Boy's night out ==> Noa Hawkins

La fin de semaine vient d'arriver pour mon plus grand bonheur, il est pas loin de 19h00 quand je quitte mon entreprise pour un week end bien mérité. Je n'ai vraiment qu'une hâte, c'est de rentrer chez moi, je n'ai même pas envie de passer par l'un des bars de la ville d'Hilton, pour ce soir, j'ai juste envie de rentrer et de me poser tranquillement dans mon canapé. La semaine a été vraiment longue, quelques soucis avec des logiciels et du personnel pas d'accord sur certains sujets ! Autant avouer que j'ai été assez souvent sollicité afin de résoudre quelques petits conflits mais c'est terminé ! Deux jours de détente et de repos ! Quoique demain, j'irais bien me faire une petite balade à moto, ca fait un petit moment que je n'ai pas sorti ma petite bécane et que je ne suis pas parti sur les routes. Je pourrais faire une balade demain et me prévoir un week end de deux jours ou je pars vraiment, cela ne pourrait pas me faire du mal, je pense même que cela pourrait me faire le plus grand bien ! Et je réserve pour dormir dans une cabane dans les arbres ! Ca pourrait être vraiment top. Mais en attendant, je vais me diriger chez le marchand de pizza, pour la soirée.

Je ne mets pas trop de temps à rentrer et je vais mettre la pizza dans le four, pas que celle-ci ait besoin de cuir mais juste qu'elle reste chaude, pendant que je vais prendre une bonne douche et changer de tenue. Je dépose directement mes affaires dans ma chambre et je fonce dans la salle de bain ! Une bonne demi heure plus tard, je ressors enfin de la douche. La soirée va pouvoir commencer, je consulte mon téléphone en retournant vers le salon. Et je découvre que Noa est aussi rentré ! Une soirée ensemble ? Je vais voir, sachant qu'on a souvent la même vie, le vendredi soir est assez souvent fait pour les sorties, mais c'est aussi de temps en temps, une soirée à la maison, soit ensemble, soit avec des amis ! J'avoue que pour ce soir, j'ai envie de rester au calme, mais peut-être qu'il a des plans. Sur le point de vue sentimental, nous sommes assez proche, nous avons des relations vraiment très courte ! Je sais que pour ma part, c'est mon choix, je ne souhaite plus du tout être en couple, ma dernière petite-amie m'a brisé le coeur et je n'ai clairement pas envie de recommencer cette expérience. Pourtant je ne suis pas complètement insensible à certaines choses, quand j'ai vu ce couple à la plage qui était ensemble depuis tant d'années, j'ai osé espéré que cela puisse m'arriver un jour ! Mais c'est très contradictoire avec mon comportement. Enfin c'est un très beau bordel en réalité ... Ce n'est plus le moment de réfléchir, mais plutôt de se détendre !

- Salut, ca va ?

Il est vrai que normalement, on échange pas mal de message sur nos soirées mais je n'ai vraiment pas eu le temps aujourd'hui ! Et pourtant c'est vraiment très rare qu'on échange pas de message, la seule fois ou je n'ai pas envoyé de message, c'était quand j'étais énervé contre lui, mais c'était il y a quelques semaines, et comme on dit, quand nous sommes une famille, on ne peut pas rester longtemps en colère contre les gens qu'on aime. Et je pense qu'encore moins, quand nous sommes des frères jumeaux ! Il y a tout de même ce lien assez spécial ! Enfin je ne connaissais pas d'autres jumeaux, mais je savais qu'on était vraiment très proche et qu'il n'y avait pas grand chose qui pouvait nous faire rester longtemps en colère ! Je ne suis même pas sur de pouvoir citer une seule fois, ou nous nous sommes fait la gueule plus d'une journée. Après comme on dit, la communication est la base.

- Tu fais quoi ce soir ? Une petite sortie dans un bar ou tu restes tranquillement ici avec ton charmant frère.

Je m'envoyais quelques petites roses, mais il le fallait bien, mais c'était surtout sur le ton de l'humour ! Après dans la famille, nous étions vraiment très charmant, il ne fallait pas mentir, Tess était très belle, et Noa et moi, on était aussi très beau ! Ce n'était pas pour nous lancer des fleurs mais c'était tout de même le cas. Peut-être que tout le monde ne pensait pas la même chose, mais au vue du succès qu'on avait les filles, je pouvais me permettre de le penser et même de le dire.

Le vendredi soir, d’habitude, c’était le moment où Noa décompressait après une grosse semaine. Celle-ci fut particulièrement chargée. Il avait défendu deux victimes de viol, lors d’une audience sur plusieurs jours. En face, l’accusé et son avocat ne ratèrent aucune occasion pour retourner la situation et tenter de se victimiser. Il aimait bien ce type d’argumentation, c’était facile à démonter. Manque de bol pour les deux olibrius, Noa commença la semaine en pleine forme. Endurant et résilient, il n’eut aucun élan de fatigue. Il la joua stratégique, en laissant la partie adverse dérouler des arguments peu faciles à entendre pour les victimes. S’il était un professionnel des mots, il maîtrisait ses silences. Après deux jours plutôt calme, il déroula sa stratégie. Et il ne se priva d’aucun coup quand bien même il mit l’accusé KO dès le mercredi. Il était comme un loup sur sa proie. Il la tenait et ne la lâchait plus. Après un plaidoyer lapidaire et d’une violence rare, le jury s’était retiré pour se prononcer. Le verdict tomba sur les coups de 16 heures. Coupable. Condamné à la prison à perpétuité. Ils avaient gagné. Après s’être entretenu avec les victimes, Noa fit un détour au cabinet pour donner quelques consignes à ses assistants juridiques, hommes et femmes dévoués sans qui le quotidien serait bien complexe !

Il quitta son travail à 17h30 et regagna le parking où l’attendait sa magnifique Porsche. Il monta dedans, enclencha sa playlist de hard rock puis il se mit en route pour la salle de sport. Il avait besoin de se défouler un peu. Fonte et cardio au menu. Un eye-contact régulier s’engagea entre lui et une jeune femme typiquement à son goût. Tant et si bien qu’il passèrent quelques exercices ensemble. Le feeling passa plutôt bien. Vint l’heure de partir et la promesse de se retrouver sur le parking après une bonne douche. La suite ne fut guère étonnante. Jouant de son charme et répondant aux petites provocations de la dame, ils atterrirent dans sa voiture aux vitres teintées. La présence de sièges auto à l’arrière n’arrêta pas Noa. Ce n’était pas son problème si elle avait des enfants habituellement. Lui sortait couvert et il ne fit pas exception. Au moins y’avait-il de la place dans cette voiture. De quoi laisser libre cours à leur élan passionné. Quand celui-ci prit fin, Noa se rhabilla et après un échange plein de bonne humeur. Il quitta la voiture pour rejoindre la sienne.  Cette fois, il était temps de rentrer.

Il arriva chez lui sous les coups de 19h15. Le bruit lointain d’une douche lui indiqua que Ben était là. Il se préparait sûrement à sortir. Son téléphone vibra, il décrocha. C’était les deux victimes qui tenaient à le remercier encore. Quand il raccrocha après une conversation agréable, il vit son jumeau débarquer dans le salon. Un sourire bienveillant passa sur son visage et il lui répondit :

- Hey ! Oui, je vais bien et toi ?

Dans les faits, si Ben s’en tenait à ce qu’il voyait, il pouvait aisément remarquer que son frère était en forme, avec sa chemise froissée, légèrement débraillée, son nœud de cravate lâche. Le plus explicite restait ce suçon dans son cou et les traces de rouge à lèvres dispersées entre ses joues et sa nuque. Tant de détails dont il n’avait pas conscience. Il ne pensait qu’à une chose : se poser chez lui. Il espérait que son jumeau n’ait pas prévu de soirée surprise. Il fut bientôt fixé, en l’écoutant poursuivre.

- Non, ce soir c’est repos ! La semaine a été intense ! Mais, ton frère préféré a le plaisir de t’informer qu’il a gagné son procès contre le violeur multirécidiviste qu’il avait dans le viseur. Perpétuité pour ce tortionnaire. Target eliminated.

Il mima un mic-drop avec sa cravate, qu’il laissa tomber avant de la rattraper au vol, tout fier. Il déboutonna sa chemise, dévoilant quelques griffures sur son torse musclé. Imperturbable, il poursuivit :

- Du coup, champagne ! Tu peux sortir une bouteille du frais. Je vais prendre une douche vite fait. On profite du soleil couchant sur la terrasse ? J’ai choisi la boisson, je te laisse choisir la nourriture !

Il tapa dans ses mains. Il était en forme, rayonnant. Peut-être même exubérant mais ça faisait sa personnalité. Chemise dans une main, cravate dans l’autre, il rejoignit sa chambre qui comportait une salle de bains privative. Il finit de se déshabiller pour prendre une bonne douche chaude, tonique, comme il l’aimait. Quand il eut terminé, après un rapide séchage, il enfila un pantalon d’intérieur, de couleur noire et un débardeur blanc qui épousait ses muscles sans les compresser. Il récupéra son téléphone et son paquet de cigarettes pour retourner dans le salon. Clope au bec, sans l’avoir allumée, il se dirigea sur la terrasse pour se poser autour de leur table d’extérieur sur un fauteuil confortable. Ils avaient les moyens de quelques excentricités. Outre le luxe de leur appartement, Noa avait lourdement insisté pour aménager la terrasse de façon à s’y sentir bien. La présence d’un jacuzzi lui fut donc essentielle. Un « caprice » qui se chiffrait à plusieurs milliers de dollars, mais désormais largement rentabilisé. Il alluma sa clope.

