Good deeds in good company | Camila & Alexander

Me voilà en route pour l'hôpital. Non pas pour faire des examens ou rendre visite à quelqu'un qui s'y trouve... mais bien pour participer à un atelier peinture organisé pour les enfants hospitalisés d'Hilton. Il y a de cela quelques mois déjà, je me suis inscrite en tant que bénévole et de temps à autre, je viens donner de mon temps avec les enfants. J'ai pendant longtemps évité les hôpitaux, ayant passée bien trop de temps à l'intérieur entre les soins de ma maman... et l'accompagnement jusqu'en fin de vie de Millie. Autant dire que je ne m'y sens pas super à l'aise dedans. Mais à force d'y passer du temps pour quelque chose de positif, je ne ressens presque plus ce sentiment d'étouffement en me baladant dans les couloirs. C'est un épanouissement de voir le sourire de ces enfants s'agrandir au fur et à mesure des semaines et des activités. Passer du temps à l'hôpital est suffisamment dur, si nous pouvons leur apporter un peu de joie, de bonheur et des sourires le temps d'un après-midi, c'est déjà beaucoup.
Je suis particulièrement contente de les retrouver aujourd'hui pour un atelier peinture. C'est une activité que j'ai très souvent l'habitude de faire. Que ce soit en cours avec mes petits monstres, ou lors de mes travaux de fresques dans les écoles ou les centre de loisirs. J'ai souvent des petites mains qui m'accompagnent pour peindre avec moi et les voir se régaler à créer de super dessins me réchauffe le cœur !

C'est donc les mains remplies de pinceaux, de peinture et munie de mon tablier que je passe la porte de l'hôpital. Je me dirige directement vers la salle indiquée et pose tout mon bazar sur l'une des tables, tout en poussant un soupir de soulagement. Ce n'est pas que c'était lourd, mais plutôt encombrant ! Un coup d'œil dans la salle m'indique que je ne suis pas seule. A ma grande surprise, les traits du jeune homme non loin de moi me sont familiers... Eh, mais c'est pas...

- Le voleur d'horaires ! je m'exclame peut-être un peu trop fort.

Je m'approche en souriant, effectivement, il s'agit bien du jeune homme que j'avais croisé au cimetière la dernière fois… le fameux voisin de tombes ! Que fait-il ici ? C'est la première fois que je le vois dans un des ateliers… Est-ce qu'il vient déposer du matériel ou reste-t-il pour l'atelier ?

- Je me disais bien que c'était vous ! Ne me dites pas que vous venez aussi me voler ma salle ? je demande sur un ton léger, celui de l'humour.

Je suis bien curieuse de savoir s'il va rester ou non.

@Alexander Ryle       

Le brun semble surpris lorsque les mots "voleur d'horaires" m'échappent à voix haute, peut-être un peu trop fort. Il faut dire que, moi aussi, je suis surprise de la voir ici. Coïncidence ou avons-nous simplement jamais fait attention l'un à l'autre avant de discuter près des tombes ? Mystère. Décidément, on ne se croise pas toujours dans des endroits très joyeux. Bien que l'hôpital soit un peu moins morose que le cimetière… Il me salue à son tour en me qualifiant de psychorigide des horaires, ce qui m'arrache un petit rire. Sacrée impression que nous avons laissé à chacun.

-  Je crois qu'on rentre tous les deux dans cette catégorie, il semblerait que nous sommes les premiers arrivés, je fais remarquer, amusée.

J'ai la fâcheuse tendance d'arriver toujours un peu à l'avance. C'est une habitude que la grande stressée que je suis à garder depuis toute petite. C'est tout une épreuve et une organisation pour me rendre d'un point A à un point B dans une fourchette de temps. En tout cas, revoir Alexander est plutôt une bonne surprise. Malgré le contexte de notre rencontre, il avait été loin d'être désagréable. Je ne sais pas trop s'il est là simplement pour déposer du matériel ou s'il vient également animer l'atelier, mais je pencherai plutôt pour la dernière option.
Je secoue la tête, amusée de l'entendre dire qu'il était bien là pour me voler la salle et qu'il préfèrerait que j'évite d'appeler la police, même si j'avais parlé de la beauté de le voir avec des menottes.

