Please wake me up, I'm having a nightmare - Anthony ft. Nicholas

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

Une soirée open bar, décidemment, ça vaut vraiment la peine. C’est parfait pour se changer les idées. De quoi? C’est une bonne question. De plein de choses et de rien en même temps. Du départ de ma soeur Lizzie ou même du fait que j’avais même pas envie de flirter ce soir. Genre, what? Yup. Okay, ça ne m’a pas empêché de flirter quand même. Quand il y a une belle fille dans le coin, hello, hi, it’s meeee. Et puis hein, je suis célibataire, c’est pas pour rien. Mais j’sais pas. Ces temps-ci, ça fait… weird. J’avais envie d’inviter Tess. Et pourtant, je me suis retenu. Cette fille, elle est trop fun. Mais, je le cacherai pas, elle… me fait beaucoup d’effet, et vaut mieux pas que ça recommence au lit comme à nos débuts. C’est mieux comme ça. Breeeeef. De toute manière, j’avais totalement oublié mon téléphone à l’appartement, et je ne connais pas son numéro par coeur. Problème réglé.

Anthony et moi, on a décidé de faire le trajet à pied jusqu’à l’appart. De toute manière, avec tout l’alcool qu’on a ingéré, impossible de sentir le petit air frais de la nuit. Ou du matin? Damn, je pense que je vois un rayon de soleil se pointer à l’horizon. Peut-être pas non plus, c’est peut-être juste un lampadère spécial. Et puis l’appart est vraiment pas loin. Le trajet semble un peu plus long que prévu. Les poteaux sont nos meilleurs amis, pour se raccrocher quand on devient un peu trop chancelants. « Horrible », je répète dans une petite grimace. Il faut dire qu’on a vraiment abusé. « Je nous ferai un cocktail de hangover », je suggère, pourtant incapable de garder mon sérieux plus longtemps et je termine par un petit rire. Possiblement machiavélique. Ce genre de remède, quand ça vient de moi, consiste plutôt à foutre n’importe quoi dans un mélangeur et de… mélanger. Tada.

On arrive enfin à notre étage après ce qui a semblé le plus horrible des efforts, pour moi en tout cas. Mon lit m’appelle, je l’entends! Je le visualise! Sauf qu’Anthony se stoppe net, et je manque de lui rentrer dedans. Mon regard suit le sien, sur la porte de notre appartement, porte qui est apapremment… ouverte? Juste un peu. Juste assez. Ma première pensée est qu’Anthony l’a sans doute mal fermée quand on est partis un peu plus tôt. Oui, lui, parce que c’est lui qui s’est chargé de la verrouiller. Sauf que ce n’est apparemment pas ça parce qu’il s’en étonne aussi… « Hum… la fille qui se tenait près de toi toute la soirée semblait un peu beaucoup louche, ça peut être possible? » je réponds, plus confus qu’autre chose, quand il parle d’hallucinogènes. Vraiment, cette fille semblait le regarder beaucoup trop, mais pas d’une manière cute. « Hey, j’ai rien fait », je proteste immédiatement quand il assume que je lui ai fait une blague de merde. « Premièrement, mes blagues sont pas merdiques, et… » Mais avant que je ne puisse finir ma phrase, une idée s’infiltre dans mon esprit, une idée que je n’aime pas du tout et qui fait clairement battre mon coeur un peu plus vite que normalement. Rapidement, je passe devant Anthony et pousse la porte, et cette fois-ci, c’est moi qui m’arrête net. « F*ck… », je murmure, analysant les alentours. Le salon est sans dessus dessous (mis à part notre bordel habituel). La télé n’est plus là, un verre a été éclaté par terre. « F*ck », je dis un peu plus fort, me tournant vers Anthony qui est entré à ma suite. « On est en train de rêver, non? » Et comme pour me le prouver, j’avance ma main et pince le bras d’Anthony. Tout à fait sérieux.