- Ahhh ! Bon sang, ne sommes-nous pas bien là ? J’avoue, quand je t’ai vu beau gosse fringant tout à l'heure, j’ai cru que t’avais prévu un rencard. Toi aussi journée chargée ?

En arrivant à l'appartement, la douche fut la première chose que je fis, pendant un long petit moment. J'avais des fois tendance à abuser, surtout le vendredi soir, j'avais besoin d'une très bonne douche qui durait un peu plus que quelques minutes. Et même lorsque je sortais, je prenais du temps. Mais pour ce soir, je n'avais absolument rien au programme, à part une petite soirée tranquille à l'appartement, soit seul soit en compagnie de Noa. Pour le moment, il n'était pas encore rentré, il devait avoir un boulot de dingue, je savais qu'il était sur une affaire vraiment horrible ! D'ailleurs je ne sais pas comment il fait pour faire ce métier, il faut vraiment avoir le coeur accroché car il doit en voir des horreurs ! Mais je sais que si j'avais le moindre problème, c'était vers lui que je me tournerai ! Il est fort ! Vraiment très fort même. Il ne compte pas ses heures et ses clients sont traités comme des stars. Je suis vraiment très admiratif du travail qu'il fait. Il le sait très bien, mais j'aime bien de temps en temps le taquiner, je le reconnais. En arrivant dans le salon, je me rends compte qu'il vient de rentrer.

- Cette longue semaine est terminée, alors ca va !  

Heureusement qu'il n'y avait pas un autre jour, sinon je ne pense pas que j'aurais tenu ! Entre les clients et tout ce qu'il y avait en plus en terme de boulot, et des petits conflits, j'espère que les prochaines semaines s'annoncent un peu mieux. Mais bon à cette période là, c'est toujours un peu tendu. Les vacances sont en approche, ca va faire beaucoup de bien à certains de partir un petit peu ... Cette année pour la première fois, j'ai vu avec une agence de voyage pour faire des prix sur des voyages, quelques personnes de l'entreprise se sont inscrite et vont avoir la possibilité de partir. J'ai moi même fait cela ... Mais ce n'est pas encore pour tout de suite mes vacances, il faut encore attendre quelques petites semaines.

- Tu as pas de mal a être mon frère préféré, nous sommes que deux dans la famille. Mais en tout cas, toutes mes félicitations ! Même si je n'avais aucun doute que tu allais envoyer cette ordure en prison. Et je vois que tu as déjà célébré ta victoire ! Blonde ou brune cette fois là ? Désolé de te le dire, le méga suçon que tu as dans le coup vient de te trahir et tes vêtements aussi.

Je me mis à rigoler, avec Noa on était assez différent sur certains points mais pour les relations avec les femmes, nous étions vraiment d'accord ! Pas plus d'une soirée. Enfin je sais que pour ma part, ce genre de relation dure seulement depuis quelques années, avant j'étais le genre de personne qui pensait qu'il y avait une femme qui était fait pour moi ! Et puis, la tromperie et les mensonges ont eu raison de tout cela ! Finalement je préfère des relations sans aucun lendemain, c'est beaucoup moins embêtant à gérer et surtout, il n'y a pas de sentiment ! Mais il est vrai que lorsque je vois un couple de personne âgé, je ne suis pas insensible à cela ! Je trouve cela tellement magnifique mais c'est le genre de pensée que je garde pour moi.

- Bien Chef, a vos ordre ! J'adooore ton plan ! Tu veux un petit peu de homard ou alors des bonnes pizzas te vont ? J'avoue que je penche vraiment pour les pizzas et comme tu as dit que je décide, je vais passer la commande.

Pendant que Noa se file vers la douche, je sors mon téléphone et la carte des pizzas, il y a un petit kiosque à pizza pas loin de chez nous, qui livre ! Je vais me faire plaisir et commander. Je connais les gouts de mon frère et les miens ! Et comme nous sommes des gourmands, j'ai tendance à abuser et à toujours prendre deux pizzas. Ca fait des restes au pire, ce n'est pas le plus gênant. En quelques minutes, c'est fait et la livraison peut se faire dans 30 minutes ! Que demander de mieux ! Je vois Noa revenir et s'installer avec une clope à la bouche, autant dire que je serais content qu'il évite ce genre de chose, mais je ne suis pas du genre à lui dire et surtout à faire des leçons de moral.

- Je suis tellement d'accord avec toi ! Une bonne petite soirée entre mec, avec du champagne et des pizzas ! Que demander de mieux. Pas de rencard pour ce soir, j'avais vraiment envie d'une soirée tranquille à la maison. Je ne sais pas ce qu'ils avaient aujourd'hui chez moi, mais tout était source de conflit et les clients peu aimable. Il y en a un, il m'a même menacé de m'envoyer son avocat, j'ai pas bien compris car il n'y avait pas de problème ... Enfin cette journée est terminé ! Et alors toi, raconte moi ta journée ? Comment tu as bien massacré cette ordure ?

J'aimais beaucoup écouter Noa me raconter quand il le pouvait ses affaires ! Il était tellement passionné et fort. L'endroit ou il travaillait, il avait vraiment de la chance de l'avoir. J'étais bien installé tranquillement dans le transat, j'avais aussi sortie la bouteille de champagne, et les verres pour que cette soirée commence et qu'on admire le coucher de soleil ! Comme quoi, les choses les plus simples de la vie sont vraiment les meilleurs. Avoir un sublime paysage et être en très bonne compagnie.

Le plaisir de retrouver son frangin pouvait difficilement être décrit aux autres. Leur complicité ne datait pas d'hier et avec le temps, elle ne faisait que se renforcer davantage. Chaque étape de leurs vies respectives, ils la vivaient un peu par procuration. Physiquement, bien que l'on voie l'air de famille, difficile de dire qu'ils étaient des jumeaux. Et pourtant, ils naquirent le même jour, issus de la même grossesse gémellaire. Certes, pour Ben, ce fut quand même bien plus compliqué que pour Noa. Ce qui les caractérisa dès leur enfance, ce fut leur pugnacité, leur capacité à s'accrocher quelle que soit la situation. Pas le suite, même dans les moments douloureux, ils pouvaient compter l'un sur l'autre. Une règle qui s'étendait à leur sœur, bien sûr, mais qui entre eux deux restait sacrée. Ce n'était même pas réfléchi, même pas conscient. Parfois, leur capacité à communiquer sans émettre le moindre mot, juste par un geste, faisait flipper. On aurait dit qu'il y avait un lien de télépathie entre eux. Rien de tout cela, simplement une grande connaissance l'un de l'autre. Par exemple, Noa n'était pas gêné par le fait que son frère puisse connaître ce qu'il s'était passé avant qu'il ne rentre. Ce n'était pas la première fois que l'un ou l'autre constatait, non sans ironie, qu'ils étaient décidément faits pareil quant à leur rapport avec le genre opposé. Les femmes restaient leur point faible. En bons jumeaux, ils nourrissaient en plus une belle complicité sur ce sujet. Limite, il n'en existait pas un pour rattraper l'autre. Ils ne rentraient jamais dans les détails, l'aspect "weird" n'était pas au programme. Mais en fonction des sourires, des pincements de lèvres, du regard, tout prenait sens et se résumait sans effort. Derrière ce côté séducteur et passionné, ils restaient deux hommes simples, deux gentlemen. Ce soir, par exemple, une fois leur "affaire" charnelle réglée, il n'était pas parti comme si de rien n'était. Ils avaient pris le temps de discuter encore un peu, de plaisanter, de se donner quelques compliments. Ils se recroiseraient sûrement à la salle de sport. Ils y venaient régulièrement. Noa était soucieux des autres et prévenant. Il savait que son frère aussi. Ils pouvaient multiplier les partenaires, chacune recevait considération, respect et honnêteté de leur part. Regardant un peu les dégâts visibles sur son corps et ses vêtements, il eut un sourire en coin qui voulait tout dire :

- Ni l'une, ni l'autre, mon cher. Elle avait une jolie chevelure rousse, naturellement bouclée, qui ondulait jusqu'au creux de ses reins... Bon, j'imagine, vu le moment que nous avons passé, que ça justifie bien un suçon et des griffures. J'espère juste que si ma chemise est tâchée, ça partira au pressing. Je l'aime bien cette chemise !

