Daily dose of Vitamin Sea + Meredith & Rita

Daily dose of Vitamin Sea

Mon ordinateur sur les cuisses, les jambes étendues sur mon lit sur lequel je me suis installée — c’est dimanche, on laisse faire le bureau pour aujourd’hui —, je surveille Thom du coin de l’oeil. Il est occupé avec ses petits véhicules en plastique sur le tapis pendant que je termine de rédiger un email pour le travail. Je tente de ne pas toucher à mon ordinateur le weekend, mais considérant que je suis chargée de projet et que certaines deadlines avec nos clients peuvent être serrées, il arrive que je réponde à quelques messages durant mes congés. Heureusement, ça ne me prend jamais longtemps. J’adore ce que je fais, mais le weekend, c’est sacré. Mon fils babille tout seul et, tout d’un coup, il décide qu’il en a marre de ses jouets, lance le petit camion qu’il avait dans la main et s’approche à quatre pattes du lit. À l’aube de son premier anniversaire — que son père manquera —, il a commencé il y a quelques semaines à se lever grâce à des meubles, entre autres. Il a même fait ses premiers pas — que mon mari a aussi manqués —, bien qu’il ne tente pas tant de les reproduire. Il préfère continuer de se promener sur le sol, se levant à l’occasion, en particulier quand il veut l’attention de quelqu’un. Genre moi, en ce moment. Sauf que, pour s’aider à se mettre sur ses deux jambes, il aggripe ses petites mains potelées à… une couverture posée sur mon lit, et il tombe en même temps qu’elle. L’expression de surprise sur son visage qui plane pendant quelques petites secondes, sa bouche en o et ses yeux aux longs cils grand ouverts, me donneraient presqu’envie de rire, mais… les pleurs qui s’en suivent m’arrêtent dans mon élan. J’appuie sur envoyer pour mon email et vais tout de suite le recueillir dans mes bras pour le consoler, posant ma main derrière sa tête pour le réconforter. En peu de temps, il ne pleure déjà plus et je soupire de soulagement, réalisant à quel point j’étais tendue… comme chaque fois qu’il pleure. Tout va bien, je me répète. Il n’a plus mal, il ne s’est pas réellement blessé. Son visage vient s’enfouir dans mon cou et c’est dans ce genre de moments, étrangement, où j’aime le plus mon rôle de maman. Il m’aime et se sent assez aimé pour que je sois capable de le réconforter. C’est rassurant. « Tu viens? On va se préparer à aller sur le bateau de Noah avec ta tante Rita… », je lui dis doucement. Ses petits doigts viennent tripotter le collier qui se trouve autour de mon cou, un cadeau de son père l’été de la conception de Thomas, justement, avant même qu’on ne sache qu’on allait être parents. Le pendentif est tout simple, deux coeurs entremêlés passés sur une chaîne en or, délicate. Je ne l’enlève même pas pour dormir.

Je pose Thomas dans son lit, collé contre un des murs de ma chambre, le temps que je puisse préparer son sac. Je peux ainsi mieux le surveiller et m’assurer qu’il ne fasse pas de bêtises pendant que je nous prépare à aller rejoindre ma soeur. Croyant sans doute que je l’ai mis là pour qu’il fasse une sieste, il se met à pleurnicher en tendant les bras vers moi, s’étant assis de lui même. « J’en ai pour deux minutes, mon coeur… » Je tente de le consoler à distance, attrapant les premiers vêtements qui me viennent sous la main pour les jeter pêle-mêle dans le gros sac que je transporte toujours avec moi depuis que Thom est né — quand il est avec moi, s’entend, je m’en passe au boulot, de ce sac. Qu’est-ce qu’il nous faut d’autre, aussi? Des couches, hum… tiens, quelques jouets aussi, ça serait bien, en particulier le petit bateau que Rita lui a offert. Il hurle plus fort alors que je m’absente brièvement à la cuisine pour aller chercher son lait en poudre, un biberon propre… Quand je le prends dans mes bras en revenant dans notre chambre, il se calme un peu, mais repart de plus belle en pleurs quand je tente de lui mettre de la crème solaire. Bordel, est-ce que ça va toujours être comme ça chaque fois que je vais vouloir sortir avec lui? Thomas dans mes bras, je m’arrête deux petites secondes le temps de reprendre mon souffle, de ravaler les larmes qui veulent se pointer et de chasser les pensées négatives qui s’invitent à mon esprit. Tu n’es pas comme Amanda, Meredith. Thomas n’est pas une charge de travail. J’expire. Qu’est-ce qu’il manque déjà, avant d’être prêts à sortir? Ah oui, faudrait peut-être changer le petit… Je lui mets même déjà son maillot, avec un t-shirt fait pour aller dans l’eau. Voilà, c’est mieux.

