So, you're my sister's shirt supplier, right? (ft. Nicholas)

Plan de l'appartement:

Noa avait profité du fait que son jumeau était absent pour le week-end pour mettre à exécution son plan. Certes, Ben lui avait formellement indiqué qu’il était défavorable à ce stratagème mais il ne l’écoutait pas. Il n’en faisait qu’à sa tête, comme souvent. Il n’était pas avocat pour rien, voyez-vous. Dans chaque situation qu’il estimait juste, il ne lâchait jamais rien. Il s’accrochait tel un loup sur un morceau de viande. Et quelle cause plus juste que celle de la famille ? Il sacrifierait tout pour elle, pour la protéger, que ça soit pour son frère, son père ou sa sœur. Voici donc la raison de cette soirée soigneusement réfléchie et organisée : Nicholas allait passer à la casserole. Il voulait savoir qui il était, pourquoi il tournait autour de Tess et lui rappeler aussi que s’il lui faisait le moindre mal, la chevalière qu’il portait au doigt viendrait laisser une marque indélébile sur son visage. L’enquête avec le détective privé n’avait rien donné de fou pour le moment. Cet homme semblait être un beau parti pour sa sœur. Il ne restait plus qu’à le cuisiner. Sous ce vernis, peut-être cachait-il autre chose, une part plus sombre… ou peut-être était-il simplement normal ? Il le découvrira bientôt. Bon, ce rendez-vous ressemblait à s’y méprendre à un guet-apens. Noa avait fait en sorte que ça se passe chez lui. Il connaissait son territoire et ça permettrait peut-être de mettre son interlocuteur en position de fragilité. Il avait soigneusement organisé le fait que Ben profite d’un week-end à l’extérieur. De cette façon, il restait maître de la situation. Tirait-il un plaisir de ce rapport de force ? Oui, mais ça n’était pas propre à son potentiel beau-frère. Il aimait ça… simple déformation professionnelle.

Au programme ce soir, match de basket et pizzas. Noa avait quand même une bonne éducation et de la délicatesse. Certes, en apparence il paraissait rude, brut de décoffrage mais une fois l’armure retirée, les gens pouvaient constater qu’il s’agissait d’un type sympa. Peut-être que Nick aurait un peu de mal à voir cette facette, dans la mesure où il tournait autour de Tess… enfin, il ne faisait pas que ça. Il avait bien compris avec l’histoire de la chemise que la passion était consommée. Il je voulait pas savoir quoique ce soit à ce sujet. Pas par gêne, simplement parce qu’il savait où s’arrêter et qu’il respectait la pudeur d’autrui, en ayant une lui-même. Noa avait préparé ce qu’il fallait pour que son invité soit bien accueilli. Ok, bon il était un grand frère un poil trop protecteur mais il n’en oubliait pas les règles de savoir-vivre et les bonnes manières. L’appartement était nickel, propre comme un sou neuf. Il y régnait un légère odeur de tabac froid. La faute à Noa, clairement. Il fumait comme un pompier et l’odeur de la clope le suivait comme son ombre. Il avait posé les menus sur la table basse dans le salon, ainsi que des verres.

Pour la tenue, Noa avait opté pour une tenue un peu moins formelle que d’ordinaire. Pas de costard ultra élégant mais un t-shirt blanc, conçus en Jersey ainsi qu’une chemise à carreaux blanc cassé et bleu marine, ce qui lui donnait une touche soignée et en guise de pantalon, un jean bleu marine. N’ayant pas besoin de chaussures, il se contenta de chaussettes blanches. Noa était quelqu’un de très distingué, aussi ces vêtements étaient faits dans de beaux tissus, avec une valeur qui aurait fait pâlir n’importe quelle personne modeste. Il était prêt à mettre le prix par amour de la mode. Il avait refait les stocks d’alcool. Il ne connaissait pas les goûts de son invité mais il avait bien l’intention de les découvrir. Après tout, la valeur d’un homme se reconnaissait à ce qu’il versait dans son verre. Nicholas allait être scruté à la loupe. Ses actes et ses choix parleront pour lui. Et ses silences, son langage non verbal aussi. Noa était très fort pour observer ses interlocuteurs et encore plus pour les jauger. En fin de compte, Nicholas lui avait l’air d’être un gars bien. Mais l’était-il assez pour Tess ? Ce serait tout l’enjeu de cette soirée en tête à tête. Il entendit sonner. Un coup d’oeil à la caméra de son interphone lui permit de confirmer que c’était bien Nick. Il débloqua l’ascenseur et attendit sur le palier jusqu’à ce que les portes s’ouvrent.