Noa, dans toute sa splendeur. Il adorait être élégant et son faible, ça restait les vêtements, bien devant les femmes d'ailleurs. Ici, il avait tout de suite prit le dressing le plus grand. Ben n'avait pas eu le choix, d'ailleurs. C'est que Noa aimait bien prendre de la place. Il prit la chambre la plus grande, pour pouvoir y placer son lit Queen Size. Déjà, dans le ventre de leur mère, il en fut ainsi. Bon, la différence finale se jouait à quelques mètres carrés, pas de quoi en faire un drame, surtout que leur appartement restait vraiment un nid douillet, qu'ils avaient personnalisé à leur image. La salle à manger dans laquelle ils se trouvaient, était spacieuse, bien éclairée, avec des cadres posés au mur. Chacun d'entre eux avait été choisi à deux. Toute ce qui se trouvait dans les pièces communes d'ailleurs, fut l'objet d'un accord mutuel. A l'exception, peut-être, de la bibliothèque, où Noa avait absolument voulu des fauteuils au style victorien, parce qu'ils étaient stylés et confortables. Ben tenta d'obtenir un accord pour les pizzas, mais quel que soit le choix, Noa ne dirait rien. Il lui laissait l'initiative et pas question de tergiverser sur la question. Il s'éclipsa pour prendre une bonne douche et quand il eut terminé, il retrouva Ben sur la magnifique terrasse. Quatre-vingt six mètres carrés, avec une superbe vue puisqu'ils se situaient au dernière étage de leur immeuble. De la verdure venait en séparer discrètement les parties. Ils avaient fait en sorte que l'espace dédié à la fête jouxte la cuisine et la salle à manger. Pour le lieu de détente, et donc le jaccuzzi, cela donnait sur le salon. Les transats, orientés plein sud, se voyaient encore éclairés par le soleil du soir. Confortablement installé sur son transat, Noah plaça son cendrier sur l'accoudoir, puis il posa son paquet de cigarettes, son briquet et son téléphone sur la table basse en noyer verni. Il tira une bouffée de tabac qu'il veilla bien à recracher dans le sens du vent pour ne pas polluer l'air de Ben.

- Oh non... je suis désolé que tu n'aies pas eu une journée facile... Bon, que ce type essaie de t'envoyer un avocat et il va comprendre qui est Noa Hawkins ! Personne ne touche à mon jumeau. Enfin... le commerce n'étant pas ma tasse de thé, je pourrais pas t'aider directement, mais j'ai des relations et un collègue qui serait ravi de me rendre un service !

Noa pouvait très vite et très facilement se projeter dans tout un tas de situations. Il ne prenait pas les difficultés de Ben à la légère. Il savait ce que c'était d'avoir affaire à des gens désagréables, de par son métier. Cela dit il existait une différence fondamentale entre leurs professions. Si tout deux étaient là pour rendre service et aider leurs clients, Ben ne faisait que travailler sur des machines. Là où Noa travaillait sur d'autres êtres humains. De quoi fortement augmenter l'antipathie à son égard, notamment du côté des gens à qui il faisait mordre la poussière. Il aspira doucement une nouvelle vague de fumée et avec un sourire carnassier, il raconta :

- Sans me vanter, ça n'a pas été très difficile. Les deux confrères que j'avais en face de moi ont déroulé les arguments et les esbrouffes. Tu connais mon adage : le silence est d'or. J'ai été passif les deux premiers jours. J'en avais informé mes clientes, pour ne pas les inquiéter et pour les préparer. J'ai pris note ce qu'il se disait. Et puis mercredi, j'ai commencé à dérouler. Il n'était pas midi que j'avais déjà mis la défense KO en retournant chaque argument contre elle. Le reste a consisté à finir le travail. L'accusé a creusé lui-même sa propre tombe en adoptant une position de victime. C'est l'erreur qu'ils commettent tous, de toute façon. Ils inversent les rôles pour justifier leur sauvagerie et leurs méfaits. Il n'est jamais très difficile de démonter le récit d'un menteur, tu sais. Il suffit de refaire l'histoire à l'envers pour détruire l'ensemble du château de cartes. Mercredi, je l'ai donc mis dans le trou. Hier et aujourd'hui, je me suis assuré qu'il y reste et qu'il ne puisse plus jamais nuire. Le jury a été sensible aux arguments de mon plaidoyer. J'ai lourdement insisté sur le fait que ce type avait récidivé et qu'il n'hésiterait pas à le refaire. Tu sais, ce dont je suis le plus fier, c'est quand je plaide et que j'amène la défense à répondre sur un point où je veux exactement qu'elle se prenne les pieds dans le tapis. Ca n'a pas raté.

Cigarette entre les lèvres, il prit la bouteille de champagne et remplit les deux coupes. Il en tendit une à Ben et lui donna un petite tape sur l'épaule.

- Tu sais quoi ? Mets de côté cette journée, elle est finit, ça ne sert à rien de la ressasser ! Profitons du moment présent, toi et moi ! Ma plus grand satisfaction, ça n'est ni d'avoir gagné, ni de m'être encanaillé avec cette jolie rousse ! C'est de passer la soirée avec mon frère et son talent inné pour l'informatique. Trinquons ! A mon Mac que tu as sauvé de la défenestration l'autre jour ! A nous deux !

Je venais complètement de me tromper sur la jeune femme avec qui Noa avait passé un petit temps, elle n'était pas blonde, ni brune mais rousse. Après il était vrai qu'on avait pas vraiment de style dans la famille pour ce genre de petite aventure, même si autant le dire, je rencontrais beaucoup plus des brunes et des blondes, que des jeunes femmes rousse. En ce moment, il était vrai que je ne sortais pas beaucoup, enfin j'allais boire des verres mais je rentrais assez vite. Et pourtant ce n'était pas faute d'avoir des jeunes femmes qui venaient me parler, mais j'avais la tête ailleurs en ce moment. Mais il y avait Noa, lui qui en profitait. Mais la prochaine fois, on pourrait se faire une petite soirée sympathique dans un bar, on le faisait assez souvent, soit entre frère, mais aussi avec notre soeur et entre ami. Et des fois, on combinait avec tout le monde, après tout les amis de Noa sont mes amis et inversement. Je ne pus m’empêcher de sourire en l'entendant me parler de sa chemise, au pire s'il se souvenait d’où elle venait, il pourrait en racheter une, voir même deux pour en avoir une d'avance.

- J'imagine bien ! Et du coup, c'est ta pauvre petite chemise que tu adores qui en a pris un coup ! Mais je pense que tu dois pouvoir la passer à la machine à laver et ca va suffire.Sinon laisse la moi, je dois aller au pressing afin de récupérer un costume.

Autant dire que cela faisait déjà une petite semaine que je devais y passer, mais que je ne l'avais pas fait. Je pourrais donc le faire, si la chemise de Noa ne s'en sortait pas indemne de notre machine à laver. Au pressing, il avait toujours des techniques pour faire des miracles ! Une fois, j'avais donné un pull avec une tache, et c'était un pull que j'appréciais et il était revenu parfait. Enfin, j'étais bien content d'être à la maison et en compagnie de mon frère, j'étais du genre très sociable et à sortir assez souvent mais pas ce soir, une bonne petite soirée à la maison ne faisait pas de mal. U sourire se dessine sur mon visage lorsque je lui parle de ce client qui m'a menacé d'envoyer son avocat. S'il savait le pauvre, je ne doute pas qu'il pouvait en avoir un doué mais Noa était le meilleur, et même si c'était loin d'être son domaine, je ne doute pas qu'il me défendrait comme un chef. Mais je ne pense pas que cela va aller jusque là, ce client est très souvent embêtant mais pour le reste, on arrive à s'entendre, j'imagine qu'en ce moment, il ne doit pas aller très bien, après ce n'est pas une raison pour être désagréable avec les autres.

- Merci de ton aide, je sais que je pourrais toujours compter sur toi, et même si ce n'était pas ton domaine, je suis complètement sur que tu serais parfait pour me défendre. Mais je pense qu'il était juste en colère, peut-être qu'une situation vient de lui tomber dessus car il a prit un coup de fil et ensuite, il était désagréable. Enfin je vais pas m'offusquer pour si peu, de temps en autre, il est en colère et ensuite il s'excuse avec des chocolats.

Que je donne le plus souvent à mon équipe car il a toujours tendance à choisir des chocolats que je n'aime pas, mais c'est une information que je ne lui donne pas, je le remercie gentiment et en lui téléphonant. J'appréciais écouter mon frère quand il me parlait de ses affaires, ce n'était pas toujours car il y avait des sujets dont ce n'était pas possible mais quand il le pouvait, on en discutait ! En tout cas, je ne doutais pas qu'il allait réussir à mettre cet ordure en prison, après tout c'était bien la seule chose qu'il méritait après ce qu'il avait fait. Il y avait vraiment des gens qui étaient complètement fou, je ne comprenais pas comment on pouvait faire ce genre de chose.

- Je suis sidéré, comment il a pu adopter une position de victime ?! Et surtout comment un avocat peut défendre ce genre de type, après je sais que tout le monde à le droit d'être défendu mais là, il n'est absolument pas défendable. Et je suppose que son avocat voulait une peine minime ? En tout cas, je t'ai déjà vu plaidoyer et franchement je n'aimerai pas être contre toi, parce-qu'on sait déjà d'avance qu'on aurait aucune chance. En tout cas, j'espère qu'il va bien croupir en prison ! Déjà la première fois, il n'aurait même pas du ressortir de prison.

Les prisons étaient tellement surchargés, que je n'étais même pas étonné qu'il soit dehors et que même, il ait pu en faire moins, enfin cela je n'en suis pas sur du tout. Mais Noa a complètement raison, oublions cette journée et concentrons nous sur la soirée qui arrive ! Une bonne soirée avec lui, un coup à boire, et à manger ! Il n'y a rien de mieux.

