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 Theo Alvarez - Family is everything

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AuteurMessage
Theo Alvarez
⇝ Admin ∞ L'écrevisse ⇜
Theo Alvarez


∞ Date d'arrivée : 07/02/2021
∞ Pseudo : Mathilde
∞ Messages : 724
∞ Avatar : Matthew Daddario
∞ Multicomptes : Un avocat sexy, un disquaire sarcastique, un conservateur déprimé et un Cookie Monster affamé
Theo Alvarez - Family is everything Happy-Holidays-matthew-daddario-39155950-500-270
∞ Statut civil : Sous le charme d'une jolie brune
∞ Âge : 33
∞ Habitation : 23 Pine Street
∞ Métier : Ambulancier
∞ À toi la parole : Theo Alvarez - Family is everything Jvwh

→ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ∞ ←

RP en cours :
[12] Love is in the air => Zoey Cooper, Gabriela Alvarez et Andrea Alvarez
[14] Good food at the beach => Nina Alvarez


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MessageSujet: Theo Alvarez - Family is everything   Theo Alvarez - Family is everything EmptyMer 6 Oct - 23:10

I'm the same person I've always been
Spring
Nom : Alvarez.
Prénom : Theo.
Surnom : aucun.
Âge : 31 ans.
Date de naissance : 17 août 1990.
Lieu de naissance : Chula Vista.
Nationalité : américaine.
Situation familiale : en couple depuis peu avec une jolie brune ; grand frère protecteur de quatre adorables petites sœurs.
Orientation sexuelle : hétérosexuel.
Métier/Études : ambulancier après avoir enchaîné plusieurs boulots.
Statut financier : issu d'un milieu très modeste, mais s'en tire mieux actuellement.
Caractère : attentif, attentionné, réservé, imperturbable, mature, rigide, tolérant, secret, tendre, anxieux, stable, pudique, réfléchi, loyal, persévérant, protecteur, honnête, rabat-joie, maladroit avec les mots.
À Hilton depuis : ses 14 ans.
Avatar : Matthew Daddario.
Crédit de l'avatar : fait moi-même.
Inventé, pré-lien ou scénario : inventé.
réserve ton avatar

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« <réservé> Matthew Daddario</réservé> ● <norm> Theo Alvarez </norm>»
ton histoire

American boy

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Mon histoire débute à Tijuana au Mexique, avant même ma naissance, lorsque que ma mère — enceinte jusqu'aux sourcils — et mon père ont décidé de passer la frontière coûte que coûte pour entrer aux Etats-Unis. Comme bien d'autres, mes parents ont tout quitté et ont pris tous les risques pour me faire naître sur le sol américain. Ils parlaient à peine quelques mots d'anglais et ne savaient pas ce qu'ils allaient trouver mais ils ont fait ce choix pour construire un avenir. Le mien. Jamais je ne pourrais leur être assez reconnaissant pour ce sacrifice. J'ignore ce que ma vie aurait été s'ils étaient restés au Mexique, mais elle aurait sans doute été bien différente.

Je suis donc né en Californie, à Chula Vista, sous le nom on ne peut plus "exotique" de Teodoro Jaime García Álvarez. Nom qui s'est transformé par la suite en Theo García pour faciliter mon intégration, puis qui est devenu Theo Álvarez pour des raisons qui apparaîtront relativement claires à la lumière des événements.

Très vite, mes parents se sont installés à Los Angeles, une ville qui nous avale et nous recrache sans faire preuve de la moindre tendresse mais qui peut être idéale lorsqu'on a besoin de travailler et qu'on souhaite passer inaperçu...
Dès ma plus tendre enfance, j'ai dû apprendre à jongler entre l'espagnol, qui était la seule langue parlée à la maison, et l'anglais qui se trouvait partout autour de moi. Autant dire que mes premiers pas à l'école n'ont pas été faciles. Ce qui n'a pas été rendu plus aisé par le fait que mes parents se trouvaient en situation irrégulière et qu'ils peinaient à joindre les deux bouts.

Mais nous avons persévéré. Ma mère m'a continuellement répété que j'étais un gamin intelligent. Je savais me montrer observateur pour mieux me fondre dans la masse. Je savais me faire discret, voire me faire oublier, ce qui m'a évité bien des ennuis dans la vie. Américain ou pas, lorsqu'on était affublé d'un tel nom et qu'on venait des quartiers pauvres, on devenait vite la cible de discriminations ou d'accusations infondées. Même si j'avais au moins la chance d'avoir un physique un peu plus passe partout. Les jugements sont toujours rapides à tomber et on ne peut pas dire que les enfants ou les adolescents soient plus tendres que les adultes sur ce point.

*****
Family is the only thing that matters, isn't it?

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Si j'avais été le premier enfant de la famille, je ne restai pour autant pas bien longtemps le seul. Suivirent Emma deux ans après moi, Nina qui a six ans de moins que moi, Andrea de huit ans ma cadette et enfin Gabriela, la petite dernière qui est née dix ans après moi. Autant dire qu'on ne s'ennuyait jamais chez les Alvarez !

Quand on était le seul garçon dans une fratrie de cinq, on finissait forcément avec un rôle bien particulier. Pour ma part, je suis devenu le grand frère protecteur vers lequel on se tourne toujours lorsqu'on a un problème. Ce rôle pouvait être un peu pesant par moments mais je ne l'aurais renié pour rien au monde. J'aimais profondément mes petites sœurs et je me sentais le devoir de prendre soin d'elles en permanence.

Selon ma mère, depuis les premiers pas d'Emma, j'avais toujours été derrière elle à la rattraper par le bras quand elle filait avec un peu trop d'empressement. Il fallait dire qu'elle était aussi extravertie que j'étais introverti, aussi exubérante que j'étais calme, aussi fougueuse que j'étais docile, et aussi aventureuse et casse-cou que j'étais raisonnable. Elle m'a vraiment fait tourner en bourrique, mais il s'agissait certainement de la personne dont j'étais le plus proche en ce monde. Nous entretenions réellement une relation fusionnelle. J'avais besoin d'elle autant qu'elle avait besoin de moi, même si ce n'était sans doute pas toujours aussi évident à déceler de mon côté. Cela avait toujours été le cas et cela le resterait probablement toujours. Il y a des liens si puissants qu'ils ne s'expliquent pas, celui qui nous unit en fait partie.

La vie n'a jamais été vraiment facile pour nous. Mes parents travaillaient beaucoup mais gagnaient peu d'argent. Ils faisaient ce qu'ils pouvaient pour ne pas montrer que nous avions des difficultés financières et pour nous faire vivre une vie normale. De même, ils prétendaient que tout allait bien dans leur couple alors que je les surprenais constamment en train de se disputer. Ils essayaient de garder la face mais je voyais bien qu'il n'y avait plus aucune affection ni tendresse entre eux. Les compliments sonnaient faux et chaque mot échangé paraissait d'une froideur extrême. Mais je faisais comme si de rien n'était pour ne pas affoler mes sœurs et parfois, je parvenais même à me dire que j'extrapolais complètement et m'inventais des signes qui n'existaient pas.

Mais ce qui devait arriver arriva. Soudainement, sans prévenir, mon père quitta le foyer. Pas un mot, pas un regard en arrière, nous n'existions plus. Pire qu'un choc, c'était un raz-de-marée. Je ne lui ai jamais pardonné cet acte et je ne le ferai sans doute jamais. Du jour au lendemain, je me retrouvai propulsé dans le rôle de figure paternelle. J'avais seulement 14 ans, mais ma famille avait besoin de moi. Je me devais de m'occuper de mes sœurs, voire d'aider ma mère à les élever, je me devais aussi de participer financièrement pour que l'on puisse manger et payer les factures. Je devais endosser un rôle bien trop lourd pour un gamin de mon âge. Mais je n'avais pas le choix et je l'ai très vite compris. Je devais soutenir ma mère qui avait été très fragilisée émotionnellement et je devais compenser auprès de mes sœurs. Gabriela et Andrea qui n'avaient que 4 et 6 ans à l'époque ne comprenaient pas bien la situation et je les ai sans doute couvées plus que de raison. J'ai dû me forcer à freiner les choses lorsque Gabriela s'est mise à m'offrir les cadeaux fabriqués pour la fête des pères à l'école. Et j'ai complètement paniqué lorsqu'un jour elle m'a appelé "papa". La confusion était facile pour un enfant de cet âge lorsqu'on se comportait plus comme un père que comme un frère, mais il fallait que je garde ma place. Je ne pouvais pas entretenir son transfert.

