(Finn+Andrea) You can't take my (our) youth away

J’ai enfin terminé de fouiller le garage chez mes grands-parents à la recherche d’ancien équipement de hockey que j’ai eu. Des vieux patins qui ne me font plus, des bâtons de quelques grandeurs différentes, des knee pads qui servaient davantage plus à ma grand-mère quand elle a repeint certaines pièces il y a un an ou deux je pense. Est-ce qu’Andrea aurait besoin de knee pads? Nan… la connaissant, vraiment pas. Elle est plutôt casse-cou, plus que moi même. « Tu as trouvé tout ce qu’il te faut, Finn? » La voix de ma grand-mère retentit depuis la porte qui mène à la cuisine alors que je termine de rassembler tout ce dont on pourrait avoir besoin pour aller patiner, Andrew et moi. « Yup! » Je vais la rejoindre à l’intérieur de la maison, et Wadde se lève de son panier pour venir me réclamer des caresses. « Toi aussi tu veux venir patiner, gros bébé? » En vrai, si je pouvais, je l’amènerais pour de vrai. Je joue un peu avec lui, il s’affole, tout heureux, et je me relève, sac sur l’épaule et bâtons dans les mains, pour embrasser ma grand-mère sur la joue. « J’en reviens pas que vous ayez gardé tout ça. Mais… c’est vraiment pratique, en fin de compte. » Elle me sourit et me serre dans ses bras. « C’est ton grand-père, moi j’aurais vendu ça depuis longtemps. » Sa remarque me fait rire, et ça l’amuse. Elle est toujours aussi franche et directe, je l’adore. « Tu viens dîner ce soir? Andrea est la bienvenue. Si tu arrives à rejoindre et ton frère, tu lui diras qu’il s’amène », dit mon grand-père, qui vient d’arriver. « Bien sûr », je dis, avant de filer.

Peu après avoir mis tout mon stock sur la banquette arrière de ma voiture, je suis en chemin vers la super coloc de mon frère, de sa meilleure amie et de la petite soeur de celle-ci. Je n’ai jamais été aussi proche avec Gabriela que Nolan avec Andrea, disons qu’on n’avait pas trop les mêmes centres d’intérêt. Ça fait d’ailleurs un bon moment que je ne l’ai pas vue. Une fois stationné devant leur bloc, sachant que mon frère n’est de toute manière pas là pour que je le salue au passage, j’envoie un sms à Andrea pour lui indiquer que je suis arrivé. Les secondes passent, les minutes aussi. Je commence à me demander si je ne devrais pas l’appeler ou, mieux encore, carrément monter chez elle. Qui sait avec ses horaires au bar ou à la radio, elle est peut-être en train de dormir. Mais juste quand je suis sur le point de sortir de ma voiture, la porte côté passager s’ouvre à la volée et j’en sursaute tellement que j’appuie malencontreusement mon coude sur le klaxon. « Merde, Andrew, tu m’as fait peur! » je dis, néanmoins en riant aux éclats. Je la regarde de la tête aux pieds comme si je jaugeais sa tenue. « Je vois que tu as mis ta tenue de patineuse artistique… » je déclare, amusé, avant de pointer vaguement vers l’arrière pour montrer mon sac de sport. « J’tai trouvé des patins. J’pense. Il devrait y en avoir là-dedans qui te font, puisqu’ils ne me font plus depuis longtemps. » C’est seulement un fait que j’ai des plus grands pieds qu’elle. « J’tai aussi apporté d’autre équipement si tu veux éviter d’avoir des bleus aujourd’hui, genre… en tombant, par exemple », je pouffe en oscillant des sourcils. C’est seulement pour la taquiner, en vrai je suis sûr qu’elle se débrouille toujours bien.

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@Andrea Alvarez

Je pense que j’ai fini par abandonner d’attendre Andrea — tousse —, et que c’est pour cette raison only qu’elle me surprend en sortant littéralement de nulle part, me faisant kaloxonner sans le vouloir, ce qui me fait sursauter davantage. Ça doit être trop beau à voir, sérieux. Heureusement que je suis capable de rire de moi-même (parfois). « J’en suis navré », je dis en secouant la tête, un petit sourire au bord des lèvres. « Je voulais être sûr d’attirer ton attention. Les jolies filles comme toi ne regardent pas les gars comme moi d’habitude », je réplique pour la taquiner en retour. En vrai, je l’ai toujours trouvée jolie, et je n’ai jamais cherché à m’en cacher. C’est juste un fait, c’est tout, pas une déclaration d’amour, hein. Quand elle me montre sa tenue, je fais mine d’avoir soudainement très chaud en battant de la main près de mon visage, me retenant de ne pas rire. « Ça me plait, tu dis? Le maillot est une chouette touche, sérieux. Baker contre Alvarez, yay! Et je pense que je ne t’ai jamais vue avec autant de paillettes sur les yeux », j’ajoute, amusé. « Ça te va bien, tu les as piquées à mon frère? » je pouffe en démarrant la voiture. « D’ailleurs, vous êtes tous les deux cordialement invités à venir manger à la maison ce soir. J’pense que nos grands-parents arrivent pas à le rejoindre… j’sais pas », j’explique dans un haussement d’épaules. Il doit probablement être en train de travailler ou un truc du genre.

Je lui présente le stock de hockey que j’ai amené pour elle. C’est pas comme si c’était commun pour les californiens d’avoir une paire de patins à la maison. Je grimace d’abord quand elle prononce mon prénom au complet, celui qui est écrit sur mon certificat de naissance et que je n’utilise jamais de moi-même, puis je ris à sa réplique alors qu’elle me tire la langue. J’ai toujours adoré son sens de la répartie. En vrai, Andrea n’est pas petite, mais il faut dire que je la dépasse quand même d’une bonne tête, un peu plus peut-être. Et ouais, surtout en termes de pointure. Je hausse les épaules, me voulant mystérieux, quand elle suggère que je compte lui prêter des patins trop grands pour la mettre en désavantage. « Qui sait… peut-être, peut-être pas. » Et puis, de toute manière, si vraiment mes patins ne lui font pas, il est possible d’en louer là-bas.

Je lui fais également part, pour pousser la plaisanterie jusqu’au bout, que je lui ai apporté de l’équipement pour éviter de se blesser en tombant. Tout de suite, exactement comme je m’y attendais, Andrew s’offusque en m’accusant de tricher. Profitant qu’on n’a pas encore pris la route, je lève les deux mains devant moi, sur une fausse défensive. « Qui a dit que j’allais te faire tomber? Quoique, maintenant que tu le suggères… » Bien entendu, je ne la mettrais jamais dans une situation pour la blesser, on s’entend. « T’es tellement mignonne à bouder comme ça », je finis par ajouter, les yeux rieurs.

« Sérieux, cette chanson? » je soupire alors qu’elle vient d’en choisir une nouvelle. Du coin de l’oeil, je peux voir sur son visage qu’elle s’attendait à ma réaction, et que c’est exactement pourquoi elle l’a mise. Une fois arrivés, j’ai à peine éteint le moteur qu’elle a détaché sa ceinture et me regarde en oscillant les sourcils. « Quoi? » je demande, les yeux plissés, anticipant tout et rien à la fois avec cette Alvarez. Sa question me fait rouler des yeux. « Dans tes rêves », je réplique, un nouveau sourire en coin sur les lèvres. « Je pense que tu projètes ta peur sur moi, ahah! » Je recule mon siège et tends la main vers l’arrière pour récupérer le sac avec tous mes anciens patins. « Vaut peut-être mieux les essayer tout de suite pour ne pas avoir à les trainer tous à l’intérieur? » je suggère. « Je peux même t’aider à les enfiler comme Cendrillon, si tu veux », je dis dans un rire.

Une fois à l’intérieur, on se sépare brièvement pour rejoindre les vestiaires chacun de notre côté, le temps d’enfiler nos patins. Sauf que lorsqu’on se rejoint près de la patinoire, je regarde ses pieds en secouant la tête. « Nm-mm, ils ne sont pas assez serrés, tes patins », je “diagnostique” en me penchant pour les ajuster de moi-même. Je connais des gens qui se sont foulés la cheville parce que les lassets étaient tout mous. « Tu vois, je tiens à ta sécurité, j’aurais franchement pu ne rien de dire, Andrew », je lui explique, faisant exprès de faire mine que je viens de lui rendre un gros service. Et puis bon hein, je ne me vois pas devoir dire à mon frère qu’Andrea s’est foulé la cheville alors que ça aurait pu être évité.

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@Andrea Alvarez

Je plaisante en affirmant que les jolies filles comme Andrea ne regardent pas les gars comme moi. « J’ai l’air d’un nerd? », je réponds en éclatant de rire. J’ai rien contre les nerds, hein, mais je ne dirais pas que c’est un qualificatif qui me décrit si bien. Si on me décrit comme les lycéens qui sont dans les films d’ados, j’imagine que je ferais partie des sportifs, bien que j’aie un côté plus… calme à mes heures. Ou pas, certains diront. Quand je dessine, surtout, en tout cas. Je lui tire la langue en retour alors qu’elle s’installe sur le siège passager. J’affiche une mine faussement déçue quand elle me fait un clin d’oeil. « C’est looooong, quatre ou cinq ans », je soupire en secouant la tête. Andrea va toujours avoir une place spéciale dans mon coeur, je crois, mais je pense que ça ferait un peu bizarre que je sorte avec la meilleure amie — pratiquement soeur — de mon frère, non? Je la considère moi-même pratiquement comme une soeur, je nous imagine pas vivre quelque chose de romantique ensemble. C’est quand même vraiment fun de poursuivre la plaisanterie et c’est pourquoi je fais mine d’être plutôt allumé par sa tenue spécial Alvarez qu’elle a enfilé. « Tu sais pas à quel point », je dis dans un sourire que je veux charmeur. « Gab est bonne pour bouder, de toute manière », j’ajoute dans un petit rire, mi-amusé, mi-découragé. C’était assez courant, quand on se retrouvait tous les quatre, plus jeunes. De ce que je me souviens d’elle, elle avait un petit côté bossy et, si ça ne se passait pas comme elle le voulait, elle boudait. Je me faisais une joie de la faire bouder exprès. Elle a peut-être changé avec le temps, je ne saurais dire, mais je suis loin de la voir aussi souvent que Drea. Pas que je la voyais souvent non plus quand j’étais au pensionnat ou même à San Diego. « Si tu veux », j’agréé dans un sourire amusé quand Andrew parle de selfies pour Gab et mon frère. « Awwn, tu sais à quel point j’adore faire fâcher mon frère », je muse dans un air angélique (ou machiavélique). « T’as pas piqué son rouge à lèvres, aussi des fois? Tiens, je te laisse me mettre une trace de rouge à lèvres ici — » Je tapote ma joue. « — pour être bien sûr de le rendre jaloux », je la taquine en ne pouvant réprimer un nouveau rire.

Je lui partage l’invitation de mes grands-parents à dîner avec eux ce soir, en mentionnant qu’ils n’ont pas réussi à rejoindre Lucas. Je leur ai répété qu’il doit être en train de travailler, qu’il a une vie, quoi, mais je pense qu’il ne leur a pas donné de nouvelles depuis hier au moins et que ça commence à être long pour eux. Je peux comprendre, vu ce qui est arrivé à nos parents, mais bon… il faut bien qu’on vive notre vie, aussi. « Tu ne peux tout simplement pas refuser », je dis en haussant les épaules, comme si c’était une évidence. Manquerait plus que je lui créé littéralement une invitation à l’ordinateur, écrite en script et tout. Damn, j’aurais dû, en fait. « Bien sûr, on voit ce que sont vos priorités », je dis dans un faux ton de reproche. Bien entendu, c’est tout faux; encore une fois, c’est normal qu’on ait d’autre chose à faire que de dîner avec eux, ce que Luke fait régulièrement déjà, je le sais. Moi, j’ai le hockey, et il a la musique. Busy men. « Et ça leur fera certainement plaisir de te revoir, aussi. Parfois, j’ai l’impression qu’ils t’aiment plus que moi. » Je lui offre un petit regard pour faire pitié. En vrai, ils l’adorent, ce n’est qu’un fait. Elle aurait un problème et ne pourrait pas rejoindre sa propre famille, disons, et je suis certain qu’ils l’aideraient avec plaisir. Je lui retourne son sourire, avant de me concentrer sur la route de nouveau.

J’affiche un petit air malicieux quand elle me traite de diabolique, quand je fais genre que je pourrais peut-être — ou peut-être pas — la faire tomber. « Faut pas pousser, j’en rêve pas, quand même… Hey! J’étais jeune et innocent, tu sauras. Ça remonte à quand, la dernière fois que je t’ai fait un croche-pattes, hein? » Je fais mine de compter les années en marmonnant. « 2019… 2020, quoi? » Okay, vraiment pas, hein, je devais avoir sept ans la dernière fois. Je pense. Et je ne l’ai fait qu’une fois, et mes parents m’ont vu faire et m’ont vraiment réprimandé. Je la taquine davantage en lui disant qu’elle est mignonne quand elle boude et… c’est exactement ce qu’elle fait. Alvarez un jour, Alvarez toujours, comme on dit.

Arrivés à destination, je lui propose en quelque sorte d’être son prince charmant en la prenant pour Cendrillon. « Si je suis gentleman aussi, ça annule certainement diabolique, c’est la règle », je dis comme si c’était the real thing. À l’intérieur de l’aréna, on se sépare brièvement pour aller dans les vestiaires et, dès que je pose le regard sur ses patins, je remarque qu’ils ne sont pas assez serrés. « Bon, tu le réalises enfin! » je pouffe, avant de lui faire remarquer à quel point j’ai un grand coeur et que je tiens à elle et à sa sécurité. Puis, je me penche pour réajuster ses patins. En me relevant, j’ai même le droit à un bisou sur la joue, je rougirais presque, genre si j’avais encore quinze ans, par exemple. Il faut dire que c’est loin d’être désagréable. « Je m’attendais pas à moins de toi, Andrew, mais je doute que tu y parvienne », je réplique dans un regard de défi. Ça ne serait pas drôle sinon.

Puis, c’est bien la Andrea que je connais qui part sur la patinoire sans crier gare et fait un tour à tout allure, alors que je m’avance, beaucoup plus tranquille, la regardant avec amusement. Elle vient prendre un des bâtons que je tiens et manque de me faire tomber par la même occasion, mais je tiens en équilibre. Easy peasy, manqué Alvarez. « Tu perds pas de temps à commencer, toi », je dis, une lueur amusée dans le regard. « Ouais ouais, fais genre que c’était pas calculé. Écoute… je te donne une chance, je vais te laisser t’éloigner pour éviter que je te fasse tomber », je dis malicieusement en lançant la rondelle par terre. « Je commence dans le but? » je propose en m’éloignant vers ledit but, après avoir lancé doucement la rondelle à ses pieds avec mon bâton. Un gentleman, je vous dis.

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@Andrea Alvarez

Je fais mine d’être scandalisé quand Andrew me dit que je n’ai pas seulement l’air d’un nerd, tout en me frottant les cheveux. Je m’empresse de replacer mes cheveux, comme si réellement je tenais à ma coiffure. Disons qu’avec un casque de hockey sur la tête la moitié du temps, je serais vraiment tout le temps stressé si je tenais réellement à l’apparence de mes cheveux. Andrea fait genre qu’elle va peut-être changer son point de vue sur moi dans quatre ou cinq ans, et je joue au gars découragé. En vrai, c’est quand même long, mais considérant qu’il ne se passera rien réellement entre elle et moi, ce n’est pas plus grave. Je hausse un sourcil quand elle me dit que ça m’apprendra la patience, mais son sourire est contagieux. Parce qu’elle, c’est vraiment son point fort, la patience… nope. Je me rappelle très bien à quel point elle trouvait ça insupportable le décompte avant-Noël pour savoir ce qu’elle allait recevoir en cadeau. Puis, je fais remarquer que Gab boude toujours de toute manière, et sa soeur ne me contredit pas, je tiens à le préciser. Toutefois, on s’entend pour vouloir embêter un peu Luke et Gab en leur envoyant une selfie de nous deux. Bon, en vrai, je ne pense pas que ça va changer leur vie ou quoi, mais c’est simplement pour nous amuser.

« Malheureusement, c’est vrai qu’il aime bien me faire fâcher aussi, un peu trop même », je dis en roulant des yeux. J’adore mon frère, mais c’est pas toujours tout rose entre nous. J’imagine que c’est pas anormal. « Je vois pas de quoi tu parles », j’ajoute dans un petit sourire malicieux quand elle me parle du bisou en levant les yeux au ciel. « Ou au contraire, je te fais une faveur parce que je sais que tu en meurs d’envie », je réplique avec un petit haussement d’épaules. Elle finit par agréer comme si c’était seulement pour rendre mon frère jaloux. Hum-hum, très crédible. « Ma-gni-fi-que, cette couleur te va bien », je commente quand elle s’applique une couleur super flashy sur les lèvres. Mes lèvres s’étirent un peu plus dans un grand sourire en la sentant s’approcher, la savoir aussi près n’est pas pour me déplaire. Plutôt que de poser ses lèvres sur ma joue, elle se tourne plutôt vers ma mâchoire. Je peux voir sur l’écran de son téléphone, en mode selfie, qu’elle a laissé une belle trace de rouge à lèvres, et je suis en train de penser à un plan machiavélique pour faire croire à Luke qu’il s’est passé un truc entre sa meilleure amie et moi lorsque… elle laisse une traînée de bave tout le long de ma joue. Quoi? « Andrew! » je proteste, alors qu’elle rit et tapote sur son téléphone pour clairement envoyer la photo dans le groupe auquel je ne réponds que rarement, pour être franc. J’en ai la confirmation quand mon téléphone vibre. Elle joue la fille totalement innocente, ouais ouais. Elle dit qu’elle va se vexer si j’aime pas ses bisous. « Je préfère avec un peu moins de bave, mais je peux maintenant me vanter que j’ai une trace d’un baiser d’Andrea Alvarez sur la joue », je dis, amusé, en me regardant dans le miroir du rétroviseur. Mouais, un peu trop baveux à mon goût ce baiser, mais bon. Elle affiche le même air que comme si elle était la personne la plus sage de l’univers. Hum-hum. « Je ne me laverai plus jamais le visage », je dis, les yeux brillants, pour la taquiner davantage.

Je roule des yeux quand elle dit que ce n’est pas difficile de l’aimer non plus. On lui fait un compliment et madame se prend la grosse tête ahah. Je souris davantage quand elle dit que mes grands-parents l’ont toujours considérée comme leur petite-fille. Elle n’a pas tort. Ils sont toujours super sympathiques et attentionnés à son regard. Ils savent aussi à quel point elle a été là pour Luke, et même pour moi en fait, quand nos parents… bref.

Moi, ça, rêver de la faire tomber? Je n’oserais jamais pour vrai. Les croches-pieds sont une chose du passé, évidemment, et j’éclate de rire quand elle prétend que c’était plus en 2023 la dernière fois. « Je pense que tu rêves de moi en fait, tu veux juste pas l’admettre », je plaisante. Qui sait, dans ses rêves peut-être, je lui fais des croche-pieds, pourquoi pas. Et elle confond ça avec la réalité. « Je vais faire de mon mieux, promis, ce serait dommage d’abimer ton magnifique sourire », je dis après qu’elle m’ait fait, justement, le plus grand des sourires. En fait, c’est toujours quelque chose que j’ai adoré chez elle. Elle ne manque pas une occasion de voir la vie en riant, sans trop se prendre au sérieux, et les occasions de sourire ne sont pas rares avec elle.

Je l’aide à essayer les patins que je lui ai emmenés, tel le prince avec Cendrillon, mais elle prétend encore que j’ai un côté diabolique. « Hey, je ne suis qu’un gentleman, c’est comme ça que tu me remercies de t’aider? », j’insiste comme si c’était un sujet bien sérieux et qu’elle venait de faire une grosse accusation. Est-ce qu’un gars diabolique prendrait le temps de resserrer ses patins pour qu’elle ne se blesse? Non, je ne crois pas. Gentleman, je vous le dis. Je soupire dramatiquement en secouant la tête quand elle fait genre qu’elle n’est même pas encore rassurée par mes promesses et mes actions. Bon ben, il faudra que je fasse davantage mes preuves pour lui prouver que je ne veux pas sa mort. C’est plutôt elle que je devrais accuser, toutefois, parce que c’est elle qui manque de me faire tomber une fois qu’on est sur la glace. « Ou c’était calculé et tu as tout simplement manqué ton coup », je dis, tout sourire, haussant les épaules. Pour lui prouver ma bonne foi, évidemment, je m’éloigne d’elle pour lui donner une chance et je ris quand elle me remercie de mon immense générosité. « Fait plaisir! » je dis un peu plus fort pour être sûr qu’elle m’entende d’un peu plus loin.

Je lui lance la rondelle, qui atterrit à ses pieds, avant de m’élancer vers le but. Un petit sourire s’esquisse sur le bord de mes lèvres alors qu’elle patine vers moi, en essayant de garder la rondelle avec son bâton. Puis, elle lance et… ce n’est pas le but! Un petit rire s’échappe de ma gorge et Andrew me dit qu’on n’a rien vu en mimant une fermeture éclair par-dessus son casque, mais au final elle ne peut s’empêcher de rire. « Okay, juste parce que c’est toi, je n’ai rien vu! » Je mime aussi la fermeture éclair. « C’était bien essayé », je dis quand même en allant chercher la rondelle avec mon bâton, avant de m’avancer vers elle qui me demande des conseils. Je ne réfute pas le fait qu’elle m’ait appelé joueur professionnel; même si je n’en suis pas encore un, j’ai espoir que, d’ici quelques semaines, peut-être, ça sera le cas. Ça serait le rêve. « Quoi, Andrea Alvarez demande des conseils? On aura tout vu! » Je fais mine d’être surpris, comme si ce n’était pas son genre, d’habitude. « Okay okay, je veux bien t’aider un peu. Ça compte comme des points de gentleman, j’espère? » Je me mets derrière elle et place mes deux mains sur chacune de ses épaules pour la tourner davantage en direction du but. « Premièremenent, assure-toi que tu es bien alignée avec le filet, pieds aussi », je commence. « Et n’oublie pas de regarder le filet, pas moi, pendant que tu tires, hein? » Je ris un peu, avant de me diriger de nouveau vers le but, laissant la rondelle avec elle. « Go, Andrew! Donne tout ce que t’as! » Ne suis-je pas un bon ami de l’encourager ainsi? Je sais, je sais.

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@Andrea Alvarez

Avec Andrea, ça a toujours été comme ça: de constantes taquineries. J’ai vite  compris, plus jeune, que c’était facile avoir du fun avec elle. Et autant, quand on était petits on se voyait à cause de mon frère, de nos jours il nous arrive presque plus souvent de se voir sans Luke. Je fais mine cette fois-ci que c’est Andrea qui a cherché toutes les excuses pour m’embrasser sur la joue parce qu’elle en meurt d’envie. Ce qu’elle ne dénie pas, je note. Je bats des cils à répétition pour lui faire les beaux yeux. Ma jolie peau, ahah. Elle va même jusqu’à mettre une couleur super flashy sur ses lèvres. Honnêtement, ça va super bien avec son teint et ses cheveux foncés; je n’y connais pas grand chose en mode et maquillage, mais chose certaine, elle est jolie. Quand elle me donne le fameux bisou, enfin, Andrew en profite pour me laisser une gigantesque trace de bave et autant le mouillé sur mon visage me fait trop bizarre, je ne m’essuie pas tout de suite en me vantant d’avoir eu un baiser d’elle et que je ne me laverai plus jamais le visage. « Je sais! » je renchéris, affichant le même air que si elle m’avait fait le plus beau cadeau du monde. N’empêche, la trace flashy sur ma joue ne me va pas aussi bien je trouve, et je m’arrange donc pour l’effacer avant de sortir de la voiture.

Vrai ou pas, Andrea s’imagine que je lui ai fait des croche-pieds cette année-même et je réplique que c’était dans ses rêves. Les croche-pieds, c’était avant que je commence à me battre au hockey. « C’est Gab qui me l’a dit, elle m’a dit que tu murmurais mon nom dans ton sommeil », je plaisante. Gabriela ne me dirait jamais une telle information. Et surtout que je lui parle très peu, je ne me rappelle pas c’est quand la dernière fois. J’éclate de rire quand Andrew dit avoir rêvé de moi en tutu. « Ça, ça irait bien avec le rouge à lèvre de tantôt! » Je pense?

Même alors que je l’aide à lui enfiler ses patins correctement en m’assurant que les lacets sont bien serrés, elle fait encore genre que je suis diabolique. Tout de suite, je riposte, et en retour elle me promet un chocolat chaud. « Un café moka et c’est un deal », je suggère plutôt. Rien de meilleur que n’importe quoi avec du café, non?

Une fois sur la glace, c’est Alvarez qui commence avec le palet et je me faufile jusqu’aux buts. Elle rate son coup quand elle lance, et clairement que ça me fait rire un petit peu parce que c’est Andrew hein, et tout pour la taquiner, mais je tente néanmoins de l’encourager. J’adore le fait que, déjà, elle veuille essayer, même si elle n’a pas énormément d’expérience sur la glace. C’est pas tous mes amis (hors équipe) qui feraient ça. On est là pour s’amuser de toute manière, et je sais qu’avec elle ce ne sera pas manqué. Elle est toujours prête à essayer toutes sortes d’affaires. Je suis quand même plutôt surpris qu’elle me demande des conseils et je pense qu’elle le sait. Je ris en secouant la tête quand elle dit qu’il y a une première à tout. « C’est pas comme ça que ça fonctionne, Andrew », je réplique en roulant des yeux quand elle parle de points. « Tu penses vraiment que je vais te laisser la tâche facile? Nan. C’est pas comme ça qu’on apprend », je décide dans un petit sourire amusé. N’empêche, elle semble écouter mes conseils attentivement, bien que qu’elle lève les yeux au ciel quand je la taquine en lui rappelant que ce n’est pas moi qu’elle doit regarder. « Ma beauté fatale », je répète, amusé. « Tu sais que je vais te la ressortir, celle-là? Et c’est pas moi qui l’aurai sortie en premier », j’ajoute dans un petit rire en me dirigeant vers le but. J’arrête la rondelle de justesse et l’encourage de nouveau. Son prochain tir est le bon. Elle est tellement cute à se trémousser sur la patinoire, ahah. « Yeaaaah! » Je lève la main pour lui faire le plus grand des high fives. « J’ai vuuu! Les dieux du hockey étaient avec toi! » Elle dit que, bientôt, elle aura ma place dans l’équipe. « Laisse-moi en profiter un peu avant, okay, je n’y suis pas encore, dans l’équipe. » Mes yeux pétillent de malice. Et d’espoir. Le camp du Reign est en septembre prochain — une semaine qui déterminera mon sort dans la ligne américaine de hockey. J’ai bon espoir d’en faire partie, mais un tas de facteurs peuvent jouer sur la décision finale. « Tu fangirlais pas déjà? Un peu? » je demande, petit sourire espiègle aux lèvres, rapprochant l’index et le pouce, quand elle me demande de lui montrer ce que je sais faire.

Il faut quatre coups pour qu’Andrew puisse bloquer un de mes lancers. Je suis tout aussi intense que chacun de mes lancers — bon, un peu moins que lors d’un match quand même —, du sens que je ne lui laisse pas de chance particulière ou quoi. Pour s’améliorer, il faut jouer fair. Je patine rapidement jusqu’à elle et freine en arrivant à sa hauteur. « Génial Alvarez! Franchement, je suis fier de toi. L’élève dépasse enfin le maître… ou presque! » j’ajoute en lançant la rondelle, que j’avais reprise alors que je lui parlais, dans le filet de nouveau sans qu’elle ne s’en rende compte. On joue encore un peu au hockey, puis on fait simplement que patiner. Bientôt, je commence à avoir chaud et mes cheveux collent sur mon front, sous mon casque. Je finis par l’enlever parce que, malgré l’habitude, je commence à étouffer. « On prend une pause? J’ai le droit à ce fameux moka que tu m’as promis? » Je lui offre un sourire avec toutes mes dents.

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@Andrea Alvarez