Dans la voiture, Thomas s’est calmé, moi aussi d’ailleurs. Je lui souris dans le rétroviseur en démarrant le moteur. Ça va être fun, je le sens. Ça l’est toujours, avec Rita. Ma soeur, elle met du soleil partout où elle va. Et il faut dire que de savoir que je ne serai pas seule avec Thom… il y a quelque chose de réconfortant. Est-ce mal de penser comme ça? Sans doute, mais… en tout cas. Ayant stationné ma voiture non loin du quai, je vais ensuite chercher Thomas derrière, le prenant d’un côté pour attraper mon sac de l’autre main. Rie vient nous rejoindre, je lui souris en grand, avant d’attraper la petite main de son neveu pour l’aider à la saluer à son tour. « Hey, Rie », je dis en lui tendant Thom. Il est vraiment tout heureux de la retrouver, même s’il l’a vue ce matin avant qu’elle ne parte préparer le bateau. On grimpe dans le bateau et je dépose le sac dans un coin. « Définitivement prêts! » je réponds, amusée, apercevant le petit sourire malicieux qui s’est frayé un chemin sur ses lèvres. « Bien que je pense que j’aie traumatisé mon fils en tentant de lui mettre de la crème solaire », je soupire, réalisant soudain que je me suis moi-même oubliée. Heureusement, j’ai pensé à en apporter un tube dans le sac à couches, et je profite du fait que Thom est avec sa tante pour m’en mettre. « Noah n’est pas trop en train de bouder qu’on prenne son bateau pour la journée? En même temps, je suis sûr que ses gâteaux préférés auront fait effet », je pouffe. J’ai bien cru comprendre que son bateau est comme son bébé, super précieux pour lui. Mais en même temps, qui de mieux qu’à Rita pour le lui confier? Elle en prendra soin comme personne d’autre.

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@Rita Pearson

Daily dose of Vitamin Sea

C’est quand même vraiment cool qu’on ait accès à ce genre de bateau pour la journée. (On remercie chaleureusement Noah, thank you very much, et de l’habilité de Rita de le convaincre de nous le prêter.) C’est bien fun embarquer sur des petits bateaux de pêche, mais ce n’est pas pour le même but en tête. Cet après-midi, on pourra relaxer sur le bateau de Noah, se laisser porter par les vagues, se faire bronzer si on le souhaite, papoter de tout et de rien. Ça, bien entendu, c’est si tout se passe bien avec Thom, mais j’ai l’impression qu’il dormira une partie de l’après-midi. Profitant du fait qu’il est dans les bras de ma soeur, je prends soin de m’appliquer de la crème solaire en lui partageant l’expérience pénible d’un peu plus tôt. M’enfin, je ne qualifie pas cette expérience de pénible tout haut, ça serait… horrible de ma part. Je ris en apercevant la petite grimace de Rita à Tommy, qui réplique en posant ses deux petites mains sur les joues de sa tante. À le voir, on croirait que c’est un autre enfant qui a dû subir sa mère voulant lui mettre de la crème solaire. « Hey! » je proteste, néanmoins dans un sourire, en entendant Rie dire à mon fils que je ne sais pas mettre de la crème solaire, l’appelant au passage de ce surnom en portugais que je trouve trop mignon. « J’ai un talent pour ça, j’te jure, mais monsieur avait juste trop hâte de te retrouver, c’est tout. » Elle s’éloigne avec son neveu près de la place conducteur alors que je lui demande si son copain n’est pas trop en train de bouder comme on prend son bateau pour la journée. Son précieux. « Aown », je fais quand elle me dit qu’il boude sûrement parce qu’il avait envie de venir. Ça ne m’aurait pas dérangée, à vrai dire, il est vraiment super son copain, mais j’avoue que je suis bien contente qu’on passe du temps que toutes les deux aujourd’hui. Avec Thomas. Je ris doucement, amusée, quand elle mime le nuh-uh qu’elle lui a dit avec son doigt, et qu’elle ajoute qu’il a argumenté en affirmant que ça ne pouvait pas être que du temps entre filles comme Thom est là. « Mais ça ne compte pas, il est encore tout petit », j’argumente en riant quand Rita roule des yeux. « Il n’a pas l’âge encore de comprendre nos conversations “féminines” », je plaisante en mimant les guillemets avec mes doigts. « Plus tard, par contre, ce sera un autre cas, bien entendu. » Quant aux gâteaux que je lui ai préparés pour le convaincre le remercier de nous avoir laissé son bateau, Rita me confirme qu’ils ont fait leur effet. Je lève légèrement le menton, les yeux pétillants, toujours fière et contente quand on me dit que mes créations plaisent. « C’est sûr que ça pourrait aider, j’en doute pas. C’est souvent comme ça que je me réconcilie avec Ryan si on se dispute… » J’éclate de rire à l’unisson avec elle.