Aucune de mes sœurs n'avait pleinement conscience de la gravité de la situation. Los Angeles étant une ville très onéreuse, ma mère s'est mise à chercher un travail dans les environs et nous avons fini par déménager à Hilton quelques mois après le départ de mon père du domicile familial, sachant pertinemment qu'il ne reviendrait pas. Nous ne nous faisions pas d'illusions, surtout ma mère et moi...
Je me suis mis à bosser tous les soirs et tous les week-ends pour gagner un peu d'argent. Tout y est passé, j'ai été caissier, j'ai bossé dans des fast-food, j'ai tondu des pelouses, nettoyé des piscines, réparé des éviers, des voitures,... J'avais la chance de savoir me débrouiller avec mes mains — c'était au moins une chose que mon père m'avait apprise et dont je pouvais être fier —, alors tout ce que mes dix doigts ont été capables de faire, je l'ai fait. J'ai travaillé sans compter mes heures, toujours avec ardeur. Et devant mes sœurs, j'ai fait comme si de rien n'était, comme si je ne me penchais pas constamment sur les factures et les relevés de compte avec ma mère pour voir où on pouvait faire des économies et pour s'assurer qu'on allait s'en sortir. Je voulais qu'elles conservent l'insouciance de leur enfance. Mon père avait déjà ruiné ma vie et celle de ma mère, je ne souhaitais pas qu'il ruine également les leurs. Tout le long, j'ai ignoré les cernes qui s'étalaient sous mes yeux et j'ai ravalé ma fierté. C'était ma famille qui me faisait avancer.

A 16 ans, j'ai quitté les bancs de l'école. Pas vraiment par choix, à vrai dire, j'aurais apprécié poursuivre des études, mais plutôt par obligation. Je n'avais déjà plus le temps de faire mes devoirs et abandonner entièrement ma scolarité m'a permis de travailler beaucoup plus et d'améliorer par conséquent la situation du foyer familial. Ce n'était pas vraiment quelque chose dont j'étais fier. En réalité, j'avais un peu honte de ne même pas avoir terminé le lycée alors que la plupart des personnes de mon âge sont allées à l'université. J'avais juste passé l'examen du GED lorsque mes sœurs étaient un peu plus âgées et que j'avais un peu de temps pour réviser après le travail. J'avais besoin de me prouver que j'en étais capable, même s'il ne s'agissait pas là d'une grande réalisation. Et il y a quelques années, j'ai fini par suivre une formation pour devenir ambulancier. C'était déjà plus ambitieux étant donné qu'il s'agissait pour le coup d'une véritable formation qui débouchait sur quelque chose. Même si c'était relativement court, j'avais eu du mal à trouver le temps et l'argent pour le faire. Mais ça avait fini par payer et j'étais parvenu à décrocher un diplôme qui me permettait d'exercer un métier qui me plaisait et au travers duquel je me sentais utile. C'était tout de même autre chose que de travailler sur des chantiers ou en tant que gardien de nuit ou agent de sécurité comme j'avais pu le faire par le passé. Ce n'était pas véritablement que je détestais ce genre de boulots, mais je n'avais pas vraiment l'impression qu'ils étaient faits pour moi, il ne s'agissait pas de vocations à mes yeux. Aider les autres, c'était ça ma voie...

*****
My sisters and I
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Je crois que mes sœurs sont sans doute les personnes dont je suis le plus proche au monde. Je n'ai jamais rien pu refuser à Gabriela, la petite dernière. Il suffisait qu'elle vienne me demander quelque chose avec sa petite bouille faussement angélique pour que je cède. J'ai toujours été là pour Nina et Andrea dont je suis très proche, et enfin, il y avait Emma. En un sens, on pouvait considérer que ma sœur était également ma meilleure amie. On se comprenait à demi-mot, devinant presque toujours ce qui nous passait par la tête. Mais qu'est-ce qu'elle m'en avait fait baver pendant son adolescence...

Je me souvenais encore parfaitement de ce jour bien particulier... J'avais 18 ans et j'étais dans ma chambre en train d'étudier attentivement les factures et nos relevés de compte et de calculer le budget familial lorsqu'Emma toqua à ma porte. Sans attendre de réponse de ma part, elle est entrée et j'ai tout de suite vu qu'elle était anxieuse. D'ailleurs, elle n'osait même pas croiser mon regard.
Je poussai un soupir, sachant pertinemment que si elle se comportait de la sorte, c'était qu'elle avait fait une bêtise et qu'elle s'apprêtait à passer aux aveux.
Je pris mon air strict qui ne lui faisait jamais vraiment très peur et lui demandai légèrement agacé :

- Qu'est-ce que tu as fait ?

Elle me jeta à peine un regard, évitant toujours mes yeux, et alla s'installer au bord de mon lit sans un bruit.

- Emma, insistai-je.

Elle releva enfin vers moi des yeux humides. Merde. Chaque fois que j'avais vu Emma pleurer, c'était une histoire de mec. Je me levai de ma chaise pour m'installer à côté d'elle sur mon lit dans un geste de réconfort.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? lui demandai-je avec plus de douceur.

Je la vis déglutir avec peine. Elle fuyait toujours mon regard. Cela ne lui ressemblait pas. Je savais que j'étais le principal confident de ma sœur. Elle me disait tout, même parfois ce que je n'avais pas franchement envie de savoir. Si elle avait peur de me dire quelque chose, je craignais que ce ne soit grave.

- Tu sais que tu peux tout me dire, ajoutai-je à voix basse.

Je tâchais de rester calme et de maîtriser mes nerfs mais il était certain que mon inquiétude était grandissante. En temps normal, Emma était un véritable moulin à paroles. Rien n'était plus inquiétant que son silence.

- Théo... commença-t-elle d'une voix tremblante. Je pense que je...

Elle poussa un soupir et prit une grande inspiration, comme pour préparer son annonce.

- Enfin non, je sais... je... je suis enceinte, lâcha-t-elle comme une bombe.

Je me tendis soudainement. Le regard fixe et la respiration coupée, je me demandai ce qu'on allait bien pouvoir faire face à une pareille situation. C'était une véritable catastrophe. Et tout aussi brusquement, mon sang ne fit qu'un tour et je lui répondis sèchement, la faisant sursauter de surprise.

- Qui ? crachai-je. Qui est le pinche cabrón qui... commençai-je à jurer.
- Ce n'est pas la question ! me coupa-t-elle tout aussi sèchement.

J'ouvris la bouche, prêt à protester mais elle poursuivit sans me laisser en placer une.

- Je t'en prie, m'implora-t-elle. Je ne t'en parle pas pour que tu ailles lui casser le nez. Je t'en parle parce que j'ai besoin du soutien de mon frère, me dit-elle avec un regard appuyé, ses yeux pleins de larmes.

Je l'ai prise dans mes bras et l'ai laissée pleurer sur mon épaule. Puis nous avons longuement discuté de ce qu'elle ressentait, de ses possibilités, du choix qu'elle allait faire. Ce jour-là, elle m'a fait jurer de ne rien dire à notre mère ou à nos sœurs et j'ai tenu parole. Personne ne l'a jamais appris.

Finalement, elle a pris la décision d'avorter et je l'ai accompagnée dans chaque étape du processus. Je suis allé avec elle au centre médical pour ses consultations et puis je suis resté auprès d'elle au moment où elle a pris les deux médicaments... et pendant les très longues heures qui ont suivies. Je suis resté tout le long, attentif, prévenant et aussi à l'écoute que je le pouvais. Evidemment, cela n'a pas été simple de cacher ça au reste de notre famille, mais je me suis débrouillé pour qu'on ne lui pose pas trop de questions. C'était déjà bien assez difficile à vivre pour elle.

