Baby, this is what you came for - Noa & Eryn

S’il y avait bien une chose qu’Eryn aimait c’était les soirées bénéfices, ayant eu la chance de venir d’une famille plutôt fortunée de son côté, ses parents lui avaient quand même toujours fait comprendre la valeur de l’argent et l’importance de donner au suivant. C’était donc tout naturel pour elle de proposer d’accueillir à son hôtel cette soirée bénéfice organisé en l’honneur d’un projet de modernisation des laboratoires informatiques de la Hilton Middle and Elementary School. Elle était vraiment contente de pouvoir s’impliquer dans un projet entourant l’école de sa fille Hannah qui allait bientôt avoir onze ans cet été. Cela lui permettait de mieux connaître l’école et de s’impliquer comme cela ne faisait que quelques mois que les deux filles s’étaient installées à Hilton. Une occasion parfaite également pour s’incruster dans ce nid tissé très serré des différentes mères présentes sur tous les comités de l’école. La pression était au sommet pour la blonde, elle voulait simplement que tout soit parfait. Elle avait l’impression que si cet évènement tournait au vinaigre que c’était toute sa réputation qui en prendrait un coup et que ça serait un vrai échec social. Elle avait donc travaillé d’arrache-pied pour l’évènement, elle avait largement dépassé le budget initial prévu, mais pour tout dire elle s’en fichait royalement. La contribution du Hampton Hotel d’Hilton allait simplement être plus grande. Ses parents qui étaient les propriétaires de la chaine hôtelière à la base ne serait peut-être pas aussi content que leur fille soit aussi généreuse, mais elle savait qu’elle finirait par les raisonner en ce sens. Après tout c’était ici à Hilton que leur premier hôtel avait vu le jour et que le reste de l’expansion autant nationale qu’internationale avait pu exister. Il fallait bien être généreux envers cette petite communauté. Pour l’occasion, Eryn avait demandé à son amie Emma de lui confectionner une robe pour la soirée. Elle profitait de chaque occasion pour promouvoir les créations de sa précieuse amie styliste qui avait un talent incroyable. La blonde portait donc une belle robe noire longue qui mettait à la fois en valeur sa poitrine autant que sa silhouette. À son cou elle portait l’un des colliers qu’elle avait fait avec sa fille Hannah, l’un des passe-temps préférés de cette famille monoparentale.

La soirée se déroulait plutôt bien et pour tout dire la blonde ne savait plus où réellement donner de la tête. Elle se faisait solliciter à tout moment que ce soit une histoire avec le traiteur, où un billet perdu pour l’un des invités. Une petite enchère silencieuse avait également lieu durant l’évènement. Eryn avait elle-même miser sur plusieurs items, mais celui qu’elle rêvait vraiment d’obtenir c’était cette toile que Nina avait faite qui était simplement sublime. Elle la voyait déjà accroché au mur de son entrée. Prenant enfin le temps de prendre une coupe de champagne, Eryn décida de s’inclure dans un petit groupe en se présentant. C’était là l’occasion parfaite de développer davantage son réseau de contact. Se sentant observé, elle releva les yeux et vit un homme qui la regardait avec un air assez ténébreux. Elle ne pouvait nier que cet homme était incroyablement séduisant.  Lui souriant, elle sentit aussitôt une main se poser sur son bras et en voyant l’air affolé de son employée elle comprit qu’il y avait une urgence. Qu’est-ce que c’était cette fois ? Elle partit donc de l’évènement pour aller régler ce nouveau problème. Une fois arrivé elle ne comprit pas vraiment pourquoi c’était à elle de gérer la perte d’une robe d’une invitée, mais ne perdant pas de temps avec les questions elle rejoint rapidement Emma qui se proposa de venir avec quelques robes pour la dame. Situation maintenant réglée, Eryn rentra dans la salle de nouveau se prit une petite coupe de champagne au passage qu’elle descendit plutôt rapidement avant de la redéposer sur le plateau d’un serveur. Elle espérait vraiment que les petits imprévus allaient s’arrêter pour le reste de la soirée. Elle retourna finalement voir l’enchère et remisa sur la toile de Nina qui semblait de toute évidence populaire. Elle avait bien l’intention de remporter l’enchère peu importe le prix. Voyant plusieurs plats de services vide près du bar à dessert, son envie de contrôle et que tout soit parfait remonta rapidement à la surface, mais elle se dit qu’elle devait arrêter de s’en faire. Un serveur allait bientôt passer probablement. Non ? Ce fut alors à son tour de poser les yeux vers ce fameux homme mystérieux et ténébreux qui discutait avec d’autres personnes en ce moment. Elle eut un sourire gêné alors qu’il leva finalement les yeux vers elle. Puis, elle entendit un invité se plaindre du manque de dessert et elle soupira intérieurement. Elle décida finalement d’emmener les plats de services vide en cuisine et de revenir avec une assiette pleine de desserts. Encore, une fois elle retourna ensuite vers les enchères et soupira en voyant qu’un certain Noa Hawkins avait renchérit presque le double de sa mise. Elle décida de faire la même chose avant de retourner parmi les invités, mais cette fois elle décida de garder les yeux bien ouverts vers la fameuse toile. Si quelqu’un allait encore miser, elle voulait pouvoir y retourner rapidement pour ne pas perdre sa chance. Et c’est à ce moment qu’elle vit le fameux homme ténébreux aller miser. Est-ce que c’était lui le Noa Hawkins en question ? Alors qu’elle retourna à la toile pour enchérir encore une fois la mise, elle reconnut alors bien entendu le nom. Elle se dépêcha alors à inscrire son montant et alors qu’elle le vit s’avancer vers elle, elle soupira en se disant qu’il ne lâcherait probablement pas le morceau lui non plus.

-Quel est votre prix Monsieur Hawkins ? Vous savez, j’ai bien l’intention de repartir avec cette toile ce soir.

Eryn n’avait pas du tout envie de jouer encore à ce petit jeu encore longtemps donc autant mettre directement les cartes sur table. Elle n’avait aucune idée de qui il était et elle regrettait de ne pas avoir fait une recherche google préalablement pour en savoir plus. Qui sait peut-être que c’était un millionnaire qui ne lui laisserait jamais acheter la toile parce qu’il avait prévu de l’offrir à sa femme ?

Pendant longtemps, Noa avait détesté les soirées caritatives. Il considérait cela comme un bal des hypocrites, où de nombreuses personnes fortunées se rendaient pour profiter des petits fours et daigner acheter quelques oeuvres ou faire un petit chèque en se disant qu'ils avaient fait leur acte de charité. Il n'était pas très loin de la réalité car globalement, beaucoup agissaient ainsi. Pourtant, à mesure que les années passèrent et qu'il gagna aussi en matûrité, il se rendit compte qu'en dépit de ces comportements très égocentriques, l'important restait la finalité. Les destinaires de cet argent se moquaient royalement des motifs du don. Optimisation fiscale, entretien de son image ou encore démonstration de bonnes valeurs chrétiennes, quelle que soit la conviction de la personne, ce qui comptait c'était que grâce à cet argent, des gens dans le besoin pouvaient s'en sortir. Sans aller jusqu'à dire que cela réconcilia le brun avec ce type d'évènements, cela le rendit moins acerbe et moins cynique, en tout cas. Il avait entendu parler de la soirée par le biais de ses collègues avocats. Il n'eut aucun mal à récupérer le lieu et l'adresse. Faire le choix de s'y rendre ne fut guère un choix compliqué. Noa gagnait bien sa vie et s'il pouvait contribuer à sa façon à cette noble cause, il le ferais avec grand plaisir. Il était vêtu d'un smoking très élégant, de couleur noire. L'ensemble était parfaitement ajusté. Il le portait merveilleusement bien. Noa était habitué de ce genre de tenues. Son costume trois pièces fait sur mesure, était un symbole ultime de l'élégance et du style intemporel. Chaque élément de ce costume avait été fabriqué avec un souci du détail impeccable, utilisant des matériaux de première qualité. La veste, d'une coupe ajustée, présentait des revers classiques qui encadraient le visage avec grâce. Les boutons délicats et les coutures fines témoignaient d'une confection soignée. Les poches restaient discrètes, s'ajoutant à l'esthétique épurée du costume. Le gilet assorti complètait l'ensemble en mettant une couche de sophistication supplémentaire. Son col en V donnait une touche de raffinement, tandis que sa fermeture boutonnée permettait de le maintenir en place avec efficacité. Le gilet mettait en valeur la silhouette masculine et créait une apparence harmonieuse, se mariant parfaitement avec la musculature de son propriétaire. Le pantalon, également de coupe ajustée, était taillé avec précision pour flatter la silhouette. Les plis nets apportaient une touche des plus classiques, tandis que les poches discrètes, elles aussi, complètaient l'aspect pratique du costume. La couleur noire conférait une aura de formalité et de ténèbres allant de pair avec le physique de Noa. Ce dernier portait une cravate avec un noeud Windsor, un incontournable absolu pour l'avocat.

Bien entendu, quand il se trouva au milieu des invités, il sentit bien des regards se poser sur lui. Il y était habitué car il savait qu'il ne laissait pas tout le monde indifférent. Il remportait quelques succès auprès des femmes, de quoi entretenir un peu son égo, certes, mais surtout lui offrir des opportunités de nouvelles rencontres. Il discuta avec quelques invitées, en tout bien tout honneur, avant d'apercevoir une jeune femme blonde, somptueusement vêtue et rayonnante. Bien qu'étant loin d'elle, il la regarda sans vraiment se cacher. Si la génétique l'avait doté d'yeux, c'était bien pour les utiliser, non ? Elle semblait s'affairer à tout un tas de choses, comme si elle était l'organisatrice de la soirée. Tout en se faisant cette réflexion, il comprit qu'il tapait dans le mille. A un moment, elle sembla intéressée par la vente aux enchères qui se déroulait. Noa n'y connaissait absolument rien en art et s'il y avait bien un concept qui trouvait insipide c'était celui-ci. Mais par curiosité, il observa un peu la scène. Le jolie blonde n'était pas sans lui déplaire, physiquement. Elle correspondait même à ses standards. Il ne la quitta pas des yeux. Oh il ne faisait pas que la regarder, il observait ses faits et gestes. Elle regardait la toile avec un grand intérêt, qu'il ne comprenait guère mais ça ne fut pas l'information la plus importante. Eryn Hampton avait fait une offre sur cette enchère. Le tableau l'intéressait donc. Leurs regards se croisèrent. Noa en savoura chaque seconde. Puis il la regarda s'échapper, entrainé par ses obligations, sans doute. Il prit une coupe de champagne et parcourut régulièrement la salle pour tenter de la voir à nouveau. Avec les gens qui lui permirent d'occuper son temps, il se montra présent et avenant. C'était son talent spécial, ça, d'avoir toujours un oeil sur son environnement. Quand il revit Eryn parmi les invités, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Il leva sa pancarte pour enchérir. Au pire, cette toile servirait de cadeau de Noël à son père. Au mieux... cela attirerait l'attention de cette beauté fatale. Dans le fond très amusé par ce stratégème qu'il mit en place, il fut satisfait de voir que cela fonctionnait. Eryn ne tarda pas à revenir et à faire une nouvelle enchère. Elle tenait vraiment à avoir cette vieille croûte ? Soit, il la laisserait volontiers, mais Noa fit mine de la désirer tout autant. Il écrivit une nouvelle sommes à son tour. Finalement, la blonde s'approcha de lui et lui proposa un prix. Il allait accepter, bien sûr, mais avant, il entendait quand même user de sa stratégie jusqu'au bout.

- Mon prix, Madame Hampton ? Ma foi, je me disais que cette oeuvre aurait parfaitement sa place au dessus de mon lit. Elle s'harmoniserait bien avec mon mobilier, vous savez !

Il bluffait. La vérité, c'est qu'il n'en avait absolument rien à cirer de ce tableau. Il n'était même pas sûr que Ben validerait son choix. C'était lui qui gérait la déco, comme il avait bien compris que son jumeau n'en touchait pas une bille dans les arts créatifs en général. Noa resta gentleman.

- Peut-être pouvons-nous nous entendre ? Disons que je vous le laisse et qu'en contrepartie, j'emprunte de votre temps pour aller sur le balcon et faire connaissance ? Vous pourrez peut-être me dire où vous souhaitiez mettre cette toile ?

Il but une petite gorgée de champagne, sans la quitter de ses yeux noisettes. Il dégageait naturellement un certain charisme. Son métier d'avocat lui correspondait parfaitement.

Eryn regardait Noa pratiquement avec un regard de grande inquisitrice avec les bras croisés sous sa poitrine, une attitude qui ne lui ressemblait pas du tout pour tout dire. Elle était normalement assez douce et posée avec un vrai cœur sur la main. Toutefois, quand elle avait un projet ou une idée en tête, elle pouvait se montrer beaucoup plus imposante et têtue. Un trait de personnalité plutôt important pour celle qui allait reprendre dans quelques années la tête des hôtels Hampton. Son regard s’adoucit néanmoins quand il l’appela Madame Hampton et un sourire se dessina même à la commissure de ses lèvres. Le simple fait qu’il savait son nom lui disait aussi que tout comme elle, il avait pris le temps de se soucier de savoir qui était son adversaire redoutable pour cette toile et le fait qu’il s’en préoccupe montrait néanmoins un signe d’intelligence selon Eryn. Beaucoup plus ouverte à la discussion, elle haussa un sourcil alors qu’il prétendait vouloir accrocher cette toile au sommet de son lit. Vraiment ? De ses yeux bleus, elle analysa chacune de ses expressions faciales. Elle n’arrivait pas à savoir s’il rigolait ou bien s’il racontait absolument n’importe quoi. S’il était un menteur, il était plutôt bon à ce jeu parce qu’elle avait toute la difficulté du monde à décerner le sarcasme dans sa voix si c’était le cas. Elle jeta même un autre coup d’œil à la toile à la recherche d’éléments qui pourrait susciter l’intérêt de l’avoir dans sa propre chambre à coucher et franchement elle ne comprenait pas. La toile était sublime, comme toutes celles que son amie Nina faisait, mais il n’y avait pas une once de romantisme dans celle-ci du moins du point de vue de l’Eryn. Qui sait ce Noa Hawkins avait peut-être des fétichismes bien particuliers ?

-Vous êtes vraiment d’un grand romantisme à ce que je vois, dit-elle avec une pointe de sarcasme dans la voix.