- Je suis bien d'accord avec toi ! Profitons de cette soirée ! Et trinquons à ce week end qui arrive ! D'ailleurs tu as des projets ? Je ne sais pas pourquoi, en voyant ce coucher de soleil, j'ai envie de partir demain matin en moto et d'aller voir ou le vent va me mener. Ca te tente ? Et ton PC doit me remercier de l'avoir sauvé, pourtant ce n'était pas grand chose, tu l'avais juste un peu bloqué.

Je dois dire que j'avais vraiment envie de changer d'air ! Pas forcément très loin, mais cela pouvait être vraiment cool. Après je pourrais toujours partir si Noa n'avait pas envie de suivre, mais je serais vraiment content qu'on le fasse ensemble. Mais tout d'abord, profiter de notre soirée, cela allait être mon programme.

- Ok, je te confie ma chemise, alors... Je dois de toute façon y passer pour récupérer quelques costumes aussi. Je récupèrerai tout d'un coup comme ça. Le gérant du pressing doit être heureux de m'avoir comme client. Je lui paie toujours tout en avance et je n'ai jamais le temps pour venir chercher le tout !

Cela l'amusait beaucoup. Dans un sens, Noa avait cette capacité à ne pas s'inquiéter pour tout ce qui ne concernait pas son boulot ou sa famille. Et plus les tâches étaient mécaniques ou manuelles, moins il s'en intéressait. Il n'y avait qu'à voir le gros chèque qu'il avait signé aux livreurs quand il avait commandé son mobilier de chambre pour qu'ils s'occupent du montage. Il n'avait pas la patience pour ces besognes là. Et il trouvait ça inintéressant au possible. Pour le pressing, il y envoyait souvent l'un(e) de ses assistant(e)s juridiques. Ok, ce n'était pas très fair-play mais il savait se montrer généreux pour compenser cette mission hors périmètre. Travailler avec lui, c'était plutôt la panacée, à condition bien sûr d'être rigoureux. Noa ne supportait pas la médiocrité, ni les approximations. Il voulait un travail impeccable, pas forcément parfait mais de bonne qualité. Et si jamais ça n'était pas le cas, il exigeait que ça soit refait. Cela arrivait rarement. L'avantage de sa notoriété lui permettait de trier sur le volet ses collaborateurs et de faire en sorte qu'ils soient au top de ses critères de recherche. Bon parfois, il n'avait pas le choix et devait composer avec certaines personnes moins performantes du cabinet. Tant pis, il prenait son mal en patience, surtout que ça restait exceptionnel. Que Ben se propose pour s'occuper du pressing l'amena à penser que ça tombait plutôt bien. Dans les prochains jours, il avait prévu de faire bosser ses équipes sur une grosse affaire de trafiquants de drogues, d'extorsions de fonds et de séquestration avec menaces de mort. Un dossier qui remplissait à lui seul pas moins de dix cartons. Ca allait demander quelques nuits blanches mais ça ne l'inquiétait pas. Quand il gagnait une affaire, il répartissait la moitié de ses gains auprès de ses équipes. Cela contribuait à les garder motivés, même si l'argent n'était pas une fin en soi, ça demeurait le nerf de tout guerre. Il eut un regard plein de jugement quand son frère tenta de minimiser la tension avec son client. Il arqua même un sourcil en l'entendant parler de chocolats et il secoua la tête avec une moue désapprobatrice, comme il le faisait toujours quand il n'était pas d'accord.

- En colère ou pas, je m'en fiche. Personne ne menace ma famille impunément. Chocolats ou pas. Les gens pensent que la politesse et le respect sont achetables, c'est dingue ! Il a de la chance que ça soit toi et pas moi en face... parce que ces chocolats, je te garantis qu'ils auraient volé et lui avec.

C'était du Noa tout craché. Très avenant et très courtois mais aussi capable de remettre une personne en place avec un certain style. Il fallait que sa patience se terminait là où l'affectif naissait. Quand on touchait à Ben ou à Tess, il ne fallait compter ni sur son indulgence, ni sur sa sympathie. Et tout avocat qu'il était, si un jour quelqu'un le méritait, une bonne patate dans le pif, ça remettait les idées en place. Entre hommes. Autant dire qu'avec son physique, il était assez peu probable qu'il n'y ait aucune effusion de sang. Par chance, Noa avait un grand self control. Les victimes de ces crochets du gauche se comptaient sur les doigts d'une main. Revenant à l'affaire qui avait marqué sa semaine, il caressa sa barbe avec délicatesse et ajouta quand Ben eut terminé :

- Non, la vraie question c'est comment un avocat a-t-il pu penser que c'était la bonne stratégie à adopter ? N'importe quelle personne a le droit de se faire défendre, j'irais même plus loin en disant qu'elle en a le devoir. C'est pour ça que notre justice n'est pas bananière. Je sais que ça n'est pas toujours entendable, mais le droit d'être défendu ou de se défendre c'est qui différencie la civilisation du chaos. L'avocat voulait la relaxe. Le plus tragique dans cette histoire, c'est qu'en plaidant coupable, son client aurait peut-être pu l'obtenir. Parce que les jurés, ici en Californie, ont tendance à accepter de laisser une deuxième chance. Je ne dis pas que c'est une vérité absolue, mais j'ai pu le vérifier plusieurs fois auparavant. Et d'habitude, nous échangeons des courtoisies entre avocats. Là, ça n'a pas été le cas. Venant d'un jeune loup, ça ne m'aurait pas surpris, mais d'un type qui a le même âge que moi, je trouve ça étonnant. Enfin, peu importe, seul compte le résultat.

Il marqua une courte pause pour tirer sur sa cigarette et recracher une épais nuage de fumée.

- Et puis, tu sais, je ne fais que mon travail. Je sais bien que l'on me donne une réputation de matador, mais j'aime à dire que je suis juste passionné par ce que je fais et dévoué envers mes clients. Rien de plus... ce que tout avocat qui se respecte devrait faire, en résumé.

Un petit sourire passa sur ses lèvres tandis qu'ils refermaient la page "boulot" pour parler des projets du week-end. A vrai dire, Noa n'avait pas forcément prévu de choses bien sérieuses. Il se connaissait, entre deux dates et deux séances de sport, il était capable de bosser pour avancer son travail de la semaine. Il ne décrochait que rarement, sauf quand un évènement familial était organisé. A ce propos, il s'enthousiasma tout de suite à la proposition de son jumeau :

- Je n'avais pas prévu de virée en moto, mais puisque tu me le proposes, écoute, je ne dis pas non ! Nous pourrions aller au lac, se promener un peu ? Maman aimait beaucoup cet endroit.

Noa eut une moue affectueuse en repensant à ses souvenirs d'enfance. Ils avaient maintes fois été pique-niquer là-bas. Le lac était situé à quelques kilomètres de Hilton. Tout autour quelques parcours pédestres permettaient de s'y promener. Il porta à son frère un regard plein de tendresse. Il savait que le souvenir de leur mère restait encore plus présent dans l'esprit de Ben. Et il le soutenait à chaque fois que le nostalgie ou la tristesse le submergeait. Il apporta un peu de légèreté en évoquant son ordinateur.

- Un peu bloqué ? Attends, je n'y suis pour rien ! J'ai simplement lancé Safari pour aller sur le site des archives ! Ce n'est pas absolument pas ma faute si ce tas de fientes se met en PLS dès que je bosse ! Tu veux que je te dise, à une époque, ils avaient des machines à écrire. Et ben, ça fonctionnait nickel ! La seule préoccupation c'était d'avoir assez d'encre et des doigts pas trop épais !

Il haussa les épaules et leva le doigt en tirant sur sa clope. Il faisait toujours ça lorsqu'il se rappelait de quelque chose.

- D'ailleurs, quand t'auras deux minutes, je voudrais bien que tu regardes mon téléphone. Je n'arrive pas à parier sur les matchs de basket... il me dit que ma carte de paiement est invalide... mais c'est lui, l'invalide. Ma carte de paiement c'est la même depuis des lustres ! Je ne vois pas pourquoi il n'en veut plus ! Ca me dépasse !

L'air de rien, il demanda, non sans faire son regard de sniper, celui que Ben ne connaissait que trop bien. A vrai dire, s'il existait bien une seule personne dans ce monde, capable de comprendre Noa Hawkins, c'était son jumeau. Entre eux, pas besoin de parler, les attitudes suffisaient.

- Au fait, t'as des nouvelles de Tess et de son... "fournisseur de chemises" ? Avec tout ça, je n'ai pas eu le temps de l'appeler cette semaine.

Clairement, Noa n'avait pas l'intention de laisser sa soeur sans surveillance avec un mec inconnu dans ses pattes. D'ailleurs, il faisait semblant d'oublier son nom, mais Ben ne serait pas dupe... son frère avait déjà pris contact avec un détective privé pour enquêter sur ce type et vérifier qu'il n'était pas une crapule. Et il avait surement stocké son dossier dans le coffre-fort de la pièce qui lui servait de bureau... un coffre-fort dont seul Ben connaissait le code, au cas où il arrivait un pépin. C'est que Noa était plutôt prévenant et prudent. Sa réputation de bulldozer ne lui avait malheureusement pas attiré que des amis. Loin de là...