J’ai tout juste fini de me mettre de la crème solaire quand Rita revient avec Thom, qu’elle me tend avant d’aller commencer à nous préparer à partir. Je dépose un bisou sur le front de mon fils, qui demeure attentif à ce que sa tante est en train de faire. On s’installe sur un siège en attendant qu’elle revienne vers nous alors qu’elle me demande comment va Ryan. « Hum… il va bien. Il dit que c’est plus tranquille de son côté, ces jours-ci. Je trouve que c’est une bonne chose. » J’esquisse un tout petit sourire, portant automatiquement la main au pendentif que je porte autour du coup, celui qu’il m’a offert, comme chaque fois que je pense à lui. Au moins, quand ça ne bouge pas vraiment de son côté de la planète, pour moi c’est signe qu’il est plus en sécurité, c’est aussi simple que ça. Ça me rassure. « Je lui ai parlé hier, il te fait d’ailleurs dire que la prochaine fois qu’il revient, il va te battre à ce jeu de cartes, là, celui auquel on a joué l’autre jour… », je plaisante, petit sourire espiègle sur les lèvres. Plus que quelques semaines et il reviendra… pour de bon, normalement. C’est ce qu’il m’a dit.

Comme on s’apprête à sortir du port, je cale bien mon fils sur mes cuisses et passe mes bras autour de lui. Il est distrait à jouer avec un de mes bracelets et je fais signe à Rita qu’on est prêts avec deux thumbs up. En quelques minutes à peine, on s’éloigne peu à peu du port. Rita derrière le “volant” d’un bateau, je lui fais totalement, confiance, ce n’est même pas à discuter. Elle s’enthousiasme en regardant l’océan s’étendre sous nos yeux. C’est vraiment son élément. Même si j’espère qu’elle ne le fera pas parce que je m’inquièterais beaucoup trop, je pense que ça serait bien son genre de faire le tour du monde en voilier, comme on voit dans certains films. C’est la nature à laquelle je ne suis pas trop sûre de faire confiance… Surtout après avoir vu ce film avec Sam Claflin et Shailene Woodley, oh my. Traumatisant. « On peut se promener un peu avant de se poser », je suggère pour répondre à sa question. « Qu’est-ce que t’en dit, Thom? » Il me répond en faisant des drôles de bruits avec sa bouche, avant de tenter de se défaire de mon étreinte, curieux d’aller voir l’océan de plus près, on dirait, de voir pourquoi ça bouge comme ça. Je suis quand même soulagée qu’il n’ait pas pris peur. Il est fait pour naviguer, on dirait. « Il veut déjà faire son indépendant, tu te rends compte? Il semble aimer la mer déjà, je suis sûre qu’il tient ça de toi », je muse en le posant sur ses deux pieds au sol, le gardant cependant entre mes deux genoux. Il gigote un peu, semblant trouver toute la situation vraiment cool. « Vous avez prévu des vacances, cet été, Noah et toi? » Il faut dire que les deux ne se lâchent pas souvent, ils sont vraiment très mignons à voir. Je ne serais d’ailleurs pas surprise que Rita nous annonce bientôt qu’elle part en appartement avec lui.

