai que tu réussis à tirer les informations facilement des gens », je la taquine davantage. « Tu es sur la bonne voie, déjà, rares sont les choses qui arrivent en une seule nuit, mais en continuant sur cette lancée je suis sûre que tu y arriveras. » Je lui offre un regard compatissant quand elle parle de stress. « Le stress peut aussi être un bon motivateur, tu sais. Il faut juste savoir quand s’arrêter. » … dit une certaine Meredith qui travaille parfois les weekends de chez elle pendant que Thomas fait ses siestes pour avancer des projets… détail, quoi.

Ma dignité de grande soeur m’empêche de me confier à Théa sur ce que j’ai fait à Ryan. Je sais bien qu’elle est là pour moi, comme elle me dit, mais j’ai peur que son regard sur moi change après qu’elle sache quel genre d’erreur j’ai fait. Ça me semble tout juste… impardonnable. « Merci Théa, j’apprécie », je dis quand même dans un sourire tendre à son égard. « Oui, je sais, une personne en or c’est vrai. » Qu’il m’aime beaucoup… c’est bien ça le “problème”. Parce que le fait que je l’ai trompé, je le sais, ça va le briser. Un pauvre sourire étire mes lèvres quand elle mentionne qu’il est mon âme soeur et que tout couple traverse des épreuves. Bien sûr qu’il est mon âme soeur… J’espère juste que cette épreuve-ci ne signifiera pas la fin de notre couple… Je hoche la tête, la gorge serrée, sans rien pouvoir répondre. Je tente seulement de retenir mes larmes à tout prix.

Après l’épisode avec la petite Louna qui m’a plus remuée que je ne l’aurais pensé, j’avoue à ma soeur que j’aurais dû prendre le numéro de téléphone à la maman afin que la petite et mon fils puissent se rencontrer, peut-être. « Tu as sans doute raison », j’admets, pensive. C’est vrai que la maman devait être vraiment anxieuse et que ça n’aurait peut-être pas été le moment. Je hoche la tête quand elle ajoute que je pourrais lui demander plus tard, si on la recroise. On laissera bien la rencontre des deux enfants entre les mains du destin, alors. Je ris quand elle parle d’amoureuse pour Tom-tom. « Peut-être », je dis dans un petit sourire espiègle. Ne serait-il pas vraiment mignon à jouer avec une petite fille de son âge? « Woaaaah, on se calme sur le mariage, là », je réponds en riant. « Une chose à la fois! C’est vrai que ça serait mignon, mais une chose à la fois. » J’ai toujours eu l’esprit un peu plus terre-à-terre que ma soeur, je pense, mais je dois avouer qu’une histoire comme ça digne des films romantiques, ça pourrait être vraiment bien.

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@Théa Pearson