Let's challenge => Liv Miller

Je déprimais. C’est rare, mais ça m’arrive. Et quand ça m’arrive, ce n’est pas très joli à voir. Mes moments d’optimisme légendaires sont tellement haut que mes moments de déprime sont eux, très bas. J’ai passé une bonne partie de la journée sur mon canapé, à regarder la série the Originals. Je devenais complètement fan, tiraillé entre le pragmatisme d’Elijah et le charme de Klaus. Malgré son côté badass, le personnage laissait entrevoir un bon fond, ainsi, j’avais bien du mal à me décider lequel des deux frères Mickaelson je préférais. J’ai gardé Tchikiboo sur mes genoux une bonne partie de la journée lui caressant la tête ou les oreilles pour le faire sentir mieux. A ma grande surprise, je réussi à avoir un rendez-vous chez le vétérinaire assez rapidement. Il ne me restait plus qu’à attendre 15h et Ben, pour qu’il m’accompagne. J’étais hyyyyper étonnée d’avoir de ses nouvelles, je ne pensais pas qu’il me rappellerait vu la catastrophe qu’était devenue notre relation. Depuis le mariage, tout s’est dégradé, on s’est embrassé, on a failli aller plus loin et je me suis emmêlée les pinceaux. Parce que pour moi, contrairement à lui, un baiser ça a une réelle signification. Je n’embrasse pas quelqu’un juste comme ça. Ensuite, nous avons eu une discussion qui ne s’est pas très bien passé, il voulait me dire des choses que je ne voulais pas entendre, de ne pas me faire de film et tous ces trucs-là alors que c’était déjà trop tard, je me l’étais fait le film.
Heureusement, tout cela est derrière nous, j’ai pu remettre en place mes idées, mes pensées et mes sentiments. Nous retrouver sur la plage avec Ben nous a fait beaucoup de bien et m’a permis de réaliser que je l’appréciais beaucoup en tant qu’ami et qu’une belle amitié nous attendait. Enfin, pour le moment, c’est lui que j’attends. Je profitais de ces quelques minutes pour donner à manger à mes poissons et laisser un bout de laitue pour la tortue, toujours avec mon chaton dans les bras. J’avais même eu une chèvre que j’ai dû finalement redonner à un refuge car elle n’était pas adaptée à la vie en appartement, ce que je comprenais tout à fait. En fait, une chèvre sur un balcon, ça commençait à relever de la maltraitance animale. A la place, j’ai récupéré une tortue. C’est beaucoup plus petit, moins encombrant. La sonnerie de la porte retentit finalement, je laissais Tchikiboo en boule dans un coin. “Coucou, comme il y avait pas en grand monde en ville, je suis pas mal en avance, j'ai regardé sur mon GPS, il ne faut que 9 minutes pour aller à la clinique vétérinaire. Comment ca va ?” je le regardais, sourire aux lèvres. Beaucoup d’information d’un coup, dis donc, il est bavard le petit Ben. “Salut !” je le saluais avec ma main puis acquiesçais avant de continuer. “Okay, ça nous laisse le temps de boire un petit quelque chose.” Je me poussais ensuite pour lui laisser accès à un mon appartement. “Entre. Je ne me rappelles plus si tu es déjà venu ici ou pas.” Lui dis-je en fronçant les sourcils parce que depuis des années qu’on se connaît, il a du bien y faire un tour. Je ne sais plus. “Plutôt bien, mais très inquiète pour mon chaton, j’espère qu’il n’y a rien de grave. Tu veux voir à quoi il ressemble ?” je lui demande après avoir refermé la porte derrière lui. Je le dirigeais ensuite vers mon salon où nous trouvions ma petite boule de poil les yeux fermés.