Mais cet événement ne fut pas le seul pour lequel Emma me fit tourner en bourrique, m'inquiétant plus que de raison.
Quelques mois plus tard, ma sœur se mit à avoir de très mauvaises fréquentations. Je découvris un peu par hasard qu'elle sortait avec un type de notre quartier plus âgé qu'elle qui dealait de la drogue. Elle disparaissait de plus en plus souvent sans prévenir et son comportement était devenu alarmant. Je la reconnaissais à peine. Un jour, alors qu'elle était chez lui et que je me faisais un sang d'encre, je suis parti à sa recherche. Et les gens finissent toujours par parler. Je me suis pointé chez ce type et j'y ai découvert ma sœur, à moitié dans les vapes, clairement sous l'effet de substances qu'il lui avait administrées. Mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis mis à ruer ce type de coups, pris d'un accès de rage. Mes poings pleuvaient furieusement, comme si je n'étais plus maître de mes gestes. Je ne me suis arrêté, tremblant et les phalanges ensanglantées, que lorsque ma sœur m'a tiré en arrière. Jamais de ma vie je n'avais réagi avec autant de violence. Si Emma n'avait rien fait, j'ignore où je me serais arrêté. Ce jour-là, je ne me suis pas reconnu. Pire, je me suis fait peur. Mais ça ne m'empêcha pas de traîner ma sœur jusque chez nous contre son gré en la tirant par le bras. Et là, elle me fit une scène invraisemblable, me disant qu'elle n'était plus une gamine et que je devais me mêler de mes affaires. Elle ne m'adressa plus la parole pendant plusieurs semaines. Les semaines les plus misérables de ma vie, durant lesquelles je crevais de peur qu'il ne lui arrive quelque chose. Cette période ne s'acheva que quand elle vint me trouver dans un état pitoyable quelques semaines plus tard, visiblement accro à une substance ou une autre, pour me demander mon aide. Sans lui poser de questions et sans lui faire de reproches, je l'aidai une fois encore, trop soulagé de la voir essayer de s'en sortir. Nous parvînmes à la sevrer, non sans difficultés, mais malgré le soulagement, je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir coupable. Je n'avais pas réussi à protéger ma petite sœur...

*****

Même si j'avais eu peur que ces événements ne m'éloignent  de ma sœur, ils avaient plutôt eu l'effet contraire. Cela m'a incité à faire encore plus attention à elle et cela lui a fait comprendre encore davantage qu'elle pouvait me faire confiance. Mais heureusement, après cette période agitée, elle a réussi à tourner la page et à reprendre sa vie avec sa joie de vivre et son peps habituels. Elle est redevenu ma petite sœur si précieuse mais agaçante qui passait son temps à s'assurer que je dormais suffisamment et que je ne m'habillais pas n'importe comment. Elle passait son temps à me taquiner et à essayer de me débrider parce qu'elle estimait que j'étais beaucoup trop tendu et coincé. Elle insistait toujours pour que je souffle un peu et que je prenne soin de moi de temps en temps. Pour mes 22 ans, elle m'a offert avec mes autres sœurs une journée dans un spa. J'ai trouvé l'idée totalement incongrue, une vraie perte d'argent et de temps, mais elle m'a poussé jusqu'à ce que j'accepte d'y aller à reculons. Je me suis vraiment demandé ce que je foutais là quand je suis entré dans le hammam et que je me me suis vite rendu compte que beaucoup ne s’embarrassaient pas de la même pudeur que moi. J'ai essayé de profiter au moins un minimum mais je ne suis pas parvenu à rester très longtemps, me sentant légèrement mal à l'aise. Puis je suis passé à un gommage et à un massage. Je pensais que j'allais détester ça étant donné que je n'appréciais pas vraiment le contact physique avec de sombres inconnus mais quand la masseuse a commencé à dénouer les nœuds de ma nuque et de mon dos, je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer d'aise et de me détendre. J'ai même failli m'endormir sur la table de massage. Comme quoi, j'avais peut-être effectivement besoin de faire une pause de temps en temps...

*****
Never judge a book by its cover
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Si ma famille m'avait toujours mis en garde d'une chose, c'était de l'image que je pouvais renvoyer. Aux premiers abords, je n'étais pas très souriant et je n'avais pas l'air très avenant. Je paraissais simplement froid et mal luné. Mesurer un mètre quatre-vingt-dix, être plutôt imposant et disposer d'une "bitchy resting face" selon les termes employés par mes sœurs, ne devait pas aider. Pourtant, je n'avais pas du tout l'impression d'être comme cela. Au contraire, j'appréciais les gens, j'étais plutôt sociable et j'étais quelqu'un d'assez positif dans la vie. Certes, je n'étais pas nécessairement le premier à aller vers les gens et j'avais un côté réservé qui faisait que je pouvais avoir du mal à m'ouvrir aux autres, mais rien de bien sérieux. Il était vrai qu'Emma elle-même me reprochait de lui parler beaucoup sans jamais aborder quoi que ce soit de personnel mais je n'estimais pas que garder quelques petites choses pour soi était une tare. Après tout, nous avons tous notre jardin secret.

Un autre point sur lequel beaucoup de gens se trompaient sur moi était mon calme apparent. Il était vrai que je savais faire preuve de beaucoup de contrôle et de sang-froid. A vrai dire, j'excellais dans la maîtrise de soi. J'évitais d'exprimer les émotions qui pourraient me causer préjudice où dont les autres pourraient se servir. Mais l'extérieur ne reflétait pas toujours très bien ce que je vivais à l'intérieur. Intérieurement, je bouillonnais d'anxiété. Et à force de tout retenir et d'accumuler, cela ne faisait pas vraiment de bien quand tout se devait de sortir et que je relâchais tout. Quand je finissais par enfin me retrouver seul, à l'abri des regards, il m'arrivait de faire de violentes crises d'angoisse. Elles pouvaient aussi bien durer cinq minutes que cinq heures. Je me retrouvais à étouffer et à suffoquer. Dans des moments comme ça, j'avais l'impression que mon cœur voulait s'échapper de ma cage thoracique. J'avais du mal à respirer, je tremblais, transpirais et j'étais au bord du malaise. Mais il s'agissait des seuls moments où je m'autorisais à lâcher prise et à perdre le contrôle. Pour le coup, les choses ne se faisaient pas à moitié, même si j'aurais préféré éviter cela. Personne n'était au courant, et c'était bien mieux comme cela.


*****
What about love

S'il y a un point qu'il semble que je n'ai pas abordé, c'est bien celui des relations amoureuses. Je ne suis pourtant ni aromantique ni asexuel. Disons simplement que je ne suis pas très doué pour les relations de couple. Toutes les femmes avec qui je suis sorti (enfin, les quelques femmes avec qui je suis sorti) ont considéré que je n'étais pas assez impliqué dans notre relation, que j'étais trop distant et qu'elles n'arrivaient pas à savoir si j'avais réellement des sentiments pour elles. Du coup, ça n'a jamais très longtemps. Et puis, il fallait le dire, j'étais nul pour draguer. Je n'avais aucun problème pour parler avec des femmes dans un autre contexte, mais quand il s'agissait de draguer, mon cerveau semblait se mettre sur pause et soit j'étais incohérent, soit je sortais des absurdités. J'avais déjà demandé à une femme si elle "venait souvent ici" alors que la femme en question était sur son lieu de travail. Oui, c'était à ce point. Comme je l'ai dit, je ne faisais jamais les choses à moitié. Bon, pour ma défense, c'était Emma qui m'avait poussé à draguer une serveuse plutôt mignonne alors que je n'y étais absolument pas préparé et j'avais réussi à ne pas trop sortir d'énormités durant le reste de notre conversation, mais tout de même...

Emma avait essayé à plusieurs reprises d'arranger des rencontres entre ses amies célibataires et moi mais je détestais cela. J'avais toujours l’impression de tomber dans un traquenard. Et puis, à quoi bon, tout le monde finissait déçu : la fille parce que je ne correspondais pas à la description qu'Emma avait fait de moi, ma sœur parce qu'elle estimait que je n'y mettais pas assez du mien et qu'elle me trouvait désespérant et moi parce que je n'avais rien demandé !

Mais aucune de mes relations précédentes ne provenait de situations de drague plus ou moins étrange. Cela voulait bien dire que j'étais capable de me débrouiller autrement...