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@Tess Hawkins  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

Arrivant enfin devant la porte d’entrée de notre appart, on fige tous les deux. Il semblerait qu’on soit vites à accuser l’autre, mais je crois que ça vient surtout de l’imcompréhension face à une telle scène. Peut-être que la fille louche qui a zieuté Anthony toute la soirée lui a refilé des hallucinogènes d’une quelconque manière et que, comme lui et moi nous connaissons depuis longtemps, par association j’ai les mêmes hallucinations? Mon ami dit que si c’est le cas, c’est vraiment pas le meilleur trip qui soit. « Clairement », je gromelle, une boule dans l’estomac alors que je réalise que… peut-être, juste peut-être, quelqu’un est entré chez nous à notre insu. Au final, ça pourrait être que ma mère, qui sait, elle a un double de la clé, mais ce n’est pas son genre d’oublier de fermer la porte derrière elle. J’essaie en même temps de plaider pour mes blagues supposément merdiques, roulant des yeux au regard appuyé de mon coloc, mais je m’interromps moi-même en poussant la porte, à la fois intrigué et appeuré de ce qu’on pourra bien trouver derrière.

Et alors que j’observe les lieux qui ont été clairement mis sans dessus-dessous, une tonne de mauvais mots qui feraient saigner les oreilles de ma grand-mère sortent de ma bouche. C’est pas possible? C’est un véritable cauchemar, quoi. Pas que notre télé soit l’objet qu’on utilise le plus par ici, mais ça fait chier quand même, c’est pas donné. Comme pour m’assurer qu’on n’est pas dans un rêve, un très mauvais rêve, j’avance la main pour pincer Anthony. Moi ça ne fonctionnerait pas. Mais il proteste aussitôt en tapant ma main, et je lève les deux paumes dans les airs pour lui signifier que je ne recommencerai plus. Pas pour l’instant en tout cas. « F*ck », je répète tout simplement en passant une main dans mes cheveux, constatant les dégâts avec mon coloc, après qu’il ait commenté que les enfoirés ne se sont pas privés. Il me vient alors à l’idée que s’ils ne se sont pas privés pour voler et foutre le bordel dans notre salon, ça risque d’être probablement le cas ailleurs dans l’appart. La machine à gaufres dans la cuisine, notre super blender qu’on utilise pratiquement que pour les cocktails de hangover ou des mélanges alcoolisés quand on reçoit…

« Oui, j'imagine», je marmonne vaguement, perdu dans mes pensées à repasser l’appart en entier, quand Anthony me suggère d’appeler les flics. Mes pensées sont encore ralenties par l’alcool, mais j’ai le bref souvenir de ma mère qui nous a forcés à prendre une assurance pour notre appart quand on y a emménagé, justement pour ce genre de cas que je croyais n’arriverait jamais.

… merde, est-ce que mon téléphone cellulaire aura disparu, lui aussi, comme je l’ai oublié tantôt? Et l’ordinateur portable que je n’utilise jamais et qui manque probablement de batterie depuis toujours… Mon coeur se calme légèrement alors que ma main tâte la poche de mon short pour réaliser qu’au moins, j’avais mon iPod sur moi; je ne me déplace que rarement sans lui. Et… « Non?? » je lâche soudainement, me précipitant à ma chambre en venant de réaliser ce que ces ****** de voleurs pourraient avoir pris au passage.

Je pense que je vais mourir sur place, asphyxié parce que j’aurai oublié comment respirer. Ma chambre est tout en désordre (plus que d’habitude). Les tiroirs sont tous ouverts, sans exception, beaucoup de mes vêtements sont étalés par terre, même mon matelas est tout croche, comme s’ils avaient vérifié en-dessous si jamais j’y cachais mon butin (si seulement). Et, dans le coin de la pièce où elles devraient être… ma guitare électrique et ma toute première guitare acoustique ne sont plus là. D’autres jurons s’échappent de ma gorge et je sors retrouver Anthony, ayant comme soudainement retrouvé comment bouger. Seulement par survie peut-être. « Ils ont pris ta bass aussi? » je demande, livide.

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@Anthony Woods  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