Aucunement intimidée par lui et bien déterminée à être l’heureuse propriétaire de cette toile, elle ne détourna pas du tout son regard et le fixait. Son intuition personnelle lui disait que ses petits yeux brillants en ce moment était en fait plutôt amusé et qu’il se jouait bien d’elle en ce moment en réalité. Prenant le temps de le regarder réellement maintenant qu’il n’était qu’à deux pas d’elle, elle ne pouvait nier que cet homme était incroyablement charmant, même peut-être trop si bien qu’elle se demanda si c’était seulement son habit qui le rendait aussi séduisant en ce moment. Eryn avait beaucoup trop un faible pour les hommes bien habillés en général, mais cette soirée n’était définitivement pas celle adéquate pour flancher. En tant qu’hôtesse, elle n’avait tout simplement pas le temps, il n’y avait qu’à voir toutes les interventions qu’elle avait dû faire jusqu’à présent pour en avoir bien conscience. Et puis, elle écouta attentivement sa demande d’entente. Que voudrait-il vraiment en retour ? Alors qu’il lui proposa alors de passer du temps simplement avec elle en échange, elle eut l’impression que sa mâchoire allait tombé littéralement par terre. Était-il vraiment sérieux ? Pour tout dire, Eryn était vraiment mélangé dans ses émotions en ce moment. Il y avait en elle une réaction semble à une petite fille hyper excitée à l’idée que le plus beau gars de la cour de récréation lui propose de jouer avec elle. Autrement, elle se demandait si elle ne devait pas le détester de lui avoir autant fait dépenser d’argent pour simplement susciter son attention. Mais d’un autre côté, cela l’amusait un peu trop de voir sa petite manigance de la soirée. Il était loin d’être un idiot ce Noa Hawkins.

-Donc vous voulez me dire que je viens de dépenser $5000 supplémentaire simplement pour vous offrir de mon temps ? Heureusement que les profits vont à une œuvre de bienséance, sinon j’aurais trouvé votre stratège légèrement abusé. Je vous préviens par contre, il y a beaucoup de chance que nous soyons dérangés. Il parait que quand on dirige un hôtel, nous sommes parfois un peu trop sollicités.

Un serveur passa près d’eux et Eryn en profita pour prendre une coupe. Puis, ils se dirigèrent tous les deux vers le balcon ce qui ne déplut pas du tout la blonde. Cela lui faisait tellement de bien de pouvoir prendre enfin une grande bouffée d’air frais et d’être un peu à l’écart de toute cette animosité. S’adossant le dos contre la barricade, son regard se posa de nouveau sur Noa.  

-J’aimerais bien mettre cette toile dans l’entrée de ma maison pour tout dire. J’affectionne particulièrement l’artiste qui l’a peinte, c’est une bonne amie à moi. Disons donc qu’il y a une double raison derrière mon achat. Mis à part être un amateur d’art, que faites-vous dans la vie ?

Noa eut un rire franc quand il entendit Eryn parler de son "grand romantisme". Il n'eut aucun mal à percevoir le sarcasme dans sa voix et il en apprécia le goût à la fois sucré et acide qui s'en échappait. Il trouvait plutôt rare de rencontre une femme avec un tel répondant mais cela ne le surprit guère. Depuis tout à l'heure, il l'avait observée et analysée. Elle était sur tous les fronts. Cela témoignait d'une grande vivacité d'esprit et d'une résilience à toute épreuve. Il ne surenchérissait pas dans l'espoir de gagner. Qu'aurait-il fait de cette toile ? Ben, son jumeau, s'en serait peut-être accomodé en la suspendant dans l'une des pièces mais lui, il était hermétique à l'art. S'il advenait qu'il perde à son propre jeu, il comptait bien offrir ladite toile à quelqu'un de vraiment intéressé. Et le nom d'Eryn lui apparaissait comme l'évidence, à en juger par l'intérêt qu'elle portait au tableau. Ils ne se quittèrent pas des yeux, pour son plus grand plaisir. Elle possédait un regard envoûtant comme il les aimait, avec cet éclat pétillant. Elle le scannait, il pouvait presque sentir sa voix dans sa tête, cherchant à le cerner et à comprendre ce qu'il voulait pour se retirer du jeu. Ils fonctionnaient avec la même méthode et cela l'amusa beaucoup. Il ne cherchait pas à gagner un procès, ce fut la raison pour laquelle il suggéra un arrangement tout simple : il se retirait du jeu et en échangeant, ils passaient un petit moment ensemble. Pourquoi ? Tout simplement parce que Noa était intrigué et subjugué par cette jeune femme aux mille responsabilités. Et accessoirement, non seulement le fait d'aller sur le balcon lui permettrait de fumer mais aussi, et ce n'était pas anodin, il offrirait une pause salutaire à Eryn, pour qu'elle souffle un peu. Il sentit la perplexité la gagner, la surprise puis la curiosité. Il n'allait pas mentir, son questionnement lui fit plaisir. Après quelques instants, un coup de marteau retentit et Eryn se retrouva l'heureuse propriétaire du tableau, puisqu'il n'avait pas surenchéri. D'un sourire ravageur, il lui répondit :

- A dire vrai, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour attirer votre attention et pour vous permettre d'obtenir un moment de répit. Le balcon sera plus calme pour discuter et ne vous en faîtes pas, je peux demander à ce que nous ne soyons pas dérangés, j'ai de la ressource.

Alors que le serveur était tout proche, il murmura à son oreille et glissa quelques billets dans sa poche, en désignant le balcon. Coupe à la main, Noa et Eryn s'y rendirent et après avoir fermé la porte derrière eux, il sortit son paquet de cigarettes et mit un des cylindres de tabac qu'il contenait, entre ses doigts. Maintenant qu'ils se trouvaient à l'extérieur, le calme était plus agréable. Il s'avança vers la rembarde en plexiglas et en acier pour s'adosser contre et faire face à Eryn. Il mit la clope entre ses lippes, sortit son briquet et l'alluma, prenant soin de ne pas se placer dans le sens du vent pour éviter qu'elle ne prenne la fumée et que cela ne la gêne.

- J'avais compris vos motivations à l'instant même où je vous ai vu enchérir. Je dois dire que vous rayonnez quand quelque chose vous passionne. N'importe qui, avec un peu d'attention, aurait pu voir à quel point vous vouliez ce tableau. D'ailleurs, je vous ferais parvenir les 5000 dollars que vous avez du sortir de votre poche par ma faute. Ce sera ma façon de contribuer à la noble cause que nous défendons grâce à vous, ce soir. Et de m'excuser pour la méthode quelque manipulatoire que je viens d'employer.

Il laissa ressortir la fumée de ses narines et de sa bouche, en esquissant un nouveau sourire. Il n'avait pas l'intention de lui mentir ou de devenir un homme qu'il n'était pas. Il reprit, non sans amusement dans la voix :

- Je peux être beaucoup de choses, mais hélas pas amateur d'art. Je n'ai pas de goût particulier en la matière. Ce tableau était beau mais dans l'entrée de votre maison, il sera sublime et vous saurez lui faire honneur. Autrement, je travaille comme avocat.

Il but une gorgée de champagne puis enchaina :

- Et vous, hormis être l'une des meilleures organisatrices de soirée caritative, capable de tout gérer ou encore une amatrice d'art, qu'aimez-vous ? Voyez-vous, ma curiosité a été quelque peu piquée au vif en vous observant. Je me suis demandé si vous aviez le temps de souffler un peu et ce que vous pouviez faire de votre temps libre.

Une nouvelle fois, il lui décocha un regard aussi mystérieux que ravageur. Noa connaissait son pouvoir de séduction, mais il savait aussi être amical et avenant. Il s'intéressait vraiment à Eryn et ce qu'il demandait n'était pas une feinte pour amener à une quelconque finalité.

Simplement entendre le rire de Noa alors qu’elle l’avait qualifié de grand romantique lui prouvait bien tout son petit jeu et ce qu’elle aimait le plus en ce moment c’est qu’il se montrait plutôt bon joueur au travers. Il avait peut-être usé d’une petite manigance pour susciter son intérêt à lui parler, mais il ne semblait pas vouloir s’en cacher. Au contraire, il semblait même plutôt fier de sa tragédie, un trait de personnalité qui le rendait simplement encore plus attirant. Un homme avec de l’assurance et en plus en beau habit était sans doute les deux éléments clés pour attiré rapidement Eryn pour tout dire. Et puis Noa commença à lui expliquer pourquoi il avait usé de cette stratégie et la blonde le regarda à priori d’un regard sceptique. On ne pouvait en vouloir à la directrice, après sa rupture avec son fiancé qui l’avait fait quitter même l’Australie pour Hilton, elle demeurait toujours prudente en présence des hommes de façon générale, peut-être même un peu trop. Arriverait-elle un jour à faire confiance à un homme de nouveau ? Elle en doutait. Elle s’était tellement fait avoir avec son ex. Un vrai charmeur qui lui avait promis la lune et en qui elle avait investi même beaucoup d’argent. Et dès que les choses avaient tourné au vinaigre pour sa compagnie, elle avait réellement vu le vrai visage de James. Loin d’être cet homme attentionné, elle avait vu tous ces vilains défauts sur la boisson. Plus d’une fois il s’était attaqué verbalement à elle ce qui avait rapidement créer une détresser psychologique à la mère monoparentale, mais la fois qu’il fut violent physiquement face à elle fut la goutte qui avait fait déborder le vase déjà bien rempli. Continuant de regarder Noa, toujours aussi intriguée de ce qu’il allait encore dire. Elle ne put s’empêcher de trouver sa petite attention de vouloir lui donner du répit tout de même très mignonne même si elle n’était pas certaine que ce fût sa raison première. Seule avec sa fille Hannah depuis sa naissance, Eryn avait l’habitude d’être cette femme indépendante, mais elle ne pouvait nier qu’elle aimait ce sentiment de sécurité que pouvait parfois apporter un homme dans sa vie bien qu’elle n’aimait pas l’avouer. Elle doutait qu’il avait assez de pouvoir pour qu’ils ne soient pas déranger ce soir sur ce balcon, du moins pas dans le propre hôtel de la Hampton, mais elle aimait croire que c’était peut-être le cas. Elle finit donc par le suivre sur le balcon et elle fut plutôt surprise de le voir sortir une cigarette. Elle ne l’aurait tout simplement pas pris à priori pour un fumeur, ce n’était jamais quelque chose qui l’avait attiré personnellement. Toutefois, elle était loin d’être de ceux qui allait militer en protestant que la cigarette est la pire chose pour la santé. Selon elle c’était bien moins néfaste que bien des drogues que des gens faisaient. Vivre et laisser vivre, c’était un peu le dicton de la blonde. Elle ne put s’empêcher de sourire alors qu’il lui dit qu’elle était rayonnante quand il y avait quelque chose qui la passionnait. Décidemment, Noa semblait tout aussi être attiré par la force de caractère de quelqu’un, un point totalement commun entre eux. Elle arqua un sourcil quand il lui proposa de lui donner les 5000$ qu’elle avait investit davantage à cause de sa petite manigance, elle n’allait certainement pas accepter sa charité. Bien qu’elle essayait de vivre de façon assez modeste pour offrir un climat plus « normal » à sa fille, la directrice était très loin de la pauvreté ou même de la classe moyenne.

-C’était de bonne guerre et puis quelqu’un aurait pu réenchérir pour des motivations beaucoup moins nobles, je n’accepterai certainement pas votre argent sous cette modalité. Mais soyez libre de faire un chèque directement à la fondation de l’école si vous vous sentez l’âme aussi charitable ce soir.

Après tout, une telle somme serait certainement apprécié surtout si elle venait sans rien en échange. Elle eut un sourire en coin quand il lui avoua qu’il n’était pas amateur d’art non plus. Il avait donc misé sur l’objet dès le début seulement pour attirer réellement son attention ce qu’elle trouvait quand même assez peu probable comme situation et d’une certaine façon incroyablement sexy à la fois. Elle eut envie de boire d’un trait sa coupe quand il lui avoua être avocat. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à être aussi séduisant ces avocats dans cette ville ? Elle ne pouvait nier l’attirance qu’elle avait pour son voisin Tyler bien qu’il n’y avait jamais eu rien entre eux ce qui ne l’avait pas pour autant empêché de faire quelques rêves avec peu de vêtement à son propos.

-Honnêtement, ça va sans doute vous surprendre vu cette soirée, mais je suis loin d’être débordée contrairement à ce que ça l’a déjà été. La vie à Hilton est tellement plus tranquille que quand j’étais à Sydney en Australie. Ça me laisse beaucoup plus de temps pour m’occuper de ma fille Hannah.

Eryn savait très bien que maintenant qu’elle venait de citer sa fille qu’il y avait au moins cinquante pourcents de chance, voir même plus, que Noa mette fin à la discussion. Les enfants avaient tendance à faire peur à certaine personne et c’était loin de simplifier la vie amoureuse d’Eryn à cause de cela. Toutefois, elle ne se voyait pas non plus mentir à ce propos. Après tout Hannah était l’une de ses plus grandes fiertés même si son arrivée au milieu de ses études universitaire n’avait pas du tout été prévu. Elle ne changerait pas cette vie pour rien au monde quand même. Et puis l’honnêteté pour la blonde était simplement l’une des choses les plus importantes surtout dans le milieu qu’elle oeuvrait. Après tout, elle n’avait qu’une seule parole et surtout une seule réputation.

-Sinon, j’aime vraiment tout ce qui est relié à l’art, j’ai même une petite entreprise de bijoux avec ma fille aussi qui est un peu notre passe-temps à toutes les deux. J’aime beaucoup également la mode et pour moi une vraie journée en nature c’est simplement de se faire dorer sur la plage. Je considère aussi que mon plus grand sport est le shopping, avec mon emploi du temps, c’est une vraie marche rapide quand j’y vais. Et vous à part aimez attirer les femmes avec de délicieux stratagèmes, qu’est-ce que vous aimez dans la vie ?

- Si fait, je vais inclure cette somme au don que je comptais faire.