- Je ne peux rien promettre ! Un coup de fil c'est si vite passé... Peut-être que les enfants pourraient vous peindre en train de vous faire passer les menottes et retranscrire cette beauté ! je plaisante, loin d'être sérieuse. C'est super, on va faire équipe ensemble alors aujourd'hui, je lance avec un sourire.

Sans attendre plus, je me retrousse les manches et commence à l'aider dans l'organisation du matériel. Les enfants ne devraient pas tarder à arriver, il faut que tout soit prêt pour passer le meilleur des moments.

- Vous faites du bénévolat à l'hôpital depuis longtemps ? je demande par curiosité et pour faire la discussion aussi un peu.

Rien de mieux que papoter en travaillant ! Même si pour moi, donner de son temps dans des activités aussi fun n'est pas travailler.

@Alexander Ryle       

Puisqu'on parle d'horaires, je souligne que je ne suis pas la seule psychorigide de la pièce. Il semblerait que le jeune homme soit arrivé en avance aussi, mais ce n'est pas moi qui émettrais le moindre jugement. J'aime être à l'avance également et être préparée. Il faut voir les choses du bon côté, au moins nous aurons le temps de tout mettre en place avant l'arrivée des enfants.

- C'est toujours mieux que d'être en retard, je réponds, amusée. Je sais pas trop non plus, peut-être que comme bénévoles nous serons que tous les deux, j'hausse les épaules incertaines.

C'est toujours difficile de savoir à l'avance quels bénévoles sera sur place, mais je suis sûre qu'on saura se débrouiller si on se retrouve seulement avec deux paires de bras. En tout cas, ça promet d'être une chouette journée. Pour les enfants, comme pour nous. C'est toujours plus fun de collaborer avec des personnes sympathiques, même si en général, les bénévoles ont toujours le sourire. S'ils donnent de leur temps, c'est qu'ils sont ravis d'être ici. Je n'ai eu aucun problème jusqu'à aujourd'hui.

- Est-ce que ça fait de moi la voleuse aujourd'hui alors ? je demande, faussement terrifiée à cette idée. Je promets de ne pas appeler la police, si vous faites de même, j'ajoute les yeux rieurs. Merci, je prends ça comme un compliment, je ris légèrement.

D'un côté, avec l'art on peut faire tellement de choses. C'est flatteur de savoir qu'on peut retranscrire absolument tout en projet artistique. Il peut être tranquille aujourd'hui, je ne compte pas me servir de son arrestation comme projet. Je n'oublie pas que le brun travaille aussi dans l'art et c'est un joli plus pour l'atelier du jour.

- Ca peut se comprendre, c'est pas toujours évident d'être à l'hôpital... je réponds avec une petite moue, mais c'est super que vous repreniez ! je souris. Ca fait seulement quelques mois, mais j'adore ça, je lui avoue les yeux pétillants.

Je ne sais pas pourquoi il n'avait plus la tête à ça et je n'ose pas lui demander... mais ça pourrait être tellement de choses ! C'est parfois une dure réalité d'être en face d'enfants malades, ou simplement d'être dans un hôpital. L'important est qu'il ait repris et s'épanouisse dans ce qu'il fait. En tout cas, depuis que j'ai commencé cette aventure, je ne me vois pas arrêter. C'est comme une évidence finalement pour moi.

@Alexander Ryle       

Le jeune homme marque un bon point, les personnes trop ponctuelles peuvent être énervantes également. Contrairement à la ponctualité, je considère le retard comme un véritable manque de respect. Je n'aime pas faire attendre quelqu'un et puis, angoissée comme je suis, je veux être sûre d'avoir le temps de bien faire les choses. Comme quoi, ça nous fait un point commun en plus des rencontres bizarres au cimetière.

- Imaginez la panique des hôtes ! je pouffe de rire à mon tour. Rien que pour voir leur tête ça pourrait être drôle, j'ajoute, amusée. Au pire, je me contenterai de vous laisser faire, je plaisante.