L’appartement est un désastre. Clairement, il nous manque des trucs, certains plus de valeur monétaire comme la télé, mais c’est de penser à tout ce qui vient avec ce genre de situation… appeler les flics, comme Anthony le suggère, c’est un bon début. Je m’en vois bien soulagé quand il suggère de s’en occuper, premièrement parce que je déteste passer des appels, et deuxièmement parce que je suis totalement perdu dans mes pensées, à passer en revue dans ma tête tous les trucs que les voleurs pourraient avoir pris dans ma chambre et le reste de l’appart. Je marmonne un “merci” à l’intention d’Anthony alors qu’il sort son téléphone, et tourne mon regard en direction de ma chambre comme pour mieux penser à ce qui ne serait plus à l’intérieur… mon téléphone, mon ordinateur portable… ce serait chiant — okay, vraiment chiant —, mais je pense que je pourrais survivre. Et c’est alors qu’une horrible idée me frappe et je file directement à ma chambre, pour réaliser que mes deux guitares ne sont plus là. J’ai l’impression de manquer d’air alors que la réalité me frappe. Avec mon iPod peut-être, ce sont les deux autres biens matériaux qui me tiennent le plus à coeur. Je pourrais me passer de bien d’autres choses, mais pas de ces deux instruments. Après avoir constaté les dégâts, je reviens au salon, ayant envie que ce ne soit qu’un cauchemar duquel je me réveillerai, pour demander à mon coloc si lui aussi, son instrument a disparu. L’expression sur son visage me fait comprendre qu’il n’avait pas encore songé à cette possibilité et je regrette que celle-ci existe tout court. En deux temps trois mouvements, il se rend à sa chambre pour constater par lui-même. Il aurait juste énormément de chance s’ils ont laissé sa basse tranquille. (Et je serais un peu jaloux, OKAY, je l’admets.) Mais quand il revient, son visage me dit que son instrument n’est bel et bien plus là… la colère est lisible sur ses traits alors qu’il traite les voleurs de connards et se demande comment il y a des gens qui osent faire un tel geste. « Des connards sans aucun sens de l’honneur, c’est fou… » Mais ce n’est malheureusement pas rare dans la vie. Certaines personnes se foutent complètement des autres. Volez notre télé, mais pas nos instruments, pour l’amour du ciel! « … on les donne à manger au Dobermann du refuge? » je suggère malicieusement, partagé entre la colère et l’amusement. L’amusement sombre, on va dire. Disons que mon coeur n’est pas très léger en ce moment. « Ils viennent bientôt, les flics? » je demande, grognon, me laissant tomber dans le canapé. « Au moins, on a encore un canapé… », je fais, faussement joyeux. S’ils étaient partis avec le canapé, mais qu’ils nous avaient laissé nos instruments, je m’en serais porté beaucoup plus heureux. « J’pense qu’on va devoir annuler le show d’après-demain soir… » Je pousse un gros soupir. Bien entendu, on peut se racheter une guitare pour moi et une basse pour lui d’ici là, mais franchement, je n’ai pas trop la tête à jouer devant des gens avec un instrument qui ne sera pas du tout comme celui que j’ai perdu. Et c’est pas donné, non plus.

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@Anthony Woods  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

Je comprends même pas comment ça peut être en train de nous arriver. Pourquoi nous? est une question qui me tourne en boucle dans la tête. Ma toute première guitare est disparue, en plus de mon autre. La basse d’Anthony aussi. Vraiment, je suis plus que sincère quand je dis tout haut que ces connards qui nous ont pris nos précieux biens n’ont aucun sens de l’honneur. Ils finiront en Enfer c’est clair. Mon coloc hoche la tête, avant d’entamer une phrase que je termine. Il n’y a aucun doute que lui et moi sommes non seulement dans un état de choc, mais de pure colère aussi. Surtout vu la violence présente dans ses prochaines paroles. Ouais, les émasculer avant de donner leurs parties à manger au Doberman du refuge, c’est franchement violent, mais ce serait néanmoins bien vérité. C’est fou comment Anthony et moi nous complétons si bien, sérieux. « Encore mieux », je commente, avant de lui demander si les flics doivent venir bientôt. Tout comme lui, je doute qu’on soit prioritaire, et un long soupir sort de ma bouche alors que je passe mes deux mains dans mes cheveux. « Mais on est prioritaires », j’argumente, même si je suis sûr qu’Anthony est exactement du même avis que moi. Sérieux, je peux pas croire qu’à Hilton, en pleine nuit, il se passe tant de choses que ça? Ils doivent être en train de prendre leur petit café bien tranquilles en essayant de se motiver à venir nous voir. En plus, on a un concert qui arrive, alors oui, on est prioritaires.