Il y avait certains habits qui avaient vraiment besoin de passer au pressing, tel que l'un de mes costumes, j'avais essayé une fois à la machine à laver, j'avais du le jeter après, j'avais cette chance à l'époque, j'étais prévoyant et j'en achetais toujours deux au minimum, mais du coup j'avais compris que pour certains vêtements, il était préférable que je ne les lave pas moi même. J'en aurais pas pour longtemps lundi matin a y passer et déposer nos affaires. En revanche, je n'étais pas vraiment rassuré de ce que Noa venait de me dire, il y allait aussi et il n'allait pas forcément tout le temps chercher. Mon frère est incorrigible. Autant le dire, il y a aussi des choses que je ne fais pas de suite, que je remets à plus tard alors qu'il serait pourtant si simple de le faire au moment voulu ! Mais l'humain est souvent comme cela, quand il peut, il remet les choses à plus tard. Pas forcément tout le monde mais certaines personnes, surtout quand ce n'est pas quelque chose d'important.

- Rassure moi, je ne vais pas repartir avec des tonnes d'affaires à toi ? Comme il ne te voit pas souvent. Ou alors comme il ne te voit pas revenir pour chercher tes affaires, elles seront peut-être être vendue.

Une chose qu'il n'aurait pas le droit de faire, et qu'il ne ferait pas à mon avis, elles doivent être posé dans un endroit en attendant qu'il passe les prendre. Au pire, j'allais aider cette personne en récupérant les affaires de mon frère, si tous les clients font cela, il ne doit plus savoir ou les mettre. J'avais quand à moi, un petit costume à récupérer. Selon tout ce que j'allais prendre, je repasserai peut-être à la maison. Je lui avais parlé d'un client et de son petit exces de colère pendant quelques minutes, je ne l'avais pas plus écouté que cela, enfin j'avais entendu ses mots mais je ne me faisais vraiment aucun souci, il avait bien souvent les paroles assez faciles et aucun acte derrière ! Et pour preuve, à chaque fois qu'il ralait, il menacait de ne plus revenir et il revenait car j'étais la seule boite d'informatique qui était au top ! En tout cas, cela n'avait pas plus à mon frère ce que je venais de lui dire, mais j'avoue que je ne me formalisais pas autant en ce qui me concerne.

- Cette personne parle beaucoup et aucun agissement ! Mais je pense qu'il s'en serait mordu les doigts avec toi pour me défendre. Après il peut tenter de m'acheter, ca ne marche pas, nous avons eu une petite conversation tout de même. Je suis le frère le plus sage de la famille pour certaines choses.

Les chocolats qu'ils pouvaient envoyés, c'était le personnel qui était content de les avoirs, mais il était tout de même assez fou qu'une personne agisse comme cela, et sachant que ce n'était pas la première fois. Enfin, je sais qu'une fois, je lui avais donné des confrères pour faire ce qu'il voulait, mais il était tout de même revenu, comme quoi, j'avais la meilleure des boites et surtout les meilleurs employés. J'écoutais mon frère me parler de son affaire ! Et autant dire que je l'avais déjà vu en plaidoirie et que cela faisait froid dans le dos pour ses adversaires ! Si j'avais besoin d'un avocat, je savais déjà ou j'irais ! Parce-que c'est mon frère mais parce-que c'est un tueur ! Le cabinet ou il travaille, ils ont vraiment de la chance de l'avoir.

- L'avocat de l'autre partie ne devait pas te connaitre ! Il a pensé qu'il pourrait plaider comme cela et qu'il allait gagner ! Je suis d'accord avec toi que tout le monde a le droit d'être défendu mais ca doit être tout de même assez dure de défendre une personne qui a commis des atrocités. Genre un meurtre avec préméditation, il n'est pas forcément possible de défendre cette personne, mais juste essayer de limiter le nombre d'année en prison. Du coup, a cause de son avocat, il n'a pas eu de deuxième chance, en même temps, ce n'est pas une mauvaise chose, qu'il finisse au trou ! Peut-être qu'il va réfléchir un peu à ce qu'il a fait et que ses actes vont le hanter jusqu'a la fin de sa vie. Tu as peut-être une réputation mais je n'ai jamais vu quelqu'un comme toi qui fait aussi bien son boulot ! Tu n'es pas là, juste pour gagner de l'argent en défendant des affaires, tu vas au plus profond des choses, tu cherches quand tu as un instinct et tu n'abandonnes pas tes clients ! Peut-être que je ne le dis pas assez souvent, mais je suis vraiment très fier de ce que tu fais ! Et surtout, tu le fais tellement bien, tu es vraiment un brillant avocat. Et franchement, si on était pas frère, que j'étais quelqu'un de lambda qui ne te connais pas et que j'avais besoin d'un avocat, c'est toi que je prendrais.

Ce n'était pas tout le temps les compliments mais de temps en temps, il en fallait ! Après Noa savait très bien ce que je pensais de lui, il était doué et j'étais vraiment très fier de lui. Après cette affaire, une petite détente nous ferait le plus grand bien, et pourquoi pas une balade a moto pour une journée ou même pour le week end en entier, ca nous ferait vraiment du bien ! Je venais de le proposer, j'allais attendre sa réponse, mais je ne pense pas qu'il allait être contre.

- J'approuve ton idée ! J'adore en plus ce lac. Tu te rappelles, c'est la bas que maman nous a fait une leçon sur les filles et les sentiments. On avait pas été très discret ce jour là, se faire attraper en train de mater des filles.

Mais leur mère était la personne la plus importante de leur vie ! Les années défilaient sans qu'elle ne soit plus présente parmi eux, et c'était vraiment triste, même si tout les enfants de la famille Hawkins avançaient dans la vie, il y avait toujours ce petit pincement au coeur, en repensant à la merveilleuse femme que leur mère était. Cette envie de balade n'était pas forcément non plus, que pour décompresser de la semaine, mais peut-être aussi pour oublier certaines choses ... Des choses comme le fait de se poser des questions ! Non ce n'était pas le moment, c'était une soirée entre Noa et moi. Pas le moment des questions ...

- Tu me fais rire ! C'est donc le PC qui est le coupable ? Désolé de te le dire mais pour le coup, tu es bien le seul responsable du plantage de l'ordinateur, à vouloir trop fouiller, tu l'as fait surchauffé et dans ce genre de cas, il vaut mieux attendre que de vouloir continuer. Et comme je sais parler aux ordinateurs, avec moi il a été des plus cool et j'ai pu résoudre ton problème. Je regarderais ton téléphone demain matin. Mais je sais qu'en ce moment, il y a pas mal de bug sur les paris sportif, ce n'est pas ton téléphone qui a un problème mais cela vient d'un des serveurs de leur application. Ils disaient qu'ils devaient résoudre le problème au maximum dans le début de la semaine prochaine. Au lieu de prendre des paris, je crois qu'on devrait se trouver des places pour le prochain match de basket ? T'en penses quoi ?

Ca fait un petit moment que je n'avais pas été voir un match et toute cette ambiance me manquait vraiment ! J'adorais arriver dans le stade, voir les gens au couleurs de leur équipe, aller se chercher à manger, et savourer leur match ! J'étais trop impatient de pouvoir y retourner. Noa me faisait vraiment rire, j'étais assez protecteur avec notre petite soeur mais lui, c'était encore pire ! Mais je ne pouvais être que d'accord avec lui ! Il y avait tellement de fou dans ce monde, avec Noa on ne voulait pas qu'elle tombe entre de mauvaise mains. Entre un avocat qui connait la loi et moi qui est spécialiste des ordinateurs, ce n'était pas compliqué d'obtenir les informations qu'on voulait.

- Nous avons échangé quelques messages avec Tess mais elle n'a absolument pas parler de lui. Et pourtant, j'ai essayé mais elle changeait toujours de conversation ! D'ailleurs, je n'ai pas eu les conclusions de ton enquête sur ce type ! Savoir s'il est honnête et clean, sinon si ce n'est pas le cas, je pense qu'on pourra lui rendre une petite visite.

Quoi ? C'est ce que deux frères très protecteurs envers leur soeur font ! Après ce n'est pas dit que cela soit bien pris mais ce n'est pas grave, nous pourrons clairement assumer les paroles de notre soeur. Après il était vrai, que sur un premier abord, il n'avait pas l'air mauvais, mais il faut toujours se méfier dans la vie ... Les apparences sont parfois trompeuses ...

- Des tonnes d'affaires ? Pfff, mais non ! Juste quelques ensembles que j'ai pas eu le temps de récupérer...

Il n'épiloguerait pas plus sur le sujet, histoire que Ben ne retire pas sa proposition. La réalité, c'est qu'il ne savait même plus combien de choses il devait récupérer. Heureusement que le gérant du pressing le connaissait bien et qu'ils avaient un accord : ne rien jeter et l'appeler si vraiment c'était plein à craquer. Quand Ben irait le voir, il ne serait sans doute pas surpris de découvrir que le propriétaire avait installé une armoire entière avec une affichette au nom de "N. Hawkins - Annexe de dressing". En échange de cet espace, Noa lui donnait de beaux pourboires, il pouvait donc lui dédier une armoire. Il ne mentait pas vraiment à Ben, disons qu'il lui cachait quelques détails qu'il jugeait un poil superflus. Par exemple que le mot "quelques" signifiaient une dizaine/quinzaine de costumes... En même temps, en tant que fashion victim assumé, il ne cessait de remplir son dressing dès qu'il tombait sur un costard qui lui plaisait. Donc il ne manquait de rien ! Enfin, si, ces derniers temps, il essayait de convaincre son frère qu'utiliser le dressing de la chambre d'ami ne serait pas une mauvaise idée, puisque de toute façon, cela ne servait pas. Et puis bon, la seule personne amenée à dormir pendant des jours étant Tess, il mettait en avant qu'elle portait des chemises d'hommes maintenant, donc qu'elle ne verrait pas la différence, non ? C'était un sujet de tension, comme Ben considérait, à juste titre que son jumeau avait déjà suffisamment d'espace à lui !