Ben est plus compatissant que je ne l’aurais cru. Je suis contente de le voir débarquer car d’une manière ou d’une autre, il m’apporte une sorte de soutien. Pourtant, depuis que j’ai appris à le connaître, j’ai cru comprendre que ce n’est pas un amoureux des animaux. Puis, il gère sa propre boîte d’informatique, il est pas mal occupé, gère pas mal de monde. Je n’arrive pas à croire qu’il a réellement réussi à se libérer pour m’accompagner. Je n’y croyais tellement pas lorsque je lui ai proposé et contre toute attente, il a accepté. C’est fou ! J’ai l’impression que la balade sur la plage a redonné un nouveau souffle à notre relation ! Ça lui a fait un bien fou ! Plus de gêne, plus de malaisance. Nous arrivons à mieux nous comporter l’un envers l’autre. Et le voilà qui débarque chez moi aujourd’hui, acceptant de boire un petit coup avant le rendez-vous chez le vétérinaire. Lorsqu’il dit être partant pour s’installer sur le balcon, je lui affiche un sourire sincère. Ça, c’est une très bonne idée. J’ai d’ailleurs une terrasse d’une grande superficie et un salon de jardin qui nous permettra de passer un moment détente. « Bonne idée. Il fait encore trop chaud pour les chocolats chaud et puis ce n’est pas ma spécialité… Moi, c’est plutôt les cocktails fruités.» je lui dis avec sourire amusé. Les chocolats chauds, c’est plus de son domaine. Moi, je suis du genre cocktail.
Sans plus attendre, je commence à ouvrir mes placards et mon frigo. Je récupère des fraises surgelés, de la limonade bien fraiche et des glaçons. Je pose le tout sur mon plan de travail et sors ensuite quelques sirops de mes placards. « Tu préfères à la grenadine, à la fraise ou à la menthe ? » Je demande tout de même avant de commencer ma préparation pour être sûr de lui faire boire quelque chose à son goût. Je ne me souvenais plus s’il était déjà venu ici ou pas et il semble avoir un meilleur souvenir que moi. Un air d’effroi me parcourt le visage lorsque je repense à cette soirée. « Oui je m’en souviens maintenant. » c’était peut-être un oubli volontaire de ma part enfait. Je secoue la tête un peu nerveusement, essayant de retirer le positif de tout ça. « C’est à cette soirée que tu es passé de monsieur crétin à monsieur sauveur. » j’ajoute en me tournant vers lui. Il était passé par un tout tas de surnom depuis qu’on se connait et celui de sauveur était largement mérité. Il a été mon héros. Je lui avais d’ailleurs acheté un bonnet et une écharpe ensuite pour le remercier. Avec l’hiver qui approche, il pourra ainsi s’en servir. « J’espère oui qu’il pourra le diagnostiquer rapidement, je ne veux plus le voir souffrir. » je dis en évoquant mon chat une nouvelle fois. Cette situation m’attriste et me rend très malheureuse.
Oui, nous allions le voir sans le déranger. Je m’approche doucement de ma boule poil, sur la pointe des pieds même et invite Ben à faire de même. « Viens, tu peux approcher tu sais. » Sans réellement me rendre compte de ce que je faisais, je lui pris la main que j’amenais doucement près de la tête de mon chat. Je la posais avec délicatesse sur celle-ci et relevais ensuite les yeux vers Ben, un sourire encourageant sur les lèvres.  