Evidemment je ne suis pas venue ici pour me tourner les pouces, je suis certaine qu'on arrivera à travailler en équipe une fois les enfants là. Et puis, même si nous étions que deux, je suis sûre qu'on se débrouillera. Après tout, ce n'est pas comme si c'était notre première journée de bénévolat à tous les deux. Et les enfants seraient tellement contents de faire de la peinture que je suis persuadée qu'on existera même plus !
On en vient finalement à la conclusion qu'il faut qu'on se prête ce rôle de voleur. Aujourd'hui, c'est moi qui l'enfilerai.

- Bon, je le prends seulement pour aujourd'hui, je vous le rends juste après, je pouffe de rire. Contente qu'on arrive à une entente commune en tout cas, je rajoute en secouant la tête, aucune police aujourd'hui.

Je lui souris lorsqu'il dit qu'on pouvait considérer ça comme un compliment, si ça me fait plaisir. Ce n'est pas donné à tout le monde de trouver l'inspiration n'importe où, donc oui je veux bien le prendre comme un compliment.
Je grimace lorsqu'il reconnait que l'hôpital ne contient pas que de bons souvenirs pour lui. Je ne peux qu'imaginer et faire le schéma dans ma tête. En même temps, ce n'est pas bien compliqué après l'avoir croisé sur la tombe de sa fille... Il ne faut pas être un génie pour comprendre. J'hoche donc la tête, compatissante.

- Au moins ces activités et les sourires heureux des enfants permettent d'effacer un peu les souvenirs douloureux de l'hôpital. En tout cas, je sais que ça marche pour moi, je lui souris en posant le dernier pinceau sur une table. C'est bien si vous sentiez que c'était le moment de reprendre et c'est vrai qu'en quelques mois je me suis déjà faite une bonne idée. Même si j'avoue que dès les premières heures j'ai su que ça me plairait, je lui raconte alors que mon sourire s'étire un peu plus en repensant à ce jour-là.

C'est toujours un moment magique et j'aimerais parfois le revivre pour la première fois. Je ne sais pas combien de temps je continuerais, mais en tout cas pour le moment je n'ai nullement l'envie d'arrêter.

- C'est une bonne idée ! Tu sais à quelle heure les enfants doivent arriver ? je lui demande.

Après tout, j'ai failli lui passer les menottes, notre lien est assez solide pour passer au tutoiement. Et puis, il faut avouer que c'est beaucoup plus pratique comme ça.

@Alexander Ryle       

Je lève les yeux au ciel lorsqu’il affirme que ce n’est pas très gentil de m’amuser du désarroi des hôtes. Il doit avouer que la scène est drôle à imaginer, s’il affirme le contraire je n’aurais pas de mal à l’accuser de menteur. J’ai vu son petit sourire à mon commentaire.

- Tu peux parler ! Comme si tu n’avais pas un sourire amusé aux lèvres en imaginant la scène, je le pointe du doigt, les yeux plissés, grillé ! Donc je crois qu’on ira tous les deux en enfer, je secoue la tete, un petit sourire aux lèvres à mon tour. Oh, je porte une main à mon cœur, faussement blessée, tu essayes de te débarrasser de moi.

Evidemment, je ne compte pas seulement observer et le laisser tout gérer pour venir inspecter à la fin. Bien que je suis sûre qu’il se débrouillerait très bien tout seul, mais ce n’est pas le but. Je ne donnerai pas de mon temps si c’était seulement pour faire acte de présence. J’ai déjà des millions de choses à faire qui m’attendent à la maison, ça serait assez bizarre de me rajouter des taches, simplement pour me rajouter des taches. Et puis, je suis curieuse de voir ce que les enfants vont créer aujourd’hui. Ils ont toujours une imagination débordante. 
Mon sourire s’agrandit un peu plus en l’entendant dire que cette garde partagée du rôle de voleur était intéressante. Je ne connais pas beaucoup Alexander, mais avec nos plaisanteries, j’ai un peu l’impression que c’est tout comme. C’est drôle.

- Si je dis pas de bêtises, tu es plein de créativité… je doute pas une seule seconde que tu feras preuve de créativité pour trouver quelque chose à voler pour la prochaine fois, je réponds amusée.