Noa ponctua sa phrase par un clin d'oeil. Il se doutait un peu de la réponse d'Eryn. Ils étaient ici à une soirée caritative. Aussi, ils n'étaient pas à 5000 dollars près pour une aussi belle cause. A vrai dire, il avait davantage proposé de la rembourser par politesse et par fair-play. Après tout, il venait ouvertement de lui avouer qu'il n'avait pas été intéressé par l'oeuvre de son amie et qu'il n'y connaissait pas grand-chose en art. C'était donc de bon aloi que de faire un tel geste, quand bien même elle le refuserait. Noa n'avait aucun mal à accepter un "non", et ce quel que soit le sujet abordé. Dans son travail, comme dans sa vie privée, il tâchait de ne jamais franchi la ligne rouge, celle d'un oui sous la contrainte, qu'elle soit physique, psychologique ou morale. Cela n'était clairement pas dans sa nature. Il n'aimait ni la violence, ni la manipulation. Parfois, on pouvait lui reprocher son côté observateur et rusé. Il restait vrai que dans une cour, il pouvait employer une attitude border-line. Pour autant, il distinguait clairement la limite à ne pas franchir pour rester en harmonie avec ses valeurs. La preuve, il avait dévoilé son stratagème sans se faire prier, afin d'éviter qu'Eryn ne se sente trompée, flouée ou téléguidée vers quelque chose de peu plaisant pour elle. D'autres ne l'auraient pas fait, lui était honnête et franc. Il n'aimait pas les petits secrets et les mesquineries. Attentif à ce qu'elle lui disait, il resta imperturbable quand elle évoqua sa vie à Sidney ou sa fille. Cela ne le mettait pas mal à l'aise, bien au contraire. Il avait déjà croisé la route de femmes avec une progéniture. Peut-être qu'un jour, l'une d'elle ferait vibrer son âme si fort qu'il s'ancrerait dans sa vie et qu'ils la poursuivraient ensemble. Pour l'heure, il abordait cette conversation avec un objectif purement éphémère.

- Je trouve cela rassurant, que vous puissiez avoir du temps pour vous et pour Hannah ! Je dois admettre qu'en vous voyant courir partout, je me suis demandé si votre quotidien n'était pas trop effrené. Me voilà rassuré ! Je ne suis jamais allé à Sidney, je sais que c'est une très grande ville. Beaucoup de gens la prennent pour la capitale de l'Australie. C'est en tout cas une toute autre taille, Hilton !

Il connaissait bien sa géographie, ce qui pour un américain n'était pas banal, il fallait bien l'admettre. Eryn remarquait sans doute qu'elle parlait à quelqu'un de cultivé et d'instruit. Certes, il n'aimait pas l'art, il y préférait largement les choses matérielles et vérifiables, la science, les mathématiques, la physique ou la chimie. Si la pression familiale n'avait pas fait de lui un avocat doué et réputé, il aurait bien fait une toute autre carrière. Son rêve, c'était de devenir astronaute, de s'envoler dans les étoiles pour y découvrir ce que l'Univers pouvait offrir. Il recevait plusieurs revues scientifiques chez lui, en tant que fidèle abonné. Et il partait du principe que tout ce qui n'était pas logique et vérifiable, ne revêtait que peu d'intérêt. En tant qu'avocat, il prenait un plaisir absolu à démonter tout ce qui n'était pas factuel et prouvé. Dans beaucoup d'affaires, cette stratégie s'était avérée redoutable pour convaincre les jurés. Tout en continuant de fumer sa cigarette avec élégance, il ajouta :

- Je trouve ça adorable, que vous ayez une entreprise de bijoux toutes les deux ! Mes parents ne m'ont jamais vraiment appris à être très créatif. Mon éducation a toujours tourné autour des matières qui avaient une "utilité" comme le dirait mon père. C'est bien que vous n'en fassiez pas de même avec elle. Je veux dire, il est trop tard pour moi, je resterais un profane en matière d'art. Tel un athée dans un temple. J'entends parfois les gens parler pendant des heures de tout ça. Vu de l'extérieur, je trouve ça aussi incompréhensible que captivant. C'est le propre de l'être humain, n'est-ce pas ? De s'émerveiller pour des choses inaccessibles ? C'est ce qui nous amène à rêver. Et voilà que je digresse à nouveau... désolé, je vais tâcher de ranger l'avocat que je suis au vestiaire. Vous faites des bijoux pour hommes également ? Si oui, cela pourrait m'intéresser. Je suis à la recherche d'un bracelet et je ne voudrais pas quelque chose de trop bling-bling. Juste élégant et agréable à porter, vous voyez ? Enfin je m'égare... voilà que je vous demande une conversation pour vous détendre et que je parle commande, décidément, je n'en rate pas une !

Beau parleur, Noa ? Il venait de démontrer que ça n'était pas franchement le cas. Les hommes imbus d'eux-même ne mettaient jamais en avant leurs défauts, en avaient-ils seulement ? Lui aimait rire de ses faiblesses. Il n'était pas parfait et ne cherchait pas à l'être. Chez beaucoup de femmes, ça jouait clairement en sa faveur alors pourquoi aurait-il cessé ?

- En parlant de plage, attendez... je prends de quoi noter...

Il chercha dans la poche de son veston pour en sortir un stylo et un petit carnet sur lequel il écrivit. Son écriture était très soignée, malgré le fait qu'il soit gaucher et qu'il ne soit pas sur un support très stable. Il arracha méticuleusement la petite page et la tendit à Eryn.

- C'est une plage privée très agréable, qui offre une vue magnifique sur le coucher de soleil. J'y vais après les fins de journée difficiles. C'est calme, les places sont espacées, le personnel très aimable et ils ont même deux masseurs exceptionnels. Dites-leur que vous venez de ma part, ils vous feront un prix.

Il aimait partager ses bons plans avec les gens qu'il croisait. Si Eryn voulait profiter du calme sur la plage et d'un confort trois étoiles, cette adresse serait tout à fait adaptée. Il eut un rire franc quand Eryn le taquina sur son stratagème. Certes, il aimait séduire et elle lui avait clairement tapé dans l'oeil. Cela dit, il appréciait qu'elle ne le ménage pas et ne fasse pas comme si rien n'était. Il avait toujours eu un faible pour les femmes avec du caractère.

- Pour ma part, je suis un grand fan de basketball et de voitures de sport. Je sais, cela correspond au cliché de la gent masculine, mais qu'y puis-je ? Après, j'ai aussi un petit faible pour la mode, dans le sens où je peux facilement succomber à un costume qui me plait. Celui-ci, par exemple est un modèle que j'affectionne beaucoup pour sa coupe et sa qualité. Je le trouve beau, pas vous ?

D'un geste, il ajusta légèrement l'ensemble, avant de prendre à nouveau appui contre la rembarde, dos côté vide. Il ne craignait pas de tomber. Sans la quitter des yeux, il questionna :

- Vous connaissez Epicure ? C'était un homme plutôt sympathique, qui partait du principe que dans la vie, il faut savourer chaque plaisir qui s'offre à vous. J'ai toujours beaucoup aimé sa philosophie. Croquer la vie à pleines dents, en apprécier tous les instants et surtout les plus heureux. Ce que vous appelez stratagème est davantage une envie de partager et de faire connaissance avec vous. Et oui, l'instant est délicieux, c'est exactement le terme. Je n'aurais pas choisi mieux.

Il porta la coupe de champagne à ses lèvres pour en boire une gorgée.

- Cela fait longtemps que vous êtes à Hilton ?

Eryn n’avait aucune idée si Noa voulait vraiment faire un don à la base, elle n’avait aucun moyen de savoir si ce n’était qu’une façon de sa part de se valoriser par cette bonne action ou bien parce qu’il était simplement comme ça à la base. Elle espérait néanmoins que ce n’était pas des paroles en l’air. Après tout l’école avait bien besoin d’innover et n’importe quel montant serait le bienvenu c’était une évidence. Elle trouva cela amusant de voir cette nouvelle connaissance se soucier que son propre quotidien soit trop mouvementé, elle se doutait qu’en tant qu’avocat de son côté la chose ne devait pas être facile non plus. Du moins normalement ils étaient assez réputés pour être débordé, son voisin Tyler semblait en faire parti d’ailleurs. Elle le voyait souvent revenir tard le soir. Elle ne lui enviait pas du tout son rythme de vie, elle commençait à se plaire à un rythme plus léger que celui de l’Australie alors qu’elle aurait cru qu’elle aurait pu frôler l’ennui auparavant. Puis, il mentionna qu’il n’avait jamais voyagé à Sydney en précisant que beaucoup de gens pensaient que c’était la capitale ce qui était bien vrai. Il y avait tellement d’importantes métropoles dans le monde qui faisait de l’ombre aux vraies capitales d’un pays par moment et Sydney n’en faisait pas l’exception.

-Et beaucoup de gens croient aussi que les kangourous sont partout, en cinq ans là-bas, je crois que je n’en ai vu qu’une seule fois en-dehors d’un zoo bien entendu.

La blonde ne savait pas du tout si Noa venait de dire ce fait concernant les capitales pour montrer qu’il était cultivé ou si c’était bien seulement dans sa personnalité de parler ainsi. Plus leur discussion avançait et plus il intriguait Eryn pour tout dire comme s’il était un mystère qu’elle prenait plaisir à découvrir ce soir. Si elle avait cru à la base que de parler d’Hannah était peut-être une mauvaise idée, elle fut néanmoins charmée que l’avocat mette sa fille au cœur de la discussion sans ignorer ce simple fait. Elle aimait bien d’ailleurs la façon dont il relançait le sujet en faisant le parallèle avec sa propre vie ou même en philosophant. Elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire alors qu’il se compara à un athée dans un temple. Il avait décidément une charmante façon de s’exprimer et elle le voyait beaucoup trop bien devant un juge à débattre de ces points. Il ne devait pas facile à devenir bouche-bée, elle l’imaginait bien avoir toujours une ou deux idées d’avances face à son adversaire. Elle fut encore plus amusée quand il avoua lui-même qu’il s’égarait largement de la discussion.

-Moi au contraire, ma mère est peut-être trop créative ou même ésotérique je dirais ? Là en ce moment c’est le feng-shui son truc parce que ses amies lui en ont parlé. Elle est en train de repeindre toutes sa maison avec des couleurs avec de « meilleures » énergies, dit-elle avec un petit sourire.

De son côté, Eryn était beaucoup plus pragmatique que ça. Elle ne jugeait pas sa mère pour autant, mais disons qu’elle n’était pas forcément intéressée par ces trucs non plus. Il était certain que les couleurs jouaient pour beaucoup en général dans la vie, ce n’était quand même pas pour rien que les plus grandes entreprises passaient des heures à définir la couleur d’un logo qui reflète réellement l’image qu’on veut projeter et les valeurs adjacentes même à la compagnie. Des petits détails que les gens normaux ne portaient tout simplement pas attention à l’habitude.

-Nous n’avons pas de collection d’hommes pour l’instant, il faudrait que j’en parle au prochain conseil d’administration pour avoir l’opinion de tous. Mais je crois que ça pourrait être quelque chose de plutôt facile à faire.

Bien entendu ce soi-disant conseil d’administration était une façon amusante de spécifier qu’elle en discuterait avec sa fille. Elle ne savait pas si l’idée lui plairait, mais il y avait peut-être des chances surtout si Hannah voulait offrir un bracelet à son nouveau petit-ami Jacob. Puis, Noa sortit de son veston un petit carnet ce qui surprit Eryn à vrai dire. Mais qu’est-ce qu’il faisait encore ? Il était vraiment une boite à surprise jusqu’à présent. Lisant l’adresse sur le bout de papier, elle écouta les explications de l’avocat. Une plage privée ? L’idée était plutôt alléchante.

-Un petit bout de papier qui vaut largement ces 5000$ investis aujourd’hui alors. Merci beaucoup pour le tuyau, c’est vraiment gentil de votre part.

Ses yeux bleus fixèrent les siens et elle se demanda s’il arrêterait d’être aussi séduisant et désirable à un certain moment. Regardant sa coupe dans sa main qui était presque vide, elle mit l’alcool rapidement responsable de cette attirance qui se développait envers lui. D’ailleurs, un serveur arriva au même moment et se mit à remplir leur coupe. Est-ce que c’était encore une manigance de Noa ou bien les serveurs avaient réellement l’habitude de même venir à l’extérieur ? Elle ne posa pas de question, elle se contenta de porter la coupe à ses lèvres pour en prendre une gorgée. À son tour, il décrivit ce qu’il aimait faire dans la vie. Il était bien vrai que c’était cliché à proprement parler comme passe-temps pour un homme, mais en même temps c’était quand même normal aussi. Elle eut un sourire alors qu’il avoua avoir un faible pour la mode, son habit de la soirée reflétait très bien cette passion beaucoup moins commune chez les hommes.

-Tout à fait, je crois même que c’est l’un des plus beaux costumes que j’ai vu ce soir. Les hommes ont parfois tendance à oublier l’importance d’un beau veston dans ce genre de soirée. Personnellement, je trouve que ça fait toute la différence. Après, il faut dire que j’ai tendance à m’accrocher à tous les moindres détails aussi contrairement à bien d’autres personnes.

Eryn avait bien l’intuition que lui aussi était du genre à s’attarder au moindre détail, la preuve c’est qu’il avait assez observé ce soir ses aller et venue pour faire le lien entre la peinture et sa personne. Alors qu’il mentionna Epicure, Eryn fronça légèrement les sourcils. Mais dans quelle direction allait-il cette fois avec ce philosophe ? Alors qu’il fit finalement le lien avec le fait qu’elle venait de mentionner un stratagème, un sourire se dessina sur ses lèvres en voyant son habileté à jouer avec les mots renforçant encore plus davantage cette image qu’elle se faisait de lui en tant qu’avocat. Avoir le dernier mot avec lui devait être très difficile.

-Alors remercions Epicure pour l’inspiration qu’il vous a donné ce soir, je dois avouer que c’est la première fois réellement de la soirée que j’ai l’impression de profiter de celle-ci et puis faire connaissance avec vous est plutôt très sympathique jusqu’à présent.

Sur ce point Eryn ne pouvait être plus honnête avec lui. Elle appréciait vraiment la compagnie du jeune homme à vrai dire et espérait de plus en plus que personne ne les retrouve. Elle avait l’impression qu’elle pourrait encore parler avec Noa pendant des heures ce qui n’était pas pour lui déplaire non plus.

-Je suis née ici, mais nous avons déménagé quand j’avais cinq ans pour l’expansion de notre chaîne hôtelière à travers le pays. Je suis revenue en octobre m’installer à Hilton, donc ça fait quelques mois que je suis officiellement ici. Et vous ?

- Dommage, j'aurais bien aimé en voir un, de kangourou. L'animal en lui-même est fascinant. Bon, encore faudrait-il que je veuille un jour voyager, ce qui est loin d'être garanti. J'ai beaucoup de travail et je ne suis pas certain que prendre des vacances soit d'actualité avant un petit moment.