« Oui oui, des cocktails fruités et va pour fraise alors ! » Je lui dis avec un graaaand sourire aux lèvres. Il m’avait fait goûter sa spécialité l’année dernière, à mon tour de lui faire goûter  la mienne. J’espère bien évidemment que ça lui plaira, sinon, c’est le malaise assuré ! Notre conversation dérive vers la dernière fois qu’il est venu à la maison, ce n’était pas de toute gaieté à vrai dire. Heureusement, tout cela est derrière nous à présent. « Qu’est-ce que t’es modeste toi alors ! Je vais changer ton surnom et tu vas devenir Monsieur Modeste, voilà ! » je lui disais alors en pouffant de rire ensuite. Il avait fait beaucoup pour moi et ne s’en rendait même pas compte, c’est fou ! Je suis persuadée que pas tout le monde aurait réagi de la même façon parce que lui, il ne s’est pas uniquement contenté de prendre ma défense. Non, il m’a raccompagné, il m’a pris dans ses bras et il est resté avec moi pour me rassurer. Je me suis sentit en sécurité et il en fallait beaucoup pourtant pour que je retrouve ce sentiment après le traumatisme que je venais de subir. « Les surnoms évoluent au fil du temps ! » Comme notre relation, en réalité. Mais je préférais ne pas ajouter cette phrase. Nous sommes deux bons amis à présent, plus aucune ambiguïté entre nous et c’est mieux ainsi.
La discussion dévie sur mon chaton d’amour pas au top de sa forme. Je ne sais pas trop comment m’y prendre avec lui. Je hoche la tête lorsque Ben dit la situation stressante. Oh que oui, elle l’est et j’espérais comme il le disait que le vétérinaire allait vite savoir de quoi il était question. « Moui, c’est ce que je me dis et j’essaye de me rassurer comme ça. Je culpabilise un peu parce que j’avais l’impression de bien faire les choses, mais finalement non. J’ai forcément fait quelque chose de travers pour qu’il se retrouve dans cet état… » la fin de ma phrase s’éteins dans un murmure. Je m’en veux d’avoir fait quelque chose. De l’avoir trop nourrit ? Ou pas assez ? Est-ce qu’il a attrapé froid ? Je soupire doucement puis relève mes yeux vers Ben en haussant les épaules. Un sentiment d’impuissance m’envahit. Je ne sais pas trop comment faire pour l’aider en plus et c’est vachement frustrant. « Oui, on va le laisser tranquille. » Ajoutais-je après avoir lâché la main de Ben. C’est involontairement que je l’avais saisi, un peu naturellement à vrai dire.
Nous nous décalons ensuite, je me lève et marche en direction du salon, suivi par Ben. Je lui indique de prendre place sur le canapé, nous nous y installons d’ailleurs, avec face à nous, les deux cocktails préparés par mes soins et posés sur la table basse. « Et sinon toi, ça va ? » je demande sur un ton doux. Parce que de mémoire, la dernière fois, il était énervé contre son frère il me semble et il était venu sur la plage pour ça. J’avais retenu qu’il n’était pas très ouvert à la discussion, mais depuis, il a peut-être changé d’avis et souhaite vider son sac ?

Je pouffe de rire ensuite, nous parlions des surnoms et voilà qu’à présent il pense que je fais cela avec tout le monde. Eh bien non monsieur. C’est un truc entre toi et moi. Je souris tendrement en me tournant vers lui, croisant mes bras sur ma poitrine. « Pas du tout, c’est un privilège qui t’es réservé. » je lui avoue alors. Ce qui est vrai, il faut croire que dès le début il y a eu cette alchimie entre nous, cette connexion que j’avais rarement ressentit, voire quasiment jamais. « Avec Zoey, on se donne des surnoms affectueux, comme c’est ma meilleure amie… » Mais ça ne compte pas vraiment, parce que c’est Zoey, parce qu’on se connait depuis toujours et que c’est carrément bizarres de s’appeler par nos prénoms. J’ajoute cela pour ne pas non plus qu’il croit qu’il est vraiment le seul only one. Alors que c’est quasiment le cas.
Je lui fais part de mes inquiétudes et je ne l’aurais pas cru, mais il arrive à vraiment bien me rassurer. J’y crois à ses paroles, au fait que le propriétaire n’est pas réellement le responsable. Je suis bien plus que cela pour mes animaux, j’ai le rôle d’amie ou même de maman. « Moui, j’espère… J’essaye de faire de mon mieux en tout cas, pour qu’ils ne manquent de rien ces petits animaux, alors j’espère vraiment que je le fais comme il le faut. » je lui dis alors. J’ai à chaque fois le cœur en miettes à chaque fois que je passe au refuge pour animaux et si la superficie de mon appartement me le permettait, j’en aurais encore beaucoup plus. « Tes mots sont en tout cas très rassurants. » et j’y crois. Ca m’apaise, ça me rassure.
Hahahaha ! J’éclate de rire en imaginant les petites taquineries que ses employés ont bien pu lui lancer en le voyant partir plus tôt. « Ils n’ont pas l’habitude de te voir partir aussi tôt j’imagine. » je lui dis alors, parce que je sais qu’il est complètement dévoué à son travail. J’eu l’occasion de voir son repère à notre rencontre, je devais faire des plans pour sa boîte et ça ne s’est pas très bien passé. En tout cas, en fidèle patron qu’il est, il prend à cœur les choses et a envie de bien faire. Ses employés lui sont bien dévoués. « Tu leur a expliqué que c’est pour voler au secours d’une jeune femme ? » je demande plutôt curieuse. Baaaaaaah quoi ? Je sais bien qu’il n’est pas du tout du genre à parler de sa vie privée, mais je me demande s’il s’est justifié ou pas auprès d’eux.
« Merci ! Je t'en ferais d'autres à l'occasion ! » m’exclamais-je face à son compliment sur mon cocktail aux fruits que je venais de préparer. A mon tour de finir le mien, après quelques gorgées. Je récupère son verre et le mien que je pose dans l’évier. Je les rince rapidement et les laisse sur les côtés, je les mettrais ce soir au lave-vaisselle. « On y va ? »  je demande en me tournant vers lui. Histoire de ne pas être en retard. « Encore merci de m’accompagner, tu n’étais pas obligé de t’infliger ça. » je lui dis alors en récupérant mon manteau. Je vais ensuite récupérer mon chaton et sa petite boite pour le mettre à l’intérieur, j’enfile ensuite mon manteau, prends mon sac à main et voilà, nous sommes prêts à y aller.