Peut-être ma place de parking, si on suit la logique des éléments qu’il a déjà « volé ». Quelque chose me dit qu’on finira par se croiser à nouveau en ville. Après tout, ça fait deux fois complètement par hasard… jamais deux sans trois ! 
J’hoche la tête en souriant à mon tour, ça fait vraiment du bien de voir les enfants sourire. C’est tellement important. Comme le dit si bien Alexander, l’important est de leur transmettre un peu de joie.

- Effacer peut-être pas… disons simplement que ça permet de ne pas associer l’hôpital seulement à ces moments difficiles, je fais une petite moue. Mais oui, le principal c’est qu’on puisse leur apporter un peu de joie et penser à autre chose, je souris. Oui et c’est pas fait pour tout le monde.

Certains peuvent perdre patience ou simplement s’ennuyer par exemple, mais c’est vrai qu’on sait dès la première fois si c’est quelque chose qui va nous correspondre ou non. En tout cas, ce n’est pas quelque chose que je me vois arrêter pour le moment. Ça me fait du bien d’utiliser mes talents pour des choses qui comptent. 
Mon compagnon de bénévolat m’informe qu’on a encore une bonne dizaine de minutes avant que les enfants n’arrivent. On a fait du bon boulot, tout est en place !

- On est plus efficaces que je ne le croyais alors, je fais remarquer amusée.

Plus qu’à attendre ensemble que les petits monstres arrivent.


@Alexander Ryle       

Je soupçonne le brun de ne pas être aussi innocent qu’il ne le prétende avec ses mains en l’air. J’ai bien vu son petit sourire amusé et je ne pouvais pas le blâmer, l’idée m’a amusée aussi.

- Je dois avoir des visions, ça doit être ça, je réponds amusée, avec un hochement de tête. J’ai eu le diable au téléphone juste avant de venir, les critères ont été revu à la hausse, je grimace à mon tour aussi. C’est compréhensible, les statues c’est pour les musées, je secoue la tête.

Au bénévolat, je n’ai jamais travaillé aux côtés de quelqu’un qui voulait rester les bras croisés. Si on a envie de donner de son temps, à mon avis ce n'est pas pour rester à observer. Ou alors, je ne vois pas l’intérêt. Par contre, il m'est déjà arrivée d'assister à de belles scènes au boulot. Certains collègues aiment bien se tourner les pouces et regarder les autres travailler. Notamment pour ce qui est d'organiser des sorties ! J’en ai une sainte horreur, moi qui aie l’habitude de toujours bouger dans ma classe… 


- J’ai hâte de savoir ce que tu vas trouver, je dessine un sourire. Est-ce que tu as un quelconque don artistique ou tu t’occupes seulement des œuvres d’art ? je demande par curiosité.

Il ne me semble pas que je lui ai déjà posé la question. C’est différent de s’occuper d’œuvres et d’en créer. Ce n’est pas tout le monde qui a la fibre artistique, même quand on aime ça.
J’hoche la tête aux paroles d’Alexander, ces couloirs regorgent de bons comme de mauvais souvenirs et même si le bon ne peut pas effacer le reste, il peut apaiser quelque peu.

- Je pense aussi que ça fait beaucoup de bien aux enfants, peut-être qu’ils se sentent comme des enfants à nouveau, qu’ils retrouvent un peu de leur innocence à nouveau l’espace de quelques heures, je fais une petite moue.

Je crains que leur maladie et la réalité de la situation ne les fasse automatiquement grandir et perdre leur innocence, mais si on pouvait essayer de leur rendre ça quelques instants, c’est déjà beaucoup comme le dit Alexander. D’ailleurs, quand je suis face à eux et que je vois leur sourire quand ils s’amusent, ça me réchauffe le cœur et je ne les vois pas comme des enfants malades. 
Je souris à Alexander, il faut croire qu’en dehors de nos tendances de voleur, on forme réellement une bonne équipe.

- Ou peut-être que ce sont nos tendances de voleur respectives qui font que nous formons une bonne équipe, je plaisante.