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@Rita Pearson

Daily dose of Vitamin Sea

Je glousse quand Rita dit qu’elle a dit exactement la même chose à son copain — que la présence de Thomas ne compte pas comme masculine comme il est encore ultra jeune —, et que moi au moins, je la comprends. J’ai beau adorer Noah, bien entendu que je vais toujours être du côté de sa petite amie en premier. Entre soeurs, il faut se soutenir, non? Sauf quand il s’agit de la taquiner. De toute manière, je prédis que Thom va s’endormir bien vite, avec le rythme des vagues se balançant sous nous et le grand soleil qui nous tape sur la tête. Au moins, je suis bien heureuse si mes confections culinaires ont plu à mon beau-frère et que ça a aidé à apaiser le fait qu’il nous prête son bateau sans y être invité, mouahah. J’ajoute même qu’avec Ryan aussi, ça fonctionne, quand on se dispute. C’est un moyen assez efficace avec beaucoup de gens pour faire la paix, je trouve. Rie me demande si lui et moi nous disputons souvent, ce qui me fait lever la tête, levant un sourcil de surprise, dans leur direction. Elle a installé son neveu aux commandes, ce que je trouve trop mignon. « Hum… pas souvent, je trouve. Je dirais que c’était plus fréquent au début de notre relation, mais on a appris à s’ajuster avec le temps, à mieux se comprendre, à mieux communiquer, et ça aide. Et bon… c’est pas vraiment le genre de Ryan de se fâcher facilement », j’ajoute dans un petit rire plein de tendresse pour lui. Disons qu’il a au moins cent fois plus de patience que moi. La dernière fois qu’il m’a annoncé qu’il devait aller en mission, j’ai… éclaté. Même si je savais qu’il avait plus ou moins le choix. C’était pas très juste pour lui, qui est rempli que de bonnes intentions. J’imite la petite moue de ma soeur quand elle me dit que ça ne doit pas être facile, à distance, pour régler les conflits. Je grimace. « Non, en effet, heureusement que ça arrive pas souvent. On s’est déjà disputé une fois en facetime et j’ai raccroché… » Je me mordille la lèvre. J’ai parfois un peu de misère à contrôler mes petites colères comme ça. « J’ai passé la pire nuit de ma vie. Heureusement, on a pu se parler le lendemain et ça s’est arrangé, mais on ne peut évidemment pas se parler chaque jour, donc ça aurait pu traîner. » Je soupire doucement. « Pourquoi tu me demandes ça? Il s’est passé quelque chose avec Noah dernièrement? » Est-elle simplement curieuse — ce qui ne m’étonnerait pas de Rie — ou est-ce qu’elle a quelque chose sur le coeur qu’elle aimerait me partager?

Rita me tend Thomas pour aller préparer notre départ et, démarrant le moteur, elle me demande justement des nouvelles de mon mari. Mon fils gigotte sur mes cuisses, n’ayant probablement aucune idée qu’on parle de son père. Je me demande si, lorsqu’il reviendra, si Tommy le reconnaîtra… J’imagine que oui, si? C’est pas le genre de truc qu’on oublie facilement… si? Il était là les premiers mois de sa vie, presque constamment. Rie souris à ma réponse, et je souris tout simplement en retour. En effet, si c’est plutôt tranquille dans sa mission, c’est une très bonne chose. Déjà, si je peux lui parler plusieurs fois en une semaine, ça me rassure. J’ajoute que Ryan a mentionné qu’il allait la battre au jeu de cartes de l’autre jour, et l’âme compétitrice de ma soeur s’enthousiasme, ce qui me fait rire. « Hey! C’est de la triche, ça! » Il me semble que c’est justement un jeu auquel Connie et Ryan ont joué souvent alors qu’ils étaient en mission, alors ça ne m’étonne pas que notre frère soit capable de l’analyser. « Ça me donne le droit de révéler tes faiblesses à Ryan, alors? » je demande, taquine, haussant les sourcils.

Le paysage défile à côté de nous et j’ai l’impression que, si je laissais aller mon fils, il voudrait immédiatement aller au bord du bateau, à quatre pattes, pour voir l’océan. Zéro peur de sa part. En même temps, il a été introduit rapidement à l’eau salée. En plus, il faut dire que ça aide qu’on habite chez mes parents présentement, en attendant le retour de son père. On peut aller se promener près de l’eau tous les jours. Je ris quand Rie dit qu’elle l’amènera bientôt surfer. En vrai, Thom sera aussi fan de l’océan qu’elle, j’en suis sûre. Et c’est pas moi qui vais pouvoir lui montrer ahah, je me débrouille un peu, mais sans plus. Je plisse les yeux quand elle me demande si je la laisserai l’y amener. « Hum… », je fais que pour la taquiner. « Ah eh bien, si tu me promets que tu le laisseras pas se noyer, comment refuser? » je dis finalement dans un rire. En vrai, je fais confiance à Rita les yeux fermés. Je n’ai d’ailleurs jamais aucun mal à lui confier mon fils une fois de temps à autre. Ni à elle, ni à personne d’autre de la famille. Ce sont toutes des personnes à qui je fais confiance pour ma propre vie, en fait.