- Oh l'autre et ! Entends-le ! "Le frère le plus sage de la famille" ! Tu parles !

Il se mit à rire. Il aimait bien taquiner Ben. Cela étant, il admettait quand même au fond de lui et devant les autres que son frère était bien plus posé que lui. Noa était du genre flamboyant, il avait la gigotte, le besoin irrépressible de brûler la vie autant qu'il consumait ses clopes. Il menait une vie d'épicurien et ne s'en cachait pas. A côté, Ben était quand même beaucoup plus calme, pas effacé, loin de là, mais moins tumultueux. Et Noa s'en servait énormément pour calmer ses émotions quand il sentait qu'elles prenaient le dessus. Son jumeau était son équilibre, celui qui lui permettait d'avoir une forme de symbiose avec la vie et de l'appréhender en diluant légèrement sa véritable personnalité. Il lui servait d'exemple, de boussole et aussi de confident. D'ailleurs, au regard espiègle qu'il lui lança, il lui transmit également de la reconnaissance. Pas besoin de parler, tout était dans l'attitude, dans le feeling, ce lien télépathique en quelque sorte qui les unissait. Devant le fleuve de compliments qui sortit de la bouche de Ben, Noa sentit le rouge lui monter aux joues. Certes, il donnait parfois l'image d'un type un poil arrogant et froid, mais sous cette façade qu'il utilisait uniquement pour être sous-estimé, se cachait quelqu'un capable d'une totale abnégation dès lors qu'il pensait la cause juste. Et oui, ses clients n'étaient pas simplement des gens qui lui signaient un chèque. Ils étaient des gens à défendre, à sortir d'une mauvaise passe. La seule exigence qu'il formulait à leur égard c'était la franchise, la vérité. Comme il le répétait souvent, son rôle différait de celui du juge. Il conseillait, défendait et pour pouvoir faire cela, il avait besoin d'une totale transparence. Lui cacher une information capitale, le mettait en colère, même s'il arrivait à rattraper les choses en dernière minute car il avait acquis de sacrés bons réflexes en rhétorique. Mais briser sa confiance était surement la pire chose qu'un client pouvait faire. Et ça sonnait généralement le glas de la collaboration.

- Tu sais, j'ai toujours eu un très bon exemple tout au long de ma vie, sur lequel je pouvais me reposer et qui m'inspirait. Tu ne dois pas t'oublier dans tout ça !

Un simple clin d'œil ponctua sa phrase, il suffisait à lui témoigner l'essence de sa gratitude, tant pour les compliments qu'il venait de lui dire que pour le fait qu'il ait toujours été un exemple pour Noa. Ils en vinrent à planifier leur sortie et à parler de leurs souvenirs autour de ce lac. Il eut un sourire en repensant à la leçon de leur mère sur l'amour et sur les filles. N'empêche que ça les avait marqué puisque dans leur vie d'adulte, ils tâchaient de ne pas blesser leurs conquêtes. Noa était très direct sur cette question : il était célibataire, quand une femme lui plaisait, il tentait de la séduire, sans pour autant faire de forcing ou être insistant. Soit son interlocutrice se prêtait au jeu et il continuait, soit elle manifestait de la gêne ou alors un rejet et dans ce cas, il s'excusait platement. Alors si maman Hawkins avait encore été vivante, elle se serait sûrement agacé de savoir que Noa multipliait les conquêtes et qu'il menait une vie sentimentale bien débridée. Mais elle pouvait être rassurée sur un point : jamais il ne jouerait au salaud et jamais il ne blesserait personne sciemment. Il n'était pas comme ça, il avait des principes, des valeurs qui le guidaient à chaque instant de sa vie. Alors qu'il avait posé les yeux sur son frère, en se disant qu'ils en avaient des souvenirs dans ce lieu, il repéra comme un léger trouble. Un trouble ? Aussitôt son instinct fraternel s'activa. Pour quelqu'un de protecteur comme lui, il ne pouvait accepter que quelque chose tracasse son frère. Il comprit cependant que Ben ne voulait pas en parler puisqu'il changea de sujet. Il n'empêcha toutefois pas que dans sa tête, Noa avait relevé ce détail, anodin pour d'autres, mais capital pour lui. Il remettrait le sujet sur la table, parce qu'il n'en dormirait pas de la nuit sinon !

- D'accord, bon... peut-être que j'ai voulu y aller trop fort, trop vite... mais cette saleté de machine prend un plaisir malsain à me mettre en colère ! Si, si, je t'assure ! Elle doit me reconnaitre et elle se dit : "tiens, Noa, je vais l'enquiquiner !" et c'est très agaçant ! Bon j'ai rien compris à ton histoire de serveurs, donc si tu le dis, je te crois alors. Je veux bien que tu y jettes un œil quand t'auras le temps, à mon téléphone. Si je sais que ça ne vient pas de lui, ça m'évitera de l'éclater contre un mur.

Il tapa alors subitement dans ses mains et s'exclama :

- Un match de basket ! HAHA ! Je suis ton homme ! Quand tu veux et où tu veux ! Il faut voir les matchs qui approchent et s'il reste encore des places !

Rien de tel que le basketball pour l'enthousiasmer ! Noa adorait ce sport, au point qu'il le pratiquait depuis qu'il était gosse. Son engouement à répondre à Ben disparut quelque peu quand vint le sujet de Tess et de son fournisseur de chemises officiel.

- Je ne lui demande plus rien, à Tess, sur ce sujet. Elle m'a menti ! Tu te rends compte ? Elle m'a menti !!! Ca se paiera, ça... en chatouilles, en bisous baveux, en cadeaux gênants... mais ça se paiera ! Bon, plus sérieusement, j'ai mis un détective privé sur son dossier. A priori, pour le moment, rien de déconnant. MAIS ! Il... il aime le rock ! Je peux donc en déduire que ça, plus le fait qu'il sort avec Tess, c'est qu'il a du goût. Bon, il est né au Canada, je connais pas trop le bled, mais ça a l'air civilisé, donc on peut espérer qu'il ait quelques bonnes manières. Il a l'air d'aimer s'amuser et c'est là où nous devons faire gaffe. Sinon, il bosse dans un refuge animalier, dont j'ai oublié le nom. Voilà pour l'instant.

Noa prenait cette affaire très au sérieux, car il n'était pas question pour lui que sa soeur souffre d'une peine de coeur, à cause d'un type qui n'en avait rien à faire d'elle. Il ne connaissait pas Nicholas dans les détails, mais ce que démontrait l'enquête du détective, qui n'en était qu'au début, c'est que le jeune homme était à priori normal. Fêtard, un peu fou-fou mais sans grosse casserole au derrière. Bon, il fallait encore creuser. Noa sortit un nouvelle cigarette et l'alluma, tapotant régulièrement les cendres au dessus du cendrier.

- Invitons-le au match de basket ? Il va s'asseoir entre nous deux, chacun de nous l'interroge et nous débriefons une fois qu'il n'est plus là ! Je veux savoir qui il est vraiment, quel parfum il met, quelle marque de chaussures il préfère, depuis combien de temps il prête ses chemises à Tess... TOUT !  Promis, s'il dit un truc qui me déplait, je ne le frapperais pas... je me retiendrais au moins jusqu'à la sortie du match... Ou alors, on l'invite à la maison pour je ne sais pas... une partie de poker, un truc du genre. Si on le fait un peu picoler, il sera plus loquace, c'est le genre de profil à l'être ! Oh et bien sûr, informons Tess... ça va lui mettre la pression, elle va donc la reporter sur lui et il y a des chances pour qu'il trahisse sa véritable nature comme ça ! Qu'est-ce que t'en dis ? T'es partant ? De toute façon, si tu ne l'es pas, je vais quand même lui filer un rencard pour causer avec lui...

Je connaissais parfaitement mon frère et je venais de comprendre qu'il y en avait des tonnes d'affaires qu'il n'avait pas été récupérer, je soupirais avant de rouler des yeux et de lui faire comprendre qu'il abusait tout de même un peu, ca ne prenait pas longtemps d'y aller. Certes je ne le faisais pas toujours non plus dans les premiers jours mais j'allais chercher les affaires, d'une parce-que sinon je n'avais pas des tonnes de costumes et que comme je détestais le shopping, je ne voulais pas y aller. Heureusement que je n'avais pas besoin d'être souvent en costume, uniquement lorsque j'avais des réunions vraiment très importante, ou que j'avais des rendez-vous en dehors. Pour le reste, j'avais une tenue assez standard, et c'était ce que je voulais dans l'entreprise.