« Prends tout le temps qu’il te faudra. » Je lui réponds en lui tirant ensuite la langue lorsqu’il dit avoir de la concurrence pour les surnoms. Je lui ai pourtant précisé qu’avec Zoey, ça ne compte pas car c’est ma meilleure amie depuis la nuit des temps, la seule que j’ai eu et la seule personne au monde avec qui je m’entends très bien. Mais bon… de son côté, il ne semble pas être très surnoms, ça ne m’étonne pas, les hommes en général sont plutôt comme ça.. « Puis venant de quelqu’un qui ne donne pas de surnoms… ne prend pas trop de temps quand même !! » je lui dis ensuite en riant pour le taquiner. C’est fou, mais j’ai l’impression que le fait de ne pas s’être vu ni parlé quelques temps, ça a donné un vrai petit air frais à notre amitié, à notre relation de façon générale.

Ben se veut rassurant et sans se rendre compte, ses paroles m’atteignent et me permettent de positiver. Ca fait du bien après avoir broyer du noir pendant quelques temps. Je suis contente qu’il dise que je m’occupe bien d’eux, car j’ai eu pleins de moments de doutes récemment. « On verra bien. » Je lui dis lorsqu’il parle de vétérinaire qui va soigner mon chaton. De toute façon, nous n’allons pas mettre longtemps à nous en apercevoir car c’est bientôt l’heure de partir.

« Tu as bien raison, parfois, on oublie la frontière entre la vie professionnelle et personnelles alors qu’on ne devrait pas. De mon côté, je mets aussi certains filtres, même si à mon avis, j’en dis déjà beaucoup trop sans m’en rendre compte. » je lui réponds lorsqu’il me dit que ses employés se sont posés des questions. Je suis du même avis que lui, c’est bien de maintenir une certaine distance tout de même et de ne pas tout mélanger. Je les avais brièvement rencontrés une fois lorsque j’étais passé pour designer et faire les plans des bureaux. Ça remonte à tellement loin j’ai l’impression.

Le temps passe vite lorsque nous sommes avec une bonne compagnie ! C’est ce qui est entrain de se passer. Nous ne tardons pas à mettre notre veste, écharpe et bonnet pour ma part, je récupère la petite cage de mon chaton et nous voilà prêt à partir. « Je viens de t’envoyer l’adresse par sms. » je lui dis ensuite pendant que nous attendons l’ascenseur. Et voilà, on grimpe dedans, on se retrouve au rez-de-chaussée et nous sommes prêts à partir. Je mets mon chaton sur la banquette arrière et m’installe devant, aux côtés de Ben. « Le trajet n’a pas l’air trop long. » je dis en attachant ma ceinture. En effet, le trajet se passe plutôt rapidement. Ben se gare près du vétérinaire et je me tourne alors vers lui. « Et nous y voilà. Tu nous accompagnes ? » peut-être qu’il considère sa mission finie et préfère rentrer chez lui ?

Je me rends une nouvelle fois compte que nous avons plusieurs points communs avec Ben. Je suis assez d’accord de l’entendre dire qu’il est important de ne pas tout mélanger et de garder une frontière entre sa vie professionnelle et personnelle. Malheureusement, des fois c’est difficile. Autant, avec certains collègues il vaut mieux garder ses distances, autant avec d’autres, tout vient naturellement, il est plus facile de se livrer, de se confier, de raconter quelques instants de ma vie. Je ne sais pas si c’est ma nature sociable qui me rend aussi bavarde ou si c’est le fait que d’autres réussissent à me mettre à l’aise, mais plus d’une fois, je suis rentrée chez moi noyée de regrets en me disant que j’en ai dit beaucoup trop. Mais on ne me changera pas, il faut croire que ça fait partie de ma nature. Je confirme les dires de Ben lorsqu’il parle aussi de hiérarchie, c’est encore plus délicat dans ces cas là.