Puis, je lui demande si elle et Noah ont des plans pour leurs vacances, et c’est alors qu’elle me parle d’une compétition de voiliers en septembre, à laquelle elle aimerait l’accompagner. Thomas commence à trop bouger pour mes pauvres cuisses, et je le mets donc debout entre mes deux genoux, pour qu’il puisse bouger à sa guise. Il se dandine comme si les vagues étaient de la musique. « Woah… trois semaines », je commence, essayant d’imaginer trois semaines sans elle tout près, sachant qu’elle est sur un bateau. Ce n’est pas un tour du monde, mais… ça m’inquiète quand même, normal, non? Pourtant, elle a l’air tellement heureuse de cette possibilité, ses yeux brillent, je ne peux certainement pas la freiner dans ses envies… je serai sans doute franchement agaçante en lui faisant toutes sortes de recommandations le moment venu, après avoir passé des heures à faire des recherches sur Google, mais je ne serai jamais le genre de personne à empêcher quelqu’un de vivre un de ses rêves. Même si ça m’inquiète. « Oui, ça compte comme des vacances, j’imagine », je pouffe. « Vous iriez jusqu’où? » je demande. Devraient-ils passer par des eaux plus tumultueuses? « Écoute… si tu veux vraiment le faire, fais-le. Je pense que vous savez assez comment vous débrouiller avec un voilier pour vivre ce genre d’aventures. Mais promets-moi que vous serez prudents… okay? Tu crois que tu auras le réseau pour nous contacter régulièrement? » J’sais pas trop comment ça fonctionne sur l’océan, mais j’imagine qu’il y a de fortes chances qu’ils n’aient pas le réseau. Déjà que je trouve ça difficile quand je n’ai pas de nouvelles de mon mari pendant plusieurs jours… arf.J’essaie de contenir mon anxiété pour moi, mais c’est pas toujours simple.

Un bateau arrive non loin de nous, bruyant. L’alcool est clairement au rendez-vous. Thomas est tellement intrigué par cet autre bateau qu’il a arrêté de bouger et les regarde. Des gars nous interpellent et il y en a même un qui me fait un clin d’oeil. Je pouffe. « Je me sens rajeunir tout à coup », je ris en direction de ma soeur. Ces gars ont l’air vraiment jeunes — bah, plus de l’âge de Rie disons. Je crie quand une vague nous éclabousse tous les trois. C’est tellement froid. « Connards! Il y a un enfant, ici! » je leur balance en bouchant les oreilles de mon fils. Parce que justement, il y a un enfant ici. Le pauvre petit tousse, et je le rassois sur mes cuisses pour tapoter légèrement son dos. Je ris quand même en secouant la tête quand Rita dit que ces gars voulaient sans doute qu’on se déshabille. « C’est raté… ou pas », je me rattrape, un sourire amusé sur les lèvres quand Rie se débarrasse de son haut. « Tu leur donne ce qu’ils veulent! » je la réprimande gentimment, faisant mine d’être scandalisée. En vrai, je la comprends, c’est pas confo un t-shirt mouillé. J’en fais donc de même, et enlève même celui de Thomas, qui est tout trempé. « Ça va aller », je réponds ensuite à sa question, jetant un coup d’oeil à mon fils. Il est déjà passé à autre chose, n’a même pas versé une larme. « Tu vois, je pense que surfer ne serait pas un problème pour Tommy, recevoir une vague en pleine figure ne semble pas l’avoir marqué », je plaisante. Ce n’est qu’un fait que, les premières fois qu’une personne s’essaie à ce sport, elle finira à l’eau assez régulièrement.

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@Rita Pearson

Daily dose of Vitamin Sea

À la question de ma soeur, je lui explique ce qu’il en est entre mon mari et moi et les disputes qui nous secouent une fois de temps en temps. Ça n’arrive pas si souvent, probablement parce que Ryan et moi nous connaissons beaucoup avec les années et que, malgré mon tempérament un peu plus colérique facilement disons, le sien est plus calme, apaisant, même. Ce n’est pas rare qu’il est le premier à faire un pas vers la réconciliation, en me serrant dans ses bras et en me rappelant qu’il m’aime alors que je suis encore en train d’essayer d’expirer mon énervement. « T’es pas mal sage pour ton âge », je taquine Rie, les yeux malicieux, quand elle parle de communication et de compréhension. Ça fait un bout qu’elle est avec Noah, alors clairement, niveau amoureux, elle a pas mal d’expérience. Je ris en réponse au rire de ma soeur. « Imperturbable, ça lui ressemble quand même pas mal », j’ajoute, une pensée toute tendre pour mon mari. Bon, il a ses moments aussi, mais il sait garder son calme assez facilement. Pas grand chose ne l’énerve. Quand je raconte à Rita que je lui ai déjà raccroché au nez via Facetime — ce qu’il n’avait vraiment pas apprécié, en toute évidence —, elle rit et me traite de dramatique. Moi, dramatique? Je fais mine d’être offensée en posant une main sur mon coeur, bien que je ne peux m’empêcher de rire par la suite. « Non… en effet, c’est plus stressant qu’autre chose si on raccroche sans que ça se soit réglé », j’admets alors que ma mine s’assombrit le fragment d’une seconde. Je lui demande si elle a des problème avec son petit ami pour me poser ce genre de questions, mais c’est sa légendaire curiosité qui est revenue au final. Pas qu’elle soit partie bien loin non plus, ahah. « T’es gentille. On fait de notre mieux, et puis bon… on s’aime, et on a lui à penser aussi maintenant », je dis dans un petit sourire, jetant un coup d’oeil à mon fils. Ça me prend tout pour ne pas taquiner Rie sur ce petit sourire niais qui étire ses lèvres quand elle dit que tout va bien avec Noah, mais c’est surtout qu’elle enchaîne avec une révélation. « Pour vrai? » je dis, pleine d’enthousiasme. « Il était temps! » j’ajoute, avant d’éclater de rire. « Je blague hein, il y a des avantages à attendre aussi, c’est pas plus mal. » Et surtout que Rita est en train de finir ses études, disons que c’est pas l’idéal d’avoir un loyer à payer en même temps. « Je suis vraiment contente pour toi en tout cas. Je doute pas que ce sera juste encore mieux! » C’est vraiment génial habiter avec l’amour de sa vie, et je ne doute pas qu’ils n’auront pas de mal à habiter ensemble. Ils sont de vrais complices et ça se sent.