Pour le coup, son côté réaliste prenait largement le dessus. Noa, en tant qu'avocat pénaliste de renom, avait toujours eu les pieds solidement ancrés dans la réalité. Il était conscient que l'idée d'un voyage paraissait peu probable pour lui, et il acceptait cette réalité avec pragmatisme. Son métier exigeant le maintenait souvent captif, il se voyait pris dans le tourbillon incessant des salles d'audience et des dossiers juridiques complexes. La poursuite de la justice et la défense de ses clients constituaient sa passion et sa priorité absolue, toujours. Noa n'avait jamais possédé un esprit aventurier, préférant la stabilité et le confort de sa vie citadine. Les charmes exotiques et les incertitudes d'une destination inconnue ne l'avaient jamais véritablement attiré. Il appréciait le rythme régulier de la vie dans la ville de Hilton, où il pouvait trouver toutes les commodités dont il avait besoin à portée de main. Les restaurants raffinés, les cafés confortables et les théâtres renommés restaient ses échappatoires préférés. Son attachement à son travail et à son mode de vie ne laissaient guère de place pour les escapades lointaines. Les contraintes de sa profession, combinées à sa nature casanière, l'amenèrent à réaliser que les voyages ne faisaient pas partie de son avenir immédiat. Cela ne lui posait pas de problème, car il trouvait sa satisfaction dans la maîtrise de sa carrière et l'épanouissement qu'elle lui procurait. Finalement, il embrassait cette réalité avec maturité et lucidité. Ce côté terre-à-terre qui le caractérisait si bien, fut visible quand Eryn lui parla des tendances de sa mère pour l'ésotérisme. Il était franc et ne put réprimer un air dubitatif, perplexe. Quelle drôle d'idée que cette histoire de feng-shui... Enfin, à chacun ses activités. Après tout, son péché mignon pour les problèmes mathématiques pouvait aussi provoquer le jugement chez les autres.

- Je vois... eh bien, disons que refaire un petit coup de peinture de temps en temps apporte un peu plus de fraîcheur à un logement, alors ! Finalement, peu en importe la raison, ça présente une forme d'utilité.

C'était vraiment pour ne pas laisser un silence gêné qu'il prononçait ses mots. Il espérait que la conversation n'allait s'éterniser là-dessus. Noa entretenait une profonde aversion pour tout ce qui était dépourvu de rationalité. En tant qu'avocat pénaliste, sa carrière reposait sur des faits concrets, des preuves tangibles et une logique inébranlable. Il préférait les arguments fondés sur la raison plutôt que sur les émotions ou les suppositions infondées. Les notions ésotériques, les croyances irrationnelles ou les idées basées sur des superstitions lui semblaient absurdes et dénuées de sens. Noa trouvait un réconfort dans la logique et la clarté des concepts rationnels, et il préférait consacrer son temps et son énergie à des choses qui pouvaient être démontrées et comprises de manière objective. Par chance, la conversation ne se focalisa guère sur ce sujet. Intérieurement, il en fut soulagé. C'était clairement le genre de tendances qui le faisait fuir ! Amusé par l'allusion original d'Eryn à sa fille, il répondit, enthousiaste et déterminé :

- Je suis prêt à venir défendre le concept auprès de votre conseil d'administration. Sans les soudoyer, je me propose d'apporter quelques friandises pour s'offrir un petit moment convivial ! Qu'en dites-vous ? Tenez, voici ma carte, vous savez, pour m'appeler au cas où je puisse fournir des arguments en faveur de ce nouveau marché. Et puis comme ça, s'il vous faut une personne pour essayer vos produits, je suis volontaire. Je peux même faire de la publicité. Ce serait pour la bonne cause. Sans vouloir me jeter des fleurs, je sais me montrer très persuasif !

Et pour cause... il savait maîtriser les mots et construire un argumentaire en béton. Si la négoce l'avait intéressé, il aurait pu vendre un cercueil à des morts. Ben, son jumeau, lui reprochait souvent d'essayer d'avoir le dernier mot. En vérité, les 3/4 du temps, Noa faisait uniquement cela pour l'embêter et le taquiner. Une sorte d'amour fraternel, en quelque sorte ! Les yeux se croisèrent, avec intensité. Elle ne le laissait pas indifférent, il espérait que le message avait été bien reçu de son côté. Ces badinages, bien qu'intéressants et charmants, n'étaient pas vraiment le but final de cette rencontre. En tout il l'espérait. Mais encore fallait-il que ça puisse être réciproque. Si Noa se montrait séducteur, jamais il ne forçait ou ne se comportait comme un goujat. Il se laissa entraîner par l'exposé de ses passions, dévoilant un peu de mystère autour de lui. Des choses banales pour un homme, qui sonnaient comme des clichés, mais qu'y pouvait-il ? Il hocha la tête avec entrain quand ils s'attardèrent sur les costumes.

- Vous vous accrochez aux moindres détails ? Alors nous sommes deux. Je n'ai jamais compris que mes confrères puissent venir mal habillés dans un tribunal. Certains ne font même pas l'effort de mettre une cravate. Or, ça peut paraitre absurde mais un beau costume offre de la prestance et impressionne le jury. Enfin, que voulez-vous, il y a celles et ceux qui ont du goût, vous et moi et puis d'autres qui en ont moins ou qui n'ont pas les mêmes priorités. A ce propos, je suis curieux de savoir d'où provient cette magnifique robe que vous portez. Elle vous va à ravir !

Noa avait un penchant certain pour la mode, tant masculine que féminine. Il avait un œil aiguisé pour les belles pièces de couture et appréciait les vêtements bien taillés, mettant en valeur la silhouette. Dans le domaine de la mode masculine, il aimait les costumes élégants, les chemises bien ajustées et les accessoires soigneusement choisis. Il trouvait un plaisir particulier à se vêtir avec classe et à exprimer son style personnel à travers ses choix vestimentaires. De même, Noa avait un intérêt pour la mode féminine, admirant les créations artistiques, les tissus somptueux et les coupes raffinées qui rehaussaient la beauté des femmes. Il considérait la mode comme une forme d'expression artistique, une manière de se présenter au monde avec sophistication et esthétisme. Noa nourrissait aussi une affection particulière pour Epicure et ses principes philosophiques. Il était attiré par l'idée de rechercher le plaisir et d'éviter la souffrance, mais pas d'une manière superficielle. Pour lui, il s'agissait de trouver un équilibre entre la satisfaction des désirs légitimes et la modération, en évitant les excès et les plaisirs éphémères. Il appréciait la notion de se concentrer sur les plaisirs simples de la vie, comme la bonne nourriture, les amitiés sincères et les moments de calme et de sérénité, les relations d'un soir. Pour Noa, adopter une approche épicurienne lui permettait de cultiver un bien-être durable et une véritable harmonie intérieure. Il fut heureux de constater que cela ne déplaisait pas à Eryn. Il écrasa sa cigarette après avoir pris une dernière bouffée et enchaina, passionné :

- Je vous l'avais dit, que vous aviez aussi droit de vous faire plaisir ! Vous savez, nous sommes tous deux des gens très occupés et très sollicités. Personnellement, j'ai mis un renvoi d'appel sur mon téléphone pour éviter que mon cabinet ne me dérange. Il n'y a rien qui ne saurait attendre. Et regardez, les gens arrivent à se débrouiller seuls. C'est fascinant, vous ne trouvez pas ? J'ai toujours été très intrigué par la capacité qu'avaient certains à solliciter les autres alors que dans les faits, ils n'en avaient pas besoin. Voyez cette dame, là, avec la robe en velours pourpre et le collier de perles. Elle n'était pas très loin de moi et elle n'arrêtait pas de dire qu'il fallait absolument qu'elle vous parle avant de faire son chèque parce qu'elle ne savait pas s'il fallait qu'elle mette quatre zéros ou cinq. Je lui ai aimablement glissé que vous n'étiez pas sa conscience. Elle a mis cinq zéros. Et maintenant, elle vous a oublié. Il y a quelque chose que j'ai appris, c'est que plus vous montrez de l'assurance, plus les gens vous sollicitent. Bon, il est clair que le fait que vous ayez organisé cette soirée joue aussi un rôle, inévitablement.

Il haussa les épaules, amusé d'énoncer une évidence. Son regard se posa sur elle à nouveau, pétillant. Il savoura les confidences d'Eryn sur son passé. Ainsi donc elle était, elle aussi, une enfant d'Hilton. Son parcours avait l'air singulier, à la fois riche et passionnant. Il éclaira sa lanterne quant à ses origines.

- Né à Hilton et j'y mourais sûrement. Je suis un enfant de cette ville. J'y ai grandi et je n'envisage pas de la quitter. J'ai tout ce qu'il me faut ici. A commencer par l'opportunité de rencontrer une organisatrice de soirée caritative élégante et cultivée. A ce propos, qu'avez-vous prévu ensuite ? Je connais un endroit agréable pour se détendre, dans un parc non loin. Il y a un belvédère et une belle allée bien éclairée. C'est idéal pour être au calme. Ca vous tente ? Sinon, peut-être une prochaine fois ? Vous rentrez chez vous comment ? Je peux vous déposer si vous le souhaitez. Ca ne me dérange pas. Et ça reste plus sûr qu'un Uber ou un taxi !

Il suggérait une suite de leur soirée plus intimiste, dans l'espoir de passer un peu plus de temps avec elle. Un homme venait de les rejoindre sur la terrasse et à en juger par le sourire jusqu'aux oreilles qu'il affichait, ainsi que l'entrain qu'il mettait à sa marche, il semblait impatient de parler à la cheffe de cette soirée. Malicieux, il glissa :

- Oh, tiens, tiens... un autre admirateur secret... vous savez, ce n'est pas que je me sente en danger, mais... j'ai une porsche, je dis ça, je dis rien...

Il se mordit la lèvre inférieure avant de lui faire un clin d'oeil et de boire une gorgée de champagne fraîchement ravitaillé.

Eryn arborait un sourire naturel en écoutant Noa parler. Elle n’était pas du tout à son premier rodéo ce soir, elle s’était bien déjà fait offrir des verres dans le passé dans ce genre de soirée. Toutefois, elle pouvait reconnaitre que l’avocat se démarquait largement du lot actuellement parce que la conversation était loin d’être ennuyante et remplis de sous-entendus comme elle l’avait déjà vécu dans le passé. Elle ne put s’empêcher de rire légèrement quand il lui dit qu’un kangourou était en soit un être fascinant. Il avait bien raison quand on y pensait. Les kangourous étaient tout à fait uniques dans leur genre. Elle en conclut rapidement qu’il était un vrai bourreau du travail alors qu’il ne semblait pas s’accorder la moindre vacance et la blonde reconnaissait cette chance qu’elle avait d’avoir pu autant voyager à cause de ses fonctions dans l’entreprise familiale.  Elle avait une vraie passion pour la découverte du monde pour tout dire. Elle trouvait qu’il y avait tellement à apprendre des autres pays. Se limiter seulement au continent américain comme si les États-Unis avaient la vérité absolue n’était pas du tout son style. Elle avait beaucoup de difficulté avec les autres états plus conservateurs que la Californie dont une bonne partie de la population était plutôt réticente au changement en général. Alors qu’ils parlèrent de créativité sans même qu’Eryn se souvienne du sujet de départ qui les avait emmenés là à priori, elle vit bien son regard sceptique alors qu’elle prononça le mot ésotérique pour décrire sa mère. Le contraire l’aurait plutôt surprise en réalité. Elle imaginait très bien les avocats être plutôt du côté rationnel et scientifique un peu comme les médecins. Il ne sembla pas prolonger ce qui fit l’affaire de la blonde de son côté. Disons qu’elle n’avait pas forcément envie non plus d’élaborer sur les tendances de décoration de sa mère, même desservir le buffet était plus intéressant comme activité. Elle fut plutôt surprise de l’entendre dire qu’il pourrait se présenter à leur conseil d’administration et elle le trouva même très charmant avec son idée de friandises qui à coup sûr ferait fureur avec sa fille. Elle prit sa carte d’affaires dans les mains et lut ce qui y était écrit. Un élément attira particulièrement son attention soit le nom du cabinet qui était de toute évidence celui de son voisin. Un petit détail qui augmenta néanmoins son niveau de confiance face à l’homme. Elle n’avait pas encore vu des milliers de fois son voisin, mais bien assez pour savoir qu’il n’aurait pas un malfrat parmi ses associés ou ses employés. Elle ne put s’empêcher de se dire qu’il y aurait bien plus qu’une femme qui apprécierait énormément le voir à l’affiche d’une publicité. Il y avait tellement un énorme charisme qui se dégageait chez lui en plus de son regard ténébreux, on le croirait tout droit sorti d’une pub de parfum pour tout dire.

-Je vous préviens le conseil d’administration peut être très difficile à convaincre parfois. Je dois avouer que les friandises sont une excellente stratégie, mais je vous préviens la couleur de celles-ci est TRÈS importante aux yeux de notre directrice artistique qui siège sur le conseil. Toutefois, c’est peut-être un jeu dangereux. Si elle pourra se contenter de friandises cette fois-ci, deux séances plus tard elle pourrait peut-être exigé une licorne, qui sait ? Mais bon si tout cela ne vous donne pas froid aux yeux, je vous pourrais sans doute vous convier à la prochaine séance.

Sa fille ne manquait pas du tout de créativité et ce genre de petites demandes loufoques ne la surprendrait même pas pour tout dire. Si elle grandissait rapidement, elle n’avait pas encore perdu cette petite naïveté qu’avait les enfants et qui les rendait si unique. La mère espérait réellement qu’elle garde son cœur d’enfant encore quelque temps. Elle échangea un regard complice alors qu’il avoua s’attarder aux moindres détails lui aussi. Une petite révélation qui n’en était pas réellement une ce soir parce qu’Eryn l’avait bien compris rapidement avec sa petite manigance entourant l’enchère du tableau. Elle était tout à fait d’accord avec lui sur le fait qu’une tenue vestimentaire y jouait pour beaucoup pour l’opinion générale, la société était simplement faite comme ça et on faisait beaucoup plus confiance à ce qui ressemblait à des standards de beauté que le contraire parce que c’était simplement la première référence que les gens avaient en tête. Des vêtements plus loufoques et extravagants pouvaient envoyer pleins d’autres signaux non désirés sur une personnalité de quelqu’un lié à certains préjugés par exemple.

