Bottoms up! + Anthony & Andrea

Bottoms up!

Je mimai deux petites cornes sur ma tête avec les doigts en roulant des yeux lorsque Narcisse affirma que mes cornes de diable étaient en train de sortir. Je n'étais certainement pas un saint, mais j'avais tout de même encore un peu de marge avant d'être véritablement diabolique. Il valait mieux pour tout le monde.

- Je sais pas pourquoi, mais j'ai un peu de mal à croire que tu sois du genre à toujours suivre les règles du jeu, répondis-je, malicieux. Faire équipe contre moi ? m'offusquai-je. Je vais me méfier, je ne doute pas que tu sois tout aussi redoutable qu'elle ! fis-je remarquer d'un air suspicieux. Merveilleuse ta stratégie d'évitement, je vais m'en inspirer, commentai-je, amusé.

Enfin, il y avait peu de chances que je me lève à l'aube pour aller faire une randonnée. Je lui laissais sa technique ! Si je voulais éviter de répondre à des questions, je trouvais simplement des réponses sarcastiques à fournir ou je faisais mine de ne pas comprendre où mon interlocuteur voulait en venir. Facile.

- Le roi du rattrapage, confirmai-je, d'un ton moqueur envers moi-même. Il faut bien un tour à la hauteur de Narcisse, renchéris-je, sarcastique. Ouch, ma réputation va en prendre un sacré coup, me plaignis-je en grimaçant lorsqu'elle suggéra de me surnommer Monsieur Compliment.

Honnêtement, je préférais être connu pour mes critiques que mes compliments. Même si je me fichais bien de ma soi-disant "réputation". Les gens pouvaient penser et dire ce qu'ils voulaient sur moi. Au pire, cela me vaudrait un petit moment de rire.

- Même les fous auront peur de nous, dis-je en riant légèrement lorsqu'elle suggéra qu'on montre notre folie à l'asile. Le code des sœurs, carrément ! Il va falloir que j'en invente un avec Nick, on échangera peut-être même des bracelets de l'amitié, ironisai-je. Chut, ne lui répète surtout pas que j'ai dit ça, il a un ego suffisamment surdimensionné comme ça, lui intimai-je lorsqu'elle affirma que Nick serait content de m'entendre le qualifier de canon et d'incroyablement attirant. Non, désolé, même quand j'ai trop bu je ne m'imagine pas des filles me tomber dessus comme ça, répondis-je, amusé. Me garder à l'œil, c'est une chose, se jeter dans la gueule du loup en est une autre !

Si elle se méfiait de moi, elle ne faisait pas preuve d'une grande prudence en me suivant dans ma chambre. Mais je crois qu'elle savait très bien que la seule chose qu'elle risquait était d'entendre les conneries que j'allais raconter. Et comme ce n'était pas la dernière pour en déblatérer elle aussi, ça n'avait rien de bien grave.

- Le rose, le violet, peu importe, il faut varier dans la vie. C'est du plus bel effet avec les licornes, confirmai-je, sarcastique. Je crois que mon organisation est trop complexe pour que tu puisses la comprendre, la taquinai-je à mon tour.

On allait dire que c'était ma touche personnelle. Mais dans les faits, tant que c'était propre, je me foutais complètement du désordre. Dans tous les cas, ça ne semblait pas beaucoup déranger Narcisse, qui faisait comme chez elle, parfaitement à son aise. Je ris lorsqu'elle me partagea son désir de connaître tous mes secrets d'exhibitionniste avec un mouvement de sourcils appuyé.

- Top secret, même mon journal n'est pas autorisé à les connaître, arguai-je en venant la rejoindre sur le lit. Narcisse est partout chez elle, commentai-je, malicieux. Ca dépend des fois, je peux m'inspirer de choses bien précises ou laisser libre cours à mon inspiration.

Le dessin dépendait de tellement de choses. Parfois je partais sur de vagues idées, une inspiration subite ou des demandes plus ou moins précises. Cela dépendait aussi beaucoup de mon humeur du moment. Mes dessins pouvaient énormément varier d'un jour à l'autre. Et puis, des fois je tentais d'expérimenter des styles un peu différents même si au cours des années, j'avais développé le mien.
J'attrapai un crayon sur la table de nuit et le tendis à Andrea lorsqu'elle m'en réclama un pour "s'entraîner".

- Vaut mieux que tu t'entraînes oui. Si ça doit rester sur ma peau, autant que ce soit une œuvre d'art ! Je te ferais bien un croquis en guise d'exemple, mais je suis curieux de voir ce que tu peux proposer, dis-je avec un petit sourire.

Bien entendu, je ne m'attendais pas à quelque chose d'incroyable. Ce n'était pas une connerie pour rien.