Si Rita est pour demander les faiblesses de mon mari aux cartes à Connie, j’imagine que ça me donne le droit de donner les siennes à Ryan, et c’est ce que je lui fais remarquer tout haut. « Ah? Et je croyais que tous les coups étaient permis? » je réplique en retour, une lueur malicieuce dansant dans mes yeux. Je roule des yeux, amusée, quand elle dit vouloir aller se plaindre à Connor. « Oh, je suis sûre qu’il va te prendre en pitié », je dis, légèrement sarcastique, en riant. Je l’imagine très bien ne vouloir rien lui révéler rien que pour la taquiner.

Nous quittons le port et les vagues nous bercent bien vite alors que l’enthousiasme de mon fils grimpe. Rie me demande de la laisser l’emmener surfer en me promettant qu’il ne se noiera pas. Je finis par agréer, comme si j’aurais réellement pu faire autrement. Ma réponse enchante encore plus ma petite soeur et, quand elle s’adresse à Tommy, celui-ci la regarde en babillant comme s’il voulait s’enthousiasmer avec elle. « Il a hâte, je pense! » Je dépose un petit bisou spontané sur le dessus de sa tête — sur son chapeau — et il recommence à danser avec les vagues.

Quand je lui demande si elle va prendre des vacances avec son copain, direct je vois l’excitation prendre place sur son visage et elle se met à me partager leurs plans de partir en voilier. Elle cherche mon avis et, malgré l’inquiétude qui m’habite, je tente de l’encourager. Je ne veux pas être celle qui tente d’éteindre les rêves des gens simplement parce que ça me fait peur en quelque sorte, mais je veux m’assurer qu’elle soit prudente. Autant je considère que Rita est experte en bateaux, elle peut être de nature plus… spontanée, se laisser porter par sa passion quoi. Je hoche la tête quand elle dit que ça a toujours été son rêve de partir à l’aventure comme ça; depuis toute petite, elle ne tient pas en place et veut aller explorer l’océan. « Je t’ai toujours trouvée folle, Rie », je muse, ne pouvant réprimer un sourire. « Mais non, vraiment, c’est le genre d’aventure qui te ressemble. » Elle ajoute qu’elle n’est pas sûre de pouvoir considérer ça comme des vacances. « Je peux imaginer! Combattre des pirates et tout ça, ça doit être du sport », je blague, posant une paume sur le buste de Thomas parce qu’il penche un peu trop vers l’avant à mon goût. Mes yeux s’agrandissent quand elle parle des Caraïbes. « Woah! Ça doit être tellement beau, sérieux », je fais, rêveuse.  « Vous tomberez peut-être sur Orlando Bloom… pardon, Will Turner », j’ajoute en référence aux Pirates des Caraïbes. Puis, je lui partage mon opinion, tentant de lui faire promettre au passage d’être prudente et de nous appeler si elle a du réseau. « Vous êtes le duo idéal pour faire ce genre d’aventures », j’agréé à ses paroles en hochant la tête. Je fronce toutefois les sourcils quand elle parle de noyade. « C’est pas drôle », je la réprimande gentiment. Elle rétorque en m’appelant maman, ce qui me fait rouler des yeux, néanmoins munie d’une petit sourire qui étire légèrement mes lèvres malgré moi. Un soupir traverse ma gorge quand elle me confirme qu’ils n’auront peut-être pas de réseau au beau milieu de l’océan. Je sais déjà que je vais stresser durant ces jours-là, mais je ne le lui partage pas, parce que je ne veux pas la faire sentir coupable ou quoi. « Okay alors… mais dès que vous pouvez nous contacter, vous le faites, d’accord? » J’imagine déjà notre mère m’appeler régulièrement au travail dans la journée pour me demander si moi, j’ai des nouvelles de Rita, même si elle sait très bien que ma petite soeur ne se contenterait pas de m’appeler seulement que moi.