*****

Après une rupture brutale par sa soudaineté et le manque d'explications que j'avais reçues, j'ai fini par rencontrer une fille qui est devenue très importante à mes yeux. Mais la première fois que je l'ai rencontrée, j'étais loin de me douter de l'ampleur qu'allait prendre notre relation. La première fois que j'ai vue Zoey, c'était au parc alors que je faisais mon jogging. Elle était installée sur un banc et elle n'avait vraiment pas l'air d'aller bien. C'est donc tout naturellement que je me suis approché d'elle pour m'assurer qu'il n'y avait pas de problème et qu'elle n'avait pas besoin d'aide. Je lui ai donné quelques conseils pour qu'elle reprenne son souffle et qu'elle fasse passer ce "malaise" mais très vite, elle a insisté pour me faire comprendre qu'elle allait bien et pour m'inciter à partir, comme si ma présence la dérangeait. Son comportement m'a un peu pris au dépourvu. Je ne comprenais pas pourquoi elle m'envoyait bouler alors que je ne cherchais qu'à l'aider. Finalement, elle a décidé de rentrer chez elle et j'ai repris mon jogging. Ca n'avait pas été la discussion la plus agréable de ma vie, mais je ne pensais pas que je recroiserais bien vite le chemin de cette jeune femme.

Et pourtant, c'est quelques semaines plus tard que je l'ai croisée à nouveau à l'hôpital. Puisqu'il me semblait qu'elle était nouvelle, c'est tout naturellement que je suis allé vers elle pour lui souhaiter la bienvenue. Je me suis poliment présenté et elle m'a rembarré quand je lui ai demandé son prénom en retour, comme si je lui avais posé une question hautement personnelle et déplacée. J'étais assez confus, c'était bien la première fois qu'on me répondait aussi froidement à une question en apparence banale. A tel point que je me demandais si j'avais fait quelque chose de mal qui aurait pu la heurter. Moi qui tenais à avoir des bonnes relations avec les personnes que je côtoyais dans mon travail, j'étais un peu déconcerté par son attitude distante et fermée. A vrai dire, ça me mettait même un peu mal à l'aise. Finalement, elle m'a fait comprendre que ma présence était de trop et je n'ai pas insisté. Je savais ne pas m'imposer lorsque je n'étais pas désiré...

Un jour, en revenant d'une intervention, j'ai assisté à une conversation que je n'aurais sans doute pas dû entendre. J'étais avec un patient qui s'était luxé l'épaule lorsque je l'entendis raconter à son ami que pour un pari, il avait couché avec la jeune interne qui m'avait envoyé paître lorsque j'avais voulu me présenter. Il insista même en affirmant que c'était un mauvais coup. Je trouvais cela ahurissant, à la fois pour ce qu'il avait fait et pour les propos qu'il tenait. Je ne comprenais pas comment on pouvait traiter une fille comme ça. Je la vis finalement partir à toute vitesse, ayant visiblement entendu ce qu'il avait dit. Je ne pus m'empêcher d'aller vérifier qu'elle allait bien... et de donner un coup à l'épaule à ce type au passage, même si je savais que c'était mesquin. Lorsque je l'ai rattrapée, j'ai hésité un instant, sachant que les dernières discussions n'avaient pas été très agréables mais j'étais tout de même préoccupé pour elle. Lorsqu'elle m'a accueilli assez froidement, je me suis senti assez bête, comme si j'étais incapable de comprendre qu'elle avait envie qu'on la laisse tranquille. Et puis on a un peu discuté et finalement elle s'est légèrement détendue. Je sentais toute la colère qu'elle avait contre son ex mais je ne pouvais qu'être d'accord avec elle. Et en discutant avec elle, je comprenais un peu mieux sa méfiance et sa froideur initiales. C'était un mécanisme de défense et je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir pour ça.

La rencontre qui a suivi entre Zoey et moi fut assez surprenante. J'avais prévu de passer la soirée chez ma cousine et elle m'avait donné les clés pour entrer et ranger nos courses le temps qu'elle réponde à un appel. J'avais la tête dans le frigo lorsque je fus interrompu par la colocataire de ma cousine... qui n'était autre que Zoey et qui n'était vêtue que d'une serviette, sortant de la douche. Je dois bien avouer que mon cerveau a eu un peu de mal à fonctionner en la voyant comme ça. Heureusement pour ma santé mentale et ma capacité à entretenir une conversation, elle est vite allée s'habiller. Et puis, ne voyant pas ma cousine arriver, nous avons commencé à discuter tous les deux pendant que je commençais à cuisiner. Finalement, ma cousine a eu un empêchement, mais j'ai passé une bonne soirée avec Zoey à parler de nourriture, de famille, mais aussi de son horrible ex qu'elle avait eu à soigner de nouveau. C'était une jeune femme plutôt agréable lorsqu'elle n'était pas sur la défensive.

Puisque le destin était assez farceur, Zoey et moi nous sommes retrouvés une nouvelle fois au parc par hasard. Et cette fois-ci, elle me fonça dedans de plein fouet, fuyant un lourdaud qui l'avait importunée. Et puisqu'une rencontre inattendue n'arrivait jamais seule, j'aperçus mon ex au cours de notre discussion. Je devais bien avouer que je n'avais pas très envie de la voir. La rupture avait été difficile et je commençais seulement tout doucement à m'en remettre. Evidemment, Zoey remarqua que quelque chose n'allait pas vraiment et je finis par lui parler un peu à reculons de ma relation passée. Moi qui avais tendance à être assez discret sur ma vie sentimentale, je m'étais quand même un peu ouvert à ce sujet, évoquant mon incompréhension face à cette rupture et mes craintes d'avoir fait quelque chose qu'il ne fallait pas. Mais Zoey n'avait vraiment pas l'air convaincue que ce soit ma faute. En tout cas, nous en étions venus à parler de rencontres amoureuses et nous en étions arrivés à la conclusion que je n'étais pas prêt pour ça et que elle y était pour sa part tout à fait réfractaire.

Autre coup du hasard, Zoey et moi avons fini par découvrir que nous étions voisins ! Elle avait quitté sa colocation avec ma cousine pour se retrouver à prendre un appartement littéralement à côté du mien. Et je l'avais appris de manière assez incongrue puisque c'est en allant demander à la porte d'à côté si quelqu'un avait du sel à me prêter que je m'étais retrouvé nez à nez avec Zoey... encore une fois en serviette. Et encore une fois, ça m'avait plutôt mal à l'aise. Je n'allais pas mentir, la vue n'avait rien de désagréable, mais c'était assez inapproprié de me rincer l'œil et la savoir dans cette tenue me faisait immanquablement rougir et bafouiller. Elle a finalement été se rhabiller pour me donner du sel et je lui ai proposé de partager le dîner que je préparais. Elle a hésité un moment face à ma proposition avant de l'accepter. Même si ce dîner en "tête-à-tête" était un peu étrange et imprévu, nous avons passé une bonne petite soirée ensemble. Cela nous a permis d'apprendre à nous connaître un peu plus.

Puis un jour, le hasard nous amena à l'Apple Pan en même temps. Il y avait pas mal de monde et je lui ai tout naturellement proposé de s'installer à ma table. Sauf que c'est également ce moment que choisirent Andrea et Kiara pour passer par là et pour venir me "saluer". Je voyais bien leur curiosité en me découvrant avec une fille qu'elles ne connaissaient pas et Andrea a pris un malin plaisir à me taquiner et à interroger Zoey. Son comportement était plus que limite et ça a légèrement mal tourné lorsque je lui ai fait remarqué. Je n'aimais pas du tout laver mon linge sale en public, mais ma petite sœur m'agaçait. Nous avons terminé cette petite pause gourmande sans éclat mais nous devions bien reconnaître que ça avait été un désastre. La nuit-même, pendant mon service, j'ai croisé Zoey à la cafétéria. Alors, j'ai pris mon courage à deux mains pour aller lui présenter des excuses pour ce que lui avait fait vivre ma sœur et ce à quoi elle avait assisté. A mon grand soulagement, Zoey ne semblait pas franchement fâchée et se formalisait peu de ce qu'il s'était passé. On a discuté tranquillement un moment jusqu'à ce qu'elle me propose un deal : si on finissait à l'heure, elle m'offrait un café et s'il y avait du retard, je lui faisais des cookies. Prenant ça pour une blague plus qu'autre chose, je n'ai sans doute par répondu comme elle l'aurait voulu puisqu'elle a pris la mouche. Je devais avouer que je ne comprenais pas trop pourquoi elle réagissait ainsi et la conversation ne s'est pas très bien finie. J'étais un peu confus. J'avais l'impression que nous nous rapprochions et que nos rapports étaient plus agréables dernièrement, mais visiblement, il y avait toujours quelque chose qui pouvait mal tourner. Et forcément, je marchais sur des œufs par peur d'être maladroit et je m'excusais lorsque sa réaction me laissait penser que j'avais commis une bourde, mais rien n'était évident. Peut-être que la fatigue du service de nuit n'aidait pas...