Je m’installe sur notre canapé en faisant remarquer qu’au moins, on l’a encore celui-là. Même si j’aurais préféré que ces voleurs s’en aillent avec plus que nos instruments. Mais bon, d’un sens je les comprends de l’avoir ignoré, c’est pas le plus neuf des meubles non plus, il a son vécu. C’est d’ailleurs le même divan que mes parents avaient acheté pour mettre dans ma chambre, afin qu’Anthony puisse venir dormir régulièrement à la maison. Je ne peux réprimer un sourire amusé au commentaire sarcastique de mon ami, même si c’est loin d’être joyeux dans ma tête. Ouais, c’est vrai que je nous imagine mal sur scène avec un canapé, à part pour conter des blagues (probablement vraiment nulles, du moins pour moi). Nope, être humoriste n’était vraiment pas dans mes plans de vie. M’enfin, ça me fait penser qu’on a un show après-demain et je pense qu’on serait peut-être mieux d’annuler. Anthony n’est pas du même avis, il est pro-solution. « Mmph », je grogne, presqu’inaudible. « Ouais, j’imagine qu’on peut faire ça. » Soit! Il faudra bien qu’on se rachète des instruments à un moment ou à un autre à cause de la tragédie ce soir, mais c’est clair que c’est short en temps pour qu’on le fasse avant notre show. Et mouais… c’est sûr que ça serait pas l’idéal de reporter. Je tourne la tête vers mon coloc, plein de malice dans les yeux. « D’ailleurs, je pense que tu connais une personne qui a une guitare, et son coloc qui a une basse, non? » je suggère innocemment.

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@Anthony Woods  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

C’est un cauchemar tout ça. Jamais dans cent ans je ne me serais imaginé qu’il nous arriverait ça. Un instrument, c’est sacré, tout le monde sait ça. C’est bien beau apprendre à jouer de la guitare, sans spécificité, mais quand on “adopte” un instrument, c’est autre chose. Surtout que ma guitare acoustique est la toute première que mes parents m’ont achetée quand j’ai émis le désir de l’apprendre. J’suis pas un gars particulièrement sentimental de manière générale, mais mes guitares et mon iPod ont genre… une place importante dans ma vie. Bref, apparemment qu’on est pas prioritaires pour les flics, mais on l’est, un point c’est tout. Je grogne un juron aux paroles de mon coloc. « Ouais… t’as raison. » Même si ça me fait mal de l’admettre, parce quelles sont les chances que les flics les retrouvent? Quasi zéro. En plus, je suis sûr qu’ils se donneront même pas la peine. Ils feront leur constat pour les assurances, et puis voilà. Mais de l’argent des assurances ne ramènera pas nos biens et, dans ma tête, ça me paraît une évidence qu’il faudrait reporter notre show, mais pas pour Anthony. Ma réponse ne lui semble sans doute pas convaincante parce qu’il réitère qu’on peut vraiment pas annuler. N’empêche, il a raison, on peut vraiment pas se morfondre en effet, ça serait un peu pathétique pour être franc. « Mouais, dis comme ça, ça sonne vraiment comme la pire des soirées. » Sérieux, j’ai envie de frapper quelque chose tellement je suis en colère contre ces inconnus qui n’ont absolument pas d’honneur.

Anthony roule des yeux quand je fais un sous-entendu peut-être pas discret finalement. C’est vraiment plus pour le taquiner qu’autre chose, il fait bien ce qu’il veut de sa vie hein. N’empêche, Andrea, il l’a quand même amenée jusqu’à sa chambre. Il joue l’innocent, et c’est mon tour de rouler des yeux. Je me lève soudainement pour aller au frigo alors qu’il me répond, et je nous ramène chacun une bière. Hein, on revient d’une soirée et on devrait aller se coucher vous dites? Nan. On est plutôt dus pour vouer une prière aux dieux de la bière à notre autel pour qu’ils aident nos instruments à retrouver leur chemin jusqu’à chez nous. « Je pense spécifiquement à une joueuse de basse que tu as laissé tatouer ton pied — alors que tu m’as jamais laissé toucher à tes instruments de tatouage, je te signale » je l’accuse, faussement boudeur. « Mais si tu es trop gêné pour lui demander si elle et son ami peuvent nous passer leurs instruments, je peux m’en charger si tu veux. Elle me doit une faveur parce que je l’ai réunie avec un joli Golden Retriever », je lance, un petit sourire en coin relevant presque mes lèvres. Presque. J’ai encore beaucoup de rage contre les connards de voleurs. Et bon, en vrai, je sais bien qu’elle me doit rien, mais ça peut toujours peser en notre faveur?