- Ah ! Nicholas ! Bonsoir ! Comment vas-tu ? Pile à l’heure, j’aime les gens ponctuels !

Il désigna le banc présent sur le palier :

- Je te laisse retirer tes chaussures, tu peux les mettre à côté des miennes. C’est sécurisé ici, ne t’en fais pas. Tu n’as pas trop eu de difficultés pour venir ou te garer ?

Noa était cordial, comme toujours. Il dégageait un certain charisme de façon naturelle qui se traduisait par une bonhommie et un enthousiasme non feint. Il attendait tranquillement que Nick ait retiré ses chaussures pour le faire entrer dans l’appartement où d’habitude il vivait avec son jumeau. L’endroit était grand, spacieux. Noa avait prévu de lui faire une visite de courtoisie. Ils pourraient ensuite se focaliser sur leur soirée.

@Nicholas Brown

So, you're my sister's shirt supplier, right?

Si cette randonnée avec Tess m’a bien prouvé quelque chose, c’est qu’on a beaucoup de difficulté à se tenir l’un loin de l’autre. Physiquement parlant, s’entend, parce que même si on n’avait plus couché ensemble pendant un long moment, on réussissait à se voir régulièrement. Quand elle m’a traîné en randonnée — ceux qui me connaissent savent qu’il en faut normalement beaucoup pour m’amener faire ce genre d’activités —, je ne me serais pas imaginé une seconde qu’on aurait pu recommencer à être aussi… proches physiquement. Mais quand mes lèvres se sont posées sur les siennes près de la chute d’eau, j’ai eu l’impression qu’un énorme poids me tombait des épaules, comme si, depuis le début, c’était me demander beaucoup d’efforts d’être juste amis. Comme on a été interrompus dans notre lancée par un groupe de touristes énervants — et fucking Paul le guide ou whatever —, c’était plutôt frustrant et ça m’a laissé dans un nombre incalculable de questions sans réponse. Et depuis qu’on a repris notre lancée un peu plus tard… nos petites activités physiques ont repris pour de bon, sans qu’on en discute trop davantage. La vie est courte, autant faire ce qu’on souhaite et ne se restreindre pour des riens, non? Et je ne me suis jamais senti aussi proche d’une femme comme Tess. C’est même rendu que si je suis en soirée et qu’elle n’est pas là, elle revient souvent dans mes pensées. Je sais pas trop si on est un couple ou pas, j’ai déjà beaucoup de mal avec les étiquettes, mais chose certaine, c’est que je crave sa présence.

Je suis bien content qu’Anthony ne soit pas à l’appart en ce moment, je peux facilement imaginer ses moqueries s’il m’avait vu changer de vêtements quatre fois. C’est tellement pas mon genre de me demander autant comment m’habiller, je m’en fous de ce que je porte d’habitude (plus ou moins), mais autant j’essaie d’être chill à l’idée que je vais chez le frère de Tess, je ne peux nier que ça me met un peu sur les nerfs. Ça fait… officiel, fraterniser avec sa famille comme ça, en tête à tête surtout. D’habitude, je m’en fous de ce que les gens pensent de moi — okay, c’est peut-être un demi-mensonge —, mais je sais à quel point Tess est proche de ses frères et c’est pas rien me retrouver en tête à tête avec l’un d’entre eux. Surtout qu’en réalité, je n’y connais pas grand chose au basket. Finalement, mon choix se porte sur un jean, un t-shirt de groupe et, évidemment, une chemise comme celle que Tess portait à l’anniversaire de son père, ouverte pour pas que ça ne fasse trop formel. Est-ce jouer avec le feu toutefois de porter une chemise Brown? Naaaan, who cares? Est-ce un peu intentionnel? Peut-être. Anyway, c’est genre la seule chemise qu’il me reste que Tess ne m’a pas piquée. Pas que j’en avais beaucoup, non plus, la plupart sont encore chez ma mère à prendre la poussière.