La semaine qui a suivi, l'atmosphère était un peu tendue entre Zoey et moi, nous nous croisions rapidement à l'hôpital, mais c'était tout. Et un jour, elle m'a bousculé au parc. Elle s'est excusée, mais elle n'avait pas l'air dans son assiette. Je lui ai donc demandé tout naturellement si ça allait. Elle m'a alors expliqué qu'elle avait dit à sa mère qu'elle ne comptait jamais se remettre en couple et que celle-ci l'avait mal pris. C'était déjà une décision dont Zoey m'avait parlé. J'ai donc tenté de lui dire que sa mère avait sans doute réagi sous le choc de l'annonce et qu'elle aurait besoin de temps pour comprendre mais que ça s'arrangerait. Elle m'a également avoué avoir été adoptée et j'ai essayé de mon mieux de la rassurer sur le fait que sa mère souhaitait sans doute le mieux pour elle. Je l'ai écoutée patiemment et attentivement. Même si j'estimais qu'il était dommage pour elle de faire une croix sur toute vie sentimentale à cause du comportement d'un connard et qu'elle ne devrait pas se laisser affecter par ce qu'il lui avait fait, je n'allais pas tenter de la faire changer d'avis. Je respectais ses choix. Le principal, c'était qu'elle soit heureuse. Et finalement, on se mit d'accord pour se voir chez elle le vendredi soir. Elle me remercia de l'avoir écouté et... elle me déposa une bise sur la joue dans un geste assez inattendu. C'était assez déconcertant. J'aimais passer du temps avec elle et nous nous étions pas mal confiés l'un à l'autre, mais j'étais incapable de décrire ce que nous étions l'un pour l'autre.

La fois suivante, je suis allé la voir comme convenu avec les cookies que je lui avais promis. Et finalement, elle m'a proposé de dîner avec elle. On a un peu discuté tous les deux. Elle m'a dit qu'Andrea s'était excusée pour ce qu'il s'était passé à l'Apple Pan et on a évoqué ma réserve et ma réticence à me confier, notamment à mes sœurs. J'ai évoqué le fait que ça avait été difficile pour ma famille par le passé et le fait que je n'aimais pas être le centre de l'attention, mais j'avais comme l'impression qu'elle le savait déjà. Elle me cernait plutôt bien. D'ailleurs, elle me demanda si j'avais déjà fait des crises d'angoisse, alors que c'était un point que tout le monde ignorait sur moi. Ce n'était pas franchement quelque chose dont je souhaitais parler et ça m'embêtait un peu qu'elle soit au courant mais elle me promit de ne pas en parler. Sans trop savoir pourquoi, je ne m'inquiétais pas trop à ce sujet, je lui faisais confiance. A vrai dire, je me sentais de plus en plus à l'aise avec elle et cette soirée était une preuve de plus que je pouvais passer de bons moments avec elle.

Le métier d'ambulancier n'étant pas toujours le plus sûr du monde, j'ai été blessé en intervention par un patient en crise. Il avait soudainement sorti un couteau et m'avait salement entaillé. C'est ainsi que je me suis retrouvé à l'hôpital pour me faire soigner... et me faire examiner par Zoey. J'étais un peu choqué par ce qu'il s'était passé, mais heureusement la blessure n'était pas profonde. Zoey m'a fait des points de suture tout en discutant avec moi et ensuite, j'étais presque comme neuf. Toutefois, ce fut un peu plus difficile de trouver quelqu'un pour me ramener chez moi. J'ai demandé à ma collègue Sofia de me déposer mais elle a été appelée sur une nouvelle intervention à la dernière minute et il n'y avait personne pour prendre la relève. Finalement, Zoey m'a proposé de me ramener puisque c'était la fin de son service et qu'elle était ma voisine. Nous avons fini par échanger nos numéros de téléphone. C'était presque étonnant que nous ne l'ayons pas fait plus tôt.

Après une petite semaine d'arrêt, j'ai repris le boulot. Et ce jour de reprise, j'ai croisé Zoey à la cafétéria. J'étais assez content de la voir, et c'est tout naturellement que je lui ai proposé de manger ensemble. Encore une fois, on a pas mal discuté tous les deux, et je me suis même surpris à évoquer mon père alors que c'était un sujet assez sensible. J'avais tendance à éluder le sujet comme si le concept même d'un père n'existait pas, mais peut-être était-ce plus simple lorsque Zoey évoquait les manquements de sa mère biologique. Nous avions tout de même vécu des situations qui avaient des points en commun, et nous avions la même vision de la famille. Et puis, au fil de la conversation, Zoey me qualifia de son "ange-gardien". C'était assez amusant, mais je devais avouer que je ne me considérais pas du tout comme tel. Il y avait juste eu quelques coïncidences qui m'avaient mis sur son chemin à des moments où elle avait besoin de quelqu'un à qui parler. Et je ne regrettais pas du tout d'avoir été cette personne. Ces coïncidences qui s'accumulaient étaient un peu déconcertantes, mais je m'y étais fait et j'appréciais même ces petites "surprises". Peut-être même que je les attendais avec un certain engouement dissimulé. Ces derniers temps, j'étais toujours ravi de tomber sur elle. Je ne savais pas trop ce qu'il se passait, mais j'avais l'impression que les choses avaient évolué entre nous et que je ne la voyais plus exactement de la même manière...