Enfin, je suis contente de monter en voiture avec lui, sa présence me rassure en quelque sorte. Je me retrouve assise devant, sur le siège passager et la cage de mon chaton juste à l’arrière. Finalement, le vétérinaire n’est pas très loin, nous arrivons bien vite, après une dizaine de minute et une musique qui nous fait fredonner quelques fausses notes. En tout cas, ça me change les idées et me permet de penser à autre chose et ça, ça fait du bien. Une fois arrivés, je propose à Ben de m’accompagner, je ne sais pas quels sont ses plans ou ses intentions, mais de mon côté, j’aimerais continuer à pouvoir compter sur sa présence.

Je pouffe de rire face à sa réponse. C’est à ce point une corvée pour lui ? En tout cas, il sort de sa voiture en même temps que moi, c’est donc un bon signe !!! Je claque la portière et vais récupérer mon chaton à l’arrière. « Tu m’autorises à conduire ta voiture au cas où tu fais un malaise ? » je demande avec un sourire amusé pour le taquiner un peu. Il verrouille sa voiture, et nous voilà ensuite en train de monter les trois petites marches qui nous mènent jusqu’au vétérinaire. « Bonjour » saluais-je la secrétaire une fois que nous sommes rentrés. C’est la première fois pour Ben, mais il va vite s’apercevoir que la réception est comme un cabinet médical classique, sauf que c’est adapté aux animaux. « J’ai rendez-vous avec le docteur Williams, c’est pour mon chat. » J’explique à la dame qui acquiesce avant de nous laisser nous installer.

Ben et moi prenons chacun une chaise, je suis contente de voir qu’il n’y a pas beaucoup de monde en salle d’attente. Nous et une autre personne portant une cage d’hamster. Je me rapproche de Ben pour lui murmurer à l’oreille. « Heureusement qu’on n’est pas tombé sur un serpent ou un autre animal de ce genre, ce serait malaise assuré pour toi. » Je pouffe de rire amusé avant de le regarder quelques instants. « Si tu te sens pas assez à l’aise, tu pourras m’attendre ici, je devrais pouvoir me débrouiller… » parce que clairement, je ne veux surtout pas l’obliger à faire quelque chose dont il n’a pas envie.

Je pouffe de rire lorsqu’il parle d’être un homme fort. Eh bien oui, pourquoi pas ! On va voir comment il se débrouille le monsieur. « Exactement ! Ce n’est pas si terrible et tu vas réussir à surpasser ça, j’en suis persuadée ! » m’exclamais-je en voulait être très rassurante, je ne sais pas si j’y arrive, en tout cas, je l’encourage ! C’est comme aller chez le médecin finalement, mais avec d’autres espèces d’animaux ! Au début, c’est un peu étonnant, mais ensuite, on s’y habitue. Et je suis sûre qu’il va réussir à dépasser tout ça !

Nous prenons place dans la salle d’attente, et nous commençons à discuter. Notre discussion est assez fluide et naturelle, comme deux amis. On ne croirait pas que nous avons vécu tout pleins de choses, que je me suis faite passer pour sa fiancée le temps d’un week-end et que nous nous sommes déjà embrassés. A cette pensée, me joues commencent à virer au rose, soudainement. Je ne dois pas, je ne dois plus penser à tout cela, c’est derrière nous. Heureusement, lorsqu’il reprend la parole, je suis sortie de mes pensées, j’y remets de l’ordre.