Je m’apprête à partir quand je reçois un texto. Et c’est bien parce que j’ai pensé à chercher mon téléphone dans le bordel qu’est l’appartement que je le vois. C’est Tess, qui me demande ce que je fais ce soir. J’peux pas, j’passe la soirée avec Noa. Je sens la surprise dans son message de retour, elle me demande d’abord si c’est bien de son aîné que je parle, puis si j’ai besoin qu’elle vienne. J’ai le temps d’arriver devant l’appartement de ses frères avant de lui répondre. Ça va aller, Tess. Chill Mais ses textos n’ont pas trop le don de me rassurer. Nan, ça va aller. Une soirée entre gars, c’est tout, non?

Damn, c’est tellement luxueux déjà ce bloc d’appartements. Il me vient à l’esprit que c’est exactement le genre d’endroits que les flics n’auraient pas tardé à visiter si un des locataires s’était fait voler comme Anthony et moi nous sommes faits voler l’autre jour — nos précieux instruments de musique, entre autres (le reste est beaucoup moins important). Les flics ont mis un temps fou à venir nous voir pour constater les dégâts. Heureusement, ils ont fini par retrouver la majorité de nos trucs volés, mais quand même. N’empêche, déjà de base je ne suis pas sûr qu’il y ait grand tentative de vol par ici. C’est tout un processus rien que pour rentrer dans l’ascenseur.

J’arrive finalement devant la porte et Noa m’attend sur le palier en me saluant. À son commentaire sur ma ponctualité, je réprime un petit rire parce que, normalement, je suis probablement la personne la moins ponctuelle ever. Mais j’ai entendu Tess se plaindre à quelques reprises des commentaires qu’elle s’est prise de Noa quand elle arrive en retard — ce qui, selon elle, arrive plutôt souvent —, et j’ai donc noté dans un recoin de ma tête que je ne devais pas être en retard aujourd’hui. « Hey », je commence d’abord, attendant qu’il m’invite à l’intérieur, mais il me désigne plutôt un banc sur le palier. Ah, pour enlever mes chaussures… ce contraste avec chez moi, quand même. Anthony et moi ne nous gênons pas pour marcher avec nos souliers dans l’appart quand on est trop pressés. Ou juste paresseux. « Ça va, merci. Toi aussi? » Je m’installe sur le banc pour enlever mes chaussures, hoche la tête quand il m’indique que c’est sécurisé ici. Ça me semble très bien sécurisé, en effet. « Non, tout s’est bien passé. Je suis déjà venu dans le coin, je pense, un client du refuge. » C’était un peu triste quand même, c’était un homme qui nous avait rappelé parce qu’il voulait absolument qu’on vienne récupérer son chien, qui avait foutu le bordel à son appartement. Mais le truc, c’était que c’était un gros chien, le genre qui a besoin de sortir à de multiples reprises par jour, ce que cet homme ne lui offrait pas.

Mes chaussures enlevées, Noa m’invite à entrer dans son appart et je lui tends le petit pack de bières que j’ai amené. J’aime pas trop arriver les mains vides chez quelqu’un, je dois avouer. C’est ce que ma mère m’a toujours répété. « Wow », je ne peux m’empêcher de dire en observant les lieux, refermant la porte derrière moi. C’est vraiment grand, propre, espacé. Je pense que c’est une bonne chose qu’on fasse la soirée ici, et non chez moi. « Je pense que je n’aurai pas le choix de prendre pour les Portland Trail Blazers ce soir », j’admets dans un petit sourire, essayant de me sentir à ma place et de me sortir de ma nervosité. Ce n’est pas moi, d’habitude je suis totalement à l’aise partout où je vais, je n’ai pas de mal à converser avec les gens, mais là, je sais pas. C’est le frère de Tess. Et il dégage une telle confiance en lui que ça en est intimidant. « J’ai grandi à Seattle, près de Portland, donc ce serait que de les trahir si je ne comptais pas pour eux », j’ajoute en riant. « Et toi, tu prends pour eux, ou l’autre équipe? » Pas que j'y connaisse grand chose, en fait, mais je me suis un peu informé avant de venir ici.