Un bateau plein de jeunes gars nous arrose et je réalise finalement que c’est surtout Thomas qui boit la tasse en l’entendant tousser. Autant leurs sifflements et leurs flatteries étaient amusantes au départ, ça l’est moins si c’est pour affecter mon fils de cette manière. Rita est la première à enlever son haut pour se soulager de son t-shirt trempé. Je ris finalement quand elle me dit qu’elle fait sa bonne action de la semaine. Thomas va bien, au final, et ça ne me servira à rien de m’énerver contre ces gars immatures, surtout qu’ils ont déjà poursuivi leur chemin. « Pour agir comme ça, clairement qu’ils n’ont pas beaucoup d’expérience ou pas du tout », j’ajoute à la plaisanterie. Thomas, lui, est déjà complètement passé à autre chose. « La famille poisson? » je répète en riant. Mais peu à peu, Thom commence à râler parce qu’il ne peut pas bouger comme il veut, calé entre mes jambes comme ça. La course du bateau s’étant stabilisée, je me lève et attrape ses deux petites mains pour le faire marcher sur le pont, ce qu’il fait avec un peu plus d’enthousiasme, comme si c’était possible. « T’as hâte de graduer? » je demande finalement à ma soeur alors que Thom et moi nous nous approchons d’elle. « Tu penses te trouver un boulot dans ton domaine, en revenant de ton aventure océanique? » Je me mords la langue pour ne pas ajouter qu’il serait mieux, de mon point de vue, qu’elle commence à chercher un job dans son domaine directement après ses études, car je sais qu’au fond… il n’y a pas vraiment de presse, si?

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@Rita Pearson

Daily dose of Vitamin Sea

Ce n’est jamais simple se disputer avec notre partenaire de vie. Je hoche la tête doucement quand Rie me dit que Ryan et moi seront réunis bientôt. Ça me paraît encore si loin, chaque seconde loin de lui est pénible. Mais avec les années et toutes les missions qu’il a faites, ce n’est pas la première fois que nous sommes séparés pendant plusieurs mois. Ma soeur regarde aussi mon fils, qui fait maintenant partie de l’équation dans ma relation avec Ry. « Clairement le plus beau petit garçon de la planète », j’agréé très modestement, je vous le jure. Alors que Thom, calé entre mes jambes et totalement obnubilé par la mer et le bateau, ne nous écoute guère.

Rita finit par m’avouer que Noah et elle pensent emménager ensemble bientôt, et je ne peux m’empêcher de lui dire qu’il était temps, avant d’admettre que je peux comprendre qu’ils aient attendu. Ce n’est pas comme s’ils n’avaient pas pu se voir autant qu’ils le souhaitaient. Mais bon hein, elle le dit elle-même qu’ils ont pris leur temps. Je hoche la tête quand elle ajoute que c’est le moment avec la fin de ses études. « Ce sera encore mieux », je lui confirme en toute confiance en réponse à ses craintes. Les deux sont super complices, je ne pense pas qu’habiter ensemble va changer leur relation négativement. « De toute manière, vu le nombre de nuits qu’il passe à la maison parfois, c’est tout comme si vous habitiez déjà ensemble… », je plaisante dans un petit sourire taquin. Mais pourtant, je comprends totalement qu’elle soit un peu anxieuse que ça change entre eux. C’est un grand pas à faire à deux, c’est à ne pas prendre à la légère. Pour ma part, j’ai pris le temps de tout préparer avant d’emménager avec Ryan, de calculer nos budgets, tout ça. « Oui, j’ai eu ce ressenti. Mais tu verras, tu ne le regretteras pas. La seule inquiétude que j’ai… » Je laisse traîner ma phrase pour mettre un peu plus de suspens. « … c’est que Noah t’empêche d’acheter des Twinkies. Ça serait horrible. Hein Thomas? » Il me regarde avec ses grands yeux et je ris. Cette histoire de Twinkies, dans laquelle le copain de ma petite soeur a affirmé ne pas les aimer alors que c’est un dessert culte chez les Pearson… c’est trop facile de lui remettre sous le nez une fois de temps à autre. J’offre un petit regard tendre à Rita quand elle affirme que ça lui fait un petit pincement de quitter le cocon Pearson. « Je comprends totalement… mais tu pourras y retourner autant que tu le veux, tu le sais ça, non? » J’en suis bien la preuve; nos parents m’ont ouvert grand les bras quand Ryan est reparti en mission. C’est même eux qui m’ont suggéré de revenir avec eux temporairement, comme j’avais maintenant un bébé à gérer. Je dois avouer que ça me simplifie grandement la vie d’avoir ma famille pour m’aider avec mon fils. Mais je comprends totalement comment Rita se sent; les parents Pearson ont été pour nous, autant que pour Connor et Théa aussi, un chez-nous accueillant après les moment plus difficiles qui ont parsemé nos vies.