-Même pas de cravate ? Sérieusement ? C’est presque se moquer de son client avec ce manque de professionnalisme, non ? Je n’en reviens pas. Je tâcherai de le dire à la designer qui l’a fait alors, Emma Alvarez. C’est une bonne amie que j’ai connu du temps que je vivais à Paris. Elle a lancé sa boutique il y a quelques mois dans le Old Town d’ailleurs, Alvarez Créations. Elle a une très belle collection pour hommes également, ça vaut le détour franchement.

Naturellement, elle sortie de son sac à mains une carte d’affaires de la boutique d’Emma et la tendit à Noa. Elle n’avait aucun doute que ce dernier allait tomber sur le charme de la boutique de son amie pour tout dire. Il semblait aimé autant la mode qu’elle et vu son habit elle se doutait qu’il avait un peu les mêmes goûts dans les tendances actuelles. Son aveu sur le fait qu’elle prenait plaisir à cette discussion finalement semblait faire plaisir à Noa vu cette petite étincelle victorieuse dans ses yeux. Elle fut surprise de l’entendre dire qu’il avait même mis un renvoi d’appel pour être certain de ne pas se faire déranger par son cabinet. On ne pouvait pas dire qu’il ne profitait pas de l’instant présent ça c’était certain. Peut-être qu’au niveau du droit il était vrai qu’il n’y avait rien qui ne pouvait attendre, mais c’était loin d’être le cas dans son contexte professionnel. Il y avait tellement de choses qui pouvait arriver et qui requérait l’intervention d’un propriétaire. Certes c’était des situations extrêmement rares, mais il fallait les garder en tête tout de même. Du côté des Hampton, il gérait quand même bien la situation malgré tout se relayant la garde en cas d’urgence et ayant depuis les années trouver des vrais piliers dans chacune des villes de leur hôtel sur lesquels ils pouvaient compter au quotidien. Alors qu’il se mit à parler de la dame à la robe velours pourpre, Eryn regarda en sa direction en se demandant ce qu’il avait à dire sur cette femme. Est-ce que c’était une sorte de Cruella diabolique ? Plein de scénarios lui virent en tête, mais elle avait eu tout faux alors que ce n’était qu’une histoire de zéros et de chèques. Elle sourit quand Noa avoua lui avoir glissé un mot sur le fait qu’elle n’était pas sa conscience. Il avait l’air sincère, mais au final il ne pouvait être qu’un beau parleur aussi.

-Il est certain que personne n’est irremplaçable dans ce monde, même le président lui-même de notre pays. Je crois que parfois c’est un peu notre égo d’être humain de croire que nous devons être absolument là pour nous sentir important et nous donner une raison de continuer de se surpasser, mais en vrai vous avez raison le monde n’arrêtera pas de tourner même si je passe cinq minutes supplémentaires sur ce balcon. Merci en tout cas de vous avoir occupé de la dame, il est évident qu’autrement elle aurait été à ma recherche une bonne partie de la soirée alors que la question n’était pas forcément très pertinente, avouons-le.

Il était vrai que la directrice avait plutôt une forte personnalité, elle n’avait pas froid aux yeux et dégageait une certaine assurance. Les gens avaient beaucoup trop tendance de se tourner vers ces personnes de références au quotidien comme s’ils avaient le savoir absolu alors qu’ils n’étaient que des êtres humains remplis de qualités et de défauts comme tout le monde. Puis, la conversation se poursuivit sur leurs origines. Ils avaient tous les deux un point en commun, ils étaient nés à Hilton bien que Noa semblait y être beaucoup plus attaché alors qu’il proclamait vouloir même y mourir. Du côté d’Eryn, elle ne regrettait pas du tout d’être revenue. Elle avait vraiment besoin d’un renouveau depuis son histoire avec James et elle devait avouer que ce petit cadre tranquille était parfait pour que sa fille Hannah grandisse. Toutefois, elle n’était pas prête à dire pour autant qu’elle allait rester à vie ici. Le monde était tellement grand et si amusant à explorer. Dire qu’elle était surprise qu’il l’invite à faire quelque chose par la suite serait totalement mentir, elle se doutait bien qu’il n’avait pas fait une petite manigance pour simplement la laisser souffler quelques minutes et lui parler de la dame qui ne sait pas remplir de chèques. Bien avant qu’elle ne puisse lui répondre, un autre homme les rejoignit sur la terrasse et son regard s’illumina lorsqu’il vit Eryn alors que cette dernière était loin de le connaitre. Elle soupira intérieurement. La soirée commençait à se faire longue et elle appréciait son moment avec Noa pour tout dire. Ce dernier vint alors lui glisser quelques mots à l’oreille avec un sourire malicieux qui la fit rire instantanément.

-Qui sait peut-être que mon nouvel admirateur secret possède une Lamborghini, je dis ça, je dis rien… Je devrais peut-être aller vérifier avant de prendre une décision finale ?

Elle le regarda les yeux pétillants de malice comme si elle accordait réellement une importance à la marque de voiture alors que c’était loin d’être le cas. L’autre homme était loin d’être aussi charmant que l’avocat, il n’y avait même pas de questions à se poser sur le sujet. Alors qu’il s’avança pour se présenter et remercier Eryn pour cette magnifique qu’elle avait organisé, son cerveau s’activait déjà à la recherche d’une excuse pour l’éviter le plus possible.

-Merci beaucoup et merci à vous surtout d’être présent, sans la contribution de tous et chacun cette soirée ne serait pas du tout un succès. Les enfants en bénéficieront certainement. Je suis désolée par contre, vous arrivez au mauvais moment avec tout ce champagne et le fait que je sois sollicité en permanence, ça commence à être urgent que j’aille aux toilettes, dit-elle avec un petit rire dans la voix. Ce fut un plaisir de vous connaitre, j’imagine qu’on aura la chance de se reparler une autre fois.

Ce n’était pas vraiment une excuse, il était vrai qu’elle commençait réellement à avoir une envie pressante. Elle rentra finalement à l’intérieur suivi de près par Noa. Elle se tourna finalement vers lui alors qu’elle marchait vers la sortie de la salle.

-Votre proposition pour le voyage du retour est très intéressante, mais je ne sais pas si elle est raisonnable après tout il y a eu pas mal de champagne qui a circulé ce soir, non ? Pour ma part, j’avais prévu le coup et la charmante propriétaire de l’hôtel m’a offert une suite gratuite pour la nuit. On pourrait continuer de discuter là-bas ? Nous ne serions plus déranger par d’autres admirateurs secrets.
 

- C’est noté ! Des couleurs et des licornes ! Les premières, ca ne devrait pas être difficile à trouver. La deuxième… je crois que je vais demander l’aide de ma soeur, elle s’y connaît mieux que moi en animaux de ce type.

Dans les faits, il avait déjà fabriqué une licorne pour Tess quand elle était petite. Il savait donc à quoi cela ressemblait. En même temps, ça n'était pas très dur, il suffisait d'ouvrir un livre à l'histoire fantastique pour savoir de quoi il s'agissait. Et c'était bien là tout le coeur du problème. Noa préférait mille fois lire le code pénal que des scénarios abracadabrantesques ! Certes, il y fut bien obligé lorsque Tess réclamait un peu de lecture afin de s'endormir et que Ben était trop crevé pour gérer ça pour lui. Bon, après, pour faire plaisir à sa frangine, il avait quand même fait un effort (surhumain, il parait important de le souligner). Il s’était servi d’un cheval à bascule, sur lequel il avait collé à la glue, le gros pinceau que leur mère utilisait pour mettre du fond de teint. Elle n'avait pas trop aimé, d'ailleurs, de perdre cet outil précieux servant à son maquillage quotidien. Et autant dire que Noa prit un sacré savon quand elle perdit une heure à le chercher et qu'elle arriva en retard au boulot... Il avait ensuite pris des autocollants de toutes sortes pour les coller. Ben s’était chargé des paillettes et de la peinture blanche. L’animal fantastique, tout de bois constitué, orna fièrement la chambre de la petite fille, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus l’âge. Il atterrit ensuite dans le grenier où depuis, il prenait la poussière. Un triste sort, si commun aux jouets d'enfants qui grandissent et deviennent des adultes. Si Tess le voulait et qu’elle acceptait de s’en séparer, il pourrait peut-être offrir le jouet à la fille d’Eryn. Autant qu’elle serve à quelqu’un d’autre. Après tout, ça serait toujours mieux que de la laisser dans le noir et sous les combles de chez leur père. Il ne précisa pas le fil de sa pensée pour ne pas éveiller de faux espoirs ni même lui dire ce qu’il comptait faire. Ils se connaissaient à peine, et Noa n’envisageait pas de se mettre en couple. Ce cadeau n’était pas une façon de séduire, simplement le souhait de faire plaisir à une petite qui, même sans qu’il ne la connaisse, lui rappelait ses moments complices avec sa sœur adorée. Une madeleine de Proust, puisqu'aujourd'hui, les esprits avaient changé. S'ils s'adoraient, la probabilité qu'ils se retrouvent à s'amuser comme avant, était quasi-nulle. Ca s'appelait la maturité. Un concept sociétal dont Noa s'était vite accomodé. Pour lui, ce don serait davantage une façon de jouer un peu au grand-frère. En entendant la réaction d’Eryn sur les deux avocats sans cravate, il esquissa un sourire et hocha la tête :

- Ah ! Voilà ! Vous aussi vous trouvez que ca n’est pas professionnel ! Mon frère n’arrête pas de me dire que je suis trop exigeant ! Limite que je suis rétrograde sur cette question ! Un jour il m'a même laissé entendre que j'étais prétentieux. Ca me fait plaisir que quelqu’un partage mon point de vue. Non, décemment, je ne peux pas me faire à autant de négligence. Comment un homme qui n’est pas fichu de nouer une cravate et de boutonner sa chemise peut-il espérer bien représenter son client ? Mais le pire c’est que souvent ils sous-estiment l’importance que la personne, qu’ils représentent, soit également bien habillée. J’exige toujours de mes clients une tenue impeccable pour les audiences. C’est écrit en gras dans ma convention d’honoraires ! Et il m’est arrivé maintes fois de leur avancer l’achat, plus rarement de leur offrir. Imaginez l’impact sur les jurés si vous venez en short et en tong… Et oui, j’en ai vu…

Il leva les yeux au ciel, ce qui chez lui était un signe manifeste d’exaspération. Il prit la carte de visite et se détendit à vue d’oeil :

- Alvarez, je connais ce nom. Il me dit quelque chose... Merci pour la carte de visite, je vais y faire un tour ! Je suis très curieux de découvrir cette collection homme. Je risque de la dévaliser, je me connais. Et je vais encore me faire gronder par mon frère… Hum...  Il ne peut pas comprendre.

Il laissa échapper un rire. Bien qu’ils soient jumeaux, Ben et lui ne possédaient pas toujours les mêmes goûts. En substance, la passion viscérale que vouait Noa au prêt-à-porter dépassait l’entendable pour son frangin. L’inverse était tout aussi vrai en ce qui concernait les ordinateurs. Noa attendait d’une machine qu’elle obéisse et qu’elle fasse ce qu’il lui demandait. Quand ça n'était pas le cas, ça le mettait en rogne. Et autant le dire tout de suite, dans cet état mieux valait l’éviter ! Il était pire qu’un ours grincheux. Le dernier Mac Book qu’il s’était acheté avait fait les frais de sa colère, en finissant tristement sa vie contre le mur de son bureau, l'obligeant au passage à payer un ouvrier pour colmater le trou dans la cloison et passer un coup de peinture. Au moins avec les vêtements, il n’existait aucun risque de bug à la con. Au toucher, c’était quand même plus agréable de glisser ses doigts sur du cachemire, du lin, de la laine ou de la soie, plutôt que sur du plastique. Cela lui rappela qu’il fallait qu’il s’achète un nouveau short de sport, le sien ayant rendu l'âme lors d'un match de basket. Un craquage de couture au niveau de l'entrejambe... le genre d'accident qui vous fait perdre tout crédit sur un terrain ! Il éviterait soignement le synthétique… parce que l’odeur l’insupportait. Il ignorait si ce genre d’articles était proposé dans la boutique dont elle lui parlait. Ce serait une bonne excuse pour vérifier par lui-même ! La conversation s’engagea sur le côté indispensable des gens. Noa concéda avec une petite lueur dans le regard.

- Oh de rien, il ne s’agissait pas non plus d’une démarche désintéressée mais vous le savez déjà.

Il n’avait rien à lui cacher et jouait cartes sur tables depuis le début de leur discussion. Et la réalité, c'est qu'Eryn lui plaisait, physiquement mais aussi moralement. Elle était tout ce qu'il aimait chez une femme : directe, indépendante, avec du répondant et aventurière. Typiquement le genre à capter toute son attention. En voyant cet homme qui semblait absolument vouloir parler à Eryn, Noa resta de marbre. Ce fut elle qui lui tira un sourire amusé. Faussement offusqué, il répondit à ce compartif de voiture digne des mâles dans toute leur splendeur :

- Damn it ! Me voilà bien arrangé s’il possède une Lamborghini… mais je n’ai pas dit mon dernier mot, l’intérieur de ma voiture est en cuir véritable !

Il se mit à rire. Parfois, il était difficile de savoir s'il plaisantait vraiment ou si au contraire, il était sérieux. Noa savait manier l'ironie avec beaucoup de maîtrise. Il la laissait décider du fond de sa pensée. Il fallait bien plus qu'une comparaison de voitures pour le mettre KO. Il observa la suite en consumant sa cigarette. Lui aussi, il allait retourner à l'intérieur. Cela aurait été dommage de rater un passage d'Eryn parmi ses invités et de ne pas en profiter pour se rincer l'oeil, non ? En voyant l’autre homme éconduit, il glissa, très sérieusement :

- Ah la vessie des femmes, c’est quand même quelque chose ! Passez une bonne soirée et n’hésitez pas à rajouter un ou deux zéros avant la virgule, cela la touche énormément. Oh, je vous recommande aussi les petits fours, ils sont à tomber !

Il suivit de près Eryn, en s'attendant à ce qu'elle le salue. Mais la voilà plus mutine d'attendu. Noa passa sa langue sur ses lèvres, insconsciemment et répondit, en hochant la tête, son regard plus que charmeur ancré au sien :

- Vous avez raison, ce n’est pas prudent de conduire. Et puis… Qui suis-je pour refuser une suite dans cet endroit ? Dites-moi le numéro et l’heure, je vous y rejoins avec plaisir. Et impatience...