♡ code par mpitiousmermaid ♡

@Noa Hawkins

C'était toujours très important, pour Noa de bien connaître les gens qui composaient son entourage. Il n'aimait pas le mystère et encore moins quand ça concernait sa famille. Cette soirée avec Nicholas était donc plus qu'une simple enquête. Bien sûr qu'il voulait vérifier que cet homme n'allait pas faire du mal à sa sœur et qu'il la méritait. Cependant, ce n'était pas que pour cette raison qu'il l'avait invité chez lui. Dans le fond, il entendait le cuisiner pour savoir s'il pourrait faire partie de son cercle très fermé de personnes en qui il pouvait avoir confiance. Et autant dire que si ça ne passait pas, il allait probablement lui pourrir l'existence, parce qu'il était hors de question qu'un type dont il se méfiait viscéralement côtoie sa Tess adorée. Elle avait beau clamer qu'elle était capable de tout affronter, en bonne tête brûlée, il savait qu'elle idéalisait. Il refusait de la voir avec le cœur brisé, à se morfondre d'avoir été trahie par un petit con. Bon, pour le moment, aucun signal négatif ne venait ternir l'image de l'homme avec qui elle partageait bien plus que des chemises. Oh, il était perspicace, il se doutait bien que sa sœur ne fût plus une fillette bien sage. Le sujet n'était pas tabou, mais généralement, il évitait de trop rentrer dans ce genre de considérations et de débats avec elle. En-tout-cas, il ne se voyait pas lui faire la morale. Elle faisait ce qu'elle voulait, ça lui appartenait. Il essayait simplement de la protéger des déconvenues. Nicholas était poli. Il le salua et ne rechigna pas pour enlever ses chaussures. Que ça soit de bonne volonté ou non, Noa s'en moquait. Ici, il était chez lui. Son appart, ses règles. Pas question de concéder quoi que ce soit. Déjà pour marquer son territoire, et puis aussi parce qu'il trouvait normal qu'un invité respecte son hôte. Cette entrée en matière lui procura un sentiment de satisfaction qui se traduisit par un sourire :

- À merveille, à merveille ! J'avais hâte que nous puissions faire cette soirée en tête-à-tête ! Je ne savais pas que tu étais déjà venu dans le coin. Ni que tu travaillais dans un refuge. Moi qui étais persuadé que tu gérais une entreprise de chemise !

Il eut un rire et lui dit un clin d'œil taquin. Il n'avait pas oublié. Il n'oubliait jamais rien. En vrai, il était pire qu'une caméra de surveillance. Il retenait n'importe quel détail, même le plus futile. Le visage de Nicholas ne lui rappelait rien. Il ne l'avait jamais croisé dans le coin. C'est vrai qu'une fois, il avait ouvert à deux bénévoles venus collecter des fonds pour prendre soin d'animaux abandonnés. Il lui avait fait un gros chèque, parce que même s'il n'était pas question qu'un jour, il adopte un compagnon à poils, il était sensible à cette cause. Encore quelques points marqués par ce petit jeune qui n'avait sûrement aucune idée que chaque mot serait logé dans un coin de sa mémoire pour toujours. Pour ce qui était des animaux de compagnie, son choix ne relevait pas d'une détestation quelconque, simplement d'un postulat : il n'avait pas le temps de s'en occuper et de gérer les conséquences qui en découlaient, c'est-à-dire, l'alimentation, le nettoyage des poils, les potentielles allergies, le vétérinaire et j'en passe. Non, il était très bien ainsi, avec juste lui-même à gérer et parfois son frère... Un peu... Même si Ben n'aimait pas trop quand il s'immisçait dans ses affaires. Des fois, ils se prenaient le bec à cause de ça, tout jumeaux qu'ils soient ! En voyant le pack de bières, Noa se fit tout de même la réflexion que Tess avait probablement dû le briefer... Autant, la ponctualité, ça lui laissait le bénéfice du doute, mais le savoir-vivre, le petit cadeau d'arrivée, ça lui paraissait un peu louche. De toute façon, ça n'avait aucune importance. Il verrait bien au long de la soirée, avec un peu d'alcool pour le désinhiber et des propos légers, s'il avait affaire à quelqu'un qui jouait la comédie ou qui était naturel.

- Oh, toi, je t'aime déjà ! Tu apportes du carburant pour alimenter l'animation de cette soirée !