- Je suis vraiment et sincèrement désolé de devoir te le rappeler, mais ne t'inquiète pas, tu es quand même très apprécié dans la famille. Ne t'en fais pas.

La taquinerie entre frère, c'était la base ! Et encore pire quand il s'agissait de jumeau ! On aimait bien se taquiner l'un et l'autre et on aimait bien aussi taquiner les autres ! Combien de fois on avait fait tourner en bourrique notre mère ? Ou alors certains de nos amis ? Il n'y avait que pour les filles qu'on avait pas fait cela. Des petites blagues, c'était la base ! Et des fois, c'était assez marrant, mais même si on adorait se taquiner, avant tout, c'était une toute autre relation. Tout le monde dit toujours que les jumeaux ont des relations vraiment spéciales, et ce n'était pas mentir, il n'y avait pas forcément besoin de se parler pour se comprendre, mais j'avais toujours pensé que si les membres d'une famille sont proche, ca peut-être la même chose. Mais je devais reconnaître qu'avoir un frère jumeau apportait beaucoup. S'il avait eu un autre frère, il aurait été ravi, mais cela n'aurait pas été la même chose, avoir un jumeau, c'était beaucoup pour lui. J'avais tellement de beau souvenir avec Noa, les parties de basket, les différentes bêtises qu'ils avaient fait, les séances de conversation aussi, les échanges dans les devoirs, mais le plus important, c'était d'avoir une moitié. Il n'y avait rien qui pourrait briser cela.

- Je sais que personnellement, maman a été un modèle pour moi et un exemple. Même quand elle me réprimandait des fois. Ne t'inquiète pas, je ne m'oublie pas ! Certaines choses pourraient être différente dans ma vie, mais j'ai une vie vraiment au top ! Quoi de mieux que d'avoir ma propre entreprise, et de bosser dans le domaine que je désire, d'avoir une famille et des amis au top et de vivre avec mon frère !

Je m'estimais tout de même assez chanceux ! Il y a des gens qui n'avaient pas un tiers de ce que je pouvais avoir ! Après je devais bien avouer, après mon tour du monde, et ce que j'avais vu dans certains pays, j'étais plus que riche, j'avais un toit, un métier, ce n'était pas forcément le cas de tout le monde. J'avais eu ce besoin de partir, après cette relation amoureuse plus que foireuse, autant dire que depuis, je ne fréquentais plus personne, juste une fille pendant les week end. Aucune relation, aucune attache et c'était le top, surtout que les personnes avec qui je passais une nuit, elle était sur le même raisonnement. Aucune chance pour avoir des problèmes. La chose qui pourrait avoir des soucis, c'était le téléphone et le pc de Noa, il n'était pas du tout patient quand il s'agissait de ses engins, il fallait que cela aille vite, et des fois ce n'était pas forcément ce qu'il se passait.

- Tu es d'une énorme douceur mon frère, mais je peux t'assurer que c'est vraiment tout simple. J'irais me renseigner pour les serveurs mais je pense que c'est vraiment une question de jour avant que cela remarche. Donc tu ne vas pas avoir besoin de mettre ton téléphone dans le mur.

M'occuper des ordinateurs ou des téléphones, c'était quelque chose que j'aimais beaucoup et surtout, qui me détendait ! Sauf quand c'était un gros problème, à la fin c'était plus trop de la détente mais les soucis que Noa pouvait rencontrer avec le PC, il était vraiment petit, il manquait juste d'un peu de patience. Quelque chose qui allait être vraiment très sympa, c'était le petit match de basket entre nous déjà et ensuite d'aller se voir un match de basket ! Nous étions des fans ! On adorait jouer depuis notre plus tendre enfance et aller voir des matchs, c'était des choses que j'appréciais faire. Une soirée au stade.

- Je regarde pour avoir des places pour l'un des prochains matchs ! Et on peut programmer un petit match pour la semaine prochaine, si demain on décide de partir. Mais si on ne part pas, on peut le mettre demain.

Jouer au basket, c'était vrai que cela faisait déjà quelques petites semaines, ce que n'était pas arrivé ! En même temps, il faut dire qu'on avait des emplois du temps assez complexe et qu'a la fin des journées, ce n'était pas simple de se prévoir un match. Mais j'avais vraiment trop hâte ! On pourrait sûrement aussi inviter Tess pour cette petite partie de basket. D'ailleurs en parlant de Tess, je venais de demander à Noa, s'il avait déjà embaucher quelqu'un afin de vérifier que la personne qui était venu avec Tess à l'anniversaire de notre père, il était sans aucun problème.

- Il a l'air assez normal du coup, peut-être qu'il n'y a pas besoin de continuer avec ton détective privé. Je crois qu'on va devoir se faire à l'idée que Tess peut choisir les personnes qu'elle fréquente, on garde un oeil sur eux, mais on devrait la laisser un peu plus libre de ses choix. Et pour l'invitation au match de basket, je voyais uniquement un moment entre nous, sans une autre personne. Après je pense qu'il n'a pas l'air mauvais, et qu'on devrait attendre de voir s'il fait quelque chose qui nous parait bizarre. Tu sais que Tess va te tomber dessus si tu fais cela ! Même si elle sait que c'est pour elle, elle déteste qu'on se mele de ce qui nous regarde pas. Imagine si elle fait cela par la suite, avec une fille avec qui tu as envie d'avancer ? Elle sait qu'on la protège de loin, alors je pense vraiment que tu devrais attendre un peu.

J'étais vraiment très protecteur avec ma soeur, et que si cette personne faisait n'importe quoi avec ma soeur, il allait me trouver sur son chemin mais pour le moment, ce n'était pas le cas, alors je restais dans mon petit coin. En revanche, Noa n'avait pas l'air décidé à abandonner, alors j'imagine qu'il allait sûrement lui donner un rendez-vous.

- Attends, je me la note, celle-là... "Quoi de mieux que de... vivre avec mon frère". Voilà, c'est enregistré dans mes notes !

Il avait pris son téléphone pour y retranscrire mot pour mot ce que Ben venait de lui dire. Noa exagérait un poil, c'était vrai. Parce qu'avec son frère, ils adoraient se taquiner autant qu'ils s'envoyaient des compliments et qu'ils manifestaient de signes d'amour fraternel. Ils ne manquaient jamais une occasion de se montrer bienveillants l'un envers l'autre. Cela dit, il aimait le tancer sur ce genre d'aveux. La vie à deux n'était pas toujours facile. Il leur arrivait de se prendre la tête, au point que parfois, ils se supportaient difficilement. Pourtant, ils continuaient à habiter ensemble au sein de cette colocation. Ils avaient mis en place des règles, des frontières pour disposer chacun d'une bulle dans laquelle l'autre n'avait pas le droit d'entrer sauf à y être expressément invité. Ainsi, s'il advenait que l'un d'eux ait envie de se murer dans le silence suite à un clash, il le pouvait. Ca n'était pas rose tous les jours, ils étaient aussi liés que différents. Forcément, quand la personnalité de l'un cherchait à prendre le dessus, ça créait des tensions. Rien de grave... du moins, rien de suffisamment extraordinaire, simplement des aléas que pouvait vivre n'importe quelle fratrie. Et puis, leur gémellité les amenait aussi à se reconcilier rapidement, sans forcément s'engager dans de longues conversations. Un geste, une attitude et la dispute s'évaporait aussi vite qu'elle avait pointé le bout de son nez. Entre eux, les garçons se montraient affectueux. Noa ne réchignait jamais à lui faire un câlin, à le valoriser. Ils entretenaient une spirale vertueuse qui les aidait à avoir le bon équilibre dans la vie de tous les jours. Leurs centres d'intérêt différaient et heureusement dans un sens. Sinon, cela aurait été compliqué de partager 100% de son emploi du temps ensemble. Là où Noa s'éclatait à lire des textes de loi et à mettre au point des stratégies pour faire gagner ses clients, Ben, lui, préférait la compagnie des machines et se montrait virtuose dans leur réparation. En l'entendant parler de sa légendaire douceur, Noa haussa les épaules, un brin grognon :

- A chaque fois que tu me dis que c'est simple, je n'y comprends rien... ok, je vais... tâcher... de ne pas fracasser ce truc pendant quelques jours. Et dire que l'on s'est débarassé des cabines téléphoniques pour ça... hé, ne me regarde pas comme ça, c'est peut-être un truc de vieux mais au moins ça fonctionnait !

Sur ce point, il n'avait pas tort, quand bien même il passait un peu pour un réac ! Noa faisait partie de ceux qui considérait que les années 50 à 90 possédaient un charme bien plus intéressant que ce nouveau millénaire. Il avait d'ailleurs acheté un télégramme qu'il avait mis sous vitrine dans son bureau, au cabinet. Tout ce qui était vintage lui plaisait. A l'exception, notable, des VHS, dont il trouvait la qualité vraiment pourrie. Il n'était pas réfractaire à tous les changements mais sur la technologie, il regrettait plus de choses qu'il n'en appréciait. Par exemple, pourquoi avait-on remplacé la carte et la boussole par un GPS ? Faire une randonnée avec cet appareil, ça tuait toute la magie du moment ! Et que dire de ces intelligences artificielles qui sortaient de nulle part un peu partout dans le monde ! Même les montres étaient reliées à ces espèces d'espions modernes ! Sa rolex coûtait peut-être 5000 dollars mais au moins elle fonctionnait à l'ancienne, tout seule, comme une vraie princesse ! Ce n'était pas plus mal qu'il n'ait pas un gadget pour se soucier de sa santé... le machin aurait sûrement fini par cramer vu la quantité de clopes qu'il fumait par jour ! Il acquiesça quand son frère parla du match et de leur improvisation pour le lendemain.