« Hm, ce n’est pas simple d’en avoir, c’est une sacrée responsabilité. Il faut les sortir, leur donner à manger et surtout, avoir l’espace nécessaire chez soi. Je ne me vois pas du tout sans animal de compagnie pour ma part, tu sais, la dernière fois, j’ai même voulu une chèvre naine, mais elle n’est pas adaptée à la vie en appartement… »  Je dis avec une voix un peu triste. Ma chèvre n’aura pas tenu une journée. Heureusement, je me suis vite rendu compte que ce mode de vie n’est pas pour elle et je l’ai retourné à la ferme. Je prends une inspiration, repensant au fait que mon appartement est beaucoup trop petit. Je me suis déjà fait la remarque, mes proches trouvent que c’est largement suffisant pour une personne seule, mais lorsqu’on a beaucoup d’affaires, des tas de plantes et pas mal d’animaux, on commence à manquer d’espace tout de même ! « J’aimerais bien avoir une maison un jour, avec un graaaaaaaaaaaand jardin, pour que mes animaux se sentent un peu libre. » je lui dis alors. Ma maison de rêve ! Moi qui suis justement architecte, j’en dessine souvent des maisons et j’ai plus d’une fois essayé d’esquisser la mienne. J’en ai dessiné au moins quatre versions différentes, ça me permet de rêver un peu, de rêver grand, bien que je me doute que je ne pourrais jamais m’offrir quelque chose de pareil un jour, à part si je gagne au loto.

« Oui, j’en ai une. C’est comme pour les humains, mais adapté pour les animaux. » je lui explique lorsque finalement, le médecin arrive pour m’appeler par mon nom. A mon tour ! Je saisis la cage de mon chaton et me tourne ensuite vers celui qui m’accompagne. « Tu viens alors ? » je demande, sans l’obliger à rien bien sûr. Nous allions enfin être pris en charge pour le médecin, et j’avais hâte d’être rassuré quant à l’état de santé de mon baby.

Comment ça pourquoi je veux une chèvre ? Je me tourne vers Ben, les yeux écarquillés, surprise par sa question. « Mais parce que c’est trop mignon ! » Non mais ! Je vois le jugement dans son regard, je vois l’incompréhension. Mais ce n’est pas parce que de son côté il n’aime pas les animaux que voilà, du mieux, j’adore ça, et si je pouvais en avoir pleins, je ne m’en priverais pas ! Je secoue la tête, je m’emballe trop rapidement, je n’ai même pas de place chez moi, ni sur ma terrasse. Ce que je fais d’ailleurs souligner à Ben qui me prend au dépourvu avec sa question. J’ai toujours pensé que ce serait un projet long-terme, je ne me voyais pas le faire maintenant parce que… Eh bien parque… Je fronce les sourcils.

« Parce que… Parce que je ne sais pas, mais j’ai l’impression que ce n’est pas le bon moment. Ça demande un salaire, une situation stable, hm, et beaucoup d’ambition, j’imagine ? je ne sais pas trop. » je lui réponds avec un haussement d’épaules, me rendant finalement compte que je n’ai pas de raison particulière de ne pas le faire. La principale raison était sans doute ma peur de sauter le pas. C’est que… J’aime bien l’appartement où je suis et j’ai sans doute peur de le quitter. Peur de sortir de ma zone de confort à laquelle je suis habituée. J’ai tout ce qu’il faut, je suis dans mon espace personnelle. Je ne sais pas si c’est pour cela, en tout cas, j’ai tendance à repousser mon rêve de maison de plus en plus. Je soupire alors, perdue dans mes pensées. J’ai peut-être juste besoin de me mettre un bon coup de pied aux fesses pour avancer, qui sait.

C’est à notre tour de rejoindre le docteur et de nous installer dans son cabinet. C’est mignon, la déco est plutôt sympa. Mais nous ne sommes pas là pour ça. Je pose mon regard sur lui et me concentre pour le regarder ausculter mon chaton. Le rendez-vous se passe plutôt bien finalement. Le médecin m’explique calmement ce dont le petit chaton est atteint. Il me rassure qu’il n’y a rien de grave, qu’il semble avoir attrapé froid et qu’un petit traitement suffira à le remettre sur pieds et à lui redonner toute son énergie ! Top, je suis super contente ! C’est donc avec un sourire aux lèvres que je ressors du cabinet, en jetant un regard réconfortant à Ben qui semble avoir vaincu sa peur. « Tu vois, ce n’était pas si terrible ! » je lui dis avec un rire amusé. Je me sens tellement plus légère, je suis aux anges de savoir que tout fini bien pour mon petit baby ! « Je veux bien que tu nous redéposes à la maison et ensuite, tu pourras retrouver ta liberté. » je lui dis en riant. Il en a déjà tellement fait pour moi aujourd’hui que je ne veux pas prendre plus de son temps. Il doit sûrement avoir des tas de choses à faire, c’est un homme très pris.