Il prit le pack de bières et le mit au frais, laissant son invité entrer dans l'appartement. Il ne releva pas l'élan d'admiration de son invité quand il découvrit l'endroit. A force d'y vivre, Noa ne faisait plus attention ni au luxe, ni à la grandeur de ce lieu. De temps en temps, quand il trouvait que ça devenait trop "banal", il faisait l'acquisition d'un meuble, de livres, d'objets de décoration. Comme cette statue porte-clés, posée non loin de la porte d'entrée, représentant une pin-up très peu vêtue. Un objet qui n'avait pas vraiment emballé Ben, mais bon... Il s'avérait pratique pour y ranger les clés. Il reporta son attention sur le jeune homme quand il évoqua l'équipe de Portland.

- Ah bon ?

Il comprit rapidement pourquoi. Ainsi donc ce gaillard venait de Portland. Cela expliquait qu'il n'ait pas trouvé d'informations à son sujet dans l'Etat de Californie.

- Hum, je vois... Je ne suis jamais allé à Seattle. J'en ai entendu parler par certains confrères. C'est un peu trop froid pour moi. Tu sais, je suis comme les lézards, j'aime la chaleur de ma Californie.

Ça, c'était bien vrai ! Déjà, Noa détestait voyager. C'était un homme plutôt casanier, habitué à son confort, à ses habitudes, il n'aimait pas en changer. Mais alors s'enfermer pendant des heures dans un avion, dans un train ou pire dans une voiture, pour aller faire des photos et visiter des endroits qu'il pouvait retrouver grosso modo près de chez lui... Pour quoi faire ? Quelle en était l'utilité ? Il trouvait ça admirable qu'il soit venu s'installer ici, qu'il ait eu le courage de déménager, même s'il espérait que son installation soit définitive. Il apprécierait moyen qu'il embarque Tess vers une destination inconnue, loin de lui. Ok, ok, il se montrait peut-être un poil possessif... Il trouvait attachant que Nicholas soutienne l'équipe de sa ville d'origine en tout cas.

- Objectivement, je ne veux pas te casser le moral, mais je doute que Portland l'emporte ce soir. Cela dit, comme je n'ai pas de préférence particulière, je pense que je vais te soutenir et me laisser tenter par ton équipe. De façon générale, Tess te le confirmera, je suis assez mauvais joueur, alors j'évite de trop m'impliquer en faveur d'une équipe. La dernière fois que je l'ai fait, il a fallu remplacer l'écran plat... Ben n'était vraiment pas content.

Véridique. Noa était le champion du rage-quit. Il en avait explosé des écrans et des consoles... Et puis il devenait assez désagréable quand il perdait. Si en famille ou avec des amis, il laissait filtrer ses émotions, le pire, c'était dans son travail. Ah ça, quand il ne parvenait pas à gagner une affaire, il devenait extrêmement mesquin. Au point que généralement, les avocats adverses évitaient de le côtoyer pendant ses semaines après un camouflet. Ça valait mieux pour eux, parce que Noa en devenait tellement calculateur qu'il tentait d'amener un vice de procédure dès qu'il en avait l'occasion, pour avoir le dernier mot. Alors du coup, comme il était quand même conscient que ça pouvait mettre le bazar, surtout avec ses proches, il tâchait de prendre du recul et de relativiser. Une stratégie à double tranchant pour Nick... s'il avait misé sur la bonne équipe, alors c'était parfait... Mais que se passerait-il s'il faisait perdre Noa ? Lui seul avait la réponse à cette question... Éludant la question, il fit signe à son invité de le suivre.

- On a encore un peu de temps, viens, je te fais visiter, comme ça, si tu cherches les toilettes, tu sauras où aller.

La visite ne dura pas très longtemps, il lui montra surtout l'endroit où aller en cas d'envie pressante et où se laver les mains. Il passa de façon éclair sur le reste, comme techniquement, il n'était pas sensé s'y rendre. Ils revinrent dans le salon et alors que Noa sortait des verres, il questionna :

- Donc tu viens de Seattle ? Tu es sur Hilton depuis longtemps ? Qu'est-ce qui t'a amené dans le coin ? Le temps que les bières soient un peu plus fraîches, je te sers un scotch ? Un verre de bourbon peut-être ?

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