- Va pour la semaine prochaine ! Demain, je compte bien faire comme tu as proposé ! Une virée à deux. Avant de partir, il faudra que j'achète des clopes. Du coup, si tu veux, je me lève plus tôt demain et je vais nous prendre de quoi boire et manger, au passage ? Qu'est-ce que tu en penses ?

Vint ensuite le sujet "Tess". Ou plutôt le nouveau boyfriend de Tess. Noa laissa parler son jumeau, le visage impassible. Il n'avait pas besoin de parler pour lui manifester le fait qu'il n'était pas d'accord avec lui. Ben le sentirait surement, parce que c'était ainsi. Il existait un lien qui défiait la logique entre eux, comme si sur une simple intuition ils étaient capables de deviner l'avis de l'autre. Certains de leurs proches s'en amusaient, en les accusant, de façon très taquine, d'être des télépathes ! Quand il eut terminé, Noa répondit avec fougue :

- Tess est totalement libre de ses choix... celui-là, je ne l'ai pas frappé ! J'ai même été gentil avec lui, je trouve ! Et depuis quand tu lâches l'affaire alors qu'on a fait que commencer à gratter le vernis ? Tu te ramollis, Ben ! Ok, laisse tomber l'interrogatoire alors, restons juste entre frères pour le match.

Il marqua un moment de silence. Il n'avait pas envie de se prendre la tête avec lui, ce soir. Et même s'il désapprouvait, Ben lui donnait un peu de matière pour réfléchir. Cela ne garantissait absolument pas qu'il change d'avis... parce qu'il était aussi têtu que protecteur, mais il allait probablement modifier la façon dont il allait cuisiner ce prêteur de chemises.

- Ok, j'ai compris que tu ne voulais pas en être. Et je vais réfléchir à ce que tu me dis. Par contre, je t'arrête tout de suite, Tess n'aura pas à se mêler d'une histoire avec une femme que je fréquente, parce que je ne cherche pas à ce que ça avance. Je suis parfaitement satisfait du fait d'être libre comme l'air et de papillonner à droite à gauche, ça me convient très bien.

Il ne s'était jamais caché que sa vie sentimentale ressemblait à un avant-goût du chaos. Noa aimait séduire, flirter, il multipliait les relations sans lendemain, entre adultes consentants. De cette façon, il évitait de trop réfléchir à autre chose qu'à son travail et il profitait des plaisirs de la vie. Il s'en accommodait très bien et ni Tess, ni Ben, n'avait de "souci" à se faire sur le fait qu'il s'entiche un jour de quelqu'un. Cela étant, l'amour pouvait arriver tellement vite et de façon tellement inattendu, qu'il ne fallait jamais prendre les choses pour acquises ! Avec douceur et écoute, il demanda :

- D'ailleurs, toi, qu'est-ce que ça donne ? Enfin, si tu veux en parler, bien sûr... je ne te force pas.

Il y avait un secret que Noa n'avouerait jamais à personne. Il renoncerait peut-être un jour à son côté volage, si Ben parvenait à lui montrer une voie à suivre. Il connaissait son jumeau, il le savait capable de réussir tout ce qu'il entreprenait. Et l'observer lui apprendrait bien plus que tout ce qu'il pourrait lire dans des livres.

La différence entre les jumeaux existait bien, ce n'est pas parce-qu'on était des jumeaux, qu'on était complètement identique. Déjà la ressemblance n'était pas forcément frappante entre nous, c'était mon frère jumeau mais physiquement, on était déjà différent. Et même si dans le passé, on échangeait nos devoirs à faire, on avait jamais pu le faire avec nos cours. Nous avions pas été élevé à s'habiller pareille, à manger la même chose, on avait chacun notre personnalité et c'était beaucoup mieux, même si on avait beaucoup de point en commun ! Ce n'est pas parce-qu'on était jumeau, qu'on pensait toujours la même chose, et heureusement en réalité. On avait de temps en temps nos petits débats ou chacun n'était pas forcément d’accord avec l'autre, mais ou chacun respectait l'avis de l'autre. Et c'était le principal. Avec Tess en plus, nous formions un petit trio de choc. Tess ne vivait pas avec nous, mais elle n'était pas loin non plus, il nous fallait pas longtemps pour rejoindre son appartement. 3 enfants, 3 personnes différentes avec les gouts et les couleurs de chacun, et des métiers aussi différents pour les trois. J'adorais mon métier, même si ce n'était pas forcément simple tous les jours, avec le personnel qui était de temps en temps en rébellion. Mais je finissais toujours par trouver des solutions, le mieux c'était tout de même les logiciels informatiques et les ordinateurs, j'avais beaucoup moins de souci.

- Et tu sais, qu'en tant que frère, je ne te mentirais pas donc tu peux me croire quand je dis, que c'est vraiment simple. Mais il faut dire que je te connais patient dans certains domaines, mais avec les ordinateurs et le téléphone, je ne peux pas dire que la patience est ton point fort. Je peux t'assurer qu'avec le PC et le téléphone, tu peux faire beaucoup de chose. Alors qu'avec ta cabine téléphonique, c'est un peu limité quand même.

Mon frère et l'informatique, ce n'était vraiment pas son truc, et je pense que j'avais tout de même sauvé la vie de son ordinateur, pour combien de temps ? C'était un mystère ca. Il faut bien avouer que la dessus, on était complètement différent, les ordinateurs avaient très peu de secret pour moi et surtout j'appréciais de les manipuler et résoudre des petits problèmes. Mais il y avait aussi une chose que je pouvais apprécier, c'était les balades en moto, c'était une liberté sans fin ! Rouler au vent, parcourir des kilomètres, s'arrêter ou je le voulais, et y passer la nuit ! Et une autre chose que j'aime, c'est jouer au basket, aller voir un match de basket aussi, et surtout soutenir l'équipe que j'aimais beaucoup, les Lakers. Une équipe que je supporte depuis des années et des années.

- C'est parti alors pour notre virée ! Ca va être vraiment très fun. Je pense qu'on peut le faire ensemble si tu veux, juste avant de partir, mais si tu préfères y aller en avance, je te laisse y aller et je prépare tout ce dont on a besoin pour notre petit week end.

La perspective de ce petit week end était vraiment parfaite ! C'était vraiment quelque chose que j'avais envie de faire, j'avais proposé a Noa, s'il n'avait pas été disponible, j'aurais pu partir en solo. Même si c'est toujours mieux d'être à plusieurs. En tout cas, programme de la semaine prochaine, détente, route et bonheur d'être en famille. J'étais assez protecteur avec ma petite soeur, mais je dois dire que là, je préférais attendre la suite des événements, ce n'était pas parce-qu'il était venu à l'anniversaire de notre père, que cela allait être une grande histoire. Et je dois avouer que je n'avais rien trouvé de bizarre dans son comportement ou les paroles qu'il avait prononcé.

- Je ne ramollis pas mais je ne peux pas dire qu'il m'a fait une mauvaise impression, alors je pense simplement qu'il est logique de lui laisser le bénéfice du doute, en revanche s'il n'est pas clair, je sais que je ne vais pas le louper. Mais pour le moment, il n'y a aucun signe d'alerte comme quoi, il s'agit d'un idiot ou d'un crétin qui compte profiter de notre soeur. Par contre, je pense que si tu te lances la dedans, tu sais très bien qu'elle pourrait faire la même chose, à toi de voir si tu as envie qu'elle se lance à la poursuite de tes conquêtes du soir. Et aussi, je pense qu'elle pourrait être capable de te casser tes coups, tu sais à quelle point elle peut-être très maline.

Je le savais déjà par avance, Tess pouvait être vraiment très redoutable et elle pouvait avoir de ses idées. Après j'espérais que Noa pourrait le laisser tranquille pour le moment, je trouvais qu'il était préférable d'attendre et de voir, s'il y avait le début d'une relation, ou si c'était juste quelqu'un de passage. Je ne pouvais pas dire qu'on était des modèles de relation avec Noa, on sortait avec des filles juste pour une soirée. Ce qui nous convenait parfaitement bien, enfin je ne parlais qu'en mon nom, sortir avec une fille pour une soirée, c'était très bien ! Pas d'attache, pas de prise de tête, pas de tromperie.

- Je crois que tu vas être vraiment décu, parce-que je n'ai rien à raconter. Je vis ma petite vie de célibataire, et c'est vraiment très bien. Les relations d'une soirée, c'est parfaitement ce qui me convient. Tu voulais que je me confie mais est-ce-que tu aurais quelque chose à me dire de ton côté ?

C'était tout ce que je pouvais espérer pour mon frère et ma soeur, qu'il puisse trouver leur ame soeur. Mais je savais aussi que cela pouvait prendre encore un peu de temps. Après toute la famille était jeune, et peut-être qu'on finirait tous les trois avec quelqu'un, ou alors peut-être qu'on finirait tous les trois ensemble dans la même maison.