Si Eryn avait l’habitude de se faire aborder durant des soirées grâce à ses jolies robes et son physique, en revanche elle n’était pas du tout habituée d’avoir des conversations aussi intéressantes et amusantes avec de pur inconnu. Elle ne regrettait pas du tout d’avoir pris une petite pause de son évènement pour discuter avec le beau brun. Le regard amusé, elle souriait à Noa alors qu’il disait qu’il avait noté les préférences de sa fille. Elle ne put s’empêcher de rire légèrement quand il dit qu’il aurait besoin de sa sœur en revanche pour les licornes. Il n’y avait aucun doute que cet homme semblait avoir en priorité comme valeur la famille et ce n’était que d’autant plus séduisant. Une valeur qu’il fut d’autant plus confirmé alors qu’il mentionna son frère sur un tout autre sujet entourant les tenues vestimentaires. Elle sourit en l’écoutant dire l’opinion que son frère avait sur lui et qui représentait bien souvent les petits différents qu’il pouvait y avoir entre des frères. De son côté, elle n’avait jamais eu la chance de connaître ça étant enfant unique et pour tout dire c’est quelque chose qui lui avait toujours manqué surtout avec tous les déménagements qu’ils avaient eu. Elle était d’autant plus triste qu’Hannah aussi est connu le sort d’être enfant unique, elle s’était toujours promis d’avoir une grande famille, mais le destin en avait décidé bien différemment.

-Et il fait quoi comme métier votre frère ? En short et en tong ? Sérieusement. S’il y a bien une place qu’on veut être sous notre meilleur jour pourtant c’est bien au palais de justice il me semble. Les conséquences peuvent tellement être énormes pour un individu. J’ai tellement l’impression que parfois avec la société ils veulent tellement inclure la diversité qu’on perd au travers la belle étiquette sociale qu’il y avait autrefois. J’ai pratiquement vu un homme habillé en habit de sport à un mariage au dernier que je suis allé. On ne met pas des belles robes et des beaux habits à tous les jours en plus et c’est tellement plaisant d’en porter en plus. Vous direz à votre frère qu’il est important d’investir sur de la qualité tout simplement et surtout que vous encourager l’économie locale.

C’était le genre de raisonnement logique qu’Eryn pouvait avoir de son côté pour justifier des achats parfois déraisonnables. Certes, la blonde n’avait aucun problème financier, elle avait même bien plus d’argent avec l’entreprise familiale qu’elle ne le laissait paraitre au quotidien. Si elle aimait bien les grandes marques, elle savait se montrer raisonnable et vivre plus simplement. Elle voulait que sa fille connaisse également la valeur de l’argent et qu’elle ne connaisse pas uniquement une vie de grand luxe. Leur maison n’avait rien d’extravagante à Hilton, mais elles n’avaient pas besoin de nécessairement plus. Elle ne dirait toutefois pas non à s’installer un Jacuzzi en revanche dans sa cour extérieure, elle était certaine qu’elle l’utiliserait beaucoup surtout lors de ses soirées margaritas avec ses amies.

-Ça ne me surprendrait pas que vous connaissiez un Alvarez en ville, ils sont vraiment une grande fratrie !

Alors qu’Eryn le remercia de l’avoir sauvé de la dame qui la recherchait, elle se mit à rougir alors qu’il avoua verbalement que ce n’était quand même pas une démarche désintéressée. Elle en avait certes conscience, mais c’était quand même autres choses de se le faire avouer surtout quand l’homme en question était aussi beau que Noa.

-Je me disais bien que vous étiez un adepte du cuir, je note l’information, dit-elle en riant.

Avec diplomatie Eryn s’arrangea pour se débarrasser gentiment de l’autre homme en prétextant une envie pressante. Elle ne fut en revanche pas du tout prête à ce que Noa renchérisse suite à sa phrase et elle fut plutôt amusé de l’entendre dire à l’autre homme de rajouter plusieurs zéros. Il n’en manquait décidemment pas une, elle aimait vraiment l’énergie qu’il dégageait. Est-ce qu’elle venait vraiment de l’inviter dans sa chambre ? Son cœur tambourinait dans sa poitrine, elle n’avait eu aucun contact physique depuis sa séparation avec James et elle commençait à se dire qu’elle n’était peut-être pas prête. D’un autre côté, il fallait bien qu’elle se relance sur le marché un jour si elle ne voulait pas finir seule toujours. Quoi de mieux qu’un inconnu délicieux à regarder qu’elle n’allait peut-être jamais revoir pour y arriver ? Elle tenta de garder son assurance pour ne pas montrer la panique intérieure qu’il y avait à l’intérieur d’elle en ce moment. Elle eut un frisson en le voyant passer sa langue sur ses lèvres, il n’y avait aucun doute que l’attirance physique était mutuelle et cela lui donna un énorme frisson. Elle fut surprise qu’il lui demande à quel endroit et à quelle heure, elle s’attendait à y aller plutôt directement avec lui. Toutefois, d’un autre côté, il était vrai que ça allait lui donner un temps pour se rafraîchir. Il pensait vraiment à tout, elle était convaincue qu’il l’avait déjà calculé.

-La suite est au dernier étage, le numéro de porte 1202. On pourrait s’y rejoindre dans trente minutes ?

Aussitôt qu’elle eut convenu de l’heure avec lui, elle se dépêcha à marcher en direction de l’ascenseur. Une demi-heure pouvait paraitre plutôt long, mais c’était somme toute très court d’un autre côté. Une fois dans la chambre, elle demanda à se faire livrer deux bouteilles de champagne à l’étage. Elle alla regarder son reflet dans le miroir pour vérifier s’il y avait des retouches à faire à son maquillage. Elle sortit l’une de ses brosses à maquillage pour faire quelques ajustements, puis elle prit une profonde inspiration en essayant de se convaincre que tout irait bien et que c’était une bonne idée qu’elle avait eue ce soir. Elle remercia finalement son employée qui lui emmena deux bouteilles. Elle en ouvrit une qu’elle se versa dans une coupe et qu’elle vida presque instantanément comme si le délicieux liquide allait lui donner plus confiance. Elle se versa une deuxième coupe puis retourna dans la salle de bain pour remettre du parfum. Est-ce qu’elle avait au moins des beaux sous-vêtements ? Elle n’avait même jamais supposé qu’une opportunité allait se présenter ce soir. Elle fut soulagée de voir que le constat n’était pas trop mal, elle avait un soutien-gorge simple, mais avec une touche de dentelle également. Elle était loin d’avoir pris son plus laid du tiroir et elle fut soulagée instantanément. Elle partie de la musique d’ambiance sur les haut-parleurs de la chambre qui étaient incrustés dans le plafond. Elle alluma même le foyer pour avoir une ambiance un peu plus décontractée et romantique. Elle sursauta quand elle entendit toquer à la porte. Est-ce que cela faisait vraiment trente minutes ? Elle termina sa coupe et rangea même la bouteille dans un placard pour qu’elle n’ait pas l’air d’une ivrogne qui boit toute seule bien que cela avait été le cas. Elle marcha finalement pour aller lui ouvrir et réalisa que l’alcool commençait à se pointer dangereusement dans son système, elle le sentait à chaque pas supplémentaire. Cela faisait un certain temps qu’elle n’avait pas bu autant, il fallait dire qu’avec la grossesse qu’Emma avait eue, elles avaient été plus sage dernièrement. Après avoir pris une autre inspiration de courage elle ouvrit finalement la porte à Noa avec un sourire. Le voyant, elle resta quand même muette quelques secondes. Il était vraiment canon et l’alcool qui bouillait dans ses veines ne lui donnait qu’envie de se jeter à son cou pour goûter enfin à ses lèvres.

-Bienvenue à ce petit tour privilégié des suites des hôtels Hampton, dit-elle avec un petit sourire.

Elle le laissa entrer et lui fit une petite visite de la suite en lui disant les différentes caractéristiques importantes de la chambre. Après tout, il se pouvait qu’il soit client un jour de l’un de leurs hôtels et il était judicieux de bien vendre son produit à l’avocat. Après le petit tour, elle ouvrit la deuxième bouteille de champagne pour servir deux verres et elle lui en tendit un avec un petit sourire gêné. Qu’est-ce quelle était supposé faire désormais ? Elle n’avait tellement plus l’habitude à ces premiers rendez-vous, elle décida de s’asseoir sur le divan en se disant qu’elle aurait l’air d’avoir plus d’assurance que si elle est restait là au milieu de la chambre à ne pas savoir quoi faire.
 

- Il est le gérant d’une entreprise informatique. Il en a de la patience, pour bosser avec des machines toute la journée. Des fois, je le soupçonne un peu d’être Robocop.

Il chuchota à la fin de sa phrase de crainte que son jumeau geek ait planqué des micros juste pour les espionner. Il en aurait capable, afin de tester l'un de ses nouveaux jouets à la pointe de la technologie. A cette pensée, il fut particulièrement amusé. Il aimait bien taquiner son frangin sur son côté nerd. Ben avait une affinité avec les machines qu'il lui manquait cruellement. En cela, ils étaient complémentaires. Quand son ordinateur ou son téléphone déconnait, il faisait appel à lui pour trouver une solution. Il avait beau savoir que 90% du temps, ses problèmes étaient purement liés à un mauvais usage de sa part, il n'en avait cure. Cela ne l'empêchait pas de remettre la faute sur les appareils avec une infinie mauvaise foi. De toute façon, il n'aimait pas la technologie, il trouvait ça un peu barbant. Et dans leur conversation, force était de constater qu'il avait raison. Mieux valait se préoccuper des êtres humains, en l'occurence de la belle Eryn. Il l'écoutait parler, non la dévorer du regard. Elle savait trouver les mots pour lui plaire plus encore ! Son propos au sujet de l'étiquette qui se perdait fit mouche. Noa trouvait aussi qu'il existait sur ce point, un gros laisser-aller. Les gens se comportaient comme des ploucs ou des rustres, parfois même les deux à la fois ! Dans un monde civilisé, comment pouvait-on en arriver à ce stade sans même avoir honte ? Voilà quelque chose qui le dépassait bien plus que les ordinateurs, d'ailleurs ! Avec un grand sourire qui ne manquait ni d'assurance, ni d'espièglerie, il s'exclama :

- Madame Hampton, si je n’avais pas la politesse qui me tient à cœur, je vous aurais demandé si vous vouliez bien m’épouser !

Puis il eut un rire amusé. Le mariage, ça ne faisait pas partie des choses qu'il envisageait pour l'instant et de toute façon, il était bien trop tôt pour en parler, quand bien même Eryn en aurait manifesté l'intérêt. Retrouvant un air plus rigoureux, il ajouta :

- Plus sérieusement, nous sommes d’accord. Les bonnes manières se perdent ! Fort heureusement des gens comme vous et moi sont encore là pour faire vivre ces valeurs importantes que sont le savoir-être et le savoir-vivre ! Avec brio, je dois le dire. Oh oui, nous pouvons nous jeter quelques fleurs, n'est-ce pas ? Nous l'avons bien mérité !

Il hocha la tête en repensant à la famille Alvarez. Si la fratrie était nombreuse, il était normal qu'il en ait entendu parler. Pour peu qu'un de ses membres aient déjà fait appel aux cabinet d'avocats où il officiait, ça expliquait pourquoi cela lui disait quelque chose. La conversation s'orienta vers son amour du cuir. Oh ça, il ne le niait pas ! Dans une voiture, des sièges en cuir, c'était juste le strict minimum pour lui. D'ailleurs, maintenant qu'elle en parlait, dans son salon aussi puisqu'il avait fait des pieds et des mains pour que l'immense canapé soit en peau de veau véritable. Certes, l'animal n'avait sûrement rien demandé, mais il s'en moquait un peu. Il n'était pas très réceptif aux sermons culpabilisants des associations véganes sur le sujet. La dernière fois que l'une d'elle avait envoyé des bénévoles sonner à sa porte, il leur avait fait remarquer que de toute façon, le canapé avait déjà été fabriqué. Alors plutôt que de le mettre dans une décharge où il allait surement polluer, autant qu'il soit chez lui et qu'il puisse poser ses fesses dessus. Un argument qui n'avait pas plu à ses protagonistes, dont l'agacement fut perceptible. Il leur claqua la porte au nez après qu'ils aient commencé à l'enquiquiner sur sa consommation de viande. Clairement, il n'était pas prêt de leur faire un don à ceux-là !

- Le cuir véritable, très chère, il n’y a que ça de vrai !

Bien évidemment, il avait compris le double sens scabreux qu'il pouvait y avoir et il s'en amusait. Il décida même d'entretenir l'affaire, histoire de voir ce qui pourrait en découler. Le trouble-fête écarté, il ne restait plus qu'à convenir du lieu et de l'heure pour la suite des évènements. Noa valida d'un signe de tête et d'un clin d'oeil.

- Dernier étage. Chambre 1202. Dans 30 minutes. Parfait, c’est bien noté. J’ai déjà hâte d’y être.

C'était un peu militaire, mais il avait une tendance naturelle à dégager de l'autorité. Il savait ce qu'il voulait et quand il avait un objectif en tête, peu de gens étaient capables de l'arrêter. En fait, il n'y avait que Ben et Tess qui s'en avéraient capables. Et ils devaient jouer sur la corde familiale pour y parvenir. Une demi-heure, c'était à la fois court et long. Habitué à gérer son temps d'une main de maître, Noa se dirigea vers les vestiaires pour homme. Il n'était pas question d'être fainéant et de prendre tout pour acquis. La séduction, c'était un art de tous les instants, qui invitait à ne pas se relâcher et encore moins à prendre tout pour acquis. Il passa en revue sa tenue devant l'un des miroirs disponibles. Il s'attarda ensuite sur son physique. Pas d'auréoles sous ses aisselles, pas de tâches, pas de nourriture ou de cendres perdue dans sa barbe ou ses cheveux. Tout était nickel. Il sourit à pleine dents, non pas par satisfaction mais pour vérifier qu'il n'avait rien de coincé. Imaginez un peu la honte nationale s'il avait eu quelque chose entre les ratiches ! Il sortit du vestiaire et en passant dans un couloir, il remarqua un bouquet de roses rouges dans un vase. Petit regard alentour pour vérifier qu'il n'y avait personne... Il récupéra un paquet de mouchoirs dans sa poche et sortit les fleurs de l'eau, en épongeant l'eau à l'aide de ses mouchoirs. Il consulta sa montre. En y allant tranquillement, il serait pile à l'heure. Personne ne percuta sur le fait qu'il tienne des roses dans sa main. Il s'engage vers l'ascenseur, direction le dernier étage. Il progressa avec élégance vers la suite n°1202 devant laquelle il s'arrêta pour attendre une petite minutes. Il toqua et Eryn lui ouvrit. Elle était ravissante, comme lorsqu'il l'avait laissé, mais avec un petit charme en plus. Il lui tendit les fleurs. La couleur n'était pas anodine. Le rouge symbolisait la passion, le désir. Et c'était clairement annonciateur de ce qui allait se produire dans cette chambre, non ? Il la suivit dans la visite de cette suite qui n'avait rien à envier à ses soeurs dans d'autres hôtels. Cela lui rappela qu'il ne logeait plus que dans ce type de suites onéreuses et plus ou moins bien loties. L'avantage d'être avocat et d'avoir un salaire conséquent avec en plus de nombreux avantages en cas de réussite.