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@Anthony Woods  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

Ces connards de voleurs m’ont refilé un sacré coup au moral, si bien que j’ai du mal à nous imaginer performer sur scène prochainement, surtout si c’est pour jouer avec d’autres instruments que les nôtres. Mais Anthony a raison, on ne peut pas annuler notre concert pour ça et il le réitère. C’est quoi genre, on va se morfondre sur le divan pendant mille ans en priant que nos précieux nous reviennent tout seuls? Parce que clairement, les policiers ne se donneront pas plus la peine que ça. Si on avait un appartement de luxe, je dis pas, mais je sens qu’ils n’en auront rien à faire du nôtre. C’est d’ailleurs déjà le cas comme ils vont tarder à venir nous rendre visite. « Mouais, en effet », je réponds dans un soupir et sur le même ton. Fuck, c’est vraiment un cauchemar tout ça…

Mais ce n’est pas parce qu’on a le pire des morals en ce moment que je dois arrêter d’essayer de le taquiner, spécialement à propos d’une jolie brune qui, non seulement il a amené jusqu’à sa chambre, mais qu’il a laissée le tatouer. On s’entend, il laisserait pas n’importe qui le tatouer, sinon il aurait peut-être au moins le double de tattoos. God, admets que tu l’aimes bien, je pense en roulant des yeux. Ou au moins qu’il la trouve de son goût. Il s’entête à faire genre qu’elle ne lui fait rien du tout. C’est peut-être pour ça que je la ramène “aussi souvent” (bon pas souvent souvent non plus) dans nos conversations, c’est parce que j’aimerais juste qu’il l’admette qu’elle ne le rend pas indifférent. « Je sais, mais justement, je joue de la guitare, moi, et toi de la basse… Autant demander pour les deux, c’est plus efficace », je dis dans un haussement d’épaules. Mon coloc me dit ensuite qu’il me laissera le tatouer pour pas causer une crise de jalousie, mais il utilise un ton plutôt sarcastique, comme je lui connais. « Ahah, très drôle », je fais d’abord en roulant des yeux. « Mais ouais, comme si t’allais me laisser te tatouer », je dis d’un ton aussi sarcastique, loin de le croire. Je pense qu’il sait très bien que je pourrais franchement lui tatouer du n’importe quoi. M’enfin… ce qu’Andrea lui a tatoué, je pense que ça peut faire partie de cette catégorie, c’était pour rire, non? Il se défend qu’il n’est pas gêné, mais retourne le tout contre moi. C’est bon, j’abandonne. « C’est toujours moi qui fait la grosse job de toute manière », je plaisante en me voulant sérieux, secouant la tête. En tout cas, qu’Andrea et son coloc acceptent ou pas de nous prêter leurs instruments, on devra trouver une solution au plus vite.

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@Anthony Woods  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

Il ne reste plus qu’à espérer qu’on trouve rapidement quelqu’un pour nous prêter une guitare et une basse. On n’ira peut-être pas annuler notre prochain concert, mais on ne jouera pas non plus avec des casseroles ou quoi. Certes, il y a la possibilité d’acheter de nouveaux instruments, ce qu’on devra faire peut-être de toute manière j’imagine, mais disons que ce n’était pas prévu dans mon budget et que je ne veux pas choisir ma prochaine guitare à la va-vite. Un instrument, c’est supposé durer longtemps, et je veux pouvoir prendre mon temps. Anthony me concède quand même que ça serait pratique qu’Andrea et son collègue nous prêtent leurs instruments, une recherche pour deux résultats quoi. Je lui lance un regard de bah tu vois, mon idée est pas mal, non?

Je ne peux m’empêcher de lui rappeler qu’il a laissé Andrea le tatouer, ce qui n’est pas rien en soi, et ouais, j’en suis un peu jaloux. Ça m’apparaît bien surprenant qu’il me laisserait le tatouer même là, mais quoi que… il a l’air de s’en ficher au final. Je porte ma main à mon coeur dans une moue exagérée. « Je pourrai tatouer ton autre pied? Quelle chance! Je vais commencer à réfléchir à ce que je vais bien pouvoir te tatouer… Et je suis pas vexé, pour ton information », je réplique en roulant des yeux.

Je finis par me plaindre que c’est toujours moi qui fais la grosse job entre nous deux, quand il pousse pour que je demande à Andrea, et pas lui. Je voulais seulement lui donner un coup de pouce, hein! Au final, à son sarcasme, je ne peux réprimer un rire. Malgré la tragédie qui nous secoue, c’est bien de savoir qu’Anthony garde toujours son sens du sarcasme, ahah.