Si elle croit que je laisserai Rita tricher aux cartes sans que je ne fasse rien… ahah. Certes, j’imagine bien Connie tenter de lui cacher les faiblesses de mon mari simplement pour la frustrer… la taquiner, m’enfin. Il aime bien nous embêter dans ce style-là simplement parce que ça l’amuse. Je ne peux réprimer un rire quand Rie dit, sur le même ton sarcastique que moi, que c’est le genre de notre frère de prendre en pitié. Oui oui.

Woah… Rita souhaite partir longtemps sur la mer. Autant j’ai mes petites inquiétudes, elle et son copain savent ce qu’ils font, après tout. Je m’amuse à lui dire que je l’ai toujours trouvée folle, et ris davantage quand elle me dit que c’est de famille. « Il va falloir surveiller Thomas de très près, alors », je rétorque, amusée qu’elle m’ait tiré la langue comme une gamine. « C’est vrai que ça fait un bon moment pour faire ce genre de folies, entre les études et ta carrière… », je réfléchis tout haut. Je plaisante en amenant des pirates dans l’équation. Un sacré sport, comme Rie dit. « Quelle générosité de ta part! » je dis quand elle parle de me ramener un trésor. Avec un peu de chance, on deviendra millionnaires, et Ryan ne sentira plus le besoin de repartir pour sécuriser notre futur… « Tu garderais la présence de Will Turner pour toi toute seule? » Je fais mine d’être offensée. « Pauvre Noah, si vite remplacé », je fais dramatiquement en secouant la tête. M’enfin, Rita me rassure, promet même de nous appeler le plus souvent possible. Je me contente de sourire. J’espère bien qu’on aura des nouvelles régulièrement; il n’y a pas que notre mère qui sera inquiète, j’en suis sûre.

Je ris quand ma soeur dit qu’elle appelle notre famille la famille poisson. Considérant qu’on a grandi une bonne partie de notre vie près de l’eau, je trouve que ça nous va plutôt bien. Je me lève finalement pour faire marcher Thomas, qui n’en peut plus de faire du sur place, et demande à ma petite soeur si elle a hâte de graduer. C’est fou, mon bébé soeur qui aura terminé l’université. « Wôoo, une adulte, carrément? Pas tout de suite, tu grandis trop vite, là », je pouffe en levant la main comme pour l’arrêter dans ses dires. Je peux imaginer qu’elle ait hâte. C’est tellement excitant de terminer ses études comme ça et de commencer un nouveau chapitre. J’ouvre grand les yeux quand elle parle d’une opportunité d’explorer les fonds marins. « Ce serait près d’ici? » La Californie est parfaite, il me semble, pour explorer les fonds marins; je serais quand même un peu triste si elle devait toutefois partir ailleurs, même si je sais que c’est normal qu’elle vole de ses propres ailes. « Qui sait tous les trésors que tu pourrais trouver, je te verrais bien faire ça », j’agréé toutefois dans un petit sourire amusé. « T’as encore du temps, de toute manière. Tu dois partir à l’aventure, avant! » Je m’approche d’elle en tenant les petites mains de Thom dans les miennes. Il babille dans sa direction, comme s’il voulait lui partager toutes les nouvelles choses qu’il découvre. « T’es son idole, t’as vu? Il voudra un bateau lui aussi à Noël, un vrai de vrai », je plaisante. « Mais oui, rien de bien nouveau au boulot, ça va. » J’aime ma profession, je travaille sur des projets qui m’emballent beaucoup, mais ma vision de ma carrière a un peu changé depuis que je suis devenue mère.

Rita finit par garer le bateau en me demandant si ça nous va qu’on se pose un peu ici. Avant que je n’aie pu répondre, c’est Thomas qui le fait en s’enthousiasmant un peu plus, comme pris au dépourvu que le bateau ne soit plus en marche soudainement. Il se précipite d’ailleurs vers le bord en m’entraînant avec lui. « On commence par se baigner? Je pense que Thomas rêve de rejoindre les poissons », je dis. Définitivement, il tient de sa tante là-dessus. Quelques instants plus tard, Rita plonge dans l’eau et je lui tends Thomas, muni de ses petits flotterus, pour que je puisse descendre à mon tour. Je mets toutefois un peu plus de temps qu’elle pour entrer au complet dans l’eau salée. « Mais c’est tellement froid! » Je frissonne, comme pour appuyer mon point.

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@Rita Pearson