- Décidément vous faites une excellente ambassadrice. J’adore les moulûres de plâtre au plafond, ca m’a toujours fait fondre.

Il prit la coupe de champagne et s'installa à côté d'elle. Ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Et puis, dans la musique de fond, Noa reconnut une chanson qu'il appréciait particulièrement. Il s'agissait de [url=https://www.youtube.com/watch?v=xvAI0fdKwfY]Mambo italiano repris par  Bettle Midler[/b].

- Je trouve que cette chanson tombe parfaitement bien, venez, je vous montre comment danser le mambo !

Il ne lui laissa pas vraiment le choix. Il augmenta rapidement le volume puis il lui prit la main pour l'aider à se lever. Ils se placèrent au centre de la pièce pour pouvoir danser à leur aise. L'endorit était baignée d'une lumière tamisée, et l'atmosphère était électrique. Noa, d'habitude si réservé, était totalement pris par la musique entraînante et par la présence enjouée d'Eryn. Il se déhanchait avec un sourire espiègle, laissant ses hanches onduler au rythme de la musique comme s'il avait fait cela toute sa vie. Ses pas étaient fluides, sa gestuelle pleine de confiance. Il était un danseur habile, laissant ses mouvements suivre les pulsations du mambo avec une précision surprenante. Il ne se priva pas de l'attirer contre lui pour la guider, prenant le contrôle de leurs deux corps avec un certain talent. A un moment, après le premier refrain, leurs visages ne furent plus qu'à quelques centimètres. Il la couva d'un regard ardent et murmura :

- Vous vous débrouillez bien, je vais éviter de trop vous épuiser, quoique... je ne suis pas sûr d'en avoir beaucoup envie... Nous avons toute la nuit, pas vrai ?

Si elle avait posé la question afin de savoir ce que faisait le frère de Noa dans la vie, maintenant qu’elle avait l’information exacte elle ne savait pas forcément quoi en tirer. À vrai dire, elle n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait faire exactement avec son entreprise en informatique. Eryn avait comprit avec le temps que ce domaine d’affaires était vaste et surtout qu’elle n’avait aucun intérêt face à tout ça. Elle savait s’entourer des bonnes personnes afin de contrer ses lacunes technologiques de son côté, elle se débrouillait plutôt bien au quotidien, mais elle se faisait souvent aider également par Hannah quand elle cherchait un truc sur son téléphone. C’était fou à quel point que la nouvelle génération avait un talent inné pour toutes les nouvelles technologies. Comment sa fille avait-elle devinée qu’elle devait balayer vers le haut une fenêtre pour la fermer ? Hannah avait alors prétendu que c’était simplement intuitif avec un air sûr d’elle. Toutefois, la mère ne voyait pas du tout comment c’était si intuitif en soi. La blonde se mit légèrement à rire alors qu’il parla de robocop, une référence qu’elle comprenait parfaitement et l’amusait. Elle aimait bien la façon de Noa d’articuler ses phrases tout en y ajoutant une touche d’humour de temps en temps. Cet étranger était bien captivant pour ce soir et elle était contente qu’il ait fait ses manigances pour qu’ils se parlent finalement tous les deux. Cet amusement se cacha néanmoins derrière des petites joues bien rosées, totalement gênée, alors que Noa affirma qu’il pourrait lui demander de l’épouser s’il n’avait pas la politesse qui lui tenait à cœur. Qu’est-ce que cette politesse voulait bien dire ? Est-ce qu’il était vraiment sérieux ou bien c’était une blague ? Elle n’arrivait pas à déchiffrer si son expression était sérieuse, mais son rire la rassura néanmoins. Cette histoire de fiançailles avec James était encore bien trop récente dans son cœur pour être capable de parler de mariage à la plaisanterie comme cela. Heureusement, il retourna rapidement sur le sujet des bonnes manières, un sujet qui rendait beaucoup plus à l’aise Eryn. Elle ria légèrement alors qu’il dit qu’ils pouvaient se jeter des fleurs.

-Tout à fait ! C’est bien mérité et je fais tout en mon possible pour que ma fille perpétue la tradition également, c’est plutôt bien réussi pour l’instant je dirais heureusement !

Hannah était la première à adorer porter des robes même si sa mère se doutait que c’était particulièrement parce qu’elle aimait se faire dire par toutes les mamies d’Hilton qu’elle était très jolie. En dehors de son amour pour la mode, elle avait également des bonnes manières et faisait vraiment attention à son apparence malgré tout. Elle ne serait pas du genre à aller souper avec une tâche de boue sur son pantalon par exemple. Parlant du fait qu’il avait une préférence notable pour le cuir, Eryn échangea un petit regard malicieux avec Noa alors qu’il affirma encore plus en couleur aimé bien le cuir. Ils convinrent finalement du lieu et de l’heure, puis Eryn se dépêcha à regagner la suite de son hôtel. Trente minutes plus tard, Noa cognait finalement à sa porte et Eryn lui ouvrit particulièrement nerveuse de la suite des choses. Elle eut un sourire en voyant les roses dans ses mains et elle les prit avec plaisir. Naturellement, elle prit même la peine de les sentir. Le parfum des roses était simplement enivrant et était totalement adapté à cette ambiance qui s’installait tranquillement de plus en plus entre eux.

-Tu ne plaisantais vraiment pas quand tu disais vouloir valoriser les bonnes manières comme à l’époque, dit-elle quand même énormément charmer par la petite attention.

Alors qu’elle le fit entrer, elle déposa les fleurs pour l’instant sur la table basse du salon. Puis, la blonde lui fit un rapide tour de la chambre. Cela avait beau être une suite, le tour n’était pas très long à faire. Noa complimenta alors son rôle d’ambassadrice et elle eut même un frisson alors qu’il parla des moulures. Comment arrivait-il à être aussi séduisant ? Était-ce elle qui était dans un état d’ébriété avancé ou bien cela faisait simplement longtemps qu’elle n’avait pas croisé un aussi bel homme qui lui faisait réellement de l’effet ? Elle n’en savait rien. L’avocat vint finalement la rejoindre à ses côtés sur le divan et son cœur se mit à battre beaucoup plus fort surtout maintenant qu’elle était à une proximité si proche de lui qu’elle était maintenant en mesure de sentir son parfum. Elle eut à peine le temps de prendre une gorgée de son champagne que Noa s’enthousiasma devant la chanson qui venait de passer aléatoire. Du mambo vraiment ? Elle n’eut pas réellement l’occasion de se défaire de cette suggestion que déjà il l’attirait avec sa main à venir danser. Elle la prit avec joie et se laissa entrainer. Elle ne connaissait pas du tout cette danse, mais Noa était plutôt un bon professeur et cette proximité était loin de lui déplaire. La tension entre eux était maintenant bien plus que palpable et elle était bien contente d’avoir regagner sa chambre d’hôtel. Leurs visages se rapprochèrent au rythme de la chanson et elle fut presque déçu de voir ses lèvres se mettent en action simplement pour parler. Le désir en elle de goûter à ses dernières étaient de plus en plus grandissant en elle et elle était loin de se préoccuper contrairement à quelques heures plus tôt du fait qu’elle n’avait pas recoucher avec un homme véritablement depuis James.

-Si je peux te rassurer, ça m’en prend bien plus que cela pour être épuisé… Et en effet la soirée est encore bien jeune…

Elle lui dit cela avec un sourire tout en terminant par se mordiller la lèvre inférieure. Se fichant bien de ses pas de mambo, elle décida plutôt d’enlacer son cou comme si la musique était devenue un slow bien torride. La blonde résista à cette envie folle de l’embrasser et se détacha tranquillement quand la musique se termina.

-Il fait très chaud soudainement… Je crois que j’ai besoin d’un petit rafraichissement, dit-elle sous un ton sensuel.

Elle se décolla pour prendre sa coupe de vin et prit une gorgée. Puis, elle se tourna de nouveau vers lui.

-Tu dois vraiment avoir très chaud encore avec ton veston, non ?

Eryn prit alors le soin de détacher les boutons de ce dernier et l’enleva tranquillement de ses épaules tout en profitant du contact de ses doigts sur son corps qu’elle commençait légèrement à découvrir davantage. Une fois enlever, elle le déposa soigneusement sur le revers de la chaise du bureau, un aussi beau morceau de vêtement ne valait clairement pas le triste sort d’être laissé par terre et ça malgré l’attirance plus que flagrante entre eux.

 

- Pas les valoriser, plutôt les perpétrer. L’art d’être un gentleman mérite bien que l’on y attache de l’importance, n’est-ce pas ?

Noa avait appris à être élégant et courtois bien avant d’être un avocat. C’était sa mère qui lui enseignait les bonnes manières à l’époque. Elle s’y trouvait liée par sa propre éducation. Dès son plus jeune âge, Noa fut sensibilisé à la politesse. Il trouvait ça beau et fantastique de voir sa maman chérie saluer d’un sourire et de quelques mots raffinés les passants dans la rue. De temps en temps avec un visage familier, elle prenait des nouvelles, échangeait quelques mots en apparence banals mais en grandissant, il en comprit la véritable portée et l’intérêt. Avec le temps, il le regardait se maquiller, se préparer, comme un gosse l’aurait fait non sans fierté. Très vite, il avait fait des pieds et des mains pour apprendre comment nouer une cravate. Ça, ce fut son père qui le lui enseigna en commençant par les noeuds les plus simples. Et à mesure qu’il gagna en dextérité, il lui inculqua les plus complexes, comme ce noeud Windsor qu’il portait ce soir et qui était le témoignage même d’un savoir-faire transmis de père en fils. Sa mère quant à elle ne s’était pas contentée uniquement de quelques leçons de politesse, elle avait entretenu et fait grandir cet amour pour les vêtements. Le dressing de Noa était du genre bien rangé mais plein à craquer. Il dépensait des sommes faramineuses en costumes et accessoires. De très belles pièces, à l’ouvrage soigné et professionnel. Même si la tenue ne faisait pas tout, elle était sans nul doute sa principale arme de séduction massive. Il restait les bonnes manières. La politesse, la délicatesse, il les cultivait au quotidien. Certains appelaient cela de la galanterie. Lui préférait le qualifier de courtoisie, parce que la galanterie comme sa mère le lui avait enseigné avait une connotation sexuelle. Or, il ne tenait pas une porte à quelqu’un ou il ne laissait pas sa place sur un banc avec un dessein lubrique en tête. C’était important d’utiliser les bons mots. Dans son métier d’avocat, il vérifiait cette loi tous les jours.

L’élégance n’aurait jamais été sublimée sans une danse. Et quoi de tel qu’un mambo pour faire monter la température ? L’art de séduire, Noa n’avait pas pu compter sur ses parents pour l’apprentissage. A vrai dire, il ne leur en voulait pas, le contraire eut été gênant ! Il ne saurait comment l’expliquer mais tout venait naturellement. Il ne forçait rien, il se laissait porter. Par exemple avec Eryn, tout émanait d’une vente et d’un aparté de quelques minutes. Leur échange avait été cordial et ce qui avait sûrement été le plus parlant, c’était le langage corporel. Les attitudes ne pouvaient être forcées, pas sur ce sujet là. Il existait une attraction physique indéniable qui ressortit dans ce mambo improvisé et endiablé. Au point que l’espace d’un instant, ils auraient pu s’embrasser. Mais Noa aimait prendre son temps et susciter le désir. Il savait y faire pour faire monter la température. Leurs deux corps serrés semblaient ne plus vouloir se quitter. Alors que la chanson se terminait, la musique s’arrêta un peu, sans doute parce qu’il y avait un léger problème de réseau. Elle se recula et laissa entendre que la soirée n’était pas près de se terminer. Il ne put cacher un sourire en coin. Cette réponse le satisfaisait au plus haut point. Il espérait bien qu’elle n’avait pas rendu son dernier élan d’énergie. Une flamme brilla dans ses yeux alors qu’il planta son regard dans le sien. Ses yeux marron clair dégageaient une telle intensité, qu’on aurait dit un brasier.

- C’est exactement ce que je voulais entendre… la nuit promet d’être intense alors !

Il faisait chaud effectivement, mais le chauffage de la chambre n’y était pour rien. Non, il fallait chercher plutôt dans le contexte ambiant, savamment entretenu par deux adultes consentants, sensibles à l’alchimie qui se dégageait l’un de l’autre. Une complicité essentielle que Noa recherchait dans toutes ses relations. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, il n’était pas un homme facile, prêt à tout pour passer un bon moment. Monsieur Hawkins était plutôt select, il avait ses goûts et la personnalité de sa partenaire était essentielle. Il l’observa boire son verre de vin en se demandant si ça ne commençait pas à faire beaucoup d’alcool. Sûrement… lui aussi il avait pas mal picolé. Mais il se sentait bien, entre un état de détente et d’euphorie tous deux très agréables. Il la regarda se rapprocher à nouveau, féline, sensuelle… redoutable. Cette fois, la vague de chaleur, il la sentit. Son corps était en train de réagir, passant dans un intermède où le désir mis en sourdine commençait à faire un sacré tapage. Il sentit son coeur accélérer, pulsant des litres de sang chaud dans tout son corps. Il la laissa ouvrir les boutons de son veston, pour lui retirer le vêtement avec délicatesse. Oui, il n’était pas question que cela tombe par terre et y reste… tous deux avaient bien trop de respect envers ce costume pour lui dédier ce sort. La musique se réenclencha sur I don’t want miss a thing d’Aerosmith, un occasion en or… sans plus tarder Noa, lui attrapa la main, posa l’autre sur sa hanche et l’invita à danser un slow. Les deux corps entrèrent en contact et leur chaleur additionnée rendant vraiment une illusion étrange. Comme s’ils étaient subitement devenus le foyer d’une cheminée, tant ils irradiaient. Combien de temps ils s’écoula ? Difficile à quantifier. Ils se rapprochèrent du mur et à un moment, Noa prit les mains d’Eryn et les joignit, avant d’y associer la sienne. D’un geste habile, il leva ses bras et la plaqua contre le mur. Leurs visages étaient si proches que les effluves d’alcool émanant de leurs bouches se mêlèrent les uns aux autres. Dans cette position, il tenait Eryn comme une otage, et pourtant il n’avait rien d’inquiétant dans son attitude, cela le rendait encore plus attirant. Il esquissa un nouveau sourire qui trahissait largement son envie en la regardant droit dans les yeux.