Au fil des jours, et peut-être au gré d'une discussion avec Kiara, je compris que Zoey me plaisait. Je ne savais pas vraiment quand c'était arrivé, mais je ne pouvais plus nier que mon regard sur elle avait changé depuis quelques temps. Malheureusement pour moi, son rejet total des hommes et du couple me laissaient encore moins d'espoirs que ce que je ne pouvais en avoir en temps normal lorsqu'une fille me plaisait. C'était assez frustrant de savoir qu'on commençait à avoir des sentiments pour une fille avec qui rien n'était possible.
Quelques jours après cette prise de conscience, j'ai croisé Zoey dans notre immeuble alors que nous rentrions chez nous. Elle était de très bonne humeur et elle m'annonça qu'elle avait une très bonne nouvelle. C'est alors qu'elle m'a dit qu'elle s'était fiancée ! J'aurais dû pressentir qu'il s'agissait d'une blague, évidemment. Mais j'ai été tellement choqué d'entendre ces mots que toute logique a semblé me quitter et que j'ai ressenti un fort pincement au cœur. Lorsqu'elle a rétabli la vérité, je me suis senti tout con, mais franchement, j'étais soulagé. Je retrouvai mon sourire et la félicitai lorsqu'elle m'expliqua finalement qu'elle était résidente en première année de chirurgie. J'étais vraiment content pour elle. Elle me proposa alors de manger avec elle pour fêter ça et j'acceptai avec plaisir. On retourna chacun chez soi l'espace d'un instant pour se doucher et lorsque j'arrivai chez elle, elle m'accueillit une fois de plus en serviette. Mon cerveau s'est complètement déconnecté. J'avais des yeux et je ne pouvais pas dire que je n'appréciais pas ce qu'ils voyaient. Mais ça me gênait d'apprécier la vue sans qu'elle ne sache qu'elle me plaisait. Heureusement, elle partit directement s'habiller. On se mit ensuite à table et on commença à discuter tranquillement. Elle me raconta qu'elle avait croisé son ex et que ça ne lui avait rien fait du tout. Et puis, je ne sais pas trop comment, elle en était arrivé à me dire que j'avais une belle tête et que je faisais l'unanimité à l'hôpital. Elle insista, me disant qu'elle connaissait même une infirmière qui avait un faible pour moi. Et forcément, lorsqu'elle me dit que je devrais tenter quelque chose avec elle, je dus lui dire que j'étais déjà intéressé par quelqu'un d'autre. Mais c'était un sujet assez inconfortable à aborder puisque cette personne... c'était elle ! Et je n'avais pas très envie qu'elle l'apprenne de la sorte. Mais malheureusement pour moi, elle avait très envie de savoir de qui il s'agissait ! Si bien que je me suis retrouvé à détourner le sujet en lui demandant si de son côté elle s'était remise à songer à avoir des relations sentimentales. Et là, elle m'avoua qu'elle n'était plus complètement fermée à cette idée. Et ça, clairement, c'était une lueur d'espoir que je ne pouvais pas refuser. Evidemment, elle me dit qu'elle aurait du mal à faire confiance et qu'il lui faudrait du temps, mais c'était quelque chose que je savais déjà et quelque chose que j'acceptais. Lorsqu'elle me dit qu'elle espérait pouvoir rencontrer quelqu'un qui ne fuirait pas et la comprendrait, je sentis mon cœur se mettre à tambouriner dans ma poitrine. Se pouvait-il que je sois cet homme-là ? J'étais un peu paumé entre mes sentiments et ce nouvel espoir qu'elle me transmettait. J'avais l'impression que ce que je pensais être impossible ne l'était plus. Mon regard se posa sur son visage, sondant un instant ses yeux, et dévia involontairement, presque sans que je ne m'en rende compte, sur ses lèvres. Une part de moi me disait que je ne devrais pas, que c'était une très mauvaise idée, que le moment était mal choisi mais les choses s'embrouillaient dans ma tête. Presque imperceptiblement, je me sentais poussé vers elle. N'y tenant plus et sans trop réfléchir, je fis taire mes hésitations, me rapprochai, me penchai doucement vers elle et posai délicatement mes lèvres sur les siennes. Mon cœur battait à cent à l'heure, comme gagné par l'affolement. Je me détendis toutefois un peu en sentant qu'elle ne me repoussait pas et je me laissai gagner par l'engouement. Mes sens étaient en éveil, percevant la douceur de ses lèvres, humant le parfum de son gel douche, discernant la chaleur qui émanait d'elle... Les sensations et émotions se bousculaient en moi. J'allais me détacher de ses lèvres lorsque je la sentis répondre à mon baiser, provoquant encore de nouvelles émotions chez moi. J'intensifiai légèrement la pression de mes lèvres sur les siennes comme pour profiter encore davantage de ce contact. Un frisson me parcourut l'échine. Je finis finalement par m'écarter légèrement, un peu à contrecœur, après quelques secondes. Je la regardai, l'esprit un peu embrumé, comme enivré. Mes lèvres me picotaient, réclamant déjà les siennes. Je crois que je ne réalisais pas tout à fait ce qui venait de se passer. J'étais un peu déboussolé, comme si je flottais sur un petit nuage. Je n'arrivais pas à croire que je l'avais embrassée, et encore moins qu'elle m'avait rendu mon baiser ! Il fallait sans doute que je dise quelque chose. Qu'on parle de ce qui venait de se passer. De ce que ça signifiait. Mais, alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour parler, elle combla l'espace qui s'était fait entre nous pour m'embrasser de nouveau. J'eu un petit moment de flottement, où je me figeai une seconde de surprise, puis je me laissai aller à ce geste et à ce baiser, oubliant toute phrase que j'aurais pu souhaiter lui dire et lui rendant son baiser. Tout doute et toute hésitation semblaient s'être envolées. C'était naturel, sincère, agréable, parfait. Machinalement, je levai une main pour replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Mes doigts effleurèrent sa joue, profitant de la douceur de sa peau. Ma main finit par trouver le chemin de sa nuque, comme pour prolonger un peu plus ce contact. A cet instant, j'aurais souhaité que ce moment ne cesse jamais... Mais soudainement, je sentis quelque chose changer dans notre baiser. Zoey se recula et détourna abruptement la tête. Je m'écartai légèrement en la regardant, les sourcils légèrement froncés. Elle fuyait mon regard, silencieuse. Je ne comprenais pas ce qui n'allait pas. Je restai figé en la voyant finalement se lever et filer à toute vitesse vers sa chambre. Je clignai des yeux, un peu hébété et laissai retomber mon bras machinalement. Je restai assis un moment, je n'aurais su dire combien de temps, encore confus. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer, et un peu bêtement, je m'attendais presque à ce que Zoey revienne et qu'il y ait une explication derrière cette sorte de "fuite". Lorsque je repris un peu mes esprits, je décidai de me lever. Mais je devais avouer que je ne savais pas très bien quoi faire. Je ne m'étais jamais retrouvé dans une telle situation. Les choses se passaient merveilleusement bien, je ne comprenais pas ce qui avait bien pu changer. Elle m'avait rendu mon baiser et m'avait elle-même embrassé, alors pourquoi me laissait-elle en plan comme ça ? Avait-elle changé d'avis ? En tout cas, j'étais bien retombé de mon nuage. Et tandis que je me posais mille et une questions, une boule s'était formée dans ma gorge et mon cœur s'était serré. Toute mon élation était retombée aussi vite qu'elle était arrivée. Je me dirigeai vers la pièce dans laquelle elle s'était réfugiée, levant le bras, hésitant à toquer. Je me ravisai mais décidai qu'il fallait tout de même que je fasse quelque chose. Je lui ai demandé si ça allait, incertain. J'attendis quelques secondes, retenant mon souffle, d'expectation, mais rien. Pas de réponse. Ce silence, cette porte close, la manière dont elle avait mis fin à notre baiser... Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'elle n'avait pas envie de me voir ou de me parler à l'instant. Et même si je ne comprenais pas et que ça me blessait profondément, il fallait que je me fasse une raison. Je tournai donc les talons et quittai son appartement avec l'impression d'avoir tout gâché.