En tout cas ça fait plaisir de le croiser dans de meilleures circonstances. Même si nous avons tendance à nous croiser dans des endroits improbables et qui tournent beaucoup autour de la mort…
Alors que tout le matériel est prêt pour accueillir les enfants d’une minute à l’autre, nous en profitons pour papoter. L’observation d’Alexander est tout à fait correcte.

- Non pas beaucoup, je souris. La seule différence, c’est qu’ici j’ai pas affaire à des petits monstres terribles, je retiens un petit rire.  Mais c’est vrai que j’aime beaucoup travailler avec les enfants, ils ont une créativité et un imaginatif infini, j’ajoute, ils peuvent vraiment nous surprendre quand ils en ont l’envie. Par contre, toi ça doit te changer de ton boulot… Tu aimes travailler avec des enfants aussi ? je demande à mon tour.

Peut-être que c’était pour cette raison aussi qu’il aimait venir faire quelques heures de bénévolat ?


@Alexander Ryle       

Je secoue la tête, peut-être un peu plus amusée que je ne devrais l’être en pensant à l’enfer et au diable, mais je dois avouer que plaisanter avec légèreté fait du bien.

- Je suis au bon endroit pour, peut-être qu’à la sortie je passerais à l’étage psychiatrie, je pouffe de rire. Il vaut mieux, si tu veux pas atterrir du mauvais côté, je plaisante même si c’est un peu glauque en y pensant. C’est vrai, c’est plutôt l’inverse en temps normal, je réponds amusée.

Il doit en voir passer au musée de gens qui restent planté devant une œuvre avec des grimaces ou des frimousses complètement perdues. Soit pour admirer, soit pour tenter de comprendre et d’interpréter. Moi la première, je pourrais passer des heures devant des œuvres. En tout cas, Alexander peut être tranquille. Je ne compte pas me tourner les pouces, j’aime bien trop bouger pour ça.

- Qu’est-ce que tu peins en général ? Waw, du piano, je fais rêveuse. J’aimerais tellement savoir manier un instrument, mais ma coordination n’est pas d’accord avec moi, j’explique dans un sourire amusé. On a la peinture en commun, je souris, j’adore ça, je réalise pas mal de fresques pour la ville, je lui explique avec un sourire un peu plus timide. Sinon j’adore dessiner aussi et la photographie.

Je touche à pas mal de choses, principalement parce que j’adore découvrir de nouvelles pratiques, mais je reviens toujours vers la peinture. C’est avec elle que j’arrive le mieux à m’exprimer. Je trouve ça sympa qu’on se retrouve autour de notre passion commune. Il faut dire que si nous n’avions pas une attirance pour l’art de manière générale, on ne serait probablement pas en train d’animer cette atelier en particulier.

- Exactement, je suis contente qu’on puisse les aider à redevenir des enfants l’espace de quelques heures, je souris.

Ce n’est pas grand chose face à ce qu’ils vivent au quotidien, mais il faut savoir prendre les bons moments là où ils sont et donner de la joie quand on le peut. Parfois j’imagine si c’était Noam qui serait à leur place et je sais que je ferais tout en mon pouvoir pour le voir afficher l’ombre d’un vrai sourire. 
Je souris quand Alexander et moi convenons que nous formons une bonne équipe entre voleurs.

- J’enseigne au collège, alors à cet âge-là les hormones sont en pleine ébullition et les humeurs changent chaque minute de chaque jour, j’exagère à peine. Je peux avoir des adolescents adorables et gentils une journée et le lendemain des vrais petits dragons qui crachent du feu, je plaisante. C’est aussi ce qui fait la beauté de mon travail, je pouffe de rire, mais mon sourire s’agrandit en l’entendant parler de ses nièces et du sentiment qu’il retrouvait avec les enfants ici. Elles ont quel âge ? je demande par curiosité. Je suis d’accord avec toi, puis ça fait du bien de se retrouver avec des enfants parfois, la vie semble moins… lourde, je grimace.

Les enfants ont un véritable pouvoir magique, celui d’effacer tous les soucis du quotidien pour retrouver une innocence qu’on perd en grandissant. Prétendre que le monde réel n’existe pas l’espace de quelques minutes fait du bien.

@Alexander Ryle