- Je n’ai pas l’impression que nous arrivions à faire baisser la température… au contraire… cela ne nous laisse que peu de solutions…

Tout en la maintenant contre le mur, a la force d’un bras, sa main libre glissa doucement sur son épaule et fit tomber délicatement une bretelle. Il regarda la peau nue qu’il venait d’exposer. Sa langue passa inconsciemment sur ses lippes alors qu’il se mordit la lèvre inférieure. Il la fixa à nouveau alors qu’en fond, la playlist passait maintenant Sexual Healing de Marvin Gaye… voilà qui ne pouvait pas mieux tomber. Leurs fronts entrèrent en contact. Trop près. Ils étaient trop près pour qu’ils reviennent en arrière. Regard baissé vers ses lèvres, quelques millimètres… et puis le contact. Une découverte au début, le temps d’apprivoiser ces lèvres, d’en tester la saveur. Léger détachement, une respiration, deux peut-être. Il glissa sa main le long de son cou, avant qu’elle ne vienne épouser sa nuque et qu’elle prenne une prise dans sa chevelure. Nouvel assaut, franc, déterminé. Ses lèvres ne se contentaient plus de goûter, elles possédaient le vif désir de dévorer. Et sans lui laisser de répit. À peine quelques secondes, le temps de glisser avec un sourire de tombeur :

- J’adore souffler sur les braises pour y déclencher un incendie… je crois que j’ai un côté pyromane…

Il relâcha ses mains pour la soulever du sol et l’inviter à mettre ses jambes autour de sa taille. Adossée contre le mur, il positionna ses mains sous ses fesses pour lui offrir un soutien. Ses lèvres descendirent pour explorer son cou. Sa barbe glissa avec douceur sur la peau fine, explorant chaque parcelle. Tous ses sens étaient en alerte. Le moindre frémissement, un frisson, un souffle, un gémissement, il scrutait tout. Il prenait ses repères sur ce corps qu’il voulait désormais connaître afin d’en lever tous les secrets. Il n’en démordrait pas : il voulait la faire grimper aux rideaux… jusqu’au bout de la nuit.

Eryn eut une petite moue amusée alors qu’il précisa qu’il ne valoriserait pas, mais plutôt perpétrait l’art d’être un gentleman. Elle aimait beaucoup son habileté à jouer avec les mots, il y avait en ça quelque chose de très séduisant pour tout dire. Venant d’une famille assez aisée qui avait couru les plus prestigieux galas, Eryn n’avait pas eu le choix de connaitre quand même les bases de la danse. Toutefois, elle était loin d’être du calibre de tous ces danseurs dans cette émission qu’elle adorait regarder : Dancing with the stars. Bien souvent cérébrale quand il était question de danser en public ne voulant absolument pas faire le faux pas aux yeux de la société, elle dansait néanmoins dans une tout autre ambiance en ce moment. En effet, elle sentait ses jambes beaucoup plus lourdes à cause de l’alcool alors que tous ses mouvements suivaient la musicalité de ce mambo sans penser à rien d’autres qu’à se rapprocher de plus en plus du corps de Noa qui semblait de plus en plus attirant. Cette danse très suave digne même d’une scène d’un film s’arrêta finalement en même temps que la musique. Eryn leva les yeux vers le haut-parleur bien préoccupée en tant qu’entrepreneur que cette situation puissent arriver à l’un de ses clients, mais le son revint finalement quelques instants plus tard lui laissant par le fait même le temps de reprendre légèrement ses esprits. Ses yeux étaient remplis de malice alors que Noa confirma que c’était exactement ce qu’il voulait entendre. La nuit s’avérait très longue et depuis le temps qu’elle n’avait pas eu un homme réellement dans son lit le désir était plus que présent en ce moment. Juste à cette pensée, elle prit une bonne gorgée de son vin. Et si elle avait perdu la main depuis le temps ? Elle devait arrêter de penser à tout ça. Elle reprit néanmoins confiance en elle rapidement grâce à l’alcool et surtout grâce à la réaction faciale de Noa alors qu’elle défaisait chacun des boutons de son veston un à un. La musique s’enchaina finalement sur du Aerosmith et elle eut un frisson alors que Noa lui prit la main pour l’attirer de nouveau vers son corps pour danser un slow cette fois. Elle profita de cet instant pour découvrir davantage son corps maintenant qu’il n’avait plus de veston, caressant son dos alors qu’il n’y avait plus que la simple épaisseur de cette chemise qu’elle songeait de plus en plus à lui enlever avec cette envie grandissante en elle. Son dos se retrouva finalement collé contre un mur ce qui fit apparaitre un sourire malicieux sur son visage alors qu’elle présageait déjà ce petit rapprochement supplémentaire avec le bel avocat. Elle eut un regard rempli de surprises alors qu’il lui prit les mains pour les retenir au sommet de sa tête. Son rythme cardiaque se mit à accéléré de façon flagrante, mais aucunement parce que l’excitation du moment montait en elle. Des images de son passé avec James qui l’avaient retenu bien trop souvent aux poignets lors d’énormes disputes refirent surface. Toutefois, les yeux de Noa ne ressemblaient en rien au regard qu’avait James leur de ces épisodes de violence conjugales. Au contraire, elle se sentait parfaitement en confiance avec lui surtout avec son sourie si chaleureux. Elle réussit à chasser ses vilaines pensées pour profiter réellement de l’instant présent sans doute grâce en partie à l’alcool qui détendait bien son corps à l’instant mêlé à cette forte attirance physique qu’elle avait face à Noa. Elle se mordilla la lèvre inférieure alors qu’il lui dit qu’il y avait bien peu de solutions pour faire baisser la température.

-Non en effet, très étrangement tu sembles avoir encore plus chaud depuis que tu n’as plus ton veston, dit-elle amusée.

Eryn frissonna de tout son corps quand il descendit finalement l’une des bretelles de sa robe. Elle savait très bien qu’elle n’allait pas être capable de lui résister très longtemps alors que chaque centime de son corps avait envie de découvrir le sien. Alors que son front se colla contre le sien, son souffle devint soudainement plus court. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas ressentit ce genre d’attirance pour un homme. Ils n’attendirent pas une seconde de plus pour fusionner leurs lèvres pour la première fois de la soirée et à l’intensité qu’il y avait dans ce premier baisé, Eryn savait très bien que ce serait très loin d’être le dernier aussi. Elle eut un léger gémissement alors qu’il passa sa main simplement sur sa nuque présageant déjà la sensation qu’elle aurait quand il étendrait ce genre de petit contact à ses seins. Elle fut presque déçue quand il lâcha finalement ses lèvres pour parler. Apprendre à le connaitre du moins verbalement n’était décidément plus dans ses options actuelles et elle préférait nettement connaitre l’aspect plus physique. Elle eut néanmoins un sourire en écoutant ses paroles qui ne faisaient qu’attiser encore plus ce désir déjà très présent.

-C’est la première fois que j’apprécie autant que quelqu’un se qualifie de pyromane.

En effet, ce qualificatif aurait pu être très mal interprété par la propriétaire de l’édifice dans lequel ils séjournaient. Un incendie était bien l’une des dernières choses qu’elle souhaitait pour l’un de ses hôtels. Ses mains furent finalement relâchées et elle s’agrippa à son cou avant d’entourer ses jambes autour de sa taille. Alors qu’il commença à embrasser son cou, elle frissonna de nouveau d’envie et elle se mit à son tour à être un peu plus active avant de ne perdre littéralement toute sa tête devant tous ces petits gestes. Elle libéra l’une de ses mains de son cou tranquillement pour commencer à déboutonner la chemise de l’avocat en s’amusant à prendre son temps à son tour, caressant son torse au passage du bout de ses doigts qu’elle prenait un délicieux plaisir à découvrir. Une fois qu’elle eut terminé de déboutonner sa chemise elle rechercha ses lèvres de nouveau qu’elle embrassa avec intensité pour lui montrer à quel point elle avait envie de lui alors qu’elle commençait maintenant à défaire sa ceinture chose qu’elle ne réussit malheureusement pas vu la difficulté avec la position qu’ils avaient en ce moment.

-Je crois qu’il va falloir éventuellement changer d’endroits, mes mains commencent à s’impatienter de plus en plus... Et quand j’en ai énormément envie, l’impatience en est presque insupportable… dit-elle avec un petit sourire malicieux.
 

Chaque morceau de vêtement supplémentaire qui était retiré était simplement un délice pour les yeux d’Eryn. Si déjà Noa avait des traits de visages qui plaisait énormément à la blonde, son corps qu’elle commençait de plus en plus à découvrir était tout simplement parfait. N’étant pas la fille la plus superficielle, elle ne recherchait jamais réellement à avoir cet Appolon parfait à ses côtés. Toutefois, ses pensées peu chastes en ce moment réalisaient parfaitement que tous ces muscles étaient synonymes non seulement d’endurance physique, mais également un sacré atout pour pouvoir exécuter n’importe quelle position. Toujours plaquée contre le mur, elle voyait bien que Noa avait chaud. Toutefois, elle se doutait que c’était bien à cause de l’énorme attirance et cette envie palpable dans la pièce entre les deux adultes. Elle n’avait pas l’impression qu’il faisait un effort physique incroyable pour la tenir en place et cette simple réalisation montait encore plus le désir en elle son imaginaire présageant déjà la suite des choses pour la nuit. Quand il prit la peine de poser soigneusement sa chemise, Eryn eut un petit sourire. Elle appréciait bien plus qu’elle n’aurait pu le penser un homme qui faisait attention à ses choses, cela avait quelque chose d’incroyablement sexy. Savourant simplement le contact des lèvres de Noa sur son cou, Eryn se mordilla la lèvre intérieure pour éviter de lâcher un autre gémissement. Elle sentit finalement le tissu de sa robe glissé contre son corps avant que cette dernière ne se dépose directement sur le sol. Elle fut soulagée d’avoir mis de jolis sous-vêtements pour la soirée, autrement elle aurait probablement décidé de retourner chez elle en taxi simplement pour les changer. Toutefois, elle savait aussi que si elle serait retournée chez elle sans doute que son rationnel aurait pris le dessus et qu’elle ne serait pas retourner auprès de Noa ce soir. Les aventures d’un soir n’étaient pas forcément sa tasse de thé. Et pourtant elle savait très bien qu’il n'y avait rien de plus humain, mais elle se mettait sans doute une pression inutile comme si une mère de famille n’avait pas le droit de s’y adonner aussi souvent pour montrer l’exemple alors qu’il n’y avait rien de choquant à ce qu’une fille de son âge se prête à ce genre d’activités. Sentant sa main sur sa cuisse, la proximité avec son intimité ne faisait que monter l’impatience déjà bien présente chez Eryn de découvrir en entièreté son corps. Son regard plonger dans le sien, elle lâcha un léger soupir alors que ses mains se dirigèrent vers sa poitrine pour la première fois et elle vécut même une petite frustration intérieure alors qu’il ne lui enlevait pas directement le morceau de vêtement. Le simple contact de sa main sur son sein était si intense en ce moment qu’elle n’imaginait même pas quand il toucherait directement sa peau. Comme si Noa avait lu parfaitement cette envie dans ses yeux, elle sentit sa main se posé directement sur la peau de ses fesses ce qui fit encore plus briller ses pupilles de désir. Toutefois, ce désir devient encore plus exponentiel quand il pressa son bassin contre le sien et lui fit sentir directement l’effet qu’elle lui faisait.

Se plaignant de ne pas pouvoir utiliser ses propres mains sur lui, un énorme sourire s’afficha sur le visage d’Eryn quand il prit directement en considération son plaidoyer. S’accrochant avec plaisir à son cou, elle se sentait véritablement comme une jeune mariée qui allait bientôt consommer son mariage pour la première fois. Leurs lèvres se soudèrent de nouveau et l’intensité était bien au rendez-vous surtout maintenant qu’Eryn était beaucoup plus libre de ses mouvements. Restant bien accroché à lui d’un bras, son autre main tant qu’à elle caressa sa nuque et son cou avant de découvrir légèrement ce torse qui la faisait rêver depuis tout à l’heure. Exploration qu’elle ne cessa pas du tout même si ce dernier se mit en mouvement vers la chambre. Venait-il vraiment de réussir à enlever ses chaussures ? Surprise, elle ne dit rien pour autant bien contente de ne pas avoir eu besoin de se décoller de son corps pour un vêtement aussi inutile. Alors qu’il prit place sur le lit, elle se retrouva directement par-dessus lui ce qui était loin de lui déplaire. Elle pourrait à son tour mettre en exécution toutes les belles images qu’elle avait en tête depuis tout à l’heure. Toutefois bien avant qu’elle n’ait pu poser le moindre geste, il lui enleva son soutien-gorge avant de venir directement poser sa bouche sur ses seins ce qui lui fit perdre la tête directement. Profitant de chacun de ses baisés, à un certain moment l’intensité était si forte elle se demanda même si elle n’allait pas atteindre un orgasme sans même avoir encore perdu sa culotte. Voulant prolonger le désir, elle le plaqua finalement contre le lit et son corps déjà bien accroc au sien s’allongea naturellement avec lui alors qu’elle se mit à l’embrasser avec passion. Descendant ses baisés tranquillement sur sa mâchoire, son corps se déhanchait encore au rythme de la musique qu’il y avait dans les haut-parleurs de la chambre. Ses lèvres se posèrent finalement dans son cou à la recherche de la moindre réaction ou frisson. Pendant ce temps, elle caressa du bout de ses doigts son torse de haut en bas pour se diriger vers sa ceinture. Commençant à détacher sa ceinture, ses lèvres se repositionnèrent contre les siennes dévoilant bien le désir qu’elle avait à l’idée de lui retirer au plus vite son pantalon. Une fois que la ceinture fut bien détachée, ses lèvres descendirent cette fois le long de son torse avant d’arriver directement à son pantalon qu’elle lui enleva rapidement de ses mains alors que ses lèvres se mirent à embrasser le tissu de son boxer. Voulait-elle le faire languir comme il l’avait fait tout à l’heure avec son soutien-gorge ? Absolument.