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Quelques jours après le concert, je sommeille sur le canapé après une longue journée de travail, les écouteurs de mon iPod dans les oreilles, quand le téléphone d’Anthony — qu’il a oublié sur la table basse du salon — sonne une fois, deux fois, trois fois… Ça s’arrête, puis ça recommence quelques minutes plus tard. Anthony est sorti chercher un truc au magasin du coin je pense, alors sans plus tard, je réponds à son téléphone. Chose normale à faire, quoi, quand je ne réponds même pas toujours au mien ahah. « Allô? » « Oui, bonjour, je parle bien à Monsieur Anthony Woods? » Silence. Puis… « Oui, yup, c’est moi. » Et comme pour bien faire, la porte d’entrée s’ouvre sur Anthony pendant que la dame — une adjointe du poste de police — m’explique qu’ils ont retrouvé les voleurs et qu’ils ont plusieurs de nos effets personnels au poste. « On passe dans la soirée, merci! » je dis avant de raccrocher. Je tends son téléphone à Anthony. « C’était l’adjointe au poste de police. Ils ont retrouvé certains de nos trucs! J’ai aucune idée s’il y a nos instruments ou pas… mais on y va ce soir non? Sorry si t’avais quelque chose de prévu, mais on n’a pas le choix d’y aller ce soir », j’ajoute dans un rire, incapable de contenir mon enthousiasme — ou ma nervosité qu’au final ils aient que retrouvé les trucs pas importants.

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@Anthony Woods  

Please Wake Me Up, I'm Having A Nightmare

Si je suis vexé ou pas pour vrai, personne ne pourra le savoir. N’empêche, j’aime bien l’idée de pouvoir le tatouer, comme si l’avoir observé faire plusieurs fois me conférait l’acquisition du savoir comment faire. Un peu comme les gens qui affirment pouvoir s’occuper de quelqu’un qui fait un malaise dans l’avion rien que parce qu’il/elle a regardé Grey’s Anatomy. Pas que j’ai moi-même regardé, mais j’ai vu assez de memes à ce sujet, et… c’était une des émissions préférées de ma soeur. Je lève les yeux au ciel au sarcasme de mon ami. « Il faudra s’entendre sur la définition de “tatouage qui est approprié à cet honneur”, je pense, tu pourrais être… agréablement surpris », je muse. Malgré le fait que nos précieux ont été volés… c’est bien de savoir qu’on ne perd pas nos petites piques et plaisanteries.

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Anthony s’est sacrifié pour aller faire les courses pour qu’on ait de quoi se remplir l’estomac tantôt. Okay, c’est qu’il a (lamentablement, eheh) perdu à notre partie de roche, papier, ciseaux, mais bon. L’important, c’est que je n’ai pas à sortir, moi! Ahah. Sauf qu’il a complètement oublié son téléphone ici, pas que ça soit si grave en fait, mais il s’avère qu’il se met à sonner. Et je n’ai pas d’autre choix (tousse) que de répondre, évidemment, parce que la vibration contre le bois de la table du salon m’empêche d’écouter ma musique. Et rien de pire que de m’empêcher d’écouter ma musique! (— dit le gars qui répond, un écouteur encore dans l’oreille.) Son regard veut tout dire quand Anthony me voit avec son cellulaire quand il rentre, et je me dépêche de lui expliquer ce qui vient de se passer. Parce que c’est une sacrée bonne nouvelle! « Non, t’sais, je te faisais une blague, ahah », je ne peux m’empêcher de répliquer, par automatisme, quand il me demande si je suis sérieux. En même temps, tout l’enthousiasme dans ma voix doit me trahir en ce moment.

Alors peu après, on se rend au poste de police pour récupérer nos affaires. J’essaie de ne pas trop me faire d’attentes pour nos instruments, mais… c’est un peu peine perdue. Une fois devant le bureau à la réception, on explique ce qu’on est venus faire et la réceptionniste — sans doute la femme qui m’a appelé (pardon, qui a appelé Anthony) — sourit en grand et passe un appel à l’interne pour prévenir de nous amener nos trucs. « J’pense que je survivrai pas s’ils ont pas retrouvé mes guitares… », je soupire en me tournant vers mon coloc.

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@Anthony Woods