Suite à cette fameuse soirée, je n'avais pas du tout le moral et j'étais complètement à l'ouest. Je m'étais lancé avec Zoey et je m'étais complètement planté. Mais pire que ça, j'étais paumé face à ce qu'il s'était passé. Zoey ne m'avait pas simplement rejeté. Elle m'avait rendu mon baiser, puis elle avait fui. Et après ça, plus de nouvelles. C'était comme si elle m'avait laissé penser que j'avais mes chances avant d'anéantir totalement tout espoir. Après ça, je crois bien que notre relation, amicale ou autre, était complètement ruinée. Evidemment, le boulot occupait mon esprit lorsque nous étions en train de prendre en charge un patient, je faisais toujours attention dans ce genre de cas, je restais professionnel. Mais il y avait toujours les petits entre-deux où mes pensées s'égaraient un peu. Et là, c'était le cas alors que j'attendais l'ascenseur pour redescendre et repartir de l'hôpital. Lorsque les portes s'ouvrirent, j'entrai machinalement. Il y avait pas de mal de monde. Je me mis donc dans un coin près de la porte. Puisque j'allais au rez-de-chaussée, je sentais que j'en aurais pour un moment. Au fil des étages, l'ascenseur se vidait peu à peu, mais je ne prêtais pas particulièrement attention au flot de gens qui entraient ou sortaient. Je fus toutefois tiré par mes pensées lorsque mon voisin d'ascenseur voulut descendre. Je me décalai poliment pour lui laisser un passage avant de reprendre sa place. A ce moment là, mon regard se porta vers le fond de l'habitacle et s'arrêta net sur Zoey. Nos regards se croisèrent l'espace d'un instant. Cela faisait deux longues semaines que nous ne nous étions pas vus et il fallait que je tombe sur elle ici et maintenant. Au bout d'un moment, on se retrouva seuls dans l'habitacle. J'espérais que nous arriverions vite à bon port pour que nous prenions chacun notre chemin. Mais c'était sans compter sur l'ascenseur qui décida de tomber en panne pile à ce moment là ! J'étais bloqué avec Zoey. Je l'entendis souffler tout en la voyant du coin de l’œil appuyer sur le bouton d'urgence sans grand succès, puis elle rouspéta. Je n'étais pas très content de me retrouver là et d'être bloqué non plus, mais ce n'était pas ça qui allait arranger les choses. C'était vraiment gênant d'être seul à seul avec elle pour la première fois depuis nos baisers, mais ça n'aidait pas qu'elle se comporte comme si elle n'avait aucune envie de me voir. Un peu frustré par la manière dont elle m'avait traité et l'incertitude dans laquelle elle me laissait, je ne lui ai pas parlé de manière très agréable. Je m'étais surpris moi-même du ton que j'avais commencé à employer. Comme quoi, derrière ma gêne, ma confusion et mon abattement, il devait aussi y avoir un peu d'amertume. Ce n'était jamais une bonne chose de broyer du noir sur plusieurs semaines et refouler ce qu'on ressentait. Finalement, je me suis excusé du ton que j'avais employé et je me suis appuyé contre la paroi de l'ascenseur. L'atmosphère était lourde, le silence pesant. J'avais des tonnes de questions auxquelles j'aurais pu souhaiter une réponse qu'elle détenait. Mais je ne saurais même pas par où commencer. Je sentais que nous avions besoin de mettre les choses à plat, même si ça n'aurait rien d'agréable. Après un moment, j'ai fini par lui demander si elle m'évitait, même si je savais très bien que c'était le cas. Je voulais voir si elle aurait le culot de le nier. Mais elle me confirma ce fait. Alors je lui dis que si elle ne voulait plus me voir, il fallait qu'elle me le dise. J'avais besoin de savoir ce qu'il en était pour accepter et avancer. Finalement, elle s'excusa pour le comportement qu'elle avait eu. J'étais assez surpris, mais je ne voulais pas me faire de faux espoirs. J'essayai de pousser un peu pour avoir des explications et soudainement, elle me fit des reproches sur ma collègue qui selon elle me collait de trop. J'étais complètement abasourdi, que ce soit par ce qu'elle me disait ou par le ton qu'elle employait ! Mais ça m'énervait aussi qu'elle me parle de ça. Pour moi, ce n'était vraiment pas ça le problème et on ne pouvait pas se focaliser dessus. Elle avait l'air vraiment jalouse, mais je ne comprenais pas. Comment pouvait-elle faire preuve de jalousie et dans le même temps m'éviter et ne rien tenter pour qu'on mette les choses au clair ?! Finalement, elle me demanda pourquoi je l'avais embrassée. Je lui ai répondu le plus simplement du monde qu'elle me plaisait et que je ne regrettais rien. C'était la pure vérité et je n'allais pas mentir pour faciliter les choses. J'avais des sentiments pour elle, c'était une des seules choses qui était à peu près claires pour moi. L'embrasser avait été ce que je voulais, ce qui m'avait paru juste et naturel à ce moment précis. J'avais ressenti qu'il se passait quelque chose entre nous et j'avais saisi l'instant. C'était un geste sincère qui reflétait ce que je ressentais. Evidemment, j'aurais préféré que ça se passe autrement, mais au moins mes sentiments avaient été révélés au grand jour, je m'étais lancé, j'avais osé. Et je n'allais pas mentir, j'avais grandement apprécié les baisers que nous avions échangés. Elle détourna le sujet avant de finalement me dire que la soirée avait été une erreur, tout comme nos baisers, et qu'elle ne voulait personne dans sa vie. Elle regrettait tout. Je n'avais même plus la force de la regarder. Une partie de moi s'était doutée qu'elle me repousserait, mais pourtant, même en ayant cette idée dans un coin de la tête, entendre ces mots était atrocement douloureux. Je crois qu'on ne pouvait jamais vraiment se préparer à ça. J'étais comme assommé, abasourdi, à court de mots, voire de souffle. Mais finalement, je lui ai dit que j'acceptais et je l'ai remerciée pour son honnêteté. Quel autre choix avais-je ? Soudain, l'ascenseur fut pris d'une petite secousse. Et quelques secondes après, il repartit. Je poussai un petit soupir de soulagement. Après tout ce que nous nous étions dit, je n'avais qu'une hâte, c'était de sortir d'ici et de reprendre mes esprits, loin d'elle. Du coin de l’œil, je perçus un mouvement. Zoey venait de se relever brusquement. Je tournai les yeux vers elle lorsque je remarquai qu'elle s'avançait. Je la regardais d'un air interrogateur tandis qu'elle s'approchait de moi. Un pas. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Deux pas. Malgré moi, je sentis mon cœur s'emballer à mesure qu'elle réduisait la distance entre nous. Elle était si proche. Je ne comprenais pas. Et soudain, elle posa ses lèvres sur les miennes. Je savais que j'aurais dû réagir, que j'aurais immédiatement dû mettre fin à ce baiser, mais c'était tout bonnement impossible. Mon cerveau avait été comme paralysé par la surprise, et mon corps, lui, répondait entièrement à son geste, savourant chaque sensation, satisfait de retrouver la douceur de ses lèvres et la chaleur de son corps. Mon cœur tambourinait violemment dans ma poitrine. Je remarquai à peine que les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir. A vrai dire, ce n'est que lorsqu'elle s'écarta que j'en pris vaguement conscience. Je clignai des yeux, un peu confus et je crois que je pouvais remercier le mur de l'ascenseur de m'avoir empêché de chanceler. Je n'en revenais pas qu'elle m'avait embrassé. Qu'est-ce qui lui avait pris ? J'avais les lèvres encore entrouvertes, comme figé dans une réaction et incapable de parler lorsqu'elle finit de m'assommer par les quelques mots qu'elle prononça. "Rien n'était une erreur" ? Je ne comprenais plus rien. Elle venait de me briser le cœur puis de le ranimer de la manière la plus intense qui soit avant de me laisser avec cette phrase qui venait à l'encontre de tout ce qu'elle m'avait dit aujourd'hui. Comment savoir ce qui était vrai, ce qu'elle pensait et ressentait réellement ? Je ne savais plus sur quel pied danser. J'étais complètement paumé. Et après avoir lâché cette bombe, Zoey avait filé, me laissant avec mon trouble... et avec le regard de plusieurs personnes fixé sur moi ! Dans d'autres circonstances, j'aurais sans doute été gêné et me serais empourpré, mais je crois que j'étais trop déconcerté et dérouté pour y penser... Je sortis de l'ascenseur sans poser mon regard sur qui que ce soit. En passant devant Sofia, je la vis m'adresser un haussement de sourcil et un air interrogateur, mais je l'ignorai. Je n'étais pas prêt à répondre à des questions dont je n'avais moi-même pas la réponse. Je ne savais pas du tout comment j'allais réussir à me concentrer pour terminer ma journée de travail. Ma tête était embrouillée d'un chaos indéfinissable, j'avais les jambes en coton et des milliards de sensations semblaient se bousculer dans mon corps. C'était encore plus perturbant qu'après cette fameuse soirée. J'avais l'impression d'avoir traversé des montagnes russes émotionnelles en l'espace de quelques minutes.

Pendant plusieurs semaines, je me suis retrouvé dans un brouillard total. J'étais exténué et dans un état misérable. Je n'avais pas imaginé que tenter quelque chose avec Zoey aurait de telles conséquences. Bien sûr, je savais que ce ne serait pas facile et que je risquais un rejet, mais c'était cent fois plus compliqué que ça. Tout était si confus, douloureux, mais intense à la fois. Il y avait ces petits moments où cela allait dans mon sens, où c'était presque parfait, et d'autres où elle écrasait tout ça... J'avais du mal à comprendre à quel jeu elle jouait avec moi depuis la dernière fois dans l'ascenseur, mais on ne pouvait pas dire que ça me faisait du bien. Rien n'était moins sûr que ce qui se passait entre nous. Et forcément, ça me travaillait l'esprit au quotidien. J'avais du mal à me la sortir de la tête. J'avais la sensation qu'elle me rendait complètement dingue, mais pas forcément que dans le bon sens du terme. Mentalement, c'était assez difficile à gérer. Et je crois que toute cette situation n'était pas pour rien dans le fait que j'avais fait deux crises d'angoisse dans la semaine.
Ce jour là, je suis allé au parc pour aller faire mon jogging en espérant me vider un peu l'esprit. Sauf que ce n'était pas près d'arriver puisque j'y croisai Zoey qui m'attendait visiblement. Je ne pouvais pas dire que ça ne me faisait rien de la voir comme ça mais je fis de mon mieux pour garder la tête froide. Elle me demanda si on pouvait parler et je lui proposai de s'installer sur un banc pour que nous soyons plus tranquilles. J'ignorais ce qu'elle allait me dire, mais j'espérais que ça ne serait pas aussi difficile que notre dernière conversation. Malheureusement, j'avais peur qu'elle me laisse dans la confusion ou ne fasse qu'empirer les choses. Finalement, Zoey m'expliqua que ses actions avaient été dictées par la peur et qu'elle se sentait responsable de la manière dont ça avait tourné. De ce qu'elle me disait, elle était autant paumée que moi, mais elle avait envie d'essayer quelque chose. Je ne savais pas bien quoi en penser et je lui dis très sincèrement que même si je ne regrettais rien, je n'étais pas sûr que c'était bon pour nous d'insister. Nous nous étions déjà tellement fait souffrir, nous nous étions déjà tellement sentis mal ces dernières semaines... Elle avait déjà changé d'avis plusieurs fois, qu'est-ce qui me disait qu'elle ne le ferait pas une fois de plus ? 'était assez difficile à appréhender. Je savais ce que je voulais, mais je n'étais pas certain que ce soit ce qu'il y a de mieux pour moi, pour nous. J'aurais vraiment aimé comprendre ce que je devais en penser. Je savais pertinemment que je m'en mordrais les doigts si je me trompais, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Je ne savais pas ce qui serait le pire, qu'on tente quelque chose, que ça ne fonctionne pas et que je finisse avec le cœur brisé ou qu'il ne se passe rien alors qu'on aurait pu avoir une belle relation tous les deux ? Dans un cas comme dans l'autre, il pourrait y avoir des regrets. Tout était bien trop embrouillé dans ma tête, même après ces semaines de réflexion.
Mais quand elle me dit qu'elle comprendrait que je ne veuille rien tenter avec son air tout peiné et qu'elle baissa la tête, mon estomac se noua. Qu'est-ce que j'étais en train de faire ? Je me fermais et la blessais dans le même temps, tout ça pour quoi ? Quelque chose que je ne désirais même pas. C'était clairement un choix entre le cœur et la raison qui se présentait à moi. Et si j'avais essayé de me convaincre de me tourner vers l'un, je ne pouvais que constater que je glissais de plus en plus vers l'autre. Je ne pouvais détacher mon regard de Zoey et je ne pouvais supporter de la voir si mal. C'était douloureux de la voir comme ça, et encore plus en sachant que j'en étais la cause. J'avais envie de la rassurer, de la consoler, de la cajoler. Non, j'en avais besoin. Je sentis mon cœur s'emballer de lui-même lorsque je compris que j'étais gagné d'un désir irrépressible de combler l'espace que j'avais mis entre nous. Peut-être étais-je fatigué d'être raisonnable... Je me rapprochai d'elle légèrement et posai ma main sur sa joue pour relever son visage. Je lui expliquai que ce n'était en aucun cas que je ne voulais rien tenter mais que je ne voulais pas nous faire souffrir. Et je lui avouai qu'au fond, moi non plus je n'avais pas envie que nous ne soyons que des amis. Et finalement, elle m'embrassa et je crois que toutes les réticences qui pouvaient rester s'effondrèrent. C'était tellement plus simple d'abandonner, tellement plus agréable aussi. Alors on se mit d'accord pour tenter quelque chose tous les deux. Dans la vie, il fallait parfois se lancer si on ne voulait pas passer à côté de belles choses, et je sentais que Zoey pouvait en faire partie.

Depuis ce jour, on pouvait dire que j'étais sur un petit nuage. Chaque fois que je voyais Zoey, ne serait-ce que pour quelques minutes, j'avais un grand sourire sur le visage. C'était ma petite-amie. J'avais presque du mal à réaliser, mais ce n'était que du bonheur. On passait de jolies soirées ensemble après le boulot, et nous comptions bien en passer encore de nombreuses par la suite. Peut-être que ça ne serait pas toujours facile, mais quelle relation l’était ? Nous allions prendre notre temps et faire en sorte que cela fonctionne.


Que sera sera...

 
La plume derrière le personnage
Coucou les petits Hiltoniens, moi c'est Mathilde, mais on me connaît mieux sous le nom de Mathilde. Je viens de Lorraine originellement, Paris actuellement, et j'ai 26 ans. Je fais du rp depuis plus de 10 ans. J'ai connu Back to Hilton grâce à mes co-admins avant sa création. Ah, et je voulais aussi vous dire que j'ai hâte de RP avec vous  love .  

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Theo Alvarez
Family is a life jacket in the stormy sea of life.
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Zoey Cooper
⇝ Fondatrice ⇜
Zoey Cooper


∞ Date d'arrivée : 20/12/2020
∞ Pseudo : MissBlondie
∞ Messages : 2845
∞ Avatar : Maia Mitchell (truelove)
∞ Multicomptes : Un brun sexy avocat Tyler Scott et mon as de l'informatique qui est encore plus sexy Ben Hawkins et ma petite assistante sociale, la belle Kiara Wilson
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∞ Statut civil : En couple
∞ Âge : 30
∞ Métier : Résidente en deuxième année de chirurgie
∞ À toi la parole : Theo Alvarez - Family is everything 7n0e
Certaines rencontres changent votre vie à jamais ღ

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Theo Alvarez - Family is everything Maia-mitchell-cierraramriez
La vie est meilleure avec une amie comme toi ღ

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Theo Alvarez - Family is everything Vr0m
Les meilleures amies sont difficile à trouver parce-que c'est moi qui ai la meilleure d'entre toutes ღ
Crédit :MP

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RP en cours :
Leïa ∞ Let's find out
TC Commun ∞ Love is in the air

RP en attente :
Toi ?


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MessageSujet: Re: Theo Alvarez - Family is everything   Theo Alvarez - Family is everything EmptyJeu 14 Oct - 22:28

⇝ Libérée ... je suis validé(e) ⇜

Theo Alvarez - Family is everything Tumblr_mesd5cLt2t1r3ws4u

⇝ Félicitations ⇜



Mais mais mais, quel plaisir de retrouver ce petit Théo heart  heart  ! Ça faisait un petit moment que je n'avais pas lu cette petite fiche, et comme toujours j'ai adoooooooré  cute  cute ! Je suis tellement contente de retrouver mon petit Théo sur ce fo', ils vont faire de très grande chose avec Zoey  hug  hug ! Et surtout former le couple le plus chou Theo Alvarez - Family is everything 1884599102  Theo Alvarez - Family is everything 1884599102 . Mais pour en revenir à Théo, si jeune et déjà une vie bien rempli ! Il ne s'est jamais voilé la face devant la situation de ses parents et il a toujours été présent pour sa mère et sa famille et encore plus quand leur père les a abandonné définitivement roll  roll . D'ailleurs c'est vraiment un crétin pour ne pas être plus vulgaire  Taper  Taper ! Ca change la vie, quand on a un autre statut et qu'il n'y a pas vraiment le choix et qu'il faut aider, même si je sais qu'il a fait cela de son plein gré, avoir des petits boulots et donner de l'argent pour payer les factures. On voit immédiatement qu'il fait passer sa famille avant lui  Frere  Frere ! Il est vraiment très protecteur envers ses soeurs, et il a eu complètement raison d'aller frapper ce mec, il n'était pas du tout bon pour Emma  fight  fight ! J'aime tellement cette complicité avec ses soeurs, même si je sais qu'elle le font tout de même tourner en bourrique un petit peu yeuxdoux  yeuxdoux . Et la filière qu'il a choisit, ca lui correspond tellement bien et puis, il assure tellement dedans pompom  pompom .  
Il n'avait vraiment pas eu de chance avec les filles, quand même ! En plus, Théo est vraiment trop chou, je comprends pas pourquoi il était célibataire, mais c'est pas Zoey qui va s'en plaindre  siffle  siffle et d'ailleurs cette relation a été vraiment très très complexe mais maintenant qu'ils sont ensemble, ils sont vraiment trop chou, et j'ai juste une hâte, c'est de retrouver notre petit couple d'amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur  hearts  hearts  inlove  inlove  cute  cute  Theo Alvarez - Family is everything 1884599102  Theo Alvarez - Family is everything 1884599102

⇝ Ce qu'il faut savoir ⇜


Voilà, le plus beau moment est arrivé, c'est officiel, tu es enfin validé(e), félicitations ! L'étape la plus fastidieuse est maintenant derrière toi. Tu vas désormais pouvoir te familiariser avec le forum. Et comme la team de ce forum est super sympathique, elle va te donner un petit coup de main.
Tout d'abord, tu peux aller créer et poster ta fiche de lien, ensuite tu trouveras dans cette petite rubrique diverses demandes (création de ton logement, création d'un lieu si tu en veux un qui n'existe pas encore sur le forum, recherche de partenaire, recherche de RP).
Pour que tu sois encore plus comblé(e), n'hésite pas à venir créer ton scénario ou pré-lien, qu'ils soit amoureux, familial ou autre.
Et si tu as envie de discuter ou alors de partager ton petit quotidien, c'est dans la partie communication.
Et pour finir, un coin que tout le monde connait, un coin où tout le monde adoooore aller, c'est le flooooooooooooood.



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i will not let him to hurt you.
When a person comes back into life, you don't necessarily see at the start ... But little by little, it